V 30/08 Wick 58.26’N 003.05W 28mn QPL
6:20 Nous sommes amarrés à un quai de plaisanciers du port de Wick après une nuit en mer et donc, un total de 84 milles nautiques… Sans vent ou faible de face. Cette nuit fut plus tranquille que la journée d’hier…Dans  un ciel bleu parsemé de balles d’ouate, un beau lever de soleil colore  d’ocres la vieille ville le long du port… Il y a beaucoup plus de voiliers et de petits caboteurs, ainsi qu’un grand voilier ancien loin derrière nous… Isabella Fortuna.

Marina de Wick

Andrée Anne Rachel au grand quai de visiteurs de Wick Marina à notre arrivée au soleil levant...il faudra attendre 9:00 pour parler au Maître de Port et obtenir infos, la clef de la clôture des quais et des douches et l'accès wi-fi... Très beaux quais modernes, par contre bien arrosés par les mouettes!

Wick est en Ecosse aussi mais sur le mainland britannique! Sur la pointe nord-est de l’Ecosse. Nous avons visité la vieille ville, moi à pied ce matin pour faire des commissions et des photos pendant que Claude récupérait un peu de sommeil, et nous deux à vélo en fin d’après-midi. Bien pratiques nos vélos pliants! 29 km aujourd’hui!

Le pont menant à la vieille ville...très pittoresque!

La superbe librairie-musée de Wick

En effet, nous avons parcouru les rues et les parcs de la ville, après être allés visiter à 3 milles d’ici les ruines du château Sinclair Ginirgoe, à Noss Head, près du phare construit par l’oncle de Robert Louis Stevenson, l’auteur de plusieurs romans, dont celui de “L’Ile au Trésor”, histoire que tous les enfants ont lue en livre ou bande dessinée (ou vue à la télé!)… La famille des Stevenson est bien connue dans la région, non pas pour l’écrivain, mais comme quatre générations de gardiens de phare, qu’ils ont même construits partout autour de l’Ecosse! Tous les phares! Aussi ils sont fameux pour l’ingénierie, les innovations optiques et structurales! Lors d’une visite au phare construit par son père sur l’île isolée et inhabitée de Muckle Flugga, tout au nord des Shetland, Robert Louis Stevenson s’est inspiré de la carte de cette île pour faire celle de “L’île au Trésor”!!! À Lerwick, je me suis laissée tenter par un livre de Bella Bathurst, “The Lighthouse Stevensons”‘, qui relate l’histoire des phares écossais! Acheté mais pas encore lu! Je suis encore en train de lire “The Sagas of Icelanders”, acheté à Reykjavik, gros volume de près de 800 pages de conflits, tueries et vols par des vikings de Norvège, Islande et Iles Féroé! Pas fini! Un peu ennuyant, je dois dire, mais supposément, il faut avoir lu ça dans sa vie pour mieux comprendre! Je pense que je comprends qu’il vaut mieux vivre au XXIème siècle (ou même le XXème!)
qu’en 800-900, pire encore que l’ère médiévale que l’on connait un peu plus (1200-1600)!
S 31/08  Lybster, 58.19’N 003.13’W 18.82 mn QPÊ
13:00  Levés à 11:00ce matin, nous avons récupéré quelques heures de sommeil perdues l’autre nuit en mer vers Wick! Avant-hier, je n’avais dormi que de 21:30 à. 2:00 quand j’ai remplacé Claude à la barre jusqu’à 4:30. Il a alors repris le bateau en main pour l’approche finale du port… Arrivés à 6:00 nous devions attendre 9:00 pour voir le Maître de Port afin d’obtenir la clef de la barrière et des douches de la marina, ainsi que l’accès au Wi-Fi, et les infos sur la ville de Wick (épicerie, banque, etc)… Puis, pendant que Claude dormait de 10 à midi, je suis partie faire des commissions (banque, poste, épicerie) et des photos car il faisait un super beau soleil! Ça s’est gâté par la suite, mais surtout hier soir, très grosses bourrasques de vent, une pluie diluvienne s’est abattue sur nous alors que nous revenions au bateau au bon moment pour aller prendre une douche! Mais la pluie ici ne dure pas longtemps! Heureusement! Mais c’est pareil pour le soleil!
Ce matin, le vent rugissait de temps en temps, le max atteint était de 33.5 noeuds. Beau soleil dans un ciel bleu, nous sommes partis pour un court trajet de 10 milles nautiques vers Lybster, car le canal était trop loin, 75 milles nautiques,  pour les conditions annoncées… Claude commence à s’inquiéter! Septembre demain! Il nous restera 14 jours vraiment pour conduire Andrée Anne Rachel à Troon Yacht Haven, au sud ouest de Glasgow, puis le sortir de l’eau et le préparer pour l’hiver afin de prendre l’avion à Glasgow le 15 septembre!

Le petit port charmant de Lybster

19:38 Ouf, nous sommes enfin arrivés à bon port! Lybster est un petit port, vraiment tout petit, dans un creux entre des montagnes, avec une très étroite entrée de 10 mètres tout au plus, entre des récifs et le quai de pierre au bout duquel se dresse un joli phare blanc et rouge, tout près de la mer qui se casse encore! Heureusement, la mer cesse de nous poursuivre dans la deuxième partie du port, un vrai refuge pour tous les sens! L’espace pour tourner Andrée Anne Rachel est un peu restreint, mais nous finissons par nous amarrer à l’extérieur du quai, car l’intérieur est rempli et assez exigu, rempli de plein de petits bateaux de pêche tout le long des 4 murs! Des cordes pendant le long du murs nous aide à nous rapprocher du quai d’où nous éloignait constamment le vent encore assez harcelant! Ces cordes retiennent des cages de bois et de filets, au fond de l’eau, trappes à crabes probablement… Il y a de ces cages tout le long du quai!

Site enchanteur du port de Lybster

Grosse journée de voile… Seulement 18.92 milles nautiques pour en faire 11 en ligne droite entre Wick et Lybster. Grosses vagues de 1.5 à deux mètres, bons vents de 19 à 22 noeuds, grimpant par bourrasques jusqu’à 31 noeuds…, alors bonne gite dans de gros bouillons, des embruns, des chutes d’eau déferlant sur le pont et le dodger, et oui, dans le cockpit! Fermé, oui. Mais les vagues nous ralentissent constamment, des fois on n’avance plus qu’à 1.5 ou 2 noeuds, et pas dans la bonne direction! Peu de virements de bord, deux fois seulement, quand même…

Voile entre Wick et Lybster, grosses vagues, embruns, du vent!

 

Voici un vidéo du deuxième tack, moins mouvementé que le premier, mais il n’était pas question que je sorte mon ipad au premier! Même juste dans le cockpit bien arrosé et brassé!

Et de la casse! Comme en 1992 en sortant d’Ocracoke, Caroline du Nord, nous sommes littéralement tombés du haut d’une vague, fracassant à nouveau le côté du bain déjà réparé quelques fois, arrachant cette fois les plaques de bois qui couvraient les fissures, et  soulevant le comptoir de salle de bain, laissant les portes d’armoire ballotter et faisant s’en échapper sur le plancher de la salle de bain bouteilles de produits divers (huile à moteur, wd40, savons, eau pour la toilette, etc…)!!!  Exactement comme en 92! Je dé-tes-te ces conditions de voile quand ça cogne durement! Au moins je n’ai plus la nausée! Et pas de puces à surveiller! Je crois que d’être responsable de jeunes enfants dans de telles circonstances aggravaient ma peur et mes nausées! Depuis plusieurs années, je tolère de mieux en mieux ces situations, même si l’endormitoire me prend souvent!
22:00 Pas fini la soirée! Pendant que je faisais la vaisselle après notre bon souper de poisson et notre fondue Mars, Claude a jasé avec plusieurs pêcheurs venus l’un après l’autre nous voir pour tous nous dire qu’il serait préférable de changer de place et rentrer dans le petit port pour nous mettre à l’épaule d’un pêcheur, ce à quoi nous commencions à penser sérieusement… En effet la forme renfoncée du mur du quai faisait en sorte que l’ancre accrochait de temps en temps en grinçant,  un son sourd de métal écorchant le ciment. De plus, les rails du pont du bateau risquaient de rester coincées sous le ciment.. Oups! mauvais engineering! Un pêcheur nous a prêté 4 grosses défenses “ballounes” qui aidaient à nous tenir loin du problème mais un autre est venu nous suggérer encore plus fortement, mais toujours gentiment, de rentrer à l’intérieur car les mouvements de marée devraient s’aggraver, surtout que du mauvais temps s’amène dans les prochains jours et nous seront forcés de toute façon de rester ici au moins deux journées… Alors, il nous a aidés à nous désamarrer et  nous mettre à l’épaule du bateau rouge du fond, comme  nous l’avait suggéré le premier jeune pêcheur vers 17:00! Bon, voila, c’est fait! on dormira plus tranquille!

la forme inusitée, inutile et dangereuse de ce quai! Il se renfonce! Alors à la marée montante, on se coince dessous! On a changé de place!

Puis, Claude est rentré et nous avons bricolé quelques réparations! Lui, la salle de bain, et moi, le lavage des portes persiennes, les batteries de sa lampe frontale et de la lampe de poche du cockpit, le sel ayant rongé à l’intérieur le plastic du porte-batteries, déchaussant une micro vis! Elle coûtait pourtant cher, cette belle lampe de poche! Au moins elle aura duré plusieurs années et j’espère encore autant dans l’avenir!… On va se coucher.,, il est maintenant 23:00 et Claude veut voir tôt demain matin la relève des cages de homards!
D 01/09 Lybster
Il pleut, il pleut bergère! Mais il n’y a aucun mouton à rentrer ici! Plutôt des crabes bruns et des homards! C’est aujourd’hui la récolte hebdomadaire dans de gros paniers ronds de plastique bleu ou vert, troués comme des Crocs et fermés par un filet sur le dessus, retenus par de longues cordes suspendues le long des quais… Attendant le camion de 10:00, depuis 7:00 ce dimanche matin, les gens du village remontent les cages, trient crabes et homards, selon leur sexe, leur poids, leur âge dans des bacs rectangulaires blancs empilables, remettant les plus jeunes dans les cages redescendues au fond de l’eau pour une autre semaine… Ils les nourrissent et les font grossir ainsi, au pied des quais. Intéressant à voir et jaser avec ces gens!

La levée des cages de homards

Les crabes bruns

Le gros camion vient tout juste d’arriver pour livrer la cargaison dans le sud! Nous irons ensuite au musée sur le port. Si la pluie cesse on pourra aller marcher sur la trail “Coastal View” juste à côté aussi… Ou bien aller au village tout en haut de la côte… Mais il faut se garder des activités! Nous devons rester ici encore 2 jours, jusqu’à mardi le 3 Septembre, quand nous pourrons reprendre la mer jusqu’à Inverness pour prendre le Canal Calédonien qui se termine à Fort William, et ensuite prendre le canal Crinan, encore loin de Troon! Au moins 8 jours de route encore et il nous faut au moins 4-5 jours pour préparer le bateau pour sa sortie de l’eau et l’hiver qui vient!
Claude revient à l’instant avec trois homards, un cadeau du gentil monsieur d’hier soir qui nous a prêté des défenses ballons!
17:25 Délicieux, ces homards vraiment frais! Et à carapace molle! Il ne pleut plus depuis midi, mais il fait gris et froid… Nous sommes revenus de notre longue marche qui a débuté par le musée du port, Waterlines Visitor Center, doublé d’un petit café-resto où nous irons luncher demain midi!

Ci haut:Derrière le mât et les enrouleurs d'Andrée Anne Rachel, on aperçoit les beaux bâtiments anciens du Waterlines Museum/Visitor Center de Lybster... on voit aussi la nouvelle place mieux protégée pour Andrée Anne Rachel déplacée hier soir, à l'épaule de White Rose

les falaises et l'entrée du port de Lybster...on aperçoit le village sur la colline verte à droite...

Remontant la grande route qui serpente jusqu’au village, nous avons bifurqué sur notre gauche dans le sentier “Coastal View” pour voir le port des hauteurs, ainsi que les superbes falaises environnantes et surtout  sentir le vent, oui, il vente encore énormément! Ce que nous ne sentions pas du tout dans le port très bien protégé! Le sentier aboutissait dans  des champs plus ou moins abandonnés, au long foin! Finalement arrivés à la grande route, nous avons traversé ce village longiligne aux très larges rues bordées d’anciennes maisons toutes alignées, très droites,  toutes en pierre grise foncée, quelquefois recouverte de crépis beige foncé… Quelques églises, certaines très décrépies… Plusieurs B&B, hôtels, un dépanneur et un bureau de poste.. Zut! J’ai oublié mes cartes du 13 et du 19 septembre au bateau! On y retournera demain! Là, on se repose, et Claude a repris la lecture de son livre “Annotations for sailing around the world”, qu’il avait commencée la saison dernière!

Très très large rue du village longiligne de Lybster

Deux beaux bâtiments de Lybster, dont l'Église Libre à gauche...

L  02/09 Lybster … En mer à minuit 58.05’N 003.28’W  43 mn MER
11:58 Toujours ici, à Lybster, nous sommes allés bruncher au petit resto du port, charmant… Il faisait soleil avant notre lever tardif vers 10:30, quand les nuages ont repris possession de l’espace aérien! Les moutons continuent de galoper sur l’eau, mais au moins il ne pleut pas! Pas encore!

Un tableau représentant le port de Lybster il y a longtemps! Plus de maisons bordaient la côte est de l'entrée du port. Il ne reste maintenant qu'une seule fondation en ruine de ce côté! La même entrée exiguë cependant! Et sur la colline, on reconnait les bases longilignes du village de Lybster!

18:55 Belle journée, mais trop tranquille pour le capitaine! Nous sommes allés marcher encore dans le village, parcourant toutes les rues autour de la longue rue principale… Nous sommes allés voir la pierre marquée de la croix chrétienne, datant de 600 après J-C, à côté de l’une des nombreuses églises de Lybster! Et nous avons encore acheté de la glace, avant de reprendre le sentier descendant vers le port… et  rencontrer encore notre gentil monsieur en train de tondre avec son vieux voisin le gazon déjà court devant sa maison et celle de son voisin… Nouvelles de météo, le vent cette nuit devrait peut-être venir du nord, nord ouest! Bonne nouvelle confirmée à nouveau plus tard en après-midi par le même gentil monsieur revenu au port pour nous en aviser! Le vent devrait tomber ce soir, nous en profiterons pour partir vers minuit ou même avant, car le port étroit demande plus de lumière pour passer!

L'église à côté de laquelle on trouve "The Lybster Stone", datant de 600, marquée de la croix chrétienne.

J’ai profité de l’ après-midi pour faire mon inventaire de fournitures sur Andrée Anne Rachel et faire le ménage des bacs dans le hiloir tribord, dont le fond était couvert d’un demi-pouce d’eau rouillée lui aussi! Grrr! Une chance que je mets des bacs de plastique dans le fond avant d’y ranger tous mes sacs Ziplock pleins de serviettes à main, linges à vaisselle, guenilles, sacs Ziplock de différentes grosseurs, tellement essentiels en bateau!
21:30 Voila! Nous sommes enfin partis de Lybster! A la nuit tombante, juste avant la grande noirceur, nous avons largué les amarres pour sortir de ce petit port aux entrées exiguës!
Nous nous étions munis de nos Sea Talk, walkie talkie à communication directe sans peser de bouton, mais l’un des deux ne recevait, ni n’émettait! probablement la batterie! Je suis en train de faire recharger les deux car nous en aurons sûrement besoin dans les écluses du canal Calédonien! “Pousse, Yvonne, Pousse!” Plus jeunes, nous avions été marqués par ce couple dans une écluse américaine, où le mari ne cessait de crier à tue-tête ce refrain, “Pousse, Yvonne, pousse!”, alors que lui ne tirait pas sur son cordage du tout, ce qui aurait pu aider sa pauvre Yvonne qui s’éreintait à pousser de toutes ses forces!
Je suis aussi en train de faire de l’eau! Le désalinateur fonctionnera une partie de la nuit, question de remplir nos bouteilles ainsi que le réservoir, descendu à 5 pouces pendant nos deux jours d’arrêt…Tout cela prend de l’énergie, mais le moteur fonctionne, vu le petit vent de 4 noeuds, du nord nord-ouest. La mer est calme, je peux rester à l’intérieur pour surveiller le désalinateur tant que je fais des bouteilles, minutées à dix minutes chacune. Quand j’irai me coucher, bientôt, je remplirai le réservoir qui n’a pas besoin de surveillance étroite, on ne fait qu’un litre aux 5 minutes, et le réservoir en contient 100! Le matin sera arrivé avant! Ou le vent!

Notre installation de désalinateur Kathadyn dans la salle de bain, sur deux tablettes, toute une organisation (valves multiples, trois interrupteurs, des tuyaux partout, deux filtres 5 et 30 microns), Mais vraiment pratique pour faire de l'eau au lieu de dépendre de l'eau douce des marinas!

M 03/09 Dochgarroch Lock, Canal Calédonien 57.26N 004.18W 53.60 mn QPL
01:31 Ouf! Nous venons de reprendre notre route! Les variations oscillantes du régime du moteur m’ont réveillée, je croyais que Claude le réduisait pour aller à voile seulement, mais non, le moteur a cessé de fonctionner complètement! Comme s’il manquait de diesel! A l’encontre de notre indicateur de niveau de carburant! On ferme toute consommation d’énergie (recharge des batteries, désalination, lumières intérieures, computer)… On enlève escalier et armoire pour que Claude  puisse vérifier les connections du moteur, la pompe de diesel.  Après inspection, le diesel ne se rend pas au moteur! Ou c’est la pompe ou c’est un manque de carburant! Claude enfile sa ceinture de sécurité et le harnais que je le force à attacher à la ligne de vie pour sortir sur le pont pour  transvider alors cinq gros contenants de diesel dans le réservoir… 80 litres…Et le moteur semble bien fonctionner à date! Donc, le problème ne semble pas être la pompe de diesel, ni le moteur, mais bien l’indicateur du niveau de diesel! Neuf, lui aussi! On vient juste de le changer cet été! Mais Claude croit plutôt que c’est la pompe principale de diesel, plus vieille, peut-être plus faible, qui ne réussit pas à aller chercher les 80 litres du fond… On reprend notre route! On n’a pas trop dérivé et heureusement que les conditions cette nuit étaient clémentes! Pas de pluie, pas de vagues énormes, pas de gros vent! Pas de iceberg! Oups, je me trompe de voyage! Mais il y aurait pu y avoir des dommages car la côte écossaise est farcie de récifs!
Bon, je reprends désalination et recharge… je me recouche ou je conduis?
02:24 Je n’arrive ni à dormir, ni à convaincre Claude de quitter la barre pour se coucher! Le capitaine n’abandonne pas facilement son navire! Surtout dans le trouble! L’adrénaline le tient!
07:15 Je me réveille au soleil après m’être endormie après  03:40… Avant 03:40, je ne pouvais ni dormir, ni convaincre Claude de lâcher la barre… Et encore, il ne veut pas! Nous sommes au niveau de Cromarty, à 18 milles nautiques d’Inverness, le début du canal Calédonien.

En face de Cromarty, à 18 milles nautiques d'Inverness et le début du canal Calidonien

8:00 Enfin réussi! Il s’est couché après déjeuner  et il DORT!
Splendide vue des côtes verdoyantes qui se jettent dans l’eau en falaises rosées serties de petits boisés vert foncé dispersés ici et là ainsi que sur les divers sommets plats d’un beau jaune pâle. De temps à autre, on aperçoit des maisons blanches nichées au pied de petits boisés… Bucolique! Une harmonieuse courtepointe de champs de différentes nuances de verts et de jaunes, cousue de buissons ou de clôtures de pierre. Et soudainement, une ville au pied d’une colline, sur le bord de l’eau. Nous approchons Fortrose et Inverness! J’ai réussi à faire deux  (et très bientôt trois dans 7 minutes) changements de waypoint sans que Claude ne s’éveille! Exploit ou épuisement! Les deux! Mais on s’approche du canal, il devra se lever sous peu!
9:27 Trop beau! Le capitaine reprend du service! En fait, il avait trop chaud dans son épais lainage de marin, bien réchauffé par le soleil de plus en plus cuisant, surtout sous la couverture et la tuque! Alors il fait mon troisième waypoint! Il reste 6 à 7 milles nautiques avant le canal. Et le vent monté à 17 noeuds sera bientôt de face. Nous approchons de Chanon Point, où se dresse un phare magnifique, si élégant, tout blanc et jaune pâle, assorti de la maison ancienne aux mêmes couleurs et style Stevenson sûrement, devant lesquels plein de touristes se tiennent sur la pointe rocheuse, presque dans l’eau!

La pointe Chanon, sûrement un phare Stevenson, si élégant! Et loin derrière, un bout de la courtepointe de champs verts et jaunes...

Et là, le vent grimpe à 24 noeuds, comme les soupirs exaspérés du capitaine et les grognements nécessaires du moteur qui doit combattre vents et marées! Non, la marée montante est avec nous, mais pas le vent et ses vagues de face!

Carte de notre trajet depuis Fair Isle (Shetland) jusqu'au canal Calédonien qui traverse jusqu'à Fort William On voit le canal sous la forme d'une ligne noire direction sud sud ouest pour nous, on se dirige vers le bas et vers la gauche... Pas tout à fait la ligne verte! Ne vous y fiez pas, cette ligne change constamment avec le vent et le courant!

10:30 A l’approche du canal et d’Inverness, les forêts tapissent les montagnes de plus en plus escarpées, ce qui laisse moins de place aux champs ocres. La grande ville apparait ainsi que son très haut pont, celui de Kessock. Et derrière, une belle marina bien peuplée! On n’a pas vu une telle image depuis des lustres!

Inverness et son beau grand pont... Avant d'entrer dans le canal Calidonien.

21:20 Aaaahh! Repos bien mérité je crois après une journée des plus remplies, avec très peu de sommeil, encore une fois… 3.5 h pour moi et 1.25 h pour le capitaine!
Tout d’abord, l’entrée aux écluses a été infernale, par un vent fou de 35 noeuds, dans la première écluse archi mal protégée du vent et même de la houle! Ce qui s’est soldé par un pied écrasé du capitaine, venu pousser le boute hors du mur… Pied coincé entre l’ancre et le mur de béton au moment où le bateau remontait avec la vague! Dans l’écluse! Mon capitaine boite maintenant à petits pas! Et petits cris… Mais l’éclusier nous assure que c’est la pire, que toutes les autres écluses le long du canal seront abritées du vent, sauf le Loch Ness, lac étroit long de 22 milles nautiques…
Effectivement, les cinq suivantes ont été beaucoup plus faciles et dans les écluses-escaliers, j’ai vécu quelquechose d’inusité en Amérique du Nord…jamais vu cela chez nous: je devais seconder l’éclusier en sortant du bateau pour aller sur le quai tirer le bateau avec l’amarre avant alors que l’un ou l’autre éclusier s’occupait de tenir l’amarre arrière et que Claude pilotait le bateau au moteur d’une écluse à l’autre! Je devais monter les escaliers avec l’amarre dans la main gauche, puis passer sur la porte ouverte de l’écluse et sauter par dessus le vide de deux pieds en tenant  la rail de la main droite, puis continuer après deux ou trois crochets et y arrêter Andrée Anne Rachel. Je devais ensuite la maintenir droite d’ en haut, non pas sur le pont du bateau qui montait! Claude s’occupait de maintenir l’arrière du bateau à partir du cockpit comme d’habitude!  Et tout ça trois fois! Incroyable… C’est que l’éclusier m’avait offert de monter sur le quai pour que ça aille plus vite! J’ai l’impression qu’ils décident de nous faire faire cela après nous avoir jaugés dans la première écluse… Sinon, ils auraient été les deux à nous prendre les amarres en haut, mais c’aurait été plus long! Je ne crois pas que les assurances des éclusiers aux USA ou au Canada auraient permis cela!

La dernière écluse pour aujourd'hui, Dochgarroch, mais je suis sur le bateau et non sur le quai, comme dans les trois écluses escaliers d'avant!

Après un autre pont tournant et un long canal sinueux dans la campagne, nous sommes parvenus à notre dernière écluse de la journée, Dochgarroch, où un vieil éclusier semblait avoir bien hâte de finir sa journée! Nous nous sommes amarrés du côté ouest de l’écluse, devant une belle petite chaumière blanche et noire, devant laquelle, sur la “rue” de l’écluse, un banc était garni de produits faits maison à vendre: confiture de framboise, bons biscuits shortbread écossais, carrés sucrés ainsi que des pierres peintes de fleurs et de chiens écossais… Une boite de fer blanc récoltait le prix demandé… La récolte semblait bien mince quand j’y ai mis mes 3£… Pour notre dessert fait maison, biscuits et confiture sur crème fouettée, après notre souper rapide crème de champignons et salade iceberg avec tomates, garnie de miettes de bacon, échalotes, morceaux de parmesan, et chaudes pommes de terre en tranches rissolées dans du beurre… Un petit délice réconfortant doublé de porto! Pas très haute gastronomie, mais chut! Nous, nous trouvions cela bon après toutes ces é preuves!

Voici la jolie maison devant laquelle se trouve un présentoir pour produits faits maison à vendre (à gauche des. poubelles rouges!)... C'est exactement devant cette maison que Andrée Anne Rachel est au quai! Et nos douches sont dans le long bâtiment blanc au toit noir à droite.

Claude, toujours aussi travaillant malgré un pied écrasé, fêlé ou cassé, s’est occupé à faire de nouvelles amarres plus longues pour les écluses, tel que suggéré par un éclusier…Il a coupé une vieille drisse en deux longueurs de 50 pieds… J’espère que ce sera assez long! Puis il a tenté de réparer les feux avant “running lights”, verte et rouge… Le nouveau système avec ampoule LED posé il y a à peine plus de 4 ou 5 ans est rongé par le sel! Incroyable! Toujours la même chose! Tant que ça ne brise pas, ne changez pas vos vieilles affaires! Pour faire tout cela, il fallait, il faut s’en douter, vider une partie de la cabine arrière pour trouver sous le matelas les vieilles ampoules parmi les nombreuses pièces de rechange! Et tout remettre en place avant d’aller prendre notre douche, aaaahhh, et laver nos vêtements! Mes pantalons marine avaient adopté une nouvelle teinte salée… blanchâtre depuis aujourd’hui! Pour prendre des photos, installer les défenses, je me suis fait mouiller par les embruns et ses vagues insolentes!
Bonne nuit!  Mon minou est couché! Il est 22:15!
France & Claude

Railblaza

Dimanche le 25 août 2013 suite …

D 25/08 Lerwick, Shetland, Ecosse, UK. 60.11’N 001.85 W 87,04 mn QPL
17:00 Nous sommes au quai, en Angleterre! Belle traversée tranquille! Même si le capitaine n’a pas eu assez de vent dans les voiles! Lerwick, la capitale des Shetland, semble être une ville intéressante côté historique,  le port bordé de bâtiments anciens typiques en pierre grise ou en crépis beige foncé, multiples tourelles, vieilles horloges, cheminées et découpages antiques, Queen’s Hotel, Albert building, etc…La brume  donne une petite allure dramatique à ce décor déjà  magnifique vu du quai, celui des petits bateaux, le Small Boats Harbour, au sud du Albert Dock où nous espérons pouvoir rester deux nuits pour louer une voiture et visiter plus en profondeur! Il y a quatre autres voiliers visiteurs, dont un américain de Minneapolis, Nokomis. Claude est parti voir le maître de port et les douanes

 

Pas de problème, on peut rester sur le bout du quai malgré la petite ligne jaune que l’on craignait indiquer un espace réservé… Et le quai accueillait déjà quatre voiliers! Les douanes semblent simples ici, c’est le maître de port qui a fait remplir les paperasses à Claude! Et pour la modique somme de $28 pour 3 nuits, nous sommes situés encore une fois en plein centre-ville, et un centre-ville des plus romantiques! De plus, accès à une luxueuse capitainerie avec wifi, grand écran, belle salle aux murs de bois décorés de peintures de bateau, des tables avec cartes marines vitrées, un bar, une belle vue sur le port… Et deux laveuses et deux sécheuses au sous-sol ainsi que des toilettes et des douches à 10 minutes!
Belles rencontres aussi! C’est le couple américain sur Nokomis, Vicki et Paul, qui nous ont guidés dans les petites rues étroites et anciennes jusqu’à la capitainerie… Et nous ont expliqué les machines et tout! Très gentils, ils sont partis 6 mois par an sur leur voilier Nokomis qui ressemble au nôtre, un cotre de 37 pieds, un Crealock. Partis du Lac Supérieur, ils ont descendu le St-Laurent et ont traversé depuis Terre-Neuve… Ils se dirigent maintenant vers la Norvège…
Aussi, nous avons jasé avec deux jeunes français partis pendant plus de cinq mois sur un voilier de 27 pieds  en aluminium bleu royal bordé de beau teck foncé,  Sarah. Ils se sont rendus en Norvège et très loin au nord du cercle polaire, jusqu’au Spitz. En vrais sportifs, ils ont fait de l’escalade, de la cordée sur glace, des descentes en skis et en snowboard, et donc des montées aussi avec leurs skis couverts de peau de phoque (sic). En fait, la planche de snow se divisait en deux skis pour monter!

Voici la vue pittoresque que nous avions sur la Commercial Street décorée de drapeaux, à partir de notre table au resto du Grand Hôtel à Lerwick, le 25, le soir de notre arrivée... Nous sommes tombés en amour avec cette petite ville... Toits d'ardoise verdie de mousse, multiples cheminées de toutes les formes, des herbes folles dans les gouttières, les petites ruelles appelées "The Lanes", d'étroites lignes irradiant du port vers le sommet de la ville...

Notre voisin arrière est Despina, de Basel, habituellement basé dans le chaud sud, mais dont le proprio, un suisse-allemand, se dirige vers la Norvège pour ensuite prendre le Rhin pour retourner chez lui afin de faire de l’entretien sur son bateau et son mât par la même occasion, devant le baisser de toute façon pour le Rhin. Aussi il nous a expliqué qu’il faut éviter la Méditerranée en été et n’y aller qu’en mai- juin et août-septembre pour éviter la foule! À retenir!
Nous n’avons pas eu l’occasion de jaser avec les norvégiens sur Delphinus Orca, gros voilier marine de l’autre bout, mais les rencontrerons plus tard souvent en ville les 26 et 27!
L 26/08   Lerwick, Shetland, Ecosse                                                                            
M 27/08 ”  
Toujours à Lerwick la séduisante! Tellement belle que le reste des Shetland semble fade, quoique nous ayons trouvé un petit bijou: St-Ninian’s Isle, sur la route de Bigton… Un paysage extraordinaire, au sud ouest de Lerwick, pas très loin, un tombolo… Un tombolo est une bande de sable, formée de coquillages,  qui relie l’île à la terre, munie de  deux plages dos à dos! Donc les vagues cassent des deux côtés à la fois… Et les falaises au loin, l’herbe verte, les moutons, et le ciel bleu en bonus en fin de journée, au moment de la plus belle lumière!

Tombolo à St-Ninian's Isle, Shetland, 27-08-2013 (la vue à partir de l'île)

Le même tombolo, vu en arrivant à St-Ninian's Isle (la vue à partir du Mainland)

 

En effet, la pluie nous a mouillé le paysage une bonne partie de la journée, dès le début, alors que nous allions chercher à pied l’auto de location, une petite Toyota Aygo rouge. Le rouge est pratique dans ces routes à voie unique mais à deux sens! On se fait voir de loin! Claude s’est  très bien débrouillé avec sa manuelle, conduite britannique à gauche (volant à droite!)! Donc aujourd’hui était la journée auto pour visiter le Mainland, (nord, centre et sud). Scalloway l’ancienne capitale des Shetland est un peu décevante, par contre le château du Earl Patrick Stewart vaut la peine d’être visité et quelques maisons et jardins, d’être photographiés!

Le château du Earl Patrick Stewart, datant des années 1590-1608. Scalloway, Shetland.

Hier lundi était la journée piétonnière puis cycliste dans les rues idylliques  de  Lerwick, passant par les Lodberries, ces anciennes maisons-entrepôts  sises dans l’eau directement, avec leurs petits quais de pierre attenants, le Dim Riv (réplique d’un bateau viking, à l’ancre,  et aussi le garage d’un artiste, Fred Irvine, qui lui a fait  un toit étonnant avec une chaloupe renversée (sa maison se nomme The Knowe). Original!  Puis nous avons suivi un sentier magnifique longeant  la mer, sur un promontoire, The Knab, où se situe un cimetière très peuplé qui surveille la mer de toute sa hauteur, ainsi que des plateformes tournantes pour canons datant de la guerre contre l’indépendance américaine et un golf avec vue sur mer. Nous nous sommes ainsi rendus dans la partie plus moderne de Lerwick, au Clickimin Loch où se trouvent des ruines archéologiques, celles de Clickimin Broch, vielles de près de 3000 ans: une tour en pierres abritant une maison sur plusieurs niveaux et dans ses murs doubles des escaliers de bois (aujourd’hui disparus évidemment). Ensuite nous sommes remontés dans la partie victorienne de la ville passant par de riches maisons de pierre, le Town Hall, de beaux parcs fleuris et munis de courts de tennis et jeux de pétanque,  puis dans la vieille ville à nouveau, à travers le Fort Charlotte, d’étroites ruelles à escaliers irradiant  à partir du port (The Lanes)… Nous avons fait le tour complet de la ville à pied d’abord dans une petite brume et on a refait presque le même circuit à vélo en fin d’après-midi au soleil pour acheter glace, épicerie, et …. DVD que j’ai malheureusement dû retourner ce matin! En effet, je m’ en doutais un peu, mais j’ai quand même acheté en spécial une série télé,  West Wing, 75% de rabais car déjà visionnée (genre club vidéo). À 10 pounds ou 15$ je me suis dit que ça valait le coup! Et que je pourrais vérifier si les dvd étrangers fonctionnent! Eh bien, non!  Les dvd britanniques ne fonctionnent pas dans “ma région”, à savoir dans mon ordi canadien!!!  Et j’avais aussi fait une affaire en achetant 6 films neufs  à 3 ou 5 pounds  chacun, donc 28 Pounds ou Livres en tout! Comme la série était déjà ouverte, j’ai pu me rendre compte du problème et retourner les autres aussi sans les ouvrir, vu que sur chaque pochette en petits caractères, était inscrite la même  adresse internet du genre “entertainment.uk“… UK! Uniquement United Kingdom! Grr! Donc j’ai tout retourné ce matin!
À notre retour au quai ce soir, trois voiliers nous avaient quittés! Nokomis, Sarah et le norvégien de 46 pieds arrivé juste après nous et qui s’était mis à l’épaule de Despina. Nous ne sommes plus que trois bateaux ce soir sur notre quai, Despina, Delphinus et nous.
Une autre surprise nous attendait dans notre cockpit ce soir… Un petit mot de la douanière, passée durant la journée, qui nous demande de la rappeler… Mais comme il est passé 18:30, Claude et le maître de port n’ont pas réussi à la contacter! Ceci pourrait compromettre nos plans de départ, prévu tôt demain matin, mercredi 28.
Lavage du lit ce soir et douches, internet dans la capitainerie déserte… Bonne nuit! On restera peut-être plus longtemps à Lerwick, l’enchanteresse!

Belle demeure à Scalloway

Petite église de Scalloway aussi

La pointe sud du South Mainland des Shetland, le phare de Sumburgh Head

M 28/08 Fair Isle, Shetland, Ecosse, 59.32’N 1.36’W 47 mn QPÊ  
10:41 C’est un autre départ! Nous avons réussi à décoller de Lerwick vers  9:30 ce matin après le départ de la charmante douanière, qui nous a expliqué qu’un séjour de plus  de  18 mois en Europe exige le paiement de taxes sur notre bateau pourtant déjà payé et taxé au Canada, et ce, jusqu’à 20% de sa valeur en plus de 10% de frais de Douanes! Ouf, au moins, c’est plus long que les douze mois en Islande, comme nous le disait Stan à Reykjavik, mais qu’on ne voulait pas croire! Eh bien! C’est vrai! Au moins les Iles Féroé, la Norvège n’en font pas partie, mais quand même! Quelle horreur! Il nous faudra donc ressortir l’an prochain de l’Écosse et hiverniser Andrée Anne Rachel en Norvège, contrairement au plan de rester 2 saisons en Écosse!
Il faisait beau et chaud ce matin, la vue de la pointe sud de Lerwick grandiose sous le soleil, bien plus belle que la partie nord, à notre arrivée, plus industrielle. On revoit la promenade le long de la vieille ville. Bientôt, la grisaille nous reprend!
Nous voguons vers Fair Isle, à 45 milles nautiques de Lerwick,  une île isolée faisant partie de la centaine d’îles des Shetland, mais 25 milles nautiques au sud-sud-ouest de celles-ci, et aussi à environ 25 milles nautiques au nord-nord-est des  Orkney, toujours en Écosse.
Voici quelques photos de la charmeuse Lerwick, prises ce matin et ces derniers jours:

Lerwick vue du sud à notre départ ce matin. On aperçoit à droite en orange vif l'énorme Norman Prosper, muni d'un héliport en avant et d'immenses treuils au centre donnant sur une plateforme ouverte à l'arrière. Bateau de recherche ou d'exploitation pétrolière? Ou autre?

A gauche, l'immeuble gris et orange n'est pas un immeuble ordinaire! C'est Karwack, un Chevalier Floatel, immatriculé à Bélize, qui est en fait un impressionnant hôtel flottant, sur une barge arrivée ici en juin 2013 en guise d'hébergement pour les employés d'une entreprise pétrolière.

 

Ci dessous: Photos prises au large, lors de notre départ le 28 août 2013 de Lerwick, aux Shetland, Ecosse

 

À droite, dans la vieille ville près des Lodberries (maisons-entrepôts dont les fondations sont dans l'eau), débute la promenade le long de l'eau vers la gauche...le sud!

 

Un quartier plus moderne, toujours sur la promenade au bord de l'eau

 

 Ici, on passe juste sous le cimetière, toujours de droite à gauche...et on grimpe sur le promontoire The Knab où se situent les plateformes des canons datant de la guerre d'indépendance américaine...

Ici, on passe juste sous le cimetière, toujours de droite à gauche...et on grimpe sur le promontoire The Knab où se situent les plateformes des canons datant de la guerre d'indépendance américaine...

La vieille ville de Lerwick, aux Shetland, Ecosse … Toujours les 25-26-27 août 2013
La promenade du 26 débutait dans la vieille ville…

Tout près de notre quai... Près de la place Market Cross où se trouve l'Info touristique très utile pour nous avoir fourni ce bel itinéraire de marche, et pour acheter des timbres et des livres intéressants!

Commercial Street, décorée de drapeaux

Un exemple de Lodberry: Une maison-entrepôt directement dans l'eau à Lerwick pour décharger plus aisément les petits bateaux qui s'accostaient à son quai privé de pierre. Ces petits bateaux faisaient la navette à partir de plus gros navires ancrés plus loin au large. En fait, plusieurs opérations de contrebande étaient favorisées par ce système, et assez populaire aux Shetland, particulièrement à Lerwick! On aurait découvert des tonneaux dans des celliers et tunnels sous la rue!

Suite de la promenade à Lerwick, le long de l’eau 28 août

 

Lodberry du haut avec le bateau viking à l'ancre !

Voici un toit original, créé pour son garage, par son proprio, l'artiste Fred Irvine, avec une chaloupe renversée! La maison se nomme The Knowe.

La suite de notre promenade le long du golf qu'on ne voit pas, à droite! Nous sommes sur The Knab, un promontoire au bout de la partie sud de la ville, où se trouve le cimetière et un golf gratuit 9 trous! Nous nous dirigeons vers Breiwick Road pour descendre vers la ville plus moderne, notre épicerie Tesco et des ruines archéologiques intéressantes de près de 3000 ans, Clickimin Broch.

Nous nous sommes rendus en pleine ville, toujours à Lerwick, mais du côté moderne, (sic), à ces ruines archéologiques datant de presque 3000 ans (600BC), Clickimin Broch, au sud du Clickimin Loch.

Une tour autrefois bien plus haute et habitée... Avec des couloirs bas sur plusieurs niveaux...

Retour dans la vieille ville, le long des "lanes", ces ruelles étroites et charmantes, cependant plus inquiétantes le soir venu, avec ses portes renfoncées dans la noirceur! Brrr!


L' Approche de Fair Isle, l'île la plus au sud des Shetland, Ecosse, à mi-chemin entre les Shetland et les Orkney, le tout au nord-est de .

 M 28/08 Fair Isle, Shetland, Ecosse, 59.32’N 1.36’W 47 mn QPÊ

18:30 L’arrivée à Fair Isle, majestueuse, fait penser à Vetsmann Island en Islande  en raison des falaises pleines d’oiseau à l’entrée du port, mais en moins impressionnant quand même!  North Haven, ce petit port bien protégé et charmant abrite seulement deux bateaux, Good Shepherd IV et Swan. Good Shepherd est un gros traversier des Shetland  et Swan est une ancienne goélette de 1900 basée à Scalloway, mais souvent à Lerwick ou en mer comme charter ou école de voile… Pas de trace de Sarah, les français… Le vent leur était favorable mardi alors ils ont dû prendre de l’avance pour retourner en France d’ici le 15 septembre…

Nous sommes allés marcher jusqu’au promontoire surplombant le port d’un côté et de l’autre, le fameux Fair Isle Lodge and Bird Observatory, reconnu mondialement pour ses recherches scientifiques sur les oiseaux migrateurs.

En effet cette île est la Pointe Pelée du Canada (en Ontario) du coin! Elle reçoit plein d’oiseaux migrateurs venus de Scandinavie, d’Islande et des Iles Féroé, et plein de “bird watchers” du monde entier d’avril à septembre! La bibliothèque est impressionnante: de gros volumes juste sur les petrels! Ou les hiboux d’Écosse! Ou les oiseaux du K…istan, ou du Pakistan, ou de la partie occidentale de l’Inde, etc… Les lieux modernes sont confortables, aérés, très grands, avec plein de divans, tables basses, comme quatre ou cinq living rooms ouverts! On peut prendre des repas, des douches, etc… On peut louer des chambres aux étages pour 60 pounds par personne… Et c’est archi-propre: on exige que vs laissiez vos chaussures au boot room…C’est d’ailleurs le point de rencontre pour les excursions avec ranger pour visiter les trappes tôt le matin et étudier les oiseaux!
Nous nous promettons de revenir l’an prochain passer quelques jours afin de visiter plus en profondeur cette grande île habitée seulement par 70 habitants, bien plus de moutons et encore cent ou mille fois ou plus d’oiseaux! Il semble y avoir plein d’endroits protégés: un sentier vers le phare, les jardins de graminées et de buissons divers tout autour de l’observatoire… On dirait les ronces de la Belle au Bois Dormant!
J 29/08 nous serons en mer à minuit!
16:00 Nous sommes en route depuis midi, laissant cette belle île derrière nous et ses habitants ailés qui fourmillent tout autour du bateau, et surtout autour des superbes falaises colorées d’ocres et de verts, parsemées ici et là d’une ou deux éoliennes géantes, un tout petit village blanc et le phare sur la pointe sud… Le vent est faible, de 10 noeuds, mais de face encore, sud-sud-ouest, exactement la direction où nous allons! Finalement, nous ne pourrons aller vers les Orkney, trop à l’ouest avec ce vent, une houle d’un mètre et de petites vagues fatigantes de tout bord, tout côté (le capitaine l’a dit!)… Nous tenterons donc de nous rendre à Wick, sur la pointe nord-est de l’Écosse,  80 milles nautiques, environ… Il nous en reste 62 à faire! On arriverait à 0300 donc il nous faudra ralentir pour ne pas s’engager près de la côte à la noirceur!
France & Claude

Et nous venons d'apercevoir un petit oiseau perdu au milieu de la mer, posé sur ma gaffe ou les planches sur le pont, et qui ne semble pas apprécier du tout le ballottement incessant du bateau... Nauséeux, il se balance du bout des griffes avant de s'envoler pour mieux revenir, épuisé! La terre est trop loin, chéri!

Vue de l'ile Nólsoy à partir du sommet, au centre de l'ïle. On voit au loin les îles Streymoy à gauche et Eysturoy à droite, ainsi que, plus près, le village de Nólsoy avec son port bien protégé des vagues mais pas du vent! Photo prise le 20 août 2013.

M 21/08     SUDUROY, Vágur, 61,28’N 06,49’W 35.93 mn QPÊ
Belle surprise ce matin! La dame du café Kaffistodan de  Nólsoy,  Hemen, est venue au bateau vers 9:05 pour nous porter la glace qu’elle nous a préparée hier soir. Très attentionnée, elle a aussi ajouté deux cartes postales d’oeuvres d’art représentant Nólsoy et un joli petit  bouquet de fleurs sauvages très bien arrangé dans un petit shooter! Je suis ensuite aller poster mes autres cartes postales terminées dans le lit à la lueur de mon IPAD cette nuit!
Il fait un temps superbe ce matin: beau ciel bleu, pas de vent (3 noeuds ), mais après 10 milles nautiques de route, les vagues commencent à se faire sentir, un mètre de houle en fait… Surtout que j’avais la tête dans les hiloirs à l’intérieur pour chercher la bouteille fragile  d’imperméabilisant pour le dodger très bien rangée en sécurité quelque part dans nos multiples cachettes! Et j’ai trouvé beaucoup d’eau! Ouache! De la condensation, il parait… Il y en avait quand même 1 pouce d’épais! Tâches  diverses : couture du dodger vraiment déchiré près d’une fenêtre avant, imperméabilisation de quelques coutures du toit du dodger…
Vue de l'ile Nólsoy à partir du sommet, au centre de l'ïle. On voit au loin les îles Streymoy à gauche et Eysturoy à droite, ainsi que, plus près, le village de Nólsoy avec son port bien protégé des vagues mais pas du vent! Photo prise le 20 août 2013.

Des fish farms devant Pokeri, juste avant d'arriver à Vágur.

17:00 Nous sommes arrivés à Vágur, sur l’île de Suduroy, après une belle traversée de 36 milles nautiques sur des eaux assez calmes, même si on était plus confo dehors qu’à l’intérieur! Avec l’aide de quelques passants,  nous avons pu acheter du diesel en face du port où nous nous dirigeons. Et prendre quelques infos! Nous serons tout près de l’épicerie, l’église, la piscine ouverte de 19 à 21h!
De fait, nous avons fait une petite épicerie, acheté du bon pain, mais toujours pas de vin! Rare, rare, le vin… Je garde mon fond de rhum pour l’arrivée en Angleterre!
Nous avons mangé au bateau une salade buffet achetée à l’épicerie  avant de retourner en ville se doucher et faire des longueurs dans la grande piscine de l’école qui fermait non pas à 21:00 finalement mais à 20:00. On a quand même réussi à se baigner 40 minutes! Et sur les crochets dans les vestiaires (aucun casier), pendaient plein de costumes de bain, serviettes et lunettes de piscine! La natation doit être un cours obligatoire pour les jeunes ici! Et partout dans les Iles Féroé et en Islande, car les piscines sont omniprésentes, même dans de petits villages!
Puis j’ai réussi à acheter à la station-service un timbre manquant pour une carte de fête, postée elle aussi un peu plus loin… Vágur compte 1200 habitants, mais de façon surprenante, les deux épiceries sont vraiment minimales… Et pas de wifi! Snif! Au retour sur Andrée Anne Rachel, Claude s’est endormi dans le cockpit et il fait froid!

Le petit port de pêche de Vágur où nous resterons piégés par la température deux jours de plus que prévu!

J 22/08 Vágur – Vágur… 11.8 milles nautiques QPÊ
11:32 Levés à 8:45, il nous faut attendre comme hier trois heures après la marée haute de Reykjavik. Nous sommes en route depuis 10:10 ce matin après notre déjeuner et le don de  2 gros sacs de glace de la part du capitaine voisin de quai. En route j’ai fait ma vaisselle, de l’eau et du lavage de bas de hiking! Ils devraient sécher, il fait un si beau soleil! Nous partons des Iles Féroé: Claude a changé son drapeau pour celui de l’Angleterre, mais à dérouler à notre arrivée aux Shetland, Orkney ou Hybrides, on ne sait pas encore! Le vent est du sud-est, 14 noeuds, de face avec une houle…
11:52 Oups! Nous virons de bord! Claude a entendu sur le 16 un Gale warning pour ce soir et cette nuit! Sage capitaine que voilà! Un peu déçu par contre de n’avoir parcouru que 5 mn!  Nous ne sommes pas si pressés de partir ni de mourir noyés! Nous retournons à Vágur, le port le mieux protégé de l’île… Nous ferons du vélo et peut-être du hiking… On verra à l’info touristique… Et le soleil qui nous avait quittés depuis la mer revient nous réchauffer et peut-être sécher nos bas!
13:05 Bon! Nous sommes au quai à nouveau! Plus facile la deuxième fois! On sait où se mettre, comment mettre les défenses, les planches, les amarres! J’ai recousu la grand voile, en fait  le point d’amure semblait un peu usé pour bien se faufiler dans la rainure du mat. Et j’ai ouvert écoutilles et papillon, ressorti les vêtements à sécher, les tapis de cockpit, rangé vestes de sauvetage et  jumelles,  On a fait 11.80 milles nautiques… Et le capitaine est malheureux! A peur de rater son avion le… 15 septembre! Nous ne sommes en retard que d’une ou deux journées quand même!
20:15 Au cinéma maison! Il nous restait un dvd à voir, un film que j’avais laissé au bateau l’an dernier, c’est ce soir! La journée a été agréable, mais pas pour Claude! Quand ça va mal! À l’info touristique, leur ordi a fait des complications à Claude et en danois, donc il n’a pas pu entrer dans son hotmail! Je lui dis souvent de changer pour yahoo! A chaque fois que son hotmail lui demande de nouvelles infos confidentielles il rage! Puis, autre tuile, les infos sur la trail pour grimper la montagne derrière Vágur se sont avérées fausses! On a abouti dans un bois de conifères infranchissable, alors nous avons dû rebrousser chemin et improviser un chemin dans le champ des moutons. Pas de cairn, juste des moutons et des clôtures! Mais au moins il n’a pas plu, malgré les gros nuages noirs au dessus de nos têtes…Bon souper au bateau mais pas de vin, alors on a bu un “lemon coke” au lieu d’un rhum and coke! Un petit quatrier de limette peut faire des miracles, et dans une belle coupe, aussi!
22:20 Fin de la journée misérable: le dvd était fendu!!! Alors nous nous sommes rabattus sur les deleted scenes, les gag reels et les commentary de Bones  4 et 5, ce qui fut quand même amusant! J’aurais donc dû acheter les saisons 6 et 7!  Et d’autres! Je vais tenter de me trouver des dvd quelque part!
Vue de Vágur à partir presque du sommet! Nuages et pluie en haut! On aperçoit le terrain de foot au loin entre le petit lac et les falaises! Et aussi le fameux petit boisé de conifères et sa trail en asphalte qui ne menait pas aux cairns! Cairns qu’on n’a jamais trouvés! 22 août 2013.
Et ci-dessous, dans ce même petit boisé, le fameux arbre à sucettes!!! La fée des sucettes doit aider les petits récalcitrants à délaisser leurs suces!
V 23/08 “
 Levés à 11:00 ce matin gris à attendre de partir ce soir vers minuit avec la marée haute de Reykjavik… Il a venté très fort cette nuit, max à 35 noeuds, 70 km/h, et au fond d’un fjord bien protégé… Nous partons faire du vélo… Et refaire une petite épicerie… La piscine semble être fermée aujourd’hui, ouverte seulement les lundis, mercredis et samedis! On a été chanceux l’autre soir!
15:30 nous revenons d’une ballade à vélo jusqu’aux falaises du fond du fjord, où se trouve le terrain de foot! Puis, au retour, une petite épicerie lourde quand même, et chère de surcroit, comme toutes les petites épiceries ici! Mais j’ai eu plein de fruits! Et de belles pâtisseries et un bon pain très lourd… En fait, bon, je ne sais pas, mais lourd oui! Et du poisson et des palourdes congelées qui me serviront un peu de glace aussi! Un peu d’internet sur l’ordi de l’info touristique, où Claude a vu sur son site intenet Buoy Weather que ce sera jaune demain si on se tient plus au nord vers les Shetlands, mais rouge vers les Outer hybrides… Nous voulions aller à vélo jusqu’au village voisin, Porkeri, mais il pleut maintenant… Alors, nous attendrons un peu pour aller à la piscine, finalement ouverte de 16 à 19:00 ce soir… Les heures sont un peu changeantes ici… Ce qui est écrit n’est pas nécessairement respecté!
22:36  Douche faite, piscine faite, lavage fait (bas et sous-vêtements dans la douche, maintenant, il reste à les sécher! )… Les vêtements que j’apporte  en bateau sont les mêmes que pour le hiking, c’est-à-dire  faits de matériel synthétique ou de laine merino, excluant toujours le coton pour séchage rapide, mais ici, ça prend quelques lunes à sécher! Même devant la bouche de chauffage! Voilà, ça prend plus que des lunes, mais du soleil! Et ici, on en a des fois, mais pas longtemps et l’humidité ambiante gagne!  Les seules choses qui sèchent facilement sont nos serviettes de douche chamois, même la nuit dehors!
 Bon poisson ce soir, acheté congelé à l’épicerie, et inconnu, mais je crois que c’était de la morue finalement! Et ma recette dérivée de celle d’Amé (à la mangue) me fait changer d’idée face à la tomate! J’aii trouvé ici du vrai basilic que je hache en quantité avec les tomates, de l’ail, des échalotes, des épices grecques, sel et poivre, et mets ce mélange sur le poisson juste retourné sur la surface cuite dans l’huile de canola, avec des oignons, de l’ail  et du persil en quantité aussi… Je laisse cuire la deuxième surface tout en gardant les tomates un peu croustillantes… Un délice, ce poisson,si tendre…
Vérifications faites pour la météo des prochains jours: nous partons définitivement à minuit pour les Shetlands!
S 24/08 En mer à minuit 60.57’N 002.48’W 124.95 mn M
8:30 Nous  sommes en route vers les Shetlands, direction sud-est depuis minuit et avons parcouru 45 milles nautiques au grand largue mais avec le moteur, avec un vent du sud-ouest de 12 noeuds environ, sur une très grande et très longue houle… Claude a fait 6.5 heures et n’a dormi par la suite qu’une heure et demie environ… On vient de déjeuner et il ne s’endort pas! Il ne fait pas trop froid, juste frais, il fait à peine soleil sous une couverture nuageuse grise. On a entendu vers 5:30 un avertissement de tempête à écouter, mais nous n’avons plus rien entendu par la suite… Probablement pas dans notre région! On espère!
15:18  Aaaahhh! Il fait chaud dans le cockpit, sec en pleine mer!  Alors je fais sécher les bas! toute une collection sur le capot sous le dodger… Dix paires qui ne séchaient pas depuis quelques  jours… Enfin du gros soleil, peu de vent, 8-9 noeuds de travers, houle énorme mais facile…mais nous avons tout de même mangé ce midi notre repas favori en mer agitée: chips, légumes crus et pomme! Facile, pas de cuisson et réconfortant, le sel replace l’estomac!
19:12 Le ciel bleu clair est superbe derrière nous et il promet un magnifique coucher de soleil…mais en avant, les nuages gris s’accumulent! Mais il ne faut pas se plaindre… La journée a été très chaude, au point d’enlever les deux couches de polar, les bas et les souliers! Eh oui! Pieds nus! Pour bien sentir le plancher humide dans la cabine! Ouache!  Mais même le plancher a séché! Et j’ai aussi osé ouvrir les fenêtres du dodger, car on étouffait de chaleur… L’été!!! Wow! L’eau était à 11.5 degrés celsius mais on ne s’est pas baigné!
 Et cet après-midi, on était à mi-chemin entre les Iles Féroé et l’Angleterre, autour de 82 milles nautiques… Actuellement nous sommes rendus à 104 milles nautiques parcourus depuis minuit… Et il fait moins chaud… On se remplume! Le souper était plus élaboré (palourdes poêlées au beurre avec de l’ail, des échalotes et des oignons), et  la fin de mon pain! Demain on mangera mon nouveau pain, que je voulais brun et qui est lourd, lourd… Hâte d’y goûter!
On s’habitue à la houle, mais il faut dire qu’elle a diminué depuis ce matin où elle affichait un bon trois mètres et demi! Maintenant, on monte et descend d’environ 2 à  2.5 mètres! Le vent n’a atteint qu’un maximum de 13.9 noeuds, mais ne s’est tenu, au grand dam du capitaine, qu’autour de 8 noeuds, et donc demandait l’ajout du moteur pour maintenir une vitesse de 5 à 6 noeuds. Et le vent descend tout le temps : il est rendu à 5-6 noeuds!

Claude essaie de s'endormir! Soirée du 24 août 2013 en route vers les Shetland

D 25/08
SHETLAND IS, SCALLOWAY P.29  60,08’N 01,17’W  175 NM
ORKNEY Is. STROMNESS P 2.8  58,57’N 03,17’W   185 NM
OUTER HYBRIDES, STORNOWAY P.128   58,12’N 06,23’W  210mn
D 25/08 Lerwick, Shetland Islands, Ecosse, Angleterre . 60.11’N 001.85 W 87,04 mn QPL
Midi trente quatre: Bon! Dans le dernier 17 heures, on a dormi à tour de rôle de grands bouts de 5 heures! Claude aussi! Nous avons passé dans la nuit des puits de pétrole où bourdonnaient de nombreux bateaux énormes pour la plupart pour le forage ainsi que d’autres pour la pêche! Notre AIS (Automatic Identification System) est indispensable pour notre curiosité et bien sûr la sécurité, en tout premier lieu! Tous les bateaux devraient en être munis, ce qui n’est malheureusement pas le cas! Alors il faut quand même vérifier au radar et en visuel!
Puis vers 8:00 am , nous avons atteint l’Angleterre, les îles Shetland, dans la brume du matin! Et de la journée je pense bien! Et il y a plein d’activité autour: la civilisation à nouveau, traversier, cargo, pétrolier, etc… Quoiqu’il y ait de grands bouts de collines basses et vides à perte de vue! C’est-à-dire  pas très loin dans cette brume! Après notre déjeuner-dîner au lourd mais bon pain de seigle, avec oeufs et poires,  j’ai fait du ménage de glace! Pour la dixième fois sûrement! À tous les deux ou trois jours… Oups, depuis le dernier changement le 22 août, il y a 3 jours quand même, la glace est réduite maintenant à trois petits sacs d’environ 2 litres!  Il va falloir se ravitailler bientôt! Vive un vrai frigo qui fonctionne et ne tombe pas en panne, neuf! Vive le,vieux qu’on a malheureusement remplacé en prévention! Grrr! Mais mon système dans le frigo devenu glacière n’est pas si mal! Quoiqu’on a vraiment plus de sacs et de glace que de bouffe! Donc une moins grande autonomie! En fait, j’utilise un gros sac thermos d’ épicerie  avec fermeture éclair, dans lequel je place deux  extra gros  ziplock contenant chacun un sac d’ épicerie en plastique à moitié plein de glace. Chaque sac de glace a une double ou triple épaisseur de sac plastique!  Sur ces sacs, dans mes gros ziplocks, je place alors lait, oeufs, yogourts, fromage, mayo, crème,  eux aussi dans des ziplocks pour éviter la mouille! Car ce ne sont pas des blocs de glace qu’on trouve ici, mais plutôt de petits cubes, et plus souvent des flocons de glace! Pas terrible, ça fond vite! Alors, en dehors du gros sac thermos placé sur l’étage supérieur de la glacière et le plus loin possible de l’ouverture, je mets d’autres très gros sacs de glace ici et là ainsi que sur l’étage inférieur… Et tout autour du gros sac thermos,  légumes, margarine, beurre, dijon, eau et liqueur…  Et quand je vide les sacs dans ma passoire et si je n’ai pas d’autre glace pour les remplir, je les remets vides en paquets tout autour pour isolation car ils sont tellement froids étant mouillés d’eau glacée! C’est quand même étonnant de garder cette petite glace si longtemps et surtout mon lait!
Autre truc: mettre les kleenex dans une boîte de plastique vide de serviettes mouillées style huggies! Nos kleenex dans la salle de bain ont été trempés en début de voyage par la mer qui remontait dans l’évier lors d’une traversée gîtante!
Mme Trucs s’ennuie dans la brume!
17:00 Nous sommes au quai, en Angleterre! Belle traversée tranquille! Même si le capitaine n’a pas eu assez de vent dans les voiles! Lerwick, la capitale des Shetland, semble être une ville intéressante côté historique,  le port bordé de bâtiments anciens typiques en pierre grise ou en crépis beige foncé, multiples tourelles, vieilles horloges, cheminées de toute forme sur des toits de vieille ardoise verdie de mousse, girouettes  et découpages antiques, Queen’s Hotel, Albert building, Grand Hotel, etc…La brume  donne une petite allure dramatique à ce décor déjà  magnifique vu du quai, celui des petits bateaux, le Small Boats Harbour , au sud du Albert Dock où nous espérons pouvoir rester deux nuits pour louer une voiture et visiter plus en profondeur! Il y a quatre autres voiliers visiteurs, dont un américain de Minneapolis. Claude est parti voir le maître de port et les douanes.
France & Claude

Carte de notre itinéraire sur Andrée Anne Rachel depuis le Labrador en 2011 jusqu'en Écosse bientôt... En date du 24 août 2013 Labrador en 2009 et 2011 En 2012, Labrador, Groenland (côte sud, sud est et est), Islande (Olafsvik, Reykjavik) Cette année, partis de Reykjavik pour parcourir la côte ouest, les fjords du nord-ouest, toute la côte nord incluant l'ile de Grimsey, puis la côte est et sud-est, pour traverser ensuite vers le sud aux Iles Féroé et de là, se rendre au nord est de l'Ecosse aux iles Shetland. Puis on redescendra les côtes découpées et encombrées de l'Ecosse vers Troon pour y laisser Andrée Anne Rachel pour l'hiver 2013-2014

 

Railblaza

Vue depuis la plus haute falaise maritime d'Europe, Enniberg, 841m, sur l'Ile Vidoy, Iles Féroé Nuit dans notre tente le 16 août 2013 au sommet.

D 11/08 “
Journée de repos à Seydisfjordur, sous la pluie par contre! Levés à 11:00, nous avons déjeuné crêpes et sirop d’érable canadien! Puis, nous sommes partis faire l’épicerie, ouverte aujourd’hui dimanche de midi jusqu’à 16:00… Puis internet au terminal du ferry où un gros bateau de croisière, Delphin, de Nassau, mais plein de passagers allemands, était arrivé ce matin.  Heureusement, car l’office de tourisme ouvre alors! Puis glace à la station d’essence et quelques photos en ville… Ensuite écriture des cartes postales afin de les poster ce soir, après notre souper au resto, cheese burgers devant une montagne incroyablement belle, qui doit être dangereuse en hiver: aaaavalanches!
Puis, nous nous sommes dirigés vers l’Hôtel Aldan et son petit resto-café mignon afin d’y déguster un succulent dessert accompagné d’un crémeux cappucino! Le dessert nous a coûté beaucoup plus cher que les cheeseburger! Mais pour fêter la fin de notre périple islandais il fallait aller manger dans ce décor champêtre d’une vieille maison de bois meublée d’antiques étagères de magasin général, tout peint en blanc, aux planchers et aux meubles de pin blond,  et embaumant la bonne cuisine! L’odeur sucrée m’avait accrochée ce matin en passant devant, sur le chemin de l’épicerie!
En fin de soirée, en marchant vers Andrée Anne Rachel, nous sommes entrés dans une autre vieille maison de bois où un jeune homme tient une galerie d’art, exposant ses aquarelles ainsi que des peintures de son grand-père qui illustrait l’époque du début du siècle dans le village et le superbe fjord. Il avait même des dessins au fusain représentant un pétrolier en train de couler au port lors d’une attaque allemande en 1944. En effet, Seydisfjordur était un endroit stratégique pour les forces alliées Britanniques et Américaines. Son grand-père a fait ce croquis à partir d’une photographie qu’il avait prise lui-même petit garçon et qu’il avait conservée alors que les Britanniques avaient saisi toute autre photographie, à l’exception de deux autres!
Et la nuit tombe maintenant! Il fait vraiment sombre la nuit! C’est le premier soir que je le remarque autant! Bonne nuit!
L 12/08 En mer à minuit 64.24’N  011.46’W 80.5 milles nautiques
8:50 nous venons de régler les papiers avec la douanière. Un autre gros bateau de croisière est au quai, cette fois le Marco Polo, de Nasseau encore. Il fait un temps magnifique, un beau ciel bleu et il fait chaud! Il nous reste le diesel à acheter et justement le Maître de Port arrive à l’instant pour indiquer à Claude où aller… En fait, il part avec lui en camion! Ce maître de port mérite des félicitations: très avenant, il nous a beaucoup aidés depuis notre arrivée.
10:50 nous sommes en route depuis au moins une heure maintenant, 100 litres de diesel pour 20000 couronnes islandaises (presque 200$), désalinateur en marche pour remplir le réservoir d’eau, le fjord est calme et magnifique alors je fais du pain et des muffins, malgré mon four un peu récalcitrant!
13:24 nous sommes à voile uniquement, avec un petit vent doux de 12 noeuds , juste parfait quoiqu’au près encore! La houle est minime, des vagues d’un mètre actuellement… Je devrais en profiter pour aller faire ma vaisselle car l’évier est plein! Et la gite commence à se faire ressentir!
21:45 toujours à voile sur la même allure, au près, par petit vent de 9-10 noeuds, légère gite qui ne m’a pas empêchée de travailler mes évaluations pour le dossier électronique au bureau. Ni de faire une belle sauce rosée avec les saucisses,  les feuilles fraîches de romarin,  de l’ail et de vrais piments forts frais, tous achetés hier, ainsi que mes petites conserves de l’an dernier (tomates cerises et crème) qui ont survécu à l’hiver sur Andrée Anne Rachel, preuve que ça ne gèle pas en Islande !
Et là, il faudrait bien que je me couche, pour relever Claude après minuit!
M 13/08  En mer à minuit 62.36’N 008.34′ W 136 milles nautiques
06:11 Claude se lève! J’ai fait un petit 6 heures de nuit, voile-moteur, de 5 à 6.8 noeuds   au près serré au début puis au vent de travers, entre 9 et 12 noeuds de vent. Aucun bateau. Pas de baleine, ni de dauphin… Il fait un beau soleil ce matin mais c’était frisquet cette nuit!
A minuit, on avait fait 80.5 milles nautiques, il en restait 197 et depuis minuit on en a fait 36, il en reste maintenant 161 d’ici Feroe, et sa capitale, Torshavn.
15:05 toujours à la voile tranquille, on a pu diner salade après mon dodo du matin, de 7:00 à 11:30! Puis après diner, Claude  a tenté de dormir à nouveau, sans succès! Maintenant, cet après-midi, il fait plus frais et humide, le soleil parti se cacher derrière un plafond nuageux peu avenant… On annonce du mauvais temps pour demain matin, pluie et forts vents. Ouache! Ce serait bien d’arriver aux  Îles Féroé avant mais c’est peu probable. 165 milles nautiques faits, il nous en reste 90 au moins à parcourir avant la pointe mais un autre 30 ou 40 avant Torshavn.
20:10 bon, souper et vaisselle faits sous la gite… Toujours à voile, même allure depuis hier midi! Jour et nuit! Et le soleil est réapparu en fin d’après-midi dans un bel écrin bleu, évaporé depuis, à nouveau! Plus frisquet encore ce soir. Au lit, France! Ciao
M 14/08 FAROE ISLANDS, TORSHAVN  62.00’N 06.45’W 80 milles nautiques
13:47 288 milles nautiques à date depuis Seydisfjordur, avant-hier… Nous sommes arrivés au sud-ouest des Îles Féroé, plus particulièrement Mykinnes que nous avons longée ce matin tôt, vers 7:00, environ 2 milles au large… Claude m’avait installée à la barre vers minuit 45 après que j’aie dormi pendant presque 4 heures. Il faisait nuit noire et je voyais les premières lumières, un bateau, depuis notre départ! A part, bien sûr, le gros paquebot Marco Polo qui est sûrement déjà rendu aux Féroé à l’heure qu’il est! Au radar, que des vagues, et ces lumières qui s’éloignaient vers le nord ouest… Parfait! Puis plus rien, que des vagues et possiblement de la pluie à 5-6 milles. Puis j’ai vu apparaître la côte des Îles Féroé sur mon radar à 24 milles nautiques vers 2:00. Claude s’est levé vers 2:45 ce matin, incapable de dormir dans ce mauvais temps, grosses vagues et bon gros vent… Et il est resté à la barre jusqu’à 6:45 quand je l’ai remplacé à nouveau, mais il ne dort jamais très longtemps! 9:00 on déjeune et je reprends la barre pour qu’il dorme jusqu’à midi! Dîner tostitos par gros vent arrière jusqu’à 32 noeuds! Mais la côte est superbe: impressionnantes falaises écorchées et ébréchées, coupées par d’immenses failles jusque dans la verdure des sommets plats. Des hauteurs de 1300 pieds… La brume et les nuages enveloppent  les montagnes comme des foulards ouateux et des bonnets blancs laissant deviner au loin les  formes arrondies des sommets. Chanceux que nous sommes, il ne pleut pas encore, malgré les prédictions météo et les gros nuages foncés! Claude précise qu’il a plu très fort cette nuit, vers 4mou 5:00. Je dormais, mais ceci explique le coin mouillé de l’oreiller dans le cockpit!
14:28 On aperçoit maintenant,  à environ 2.5 milles, des collines basses, mouchetées de multiples maisons blanches,  notre destination, Torshavn, où  nous devrions trouver un quai, les douanes, des douches, alleluia! Pour une semaine de tourisme en auto et en camping, sur ces îles amassées comme un puzzle craquelé, non encore assemblé.  Les îles sont réunies par des tunnels, des ponts, des ferry… Territoire du Danemark, maintenant pratiquement indépendant.
21:19 nous sommes propres après une bonne douche à la marina du centre-ville où nous avons amarré Andrée Anne Rachel. Notre quai se trouve presque sur la rue, juste devant le mignon petit café à la devanture moderne, une immense plaque  de fer rouillé percé, au bas de laquelle une terrasse fleurie accueille petites tables et chaises d’osier… Nous y avons soupé et faisons notre internet! Le centre-ville est superbe, peuplé de maisons anciennes aux couleurs variées et osées (ocre, noir, rouge, , bourgogne, marine) et aux toits épais de tourbe et d’herbe longue, presque fleurie! On vient de perdre une heure, se mettant à l’heure de Londres! On a maintenant un décalage de 5 heures avec Montréal!
23:50 nous sommes rentrés de notre ballade sur la rue le long du port, vers Ada, un voilier français en aluminium de 14 m enregistré à La Rochelle mais qui a passé huit ans à Ushuaia, Argentine, et qui vient de passer quelques semaines aux iles Okley. La proprio se dirige maintenant vers l’Écosse, au Troon Yacht Club elle aussi, comme nous, et  en septembre aussi,  pour l’hiver!
Bonne nuit!
Et je viens de réaliser mon erreur : Iles Féroé  et non Féréo comme les biscuits oréo… Non…en anglais on écrit FAROE… ” far away ” !!!! Et les gens d’ici prononcent “fayro”…
J 15/08 “
Journée de pluie! Grise et froide. Claude nettoie le désalinateur et en change les filtres car une odeur répugnante se faisait sentir à la mise en marche. Laveuse et sécheuse à la marina. Un gentil monsieur de la marina m’a aidée avec la sécheuse qui bouffait ma carte à puce sans fonctionner! Et il m’a donné une autre carte! Ainsi que le mot de passe du wifi marina.fo… Epicerie au sous sol du centre d’achats SMS Où on fera l’achat de glace pour 6$. Longue promenade en ville et sur des sentiers boisés incroyables le long d’un ruisseau chantant, entre des étangs où se prélassent des canards.Végétation luxuriante: sorbier en fruits se penchant sur l’eau, grands arbres de toute sorte et plusieurs avec  de petites feuilles cirées, ainsi que de hautes plantes grasses et piquantes comme des cactus. Ville superbe ponctuée de toits de gazon, Même le Bureau du premier ministre, le long de l’entrée  du port, qui est vraiment très pittoresque: maisons rouges aux toits verts d’herbes longues, sur un mur de pierre posé sur d’énormes rochers noirs bien disposés savamment! Clôtures originales en métal ou en bois. Couleurs vives: ocre,rouge, bleu Et beaucoup de maisons noires découpées de blanc. Cimetière ancien magnifique allure Ocracoke, en Caroline du Nord, avec de gros arbres penchés et même appuyés sur les pierres mortuaires, à travers ronces et lianes! Un négligé adorable!
V 16/08   Route en auto de Torshavn à   Vidareidi  125 km en auto,
Journée de pluie encore..Nous empruntons encore le sentier le long d’un ruisseau vers Avis pour y prendre notre voiture de location, une toute petite Kia Picanto, qui s’avèrera une excellente idée dans ces rues étroites, et surtout, toutes les routes à deux sens mais voie unique à céder de façon intermittente. Nous avons aussi parcouru de  multiples tunnels sous les montagnes et un  payant sous la mer!  Stressant la première fois de s’engager dans de longs tunnels à double sens, mais à voie unique …Avec priorité dans un sens, bien indiquée à l’entrée… L’autre doit se tasser sur un accotement aux 200m, des fois une vingtaine sur quelques km. !
Nous passerons par tous les petits villages dans les vallées rurales, bordées de cascades continuelles …  Une cinquantaine de chutes sur un km sur le même côté de route et idem de l autre!
Les vaches exhibent un noir particulièrement profond: elles sont toujours propres en raison de l’existence d’un  “cow wash” continuel…il pleut tout le temps ici!!! Blague de Claude! On l ‘a bien rie, celle-là!
On photographie plein de maisons aux toits d’herbe longue, des fois des rosettes leur donnant un air échevelé!
Diner a Klafsvik, au FK, une épicerie avec une petite boulangerie attenante, où nous avons dégusté un bon sandwich sur ciabatta et un fabuleux dessert au chocolat et pâte d’amande… Toujours viser pâte d’amande, depuis le Groenland ç’a été un must! Le Soleil nous quitte….
14:00 Sur l’île de Vidoy, nous sommes maintenant à Vidareidi au bout de la route, tout au nord des Iles Féroé devant Enniberg, la plus haute falaise maritime au monde, 842m, dans les nuages et de temps en temps on aperçoit la montagne dentelée à travers l’épais rideau ouaté blanc.   El les moutons omniprésents ressemblent à de mini-lamas, avec les couleurs bigarrées de leur lainage frisé qui repousse après la tonte… On aimerait bien pouvoir grimper cette montagne et nous attendons une éclaircie… Au moins il ne pleut pas!
19:30 Finalement, oui, nous l’avons grimpée en 2 heures 20 minutes. Assez facile dans l’ensemble, une belle trail monte presque directement au sommet. Quelques moutons ahuris, ou peut-être même insultés de nous rencontrer sur leur territoire. En 2 sauts, 3 pirouettes, ils disparaissent de notre vue en dévalant les flancs de la montagne dans le temps de le dire! Et nous, on monte, mais moins vite, quelques zigzags, mais pas trop! Une bonne pente,  quand même, qui faisait crier un peu mes tendons achilléens, mais dame nature a habilement placé aux endroits stratégiques des pierres bien solidifiées par de la tourbe agrémentée de minuscules fleurs roses et de jolis boutons d’or, assez sèche malgré la bruine et la brume fréquentes sur ces côtes! C’est sûrement la plus facile des montagnes que nous ayons grimpées dans ce voyage, mais il faut dire que celle ci disposait d’une trail, contrairement aux deux autres! La main de l’homme a dû avoir aidé un peu l’escalade! Et même  mes initiatives de déviation directe ont été saluées d’un heureux succés! Et ce qui nous encourageait à monter, surtout, c’était les vues grandioses des quelques fjords environnants ainsi que du petit village à ses pieds, l’église blanche au bord de la falaise qui se jette dans une eau d’un bleu profond, moucheté par les fracas des vagues… Et les nuages qui vont et viennent,  ainsi que des vapeurs que l’on voit directement se former devant nous avant de monter et se développer  en nuages de condensation.On peut suivre leur expansion! C’est incroyable d’assister à ce phénomène…
Nous avons soupé dans notre tente au sommet,  il faisait 45 Farenheit ou 6-7 degrés celsius, et maintenant notre chaleur corporelle a fait monter le thermomètre à 62  ou 15 degrés celsius, aussi chaud que dans le bateau!
Une heure plus tard, la température chutait à 50,Et il pleut dehors de façon intermittente!  Nous  sommes entourés de nuages… À demain matin! Nous redescendrons vers notre voiture, laissée à côté de la dernière maison du village, après avoir demandé la permission à la proprio, une gentille et belle jeune femme aux grands yeux bleus et aux cheveux d’un blond presque blanc! Et naturel, car sa fillette de 4 ans arborait la même chevelure si blanche!
17/08 Route en auto de Vidareidi à Torshavn
Eveillés à 8:45 avant-midi par la pluie, dans un épais brouillard, il fut assez difficile de lever la tante par ce grand vent! Puis, retrouver notre chemin, le premier cairn bien caché dans la ouate!
La descente fut plus ardue que la montée d’hier! Aujourd’hui, respect essentiel et même vital des cairns que nous avions ignorés en montant! De même, un suivi serré des piquets bleus assurait une descente moins périlleuse, sur les roches mouillées envahies de lichen glissant,le fin gravois boueux et l’herbe détrempée sous nos pas! Les zigzags étaient bienvenus et plus prudents!
Le vent de face nous aidait à ne pas dégringoler en descendant, mais nous apportait par contre une pluie fine, nous laissant luisant de pluie! Comme les vaches noires d’hier, nous serons propres… Sauf nos guêtres bien bouetteuses! Ne jamais sortir en montagne sans guêtres, ni bâtons de marche, si utiles, surtout en descente!
Et le soleil tentait de se pointer le bout du nez en perçant les nuages denses et éclairait, tel un projecteur de scène, le petit village de Vidareidi à nos pieds… C’est ce qui a dû inciter le premier colon à dresser sa maison dans cette jolie vallée! Sortis de la montagne à 11:40, cela nous aura pris 2 heures de prudence et de patience!
On part alors sous la pluie battante en auto faire du tourisme sur ces îles peu habitées (48000 résidents, dont 16000 dans la capitale Torshavn), mais aux infrastructures hallucinantes: 600 km de routes asphaltées ( et bien conservées), plein de tunnels à travers les montagnes et même deux sous la mer!
Nous longeons toutes les côtes, traversons tous les petits villages et découvrons quelques curiosités comme à Kunoy, ces supports à foin faits de morceaux de bois  plantés debout et à angle, un peu comme la charpente d’un toit, mais bas sur pattes!
Klaksvik s’avère vraiment décevante pour les touristes affamés! Resto peu évidents! On a finalement trouvé Kingrann, une boulangerie-pâtisserie doublée d’une cafeteria familiale! Encore un fish and chips et un délicieux gâteau blanc à la crème, garni d’un glaçage de pâte d’amandes! Mmmm! Mieux, finalement!
Il pleut de plus en plus fort! On ne voit pas grand choses dans cette brume, sauf de superbes et longues cascades gorgées d’eau dévalant toutes les collines, et même d’énormes chutes d’eau par moments… La roche pleure de partout, comme des rideaux de lumières de Noël  qui décorent les flancs des montagnes que l’on devine à peine, car le plafond est bas, malheureusement! Quelle journée de pluie et de brume! Du temps de canard! Ce que l’on peut voir est très beau, imaginons avec du ciel bleu!
Gjógv, le village le plus au nord de l’île Esturoy, au bout d’une longue route serpentant en épingles à cheveux, est vraiment un joli petit village compact, rempli de petites maisons noires et rouges, décorées de blanc, tassées sous leur toit échevelé d’herbes longues. Une belle auberge, Gjáargardur, se trouve au départ d’un sentier dans la montagne pour aller observer Bugvín, un pic rocheux haut de 188m dans la mer, “sea stack” ou pilier de mer, le plus haut dans les Iles Féroé.
Eidi, sur la pointe nord-est de la même île, Esturoy, est de façon surprenante un assez gros village. Au bout de la route, une mouette nous a fait rencontré un gentil monsieur qui lavait son rotoculteur avec soin dans son entrée de garage. Non loin, juste de l’autre côté de la rue, une mouette se tenait sur un pilier de route. Au moment où l’on passait devant, nous avons eu instantanément la même réflexion: au retour, si la mouette est encore là, ce serait une photo merveilleuse avec le décor au loin, la mer, les falaises, la fermette au toit de tourbe, les murets de pierre… Eh bien, la mouette nous attendait! Après voir pris nos photos, j’ai dit au monsieur qu’il avait une amie bien photogénique! Eh bien, elle est toujours là me dit-il, elle et une amie, et maintenant deux jeunes, depuis 4 ans qu’il les nourrit! Alors, dès qu’il est dehors, elles s’amènent!
Au retour en ville, nous achetons. La glace, deux minables petits sacs chez Bonus pour la modique somme de 12$!!!

Maison échevelée sur l'ile de Vagar, à Gàsadalur, Iles Féroé , 18 août 2013. Tout petit village d'une ou deux dizaines de maisons, isolé au bout d'une route, pour lequel un tunnel de quelques km a été construit autour de 2006.

D 18/08 Journée en auto sur les îles de Vagar et Streymoy
Mykines raté! Trop de swell pour le ferry! Sur la pointe ouest de  Vagar, l’île de l’aéroport, au bout de la route on traverse un tunnel de 2 km construit en 2006 seulement pour Gásadalur, un petit village d’une quinzaine de maisons!
Attention: office de tourisme fermé les samedis et dimanches! Prévoyez le coup! Par contre, belles toilettes publiques un peu partout, bien indiquées, en inox comme en avion!
Il pleut il pleut! Brumeux!
Église rouge et blanche à Sandavagur, vestiges viking à Kvivik, église noire 1837 à Kollafjordur. La plus vieille église en bois des Iles Féroé serait celle de Hvavik, noire également et du même style, 1829, cependant moins belle que celle de Kollafjordur.

La plus ancienne église de pierre des Iles Féroé, à Saksun, sur l'Ile Streymoy

Mais l’église la plus pittoresque demeure celle de Saksun, en pierre blanchie à la chaux, toit de tourbe comme il se doit, entourée d’un muret de pierres noires avec son cimetière aux vieilles pierres tombales penchées et aux quelques croix croches… au fond d’une vallée fabuleuse, flanquée de cascades et de chutes gorgées d’eau, descendant vers une plage de sable noire perdue entre deux énormes promontoires… Et tout ceci dans la brume et sous la pluie pour donner un caractère mystérieux!
On a aussi vu la seule église octogonale dans les 18 Iles Féroé, soit à Haldorsvik.
Et toujours ces petites routes étroites sur lesquelles on doit céder le passage à tour de rôle selon le point d’accotement… Et quelquefois la route est carrément dangereuse, à flanc de montagne tombant sur la mer!  Seuls les moutons s’y tiennent!

Un exemple de petit village sur la côte, sur Eysturoy, aux Iles Féroé. Notez le support vertical pour le foin à l'avant-plan, Ainsi que la petite église noire au toit de tourbe près du port. Et les formes pyramidales des montagnes en plus des traces multi-étagées produites par des générations de moutons broutant les pentes abruptes.

16:34 nous revenons de Tjornvuk, le bout de Stremoy, d’où nous avons eu une excellente vue, quoiqu’embrumée, des piliers jumeaux Risin et Kellingin, sur la pointe nord ouest de l’île voisine, Eysturoy, tout près de Eidi, visitée hier.
Nous revenons plus tôt ce soir au bateau, car le temps est vraiment décevant de toute façon… Demain nous devons rendre la voiture et payer notre facture de quai au port de Torshavn, reprendre le dépôt de 20$ sur ma carte à puce pour la marina (douche, toilettes, laveuse, sécheuse)…et faire des achats de souvenirs. Peu de magasin ouvert la fin de semaine! Je croisière qu’il faut viser les centre d’info touristique ou les boutiques d’hôtel!  Cinema ce soir: Elysium sous titré en “feroein”… Un peu dérangeant!
L 19/08 Nólsoy  62.N 006.38’W   3.48 milles nautiques
Aujourd’hui, beau ciel bleu et soleil en alternance avec petite pluie fine ou grosse, et brève… Retour chez Avis de l’auto de location après 563 km en trois jours sur les îles de Streymoy, Eysturoy, Vidoy, Bordoy, Kunoy, et Vagar. Retour en vélo par le joli parc boisé et les jolies rues de la ville, péage des frais de quai au port, magasinage de cadeaux made in Feroe et les Tax free, assez facile finalement: dès un achat supérieur à 300KR ou 54$ , nous avons droit à un retour de taxes grâce à un formulaire fourni par le vendeur que nous remplissons avec nos coordonnées ainsi que nos numéros de passeport, et le centre d’info touristique nous rembourse sur le champ 12% en espèces, moyennant un frais de 25KR (5$), ou bien un crédit sur notre carte de crédit en l’envoyant par la poste.. plus complexe… ou en le laissant à un aéroport ou au bateau de croisière… Mais vu que nous sommes sur notre voilier, on peut se faire payer directement par le centre d’info touristique sans aller voir les douanes, ouf!. Dernière douche à la marina. Pour le lunch, vers 14:00 pizzerias toutes fermées sur l’heure du midi, donc City Burger, deux trios à la McDonald pour 178K, donc 36$! Pas pour rien qu’il n’y avait personne  au resto! Reprise de mon dépôt à l’Hôtel Hafnia pour le retour de la carte à puce pour la marina. Et Claude a rempli les bouteilles d’eau potable, il avait attendu 2.5 h que le voisin finisse de laver son bateau! Très méticuleux, le monsieur! Puis la grosse pluie prend comme on veut partir du quai!  Et cinq minutes plus tard, une accalmie me permet de sortir pour larguer les amarres!
Gros vents WSW 30-40 noeuds pour traverser au foc: on surfait sur les vagues en visant l’isthme de la petite île qu’est Nólsoy… Et le vent fort ne lâchait pas! Heureusement de bons samaritains passaient par là, l’un à vélo, l’autre en scooter, pour nous aider à accoster au mur de ciment, vers 16:30. Plein de défenses et Planches pour nous protéger du mur, mais actuellement le vent nous tient éloigné du mur, et on gîte! il vente des pointes à 41.5 noeuds (83 km/h) et l’un des hommes nous a dit qu’étaient annoncés des vents ad 30m/sec, ou 60 noeuds ou 120km/h! Tout petit village que nous allons découvrir à pied…
21:00 on vient de finir de souper: salade caprese (mes boconcinis habituels faits de tomates,  tranches de mozarella en boule, huile et glacis balsamique, mais auxquels j’ai ajouté de fines tranches de belles fraises ainsi qu’une petite feuille de basilic sur chaque montage! Oh la! Une coche de plus! Et mon dessert de l’été gâteau pâtes d’amandes nappé de crème, sirop d’érable et éclats croustillants au chocolat! Un délice… Aprés notre petite promenade dans le village quand même doté d’un office de tourisme, qui sera même ouvert samedi et dimanche, incroyable… Ce sera bien le premier que j’aurai vu ouvert la fin de semaine en Islande et aux Iles Féroé! Et un petit café, un magasin général, une soixantaine de maisons… Et une belle trail balisée par de gros cairns parmi les moutons et les marguerites miniatures jusqu’au sommet d’une montagne de 372 m, au soleil, parfois caché par des nuages et de la pluie intermittente!  La vue d’en haut était superbe, le petit port bien protégé, le ferry est venu et reparti  deux fois pendant notre marche! Demain, nous irons au petit café et l’info touristique, chercher de la glace, et peut-être aussi aller voir l’ornithologue en haut du village. Il y a ici la plus grosse colonie de storm petrels au monde, 500 000 petits oiseaux qui ne volent que la nuit! La pleine lune se lève! Ciao!
M 20/08  “
Belle journée ensoleillée mais venteuse et froide! Nous sommes allés d’abord visiter l’Info touristique, au sous-sol duquel se trouve un petit musée en l’honneur de Ove Joensen, natif de l’île, qui, sur son bateau Diana Victoria, a ramé 900 milles nautiques pendant 41 jours jusqu’à Copenhague, Danemark, en 1986 à sa troisième tentative (aussi 1984 et 1985).
Puis nous sommes partis en hiking jusqu’au phare au bout de l’île, un bon 7.5 km (15 aller retour), en plus de passer par le sommet 372m. Belle trail en montagne d’abord puis les cairns dévient vers la prairie plutôt marécageuse! Nous devons éviter plein de petites sources d’eau et du gazon détrempé… Au retour, nous avons piqué vers le sommet pour voir les falaises de plus près, vous savez les photos préférées de Claude, “un peu plus à gauche, France”… Et redescendre était moins drôle, par la pente plus abrupte, le long des terrasses broutées par les moutons… Petites lignes étroites faites par et pour de petits sabots! Non pour des bottes de marche larges et longues! Vive le plancher des vaches, pas celui des moutons!
Près du village, un fermier aérait son foin, à pied poussant une machine allure rotocultrice… Le voir aller dans son petit champ nous ramenait dans le passé! Il ne manquait que le cheval!
Puis nous sommes allés souper au petit café du coin, le Kaffistovan, où la gentille dame m’a donné son mot de passe pour le wifi…on a bien ri, car elle avait compris “white wine” au début et m’apportait un vinier et comme elle revenait ensuite avec le mot de passe kaffikaffi, on pensait qu’elle  nous offrait du café! Elle nous fera de la glace pour demain matin, 9:30 et nous devons quitter à 10:00, trois heures après la marée haute de Reykjavik  (Reykjavik ? On ne comprend pas, mais bon!)… Il parait que les eaux sont très mauvaises pour la voile dans les environs! Prudence! Au moins il vente moins ce soir, seulement 15 noeuds et demain 5 à 7 du nord, mais une grosse houle de 2 mètres de l ‘ouest… On partira pour Suduroy.
J’ai posté plusieurs cartes postales mais il m’en reste à écrire! Ciao!
France et Claude
Le port de Seydisfjordur, Islande , notre point de départ pour les Îles Féréo , le 12 août 2013
Et voici, nous revenons en Islande pour repartir avec Andrée Anne Rachel, notre voilier Bayfield 36, 1988, que nous avions laissé en septembre 2012 en cale sèche pour l’hiver à Reykjavik, au Yacht Club Snarfari.
Nous étions revenus en juin 2013 pour trois semaines afin de le remettre à l’eau, le préparer et l’installer au quai de Brokley Yacht Club, toujours à Reykjavik, tout à côté du centre ville et de Harpa, le magnifique et moderne opéra de verre.
Notre fils et sa fiancée sont venus nous rejoindre pour la dernière semaine afin de faire le tour de l’Islande en auto. On a été très actifs pendant ces trois semaines de clarté continue,  comme ce sera le cas de mai à mi-août! On a pu réinstaller nos voiles un soir à minuit car c’était le seul temps sans vent depuis 9 jours!
Le 16 juin, nous sommes repartis à Montréal travailler pour un mois et revenir le 19 juillet…
Voilà!
V 19/07
VOL MTL-BOSTON-KEFLAVIK    MTL DEP : 18 :25 VOL AC-7686  ARR: 19:41. Retardé à 21:00!! Re orages électriques donc Dorval fermé!
BOSTON-REYKJAVIK  DEP: 2100 VOL  FI-0632  ARR: 06:00 MANQUÉ… Remis
Trop proches, ces 2 vols! Nos jeunes avaient eux aussi manqué leur connexion de Boston. Mieux le vol Montréal Toronto Reykjavik !  ,
S 20/07
départ de Boston  à 14:35 arrivée à Reykjavik à 23:25       Location d’auto BUDGET  ouvert encore à minuit! Ouf!
D 21/07    REYKJAVIK… Brokey Yacht Club
Couchés à 2:00 am, levés à 13:00!!! Installations diverses, lavage, pizza au resto, hot pots (bains publics chauffés par le sous-sol volcanique islandais, incluant douches, piscine, petits bains tourbillons à 38-40-42-44*C, tout ceci pour 500KR ou 5$ par personne! une aubaine en bateau!), épicerie, sécheuse, lit à refaire….il est minuit et je n’ai pas fini le séchage… Et il fait clair encore, peut être un peu moins qu’en juin, mais quand même…
L 22/07  36.10mn en mer à minuit…64.29’N 022.58’W Quai de plaisanciers… Brokey Yacht Club
Derniers préparatifs pour notre départ de 17:00… Séchage fini  après 26 heures! La sécheuse n’était pas très efficace! Réservoir d’eau rempli par Claude  et vidé en moins de temps pour  le dire, pendant notre souper en  route…suite à un débranchement du tuyau du réservoir d’eau chaude…La pompe de cale s’est mise en branle  seule… Et on n’avait plus d’eau! Et la toilette neuve avait une vis lâche!!!! Horreur!!!!
M   23/07 PATREKSFJORDUR  65.26’N 24.00’W   101.70 mn à l’épaule d’ un pêcheur
Arrivés à 21:00 à PATREKSFJORDUR, nous avons rencontré un pêcheur qui nous a indiqué un bateau pour nous y attacher… Gentil monsieur qui s’ennuyait. Nous invitait  chez lui dans sa maison verte au toit jaune. Plein d’infos sur le village, l’eau, les bains publics avec vue…
Claude exactement au point le plus au nord en Islande, sur Grimsey Island, au delà du cercle arctique!

Claude exactement au point le plus au nord en Islande, sur Grimsey Island, au delà du cercle arctique!

Me 24/07   ‘’
Journée très occupée… Réparations d’abord… Tuyau d’eau chaude à refixer (juste dévissé, ouf), toilette à solidifier  aussi (les 4 vis manufacturées étaient toutes dévissées!), pièce électronique pour filage de l’alternateur à replacer… Puis longue marche à travers le village, jusqu’au dernier dépanneur pour acheter de la glace et des essuie-tout, et manger de la crème glacée… Puis retour au bateau sous une grosse chaleur pour enfin grimper la montagne de 432m aux falaises dignes du Far West mais grises au lieu de rouille… Retour au bateau vers 19:00 pour aller se baigner aux bains publics et se changer en propre….aaahhhh…et une vue grandiose sur le fjord et les montagnes, le village, très belle piscine débordante d’eau chaude, presqu’autant que les petits bains tourbillons à côté! Et aller souper sur la terrasse d’un charmant, mais très cher petit café resto avec vue sur le fjord, comme la piscine et les pods! Retour au bateau pour un petit rhum and coke accompagnant une petite fondue mars…  Il est maintenant minuit trente … On se lève à 4:00! Bonne nuit!
J 25/07   SUDUREYRI 66.08’N 23.32’W  42.63mn Quai à pneus
4:48 nous sommes en route… Défenses rangées loin sur le balcon arrière et dans le dinghy, pont lavé avec mon nouveau boyau racotillant qui prend très peu d’espace malgré ses trente pieds (comme à la télé!),  désalinateur en marche pour remplir le réservoir, mer calme à date, brumeux ce matin et frais …
Arrivés dans la brume vers 12:30, nous sommes finalement au quai de pneus près du diesel que nous avons rempli aussi… 76 litres. Il est maintenant 14h. Petit dîner santé (bonne salade iceberg, rien de tel en bateau au niveau conservation…avec fromage dûr style jalsberg, pommes,brocoli, canneberges séchées, mayo, persil et épices grecques, suivie de macarons vanillés, moins santé!)…
21:30 on vient de terminer notre souper avec morue très fraîche directement du bateau de pêcheur, préparée juste pour nous, donnée avec de la glace! Et du poisson séché! Puis, fondue au chocolat et nos 2 dernières poires! Les fruits sont rares par ici comme les légumes et les épiceries! Cet après-midi, nous avons marché le village au complet cherchant glace et épicerie… On a acheté 3 oignons,4 bébés tomates, un sac de chips et un pepsi max!!! On a aussi trouvé l’église, les bains publics et plein de commerces appartenant au même Fisherman!!! Resto, café, bar salon, hôtel, usine de poisson, musée de la pêche, etc…. Que Fisherman!!!! Retour au bateau après notre pêche miraculeuse (morue et glace), Claude  a fait un petit dodo pour rattraper le sommeil coupé du matin, et à son réveil, 19:20, nous sommes allés nous baigner dans supposément la plus belle piscine du canton,,, Non, la plus belle c’était hier à Patreksfjordur! Puis souper, vaisselle et réparation du joint d’étanchéité (washer en bon français d’usage) de notre robinet d!’eau chaude de la cuisine!!!
En sortant du fjord de Seydisfjordur le 12 août 2013, Islande
V 26/07  ISAFJORDUR 1,27 66.04’N 23.07’W 25 NM Quai de plaisanciers
Partis ce matin à 9:30, nous arrivons à 15:00. Belle journée chaude et ensoleillée encore comme hier mais depuis ce matin. Au début un peu de vent de face puis du roulis, mais finalement, eaux calmes sans vent; on a pu essayer notre ancre de mer, joli parachute jaune sous-marin… Yellow submarine!!! Yellow submarine!!! Dernière salade, il nous faudra trouver une bonne épicerie cette fois car après demain, nous serons 6 ou 7 jours à l’ancre dans des contrées sauvages!!!
15:47 et voilà, nous sommes à un vrai quai de plaisancier, mais à l’épaule de Britt, énorme voilier marine magnifique. Nous avons été aidés à amarrer par un autre proprio de gros voilier, Aurora,  un charter qui s’en va demain vers le Groenland. Claude est en train de sortir à nouveau notre parachute pour le faire sécher… Et arranger encore notre cordage bleu d’enrouleur de grand voile…
22:35 Nous sommes allés visiter la ville à vélo (13km) et trouver de la glace au port, dans un petit tas par terre, à côté d’une usine à poissons fermée pour la nuit!!! Puis faire dans un beau supermarché une bonne épicerie de fruits, légumes et pain… J’achèterai les oeufs, la mayo, la crème,  les yogourts et le lait demain soir seulement. Avons soupé dans un beau petit resto, fish and chips pour Claude et BBQ cheese burger pour moi… Claude a réparé ses freins de vélo et j’ai préparé nos sacs de hiking pour demain matin et nos sacs de douche pour demain soir…Re-bonne nuit, il est 01:06 am…
S 27/07    ‘’
On a gravi  2463 pieds sur la montagne de Isafjordur, de 10:30 à 16:30…On a manqué nos bains publics qui fermaient à 17:00. Nous nous sommes donc lavés aux douches du camping au pied de belles chutes pour 500 kr pour les deux (couronnes islandaises, ou $5),  avant de reprendre notre vélo vers AAR. On a jasé avec deux passagers d’Aurora, un londonien ce matin,et  ce soir, avec une canadienne de BC qui vit en Suède et organise des voyages… Elle vient essayer le charter, Aurora, celui du bon samaritain d’hier qui nous a aidés à nous mettre à l’ épaule de Britt, le gros voilier marine.
On vient d’aller faire une épicerie froide (glace, œufs, lait, crème, yogourts, mayo) ainsi que pringles, liqueur et gâteau au chocolat! Et là, on attend notre pizza au même petit resto qu’hier! Il est 19:43 et ensuite on ira voir notre Bones, après avoir remis le bateau en ordre, car pour se servir de nos vélos il faut vider la moitié de la cabine arrière… On y laisse quand même les voiles de secours, les toiles d’entreposage, le sa. De survie pour abandonner le bateau rapidement en cas de naufrage, le kit de pêche, la tente, les sacs de couchage, matelas et bâtons de marche, les planches, coussins, oreillers et couverture de cockpit, oreillers et douillette pour la visite…et les vélos, sacoches et casques de vélo, ouf! Pas mal de stock entreposé là! Et à déplacer! Mais cela a valu la peine! On a fait 19km de vélo en plus de notre 6 heures d’escalade! Et toute une escalade… poussiéreuse, dans les pentes rocailleuses pleines de roches qui dévalaient des falaises…
Côte islandaise
D 28/07 HESTEYRARFJORDUR  66.21′ N 22.47’W 22.3mn Ancrés
Levés passé 10:15, nous sommes partis de notre beau quai de plaisanciers-visiteurs, y laissant une longue goélette hollandaise, ainsi qu’un bateau-pirate allemand rempli de scouts, et Britt. Déjeuner en route sur eaux calmes. Mon poisson gelé d’hier est dégelé… Oups. Ce sera le souper… Belle température même si le soleil s’est caché… Nous arrivons à notre ancrage bientôt.
15:45 nous sommes ancrés et sur le rivage se dressent 7 tentes d’expédition, probablement des kayakistes partis en mer.
20:30 eh non, ils étaient en hiking et à leur retour vers 17:00 ils se sont enfermés dans leur tente ou celle du souper… On ne voit rien bouger!
Et nous avons soupé au poisson, finalement fumé et salé, Herk,  mais amélioré avec mangue, jus de citron, échalotes, ail, persil, et vin blanc. Ça ne manquait pas de sel, mais ce n’était pas aussi pire qu’au Labrador!!! Le poisson salé y avait fini dans la soupe! Après la vaisselle, on a lavé les fenêtres du cockpit, ce n’était pas du luxe!
 Westmann's Island

Westmann's Island

L 29/07  HORNVIK 66.26’N 22.29’W  51.2mn Ancrés
Journée misérable qui avait pourtant bien débuté sous un beau ciel bleu sur des eaux calmes… Beau déjeuner sur l’eau, comme à l’habitude en voguant… Puis, en tournant la côte, vlam, une mer démontée et du vent de face, 22-26 noeuds, non prédit, avec des pointes maximales à 35.5 noeuds… La douche dans le cockpit pourtant fermé! Et froide! Les vagues de un à 2 mètres s’abattent sur le voilier et son dodger pas très étanche dégoutte sur nous…Le baptême du cercle polaire! Nous l’avons franchi  en louvoyant et l’avons dépassé de deux milles nautiques à 66.32’097N 022.56’691W. Et moi, je m’endors à me faire bercer ainsi, même si le fracas des vagues ainsi que de mon beau cabaret sur le sol de la cabine tendent à m’exaspérer un peu beaucoup!!! J’aimais beaucoup mon cabaret! J’ai tenté de le recoller ce soir après souper… On verra…  Bon souper ce soir, ancrés dans une grande baie un peu trop ouverte à mon goût, mais il faudra s’en contenter pour quelques jours, la météo ne s’annonçant  pas favorable pour nous… Et ma glace fond vite! Il me reste un gros sac et ma petite chaudière rouge… Que du lait, de la crème, du yogourt, du fromage, des oeufs et de la mayo à conserver… Les légumes n’auront pas de problème de survie, ni les fruits dans cet environnement frais qu’est à nouveau l’Islande après quelques belles journées chaudes entre Patreksfjordur et Isafjordur… La température normale en Islande, c’est du temps frais, gris et pluvieux!
Arnarstapi

Arnarstapi

M 30/07  “
Levés à midi trente et plus! Le roulis, la brume et le ciel gris ne nous stimulaient pas à nous lever! On reste ici aujourd’hui car le mauvais temps se poursuit au large et il nous faut parcourir 100 milles nautiques d ‘une traite pour le prochain leg! Alors, on va déjeuner-dîner avec omelette au fromage, bon café et bon pain, tranquilles dans le cockpit… Puis vaisselle et réparations! Il y en a tout le temps: refixer la planche de bois de la toilette qui n’aime décidément pas sauter dans les vagues, vérifier la fuite de diesel possible autour du moteur car Philippe avait noté en juin des taches dans l’eau autour du bateau…
Finalement, on a mis le dinghy à l’eau pour aller visiter le camping de hikers, la hutte de survie, jaser avec la ranger, voir sur la berge une baleine orca morte et bourrée d’asticots peu appétissants! Aucun renard arctique en vue, quoiqu’on était dans la réserve…et qu’il y aurait en tout temps 2 parents et 4 bébés aux alentours…En effet, nous sommes à l’extrémité nord-ouest de l’Islande, dans un parc national, qui n’est accessible qu’à pied en hiking. Pour atteindre notre baie, Hornvik, il faut marcher trois à quatre jours depuis la route. Dans cette réserve les renards arctiques sont protégés alors qu’ils sont devenus rares ailleurs en raison de la chasse.  Peut-être les verra-t-on demain, si la température est aussi affreuse…
Souper salade à 21:00.
Carte du trajet entre Islande et Îles Féroé
M 31/07   ‘’
Hey, ça brasse!!! Nous sommes de retour au bateau qui danse sans bon sens sur son ancre… Nous  nous sommes levés tard ce matin vers 11:00  mais nous nous sommes rattrapés en allant marcher d’abord jusqu’à une belle chute avoisinante en traversant une rivière glacée pieds nus, de l’eau jusqu’aux genoux, pour ensuite escalader une belle trail qui nous a menés de l’autre côté de la montagne, jusqu’au phare servant l’été d’auberge au bout d’une belle prairie fleurie. Nous y avons rencontré un beau petit renard gris bleu, d’une famille de sept il parait, et plusieurs hikers. Nous avons mangé notre maigre snack, ayant oublié nos sous pour se payer du café et des gaufres!!! Next time! Puis pour revenir, nous avons pris un autre sentier le long des falaises escarpées qui tombent dans la mer agitée de belles vagues déferlant sur des murs de récifs, tels une forteresse défendant la belle verdure des prairies alpines remplies de boutons d’or et de petites fleurs mauves. En tout, sept heures de marche, environ  16-20 km… On a rencontré des allemands, des islandais en hiking ainsi que des français, dont un qui demeure à Montréal depuis neuf-dix ans et travaille chez Ubisoft. Nous avons réussi à remonter dinghy et moteur, malgré des mouvements anarchiques et non synchronisés du dinghy et d’AAR. La glace étant presque toute fondue, je vide le frigo en finissant oeufs et lait tout en faisant des fettucini style sidekicks, et en leur ajoutant plein d’oignons et de fromage! Pas de frigo, on s’adapte! Le sirop d’érable canadien acheté ici en Islande agrémente parfaitement le gâteau au lieu de la crème qui a suri!

Andrée Anne Rachel à Siglufjordur, Islande

J 01/08   SIGLUFJORDUR 66.09’N 18.54’W  97.71 milles nautiques Quai à pneus
Levés à 3:00, ou plutôt 3:30, nous avons levé l’ancre après que le moteur eut connu quelques ratés! Il ne voulait pas partir du tout… Finalement il a cessé de s’entêter et grincer… Un peu apeurant  de l’arrêter maintenant… De toute façon, il y a peu de vent… Désalinateur en marche… Je vais me coucher dans le cockpit à cöté de Claude…
13:01 on vient de dîner… Sac de chips et amandes au chocolat… Le seul avantage de la grosse houle de 2-3 m qui nous secoue… Au moins il fait beau et même chaud dans le cockpit! Même si l’eau est glaciale… 5.2C*!  Et le tuyau d’eau chaude s’est encore  débranché, déversant le réservoir complet encore dans la cale!!! Zut.
14:25 je viens de faire la lecture de mon journal de bord à Claude et de le parfaire! Multiples corrections et ajouts!!! Il faut bien s’occuper!
18:50 je viens d’apercevoir un gros iceberg au loin, très loin, plus près que nous de la côte islandaise, à 4.75 milles nautiques de nous… On pourrait avoir de la glace pour le frigo! Il est trop loin! Tout à l’heure, la radio vhf en annonçait un à 7 milles nautiques de nous mais au large…
Cet après-midi, nous avons vu un beau dauphin qui nous tournait autour! C’est ce qu’on a vu de plus fréquent en mer, les dauphins… Sans compter les oiseaux marins (fulmars et sternes de l’Arctique, ainsi que les agressives skua)…
Aujourd’hui fut une belle journée selon mes standards, chaleur dans le cockpit, un faible vent arrière du nord ouest, sud ouest (6-7 noeuds), même si la grosse houle nous ballottait un peu trop et l’odeur du diesel nous fatiguait les yeux et la tête…
22:43  Nous sommes maintenant au quai de pneus avec nos planches et la petite ville de 1190 habitants est remplie de motorisés et roulottes, campeurs venus pour la fête du hareng car SigluFjordur était en fait la capitale du hareng  jusqu’à sa quasi disparition… Nous irons visiter le Musée du Hareng et celui de la musique traditionnelle. Sans compter la piscine publique et l’épicerie! La ville semble très moderne et propre avec des bâtiments de plusieurs périodes, dont 1930! Et de superbes montagnes vertes et enneigées la surplombent de toutes parts…
De retour au bateau, Claude vient de réparer encore le petit tuyau défait du réservoir d’eau chaude… Mais la pompe semblait ne plus fonctionner pendant de longues minutes d’angoisse!!! Et puis, l’eau est apparue! Ouf!
V 02/08 ”  
Levés à 11:00, ah… Belle journée… Priorités: déjeuner, diesel, glace, épicerie, douche, hot pots et piscine, puis le musée du hareng… Ensuite nous avons visité la ville à vélo vers 18:00 et avons trouvé un beau petit café pour y manger des spécialités islandaises (quiches et crêpes) tout en surfant sur le net! Bonne nuit!
S 03/08 “
Pas partis! Temps moche, il pleut, il fait froid, il vente, et le temps sur mer est  aujourd’hui  au jaune (avis aux petites embarcations) et les jours suivants au rouge (conditions dangereuses)… Alors nous sommes restés au quai… Au grand dam du capitaine! Moi je suis plutôt soulagée de ne pas affronter cette mer misérable et de pouvoir faire mon lavage! Même si je ne suis pas trop certaine  comment fonctionne cette mini laveuse et que je suis assise sur mes talons!
Et notre téléphone Iridium n’a pas de bonne réception! Heureusement on a Internet…
Les gens jouent au volleyball malgré la  pluie et le froid…une fille est même en camisole!
D 04/08 
Encore collés au quai! Au moins il ne pleut plus aujourd’hui, mais il fait froid et aussi gris le jour que la nuit! Il ne fait plus aussi clair la nuit non plus. Août, te voilà!
Nous n’avons pas fait grand chose aujourd’hui: internet, téléphone satellitaire, contacter Michel Bibeau pour vérifier nos infos contradictoires sur le même site de Buoy Weather (mystère toujours non éclairci), glace,  piscine et hot pots, jouer aux cartes (!), pizza au resto, squats, gratteux et Bones! Bonne nuit!  Et on finit la journée par un grandiose feu d’artifices!

Au cercle arctique 66.30'N sur Grimsey Island 6 août 2013

L 05/08   S, SANDVIK 66.32’ 18.02’W  37.64 milles nautiques. Quai de plaisancier

Midi trente. Nous sommes partis! Gris le ciel, grosse la houle, il neige pleut pas et il vente 12 noeuds NNW… Pas trop pire… Jaune selon le site de Michel. Rouge selon le site ici! Et c’est le même site, Buoy Weather! Mais on n’a pas passé la pointe encore… On verra! Houle de 2 à 3 mètres…du NNE… Je vais cesser d’écrire bientôt, now!
22:15 Nous revenons de marcher jusqu’au phare à la pointe sud, malgré les cris incessants et  les attaques des sternes de l’Arctique… Nous avons trversé ce petit village coquet quand même de 90 habitants! Et il y a même une piscine ouverte jusqu’à 21:30!
Aujourd’hui fut une journée horizontale pour moi car le bateau voguait verticalement! On montait d’énormes vagues de 3-4 mètres… Et des chips! On a roulé pendant 6 heures 37.64 milles nautiques dans un vent de petit largue- travers de 8 à 12 noeuds, pointes à 16.
Arrivés ici vers 18:30, nous avons pu nous installer à un superbe quai de plaisancier tout neuf avec de l’électricité! Première fois depuis Reykjavik!
Beau souper de poisson.
M 06/08 “
En mer à minuit  66.33’N 016.38’W  36 milles nautiques Très belle journée ensoleillée même si froide (10*celsius ). Nous avons parcouru l’île à pied jusqu’à son point le plus septentrional, donc tout au nord de l’Islande, au bout de la falaise! Plein d’oiseaux, de moutons et de chevaux, dont un qui a voulu mordre la poche de Claude après l’avoir poussaillé… On était dans son chemin! Ls sternes étaient encore aussi malignes!
De retour au bateau, on a voulu aller se baigner mais la piscine n’ouvrait que dans 4 heures, de 20:00 à 21:30! Alors on s’est contenté de s’acheter un peu d’ épicerie et nous repartons sur une mer calme, vers 16:30.  On devrait arriver demain matin à notre prochaine destination.

Pour ceux et celles qui ont lu "Le cercle de pierres" de Diane Galvadon, voici un petit village qui se construit un cercle de pierres à la Stonehenge, mais avec 68 gnomes, d'énormes roches qu'ils empilent en arches... Il n'y a actuellement que trois arches, et je ne suis pas disparue! Ni Claude! Ce sont les trois pointes que l'on voit au loin sur la colline, centre gauche... Et on voit Andrée Anne Rachel au quai en dessous!

M 07/08 RAUFARHOFN 66,27’N 15,56’W  23.11 Milles nautiques  Quai de petits bateaux
05:10 Nous avons vogué toute la nuit au moteur sur une bonne houle par vent de face ou au près, pas trop pire pour la nausée…nous sommes amarrés à un beau quai de petits bateaux, en face d’une jolie église à l’allure moravienne… Ce petit village de 230 habitants, le plus nordique de toute l’Islande terrestre (excluant l’ile de Grimsey), est en train de se construire un cercle de pierres pour symboliser le cercle arctique.
16:43 nous attendons que la piscine ouvre ses portes de 17:00 à 19:30 pour aller nous laver! Nous avons fait à vélo nos commissions (glace, bouffe) et la visite du canton! Le phare orange, le cimetière, l’église, et le cercle de pierres non achevé encore (Arctic Henge). Un travail colossal les attend encore! Nous avons aussi reçu 2 filets de poisson d’un pêcheur, ce qui nous empêche donc d’aller souper à l’hôtel décrépi mais dont le proprio est supposément un excellent chef! Belle journée ensoleillée mais super froide… Les gens ici parlent très peu l’anglais…
20:40 La morue était délicieuse! Même recette qu’avec la mangue, mais avec des tomates, ail, échalotes, oignons,vrai basilic, épinards, glacis balsamique… Claude dort dans le cockpit! Bonne nuit!
J 08/08  BAKKAFJORDUR 66.02’N 14.50’W  68.0 mn QPÊ
19:45 Journée horrible de mer agitée, vagues déferlantes, trop rapides, vraie mer démontée, avec un vent correct de 20-22 noeuds mais au près serré du sud-est… Soleil et ciel bleu, mais journée difficile. Le cockpit inondé, le lit par terre dans la cabine avant, le plancher mouillé dans la cabine principale car nous n’avions pas barré le papillon… On se fait sécher, vive le chauffage central! Nous sommes arrivés vers 18:45 dans ce petit port de pêche, très éloigné du petit village isolé dans une grande baie montagneuse au nord est de l’Islande. La côte est magnifique, toute verte et dentelée. Mais il vente! Bon, je vais aller faire le souper, des tortellini chauds!
V 09/08 “
Pas bougé! Non! Il ventsit trop ce matin avec les même vagues folles, de la pluie en plus, alors nous avons dormi, eh oui, dormi jusqu’à midi trente! Oups! Puis bon déjeuner diner. Vaisselle, réparations diverses (moustiquaire de la cabine arrière, pas parce que l’on en avait besoin, on n’aère pas souvent ces temps-ci, ie depuis 2009, depuis le Labrador, puis le Groenland!!!)… Moi j’ai écrit mes cartes de fête des 20 24 et 27 août… Je m’ y prends de bonne heure car on ne sait jamais quand on verra un bureau de poste! Et la poste au Labrador prenait des semaines, mais était ultra rapide au Groenland!!! On verra…
Eh oui, je les ai postées aujourd’hui, finalement, au bout de la route du nord est de l’Islande! La route arrête là! Un petit village de rien, mais avec une petite épicerie au bout de la route elle aussi, sous la pluie glacée qui mouillait nos pantalons, plaqués par le vent froid! Brrr! Puis nous sommes allés prendre notre douche dans la petite cabane du port, qui ne payait pas de mine avec sa peinture extérieure toute écalée, mais très chaude et fonctionnelle! On a pu laver nos pantalons trempés par la pluie… Je ne
sais pas par contre quand et où cela va sécher! Tout pend dans le cockpit glacé actuellement! Bon, je dois me mettre à concocter un souper… La glace ne fond pas vite dans le frigo, heureusement…  Et surtout, une chance qu’on a du chauffage, mais je pense que je vous l’ai déjà dit!
entrant dans le fjord vers SEYDISFJORDUR, Islande

Entrant dans le fjord vers SEYDISFJORDUR, Islande

S 10/08 SEYDISFJORDUR 65,16’N 14,00’W  73.72 Milles nautiques QPÊ
15:51 nous sommes maintenant au large de Gledtinganes, sur la côte nord est, en route vers SEYDISFJORDUR, la porte d’entrée de l’Islande pour l’Europe, par ferry à partir des  Iles Féroé  et du Danemark… Nous sommes partis ce matin vers 5:30, sur une mer miroir, sans vague, ni vent du tout… Quel contraste avec les derniers jours! Mais la houle est revenue, quoique potable… Et c’est tout juste maintenant que le vent et les vagues nous font face, mais petite brise encore jusqu’à 8 noeuds. Et soleil! On a pu ouvrir écoutilles et hublots pour faire ventiler et sécher un peu le bateau, humidifié par la pluie des derniers jours, sans compter le lavage d’hier qui dégoutait encore ce matin dans le cockpit ainsi que nos souliers et bottes de marche! Un cockpit fermé est quand même un atout important pour ce genre de voyage. Ça devient une serre chaude s’il fait soleil et on peut étendre sur les écoutilles arrières des morceaux à sécher! Je ne sais pas comment font les équipages sans ce magnifique ajout! Mais c’est certain qu’on ne gagnerait pas de course!
La côte est grandiose: reliefs verdoyants, pics rocheux rosés enneigés, récifs noirs au pied de falaises vertigineuses, mer bleue s’ y fracassant en mousse blanche…
Tout probablement qu’on devrait atteindre notre destination vers 22:00 après quelques 75 milles nautiques et qu’on y restera demain pour visiter une dernière fois l’Islande, y faire des commissions,  surfer sur internet, et y écrire et poster des cartes postales! Nous partirons ensuite directement vers les Îles Féroé, pour un trajet de 300 milles nautiques, si la température le permet… Au lieu de passer par NORDFJORDUR comme Claude l’avait prévu…on verra!
19:45 nous sommes au gros quai avec nos planches. Le harbour master est venu à notre rencontre pour nous indiquer où aller. Superbe fjord. Entourée de majestueuses montagnes vertes aux sommets enneigés et falaises abruptes le long desquelles coulent de nombreuses cascades et plein d’éboulis typiques,  SEYDISFJORDUR est une belle petite ville colorée de 700 habitants, pourtant un important centre touristique et commercial.
22:05 nous sommes revenus d’une promenade à vélo dans les rues de la ville. Tout sera fermé en fin de semaine, même l’office de tourisme!
De retour au bateau, je tente de recoller mon beau cabaret que j’avais rafistolé l’autre jour… Tiendra, tiendra pas? Il a quand même survécu à 13 jours de voile! Vive la crazy glue!
D 11/08 “
Journée de repos à Seydisfjordur, sous la pluie par contre! Levés à 11:00, nous avons déjeuné crêpes et sirop d’érable canadien! Puis, nous sommes partis faire l’épicerie, ouverte aujourd’hui dimanche de midi jusqu’à 16:00… Puis internet au terminal du ferry où un gros bateau de croisière, Delphin, de Nassau, mais plein de passagers allemands, était arrivé ce matin.  Heureusement, car l’office de tourisme ouvre alors! Puis glace à la station d’essence et quelques photos en ville… Ensuite écriture des cartes postales afin de les poster ce soir, après notre souper au resto, cheese burgers devant une montagne incroyablement belle, qui doit être dangereuse en hiver: aaaavalanches!
Puis, nous nous sommes dirigés vers l’Hôtel Aldan et son petit resto-café mignon afin d’y déguster un succulent dessert accompagné d’un crémeux cappucino! Le dessert nous a coûté beaucoup plus cher que les cheeseburger! Mais pour fêter la fin de notre périple islandais il fallait aller manger dans ce décor champêtre d’une vieille maison de bois meublée d’antiques étagères de magasin général, tout peint en blanc, aux planchers et aux meubles de pin blond,  et embaumant la bonne cuisine! L’odeur sucrée m’avait accrochée ce matin en passant devant, sur le chemin de l’épicerie!
En fin de soirée, en marchant vers Andrée Anne Rachel, nous sommes entrés dans une autre vieille maison de bois où un jeune homme tient une galerie d’art, exposant ses aquarelles ainsi que des peintures de son grand-père qui illustrait l’époque du début du siècle dans le village et le superbe fjord. Il avait même des dessins au fusain représentant un pétrolier en train de couler au port lors d’une attaque allemande en 1944. En effet, Seydisfjordur était un endroit stratégique pour les forces alliées Britanniques et Américaines. Son grand-père a fait ce croquis à partir d’une photographie qu’il avait prise lui-même petit garçon et qu’il avait conservée alors que les Britanniques avaient saisi toute autre photographie, à l’exception de deux autres!
Et la nuit tombe maintenant! Il fait vraiment sombre la nuit! C’est le premier soir que je le remarque autant! Bonne nuit!
L 12/08 En mer à minuit 64.24’N  011.46’W 80.5 milles nautiques
8:50 nous venons de régler les papiers avec la douanière. Un autre gros bateau de croisière est au quai, cette fois le Marco Polo, de Nasseau encore. Il fait un temps magnifique, un beau ciel bleu et il fait chaud! Il nous reste le diesel à acheter et justement le Maître de Port arrive à l’instant pour indiquer à Claude où aller… En fait, il part avec lui en camion! Ce maître de port mérite des félicitations: très avenant, il nous a beaucoup aidés depuis notre arrivée.
10:50 nous sommes en route depuis au moins une heure maintenant, 100 litres de diesel pour 20000 couronnes islandaises (presque 200$), désalinateur en marche pour remplir le réservoir d’eau, le fjord est calme et magnifique alors je fais du pain et des muffins, malgré mon four un peu récalcitrant!
13:24 nous sommes à voile uniquement, avec un petit vent doux de 12 noeuds , juste parfait quoiqu’au près encore! La houle est minime, des vagues d’un mètre actuellement… Je devrais en profiter pour aller faire ma vaisselle car l’évier est plein! Et la gite commence à se faire ressentir!
21:45 toujours à voile sur la même allure, au près, par petit vent de 9-10 noeuds, légère gite qui ne m’a pas empêchée de travailler mes évaluations pour le dossier électronique au bureau. Ni de faire une belle sauce rosée avec les saucisses,  les feuilles fraîches de romarin,  de l’ail et de vrais piments forts frais, tous achetés hier, ainsi que mes petites conserves de l’an dernier (tomates cerises et crème) qui ont survécu à l’hiver sur Andrée Anne Rachel, preuve que ça ne gèle pas en Islande !
Et là, il faudrait bien que je me couche, pour relever Claude après minuit!
Andrée Anne Rachel aux Iles Féroé , à Torshavn, la capitale
M 13/08  En mer à minuit 62.36’N 008.34′ W 136 milles nautiques
06:11 Claude se lève! J’ai fait un petit 6 heures de nuit, voile-moteur, de 5 à 6.8 noeuds   au près serré au début puis au vent de travers, entre 9 et 12 noeuds de vent. Aucun bateau. Pas de baleine, ni de dauphin… Il fait un beau soleil ce matin mais c’était frisquet cette nuit!
A minuit, on avait fait 80.5 milles nautiques, il en restait 197 et depuis minuit on en a fait 36, il en reste maintenant 161 d’ici Féroé, et sa capitale, Torshavn.
15:05 toujours à la voile tranquille, on a pu diner salade après mon dodo du matin, de 7:00 à 11:30! Puis après diner, Claude  a tenté de dormir à nouveau, sans succès! Maintenant, cet après-midi, il fait plus frais et humide, le soleil parti se cacher derrière un plafond nuageux peu avenant… On annonce du mauvais temps pour demain matin, pluie et forts vents. Ouache! Ce serait bien d’arriver aux  Îles Féroé avant mais c’est peu probable. 165 milles nautiques faits, il nous en reste 90 au moins à parcourir avant la pointe mais un autre 30 ou 40 avant Torshavn.
20:10 bon, souper et vaisselle faits sous la gite… Toujours à voile, même allure depuis hier midi! Jour et nuit! Et le soleil est réapparu en fin d’après-midi dans un bel écrin bleu, évaporé depuis, à nouveau! Plus frisquet encore ce soir. Au lit, France! Ciao
M 14/08 FAROE ISLANDS, TORSHAVN  62.00’N 06.45’W 80 milles nautiques
13:47 288 milles nautiques à date depuis Seydisfjordur, avant-hier… Nous sommes arrivés au sud-ouest des Îles Féroé, plus particulièrement Mykinnes que nous avons longée ce matin tôt, vers 7:00, environ 2 milles au large… Claude m’avait installée à la barre vers minuit 45 après que j’aie dormi pendant presque 4 heures. Il faisait nuit noire et je voyais les premières lumières, un bateau, depuis notre départ! A part, bien sûr, le gros paquebot Marco Polo qui est sûrement déjà rendu aux Féroé à l’heure qu’il est! Au radar, que des vagues, et ces lumières qui s’éloignaient vers le nord ouest… Parfait! Puis plus rien, que des vagues et possiblement de la pluie à 5-6 milles. Puis j’ai vu apparaître la côte des Îles Féréo sur mon radar à 24 milles nautiques vers 2:00. Claude s’est levé vers 2:45 ce matin, incapable de dormir dans ce mauvais temps, grosses vagues et bon gros vent… Et il est resté à la barre jusqu’à 6:45 quand je l’ai remplacé à nouveau, mais il ne dort jamais très longtemps! 9:00 on déjeune et je reprends la barre pour qu’il dorme jusqu’à midi! Dîner tostitos par gros vent arrière jusqu’à 32 noeuds! Mais la côte est superbe: impressionnantes falaises écorchées et ébréchées, coupées par d’immenses failles jusque dans la verdure des sommets plats. Des hauteurs de 1300 pieds… La brume et les nuages enveloppent  les montagnes comme des foulards ouateux et des bonnets blancs laissant deviner au loin les  formes arrondies des sommets. Chanceux que nous sommes, il ne pleut pas encore, malgré les prédictions météo et les gros nuages foncés! Claude précise qu’il a plu très fort cette nuit, vers 4mou 5:00. Je dormais, mais ceci explique le coin mouillé de l’oreiller dans le cockpit!
14:28 On aperçoit maintenant,  à environ 2.5 milles, des collines basses, mouchetées de multiples maisons blanches,  notre destination, Torshavn, où  nous devrions trouver un quai, les douanes, des douches, alleluia! Pour une semaine de tourisme en auto et en camping, sur ces îles amassées comme un puzzle craquelé, non encore assemblé.  Les îles sont réunies par des tunnels, des ponts, des ferry… Territoire du Danemark, maintenant pratiquement indépendant.
21:19 nous sommes propres après une bonne douche à la marina du centre-ville où nous avons amarré Andrée Anne Rachel. Notre quai se trouve presque sur la rue, juste devant le mignon petit café à la devanture moderne, une immense plaque  de fer rouillé percé, au bas de laquelle une terrasse fleurie accueille petites tables et chaises d’osier… Nous y avons soupé et faisons notre internet! Le centre-ville est superbe, peuplé de maisons anciennes aux couleurs variées et osées (ocre, noir, rouge, , bourgogne, marine) et aux toits épais de tourbe et d’herbe longue, presque fleurie! On vient de perdre une heure, se mettant à l’heure de Londres! On a maintenant un décalage de 5 heures avec Montréal!
23:50 nous sommes rentrés de notre ballade sur la rue le long du port, vers Ada, un voilier français en aluminium de 14 m enregistré à La Rochelle mais qui a passé huit ans à Ushuaia, Argentine, et qui vient de passer quelques semaines aux iles Okley. La proprio se dirige maintenant vers l’Écosse, au Troon Yacht Club elle aussi, comme nous, et  en septembre aussi,  pour l’hiver!
France et Claude  été 2013
Westmann's Island (Hemey) Islande

Sébastien Roubinet et Vincent Berthet

La Voie du Pole

13 aout 2013
Ce matin nous avons pu naviguer 10 milles avant de faire face à un verrou de glace que nous sommes en train de traverser. Le vent est complètement tombé en même temps alors c’est à la rame que nous sommes en train de slalomer entre les glaces. Nous devons parfois tirer le bateau sur les plaques, cela fait 8 milles que nous y sommes et nous devrions bientôt voir la fin et retrouver des grandes voies d’eau vers le nord.
Nous venons aussi de voir des traces d’ours, nous vous dirons si nous le croisons… Sinon il a fait beau et “chaud” aujourd’hui, et même les duvets ont séché, une belle journée !

 

 

 

 

11 août 2013
Au réveil ce matin, tout le bateau était recouvert d’une épaisse couche de givre, plusieurs centimètres tout autour des bouts et du gréement. C’est qu’en ce moment, il fait frais, les températures sont globalement négatives, même si aujourd’hui nous avons eu le droit à pas mal de soleil. Puis nous avons bien avancé malgré quelques blocages mais la visibilité était bonne ce qui nous a permis de trouver les passages les plus efficaces. Avec ce ciel plutôt dégagé, nous devrions enfin pouvoir bénéficier d’une bonne photo satellite pour notre progression de demain. Il est 21h et nous continuons de naviguer.

 

Suivez leur aventure ici

Written on August 14th, 2013 , Nouvelles/News, Voyages

 

Encore accroupie et devant mon écran, loin d’être confortable, j’étais prête à écrire mais rien de très profond ne me venait à l’esprit. Du moment que mes doigts reposaient sur le clavier, je me sentais en train d’effectuer l’une des nombreuses tâches inscrites, celle-ci en gros caractères, sur les innombrables post-its répandus sur le papier bulle argenté qui capitonne l’intérieur de ma cabine. « ÉCRIRE MON BLOG »

À chaque essai, je restais souvent pensive devant mon ordinateur, comme si je me sentais connectée à la toile le temps d’un moment. Comme si les petits icônes colorés de mon bureau pouvaient vraiment me faire naviguer sur le web tel que c’est le cas sur la terre ferme où on peut surfer presqu’instantanément ou à la vitesse numérique super pack pro accéléré pour la modique somme de 39,95$ par mois. Non ici, à 8 micro bits la minute pour quelques dollars à peine, je reste immobile devant ces icones dispendieux.

Devant ma page blanche, ne me venait que des données techniques à l’esprit, rien d’esthétique; que des numéros, des nombres et des chiffres, des vitesses de vents, des heures ou des temps, des longueurs de cordes, largeur d’ancre, des phrases descriptives de moments, d’instants. Du factuel; rien de profond, rien d’essoufflant. Aucun texte n’était digne de traverser la ligne minuscule qui relie mon téléphone satellite à sa délicate antenne pour ensuite être propulsé jusqu’aux Iridiums dans le ciel et excuser la dépense de quelques précieuses minutes de communications téléphonique transformé en data. Ici, on fonctionne encore au modem, comme au temps où on devait choisir entre faire un appel téléphonique ou aller sur Netscape et où on entendait le son un VHF mal ajusté en décrochant le combiné si un voyage sur la toile était déjà initié.

Après un mois de navigation et surtout cette dernière semaine de frustrations intenses, je comprends pourquoi. De rester coite devant ma page blanche sans n’envoyer l’ombre d’un blogue me permettait de ne pas me pencher officiellement sur la question qui vous occupe vraiment l’esprit à savoir… « Comment je me sens? » J’esquivais donc d’écrire et me partager pour ne pas avoir à m’y pencher vraiment.

Au cours de ma grande secousse en début de semaine, j’ai eu bien du temps pour méditer, attachée sur ma couchette lundi et par mes réflexions depuis. À l’annonce de rien de très alléchant pour me faire progresser au cours de la semaine, j’ai fais le bilan de mes insatisfactions. Je me sens impuissante face à ces éléments qui ne cessent de s’opposer à ma progression depuis le 6 juillet dernier. Rien dans la littérature météorologique ne m’avait préparée à affronter des dépressions aussi souvent. J’avais imaginé que ma traversée ressemblerait à celle de mes rares prédécesseurs sur le même parcours. Selon les statistiques, j’avais des chances de retrouver les mêmes conditions. Rien ici, ne ressemble à ce que j’avais lu, trouvé, appris ou connu. Où d’autres rameurs n’ont sortis leurs ancres parachutes à peine à quelques reprises entre les deux continents, j’aurai sorti la mienne plus de 18 fois sur le cinquième de la même distance.

Je suis enragé contre la mer qui m’a trop défié, collé sur place, ralenti et immobilisé. Je me suis questionné face aux décisions prises depuis le tout début du trajet, j’ai beaucoup douté de moi, de mes capacités et de mes choix. Pourquoi cette année, pourquoi sur moi, toutes ces conditions climatiques difficiles? Sans vouloir le prendre trop personnel, j’ai été déçue l’océan, de moi et surtout de mon projet. Après avoir ramé quelques heures et avoir avancé à peine, j’étais au comble du découragement. Je suis impatiente de connaitre un bon vent pour quelques jours de rame et voire espérer une progression normale. Est-ce que c’est justement ce que je venais apprendre ici; être patiente?

Parfois, la mer est comme une vielle amie qui vous fait des excuses avec une boite de chocolat à qui vous pardonnez, bien sûr, pas pour le chocolat mais bien pour la face qu’elle vous fait. Même si la mer m’aura fait sortir de mes gons et exaspéré, même si elle se moque bien de ma position, de ma direction et de ma volonté, même si elle me nargue souvent, aujourd’hui je l’aime et je la trouve belle dans tous ces états de vents d’ouest soufflant pour moi.

par Mylène Paquette le 11 août 2013

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Still crouched down and in front of my screen, far from being comfortable, I was ready to write, but nothing profound was coming to mind.  From the moment I put my fingers on the keyboard, I felt as if I was in the middle of doing just one more of the many tasks I have listed on post-its stuck all over my cabin, in capital letters, “WRITE YOUR BLOG”!

Each try, I sat there in deep thought in front of my computer, as if I were actually connected to the net at that moment. It was as if the desktop icons could really let me surf the web, just like at home where we can navigate the net at incredible speeds, for just 39.95$ a month.  Not quite the same deal here…at 8 micro bits a minute, not cheap, I froze in front of those expensive icons!

In front of my white page, the only things coming to mind were technical details, nothing of beauty; just numbers : the wind speed, the time, the length of the ropes, the size of the anchor, short descriptive phrases. Just facts, nothing profound, nothing to take the reader’s breath away! Not a line of text worth sending through the tiny wire connecting my telephone to its satellite among the stars in the sky, nothing worth using up precious telephone time with data.  Here on the boat, things still work the old-fashioned way, via modem…just like the good old days when we had to choose between making a phone call or going onto Netscape, and where we used to hear the sound of a badly adjusted radio if we were already online.

After one month of navigation and especially this week full of its major frustrations, I understand why.  By sitting in front of my blank page, and not sending my blog off into cyberspace allowed me to not answer the question that you are all wondering about:  “How do I feel?”  I’ve been dodging the question in order to not have to really weigh in on it.
In the middle of the big shake-up at the beginning of the week, I had lots of time to meditate, attached to my little bed Monday and I’ve time to reflect ever since.  With the news that nothing very good was coming my way to help me make progress, I thought about all my dissatisfactions.  I feel powerless in face of the weather, which seems to have done everything it can to work against my progress across the ocean since last July 6.  Nothing in the meteorological literature prepared me to confront these weather depressions as often as I have.  I imagined that my crossing would be somewhat like those of my rare predecessors who had taken a similar path.  According to the statistics, I was likely to have similar conditions.  Yet nothing that I have experienced here so far resembles what I read, found, learned or understood.  While other rowers only put out their parachute anchors a few times between the two continents, I’ve used mine at least 18 times over one-fifth of the distance!

I’m angry with the sea that has defied me, left me stuck in one spot, slowed me down, and immobilized me.  I have doubted myself regarding the decisions that I’ve made since the beginning of the crossing, doubted myself in terms of my capacities and my choices.  Why this year, why me, all these incredibly different climactic conditions? Without wanting to take it too personally, I’ve been disappointed in the ocean, myself, and especially my project.

After having rowed for hours and having only advanced a bit, I was at the height of my discouragement.  I’m impatient to experience a good wind that lasts for a few days so that I can row and hope for a normal progression. Is that what I have just been learning?  How to be patient?

Sometimes, the ocean is like an old friend who says sorry with a box of chocolates, and you forgive that friend, not for the chocolate, but for what he shows you.  Even if the ocean has exasperated me, made fun of my position, my direction and my will, even if the ocean mocks me, today I love the ocean and think that it’s beautiful in every way, as the west wind blows for me.

Still hunkered down and in front of my screen, far from being comfortable, I was ready to write, but nothing profound was coming to mind.  From the moment I put my fingers on the keyboard, I felt as if I was in the middle of doing just one more of the many tasks I have listed on post-its stuck all over my cabin, in capital letters, “WRITE YOUR BLOG”!

Each try, I sat there in deep thought in front of my computer, as if I were actually connected to the net at that moment. It was as if the desktop icons could really let me surf the web, just like at home where we can navigate the net at incredible speeds, for just 39.95$ a month.  Not quite the same deal here…at 8 micro bits a minute, and not cheap, I froze in front of those expensive icons!

In front of my white page, the only thing coming to mind were technical details, nothing of beauty; just numbers : the wind speed, the time, the length of the ropes, the size of the anchor, short descriptive phrases. Just facts, nothing profound, nothing to take the reader’s breath away! Not a line of text worth sending through the tiny wire connecting my telephone to its satellite among the stars in the sky, nothing worth using up precious telephone time with data.  Here on the boat, things still work the old-fashioned way, via modem…just like the good old days when we had to choose between making a phone call or going onto Netscape, and where we used to hear the sound of a badly adjusted radio if we had already dialed.

After one month of navigation and especially this week full of its major frustrations, I understand why.  By sitting in front of my blank page, and not sending my blog off into cyberspace allowed me to not answer the question that you are all wondering about:  “How do I feel?”  I’ve been dodging the question in order to not have to really weigh in on it.
In the middle of the big shake-up at the beginning of the week, I had lots of time to meditate, attached to my little bed Monday and I’ve time to reflect ever since.  With the news that nothing very good was coming my way to help me make progress, I thought about all my dissatisfactions.  I feel powerless in face of the weather, that seems to have done everything it can to work against my progress across the ocean since last July 6.  Nothing in the meteorological literature prepared me to confront these weather depressions as often as I have.  I imagined that my crossing would be somewhat like those of my rare predecessors who had taken a similar path.  According to the statistics, I was likely to have similar conditions.  Yet nothing that I have experienced here so far resembles what I read, found, learned or understood.  While other rowers only put out their parachute anchors a few times between the two continents, I’ve used mine at least 18 times over one-fifth the distance!

I’m angry with the sea that has defied me, left me stuck in one spot, slowed me down, and immobilized me.  I have doubted myself regarding the decisions that I’ve made since the beginning of the crossing, doubted myself in terms of my capacities and my choices.  Why this year, why me, all these incredibly different climactic conditions? Without wanting to take it too personally, I’ve been disappointed in the ocean, myself, and especially my project.

After having rowed for hours and having only advanced a bit, I was at the height of my discouragement.  I’m impatient to experience a good wind that lasts for a few days so that I can row and hope for a normal progression. Is that what I have just been learning?  How to be patient?

Sometimes, the ocean is like an old friend who says sorry with a box of chocolates, and you forgive that friend, not for the chocolate, but for the look on their face.  Even if the ocean has exasperated me, made fun of my position, my direction and my will, even if the ocean mocks me, today I love the ocean and think that it’s beautiful in every way, as the west wind blows for me.

by Mylène Paquette on August 12, 2013

 

 

Railblaza

Extrait du Blog de Mylène

Le requin pèlerin

par Equipe au sol le 30 juillet 2013

Pour continuer sur le thème des requins, cette nouvelle capsule environnementale de Cyrena Riley nous parle d’une espèce qui malgré les apparences, ne ferait pas de mal à Mylène:


requin pelerin

Le requin pèlerin (Cetorhinus maximus) est un visiteur occasionnel du golfe et de l’estuaire du St-Laurent. Deuxième plus gros poisson sur la planète après le requin-baleine, il peut atteindre 12 mètres de long. Fait surprenant, il se nourrit exclusivement de plancton et de petits invertébrés, ce qui fait de ce requin un prédateur…complètement inoffensif pour l’humain. On croit que ce poisson peut vivre jusqu’à cent ans, et sa gestation durer trois ans ! Comme bien des espèces de requin, la population internationale de ce géant majestueux a été décimée au cours du siècle dernier par les activités humaines. Il est donc essentiel de protéger cette espèce et de garder l’un de ses habitats, le St-Laurent, en bonne santé !

Cyrena Riley
Étudiante au doctorat en biologie,
Chaire de recherche en paléontologie et biologie évolutive, (UQAR)

Vous pouvez suivre son aventure ici

 

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Extract from Mylènes’ Blog

The Basking Shark

Continuing on the theme of sharks, this new environmental capsule by Cyrena Riley tells us about a species which, despite appearances, would not harm Mylène:

The Basking shark (Cetorhinus maximus) is an occasional visitor to the gulf and estuary of the St. Lawrence. The second largest fish in the world after the whale shark, it can measure up to 12 feet long. Surprisingly, it feeds exclusively on plankton and small invertebrates, which makes it a predator shark… completely harmless to humans. It is believed that this fish can live to be a hundred years old, and its gestation period lasts three years! Like many species of shark, the international population of this majestic giant has been decimated over the past century by human activities. It is therefore essential to protect this species and to keep one of its habitats, the St. Lawrence, in good health!

Cyrena Riley
Doctoral student in biology
Research Chair in paleontology and evolutionary biology (UQAR)

Follow her adventure here

 

Changement de programme!!!

Et oui, comme dit notre ami Richard de Indian Summer, on doit écrire nos plans au crayon de plomb…pour pouvoir les changer au besoin!

Comme nous avons attendu plus de 3 semaines à Waterford, que les écluses pour se rendre au lac Ontario étaient toujours fermées, qu’il n’y avait pas de date confirmée pour la ré-ouverture, on a alors décidé de retourner sur le lac Champlain pour le reste de l’été.

La baie Georgienne sera pour l’été prochain.

Voici 2 vidéos qu’on a filmés pour vous montrer le niveau de l’eau à Waterford dans l’état de New York. Vous n’en avez pas beaucoup entendu parler au Québec mais ici, c’est le sujet principal sur toutes les lèvres, il y a eu des gens qui ont perdu leur maison, des gens portés disparus et même une dame âgée qui est décédée, emportée par les flots…cela me rappelait le déluge au Saguenay.

MVI_1832 (le quai public de Waterford) (bientôt en ligne)

Étant donné la très grande crue des eaux, les autorités nous ont déplacés entre l’écluse 2 et 3 afin que nous soyons en sécurité. Dans ce canal, nous n’avons aucune idée de ce qui se passe tout près, juste à côté, dans la rivière Mohawk…

MVI_1841 (les chutes Cohoes sur la rivière Mohawk)(bientôt en ligne)

C’est avec résignation qu’on entre dans le canal Champlain pour faire les 11 écluses qui nous mèneront au lac. Tout se passe bien, on remarque que le niveau de l’eau dans le canal et sur la rivière Hudson est également très haute.

On doit quelquefois laisser la place dans l’écluse lorsqu’une barge se présente… Le plus gros l’emporte…

De retour sur le lac vendredi 12 juillet, on remâte à la marina Chipman, près de Ticonderoga.

Une bonne douche aux chutes de Cole Island…

On retrouve nos amis Lynda et Gaétan qui sont venus nous rejoindre à Wesport.

Le lac est toujours aussi magnifique, avec toutes ses teintes de verts dans les montagnes et ses magnifiques couchers de soleil…

Comme dirait mon amoureux…y’a pire que ça dans la vie….

Publié à 19:19, le 17/07/2013, Waterford

Sabine & André

 

André Lachapelle, un collaborateur de longue date au Boathouse a décidé de relâche pendant une année afin d’explorer quelques régions de notre terre. Sabine et André, à bord de leur voilier ‘Wind Spirit’ navigueront pendant un an dans les Caraïbes.

André Lachapelle longtime contributor at Boathouse has decided to temporarily hang up his Boathouse shirt to see a bit of the world. He and Sabine are currently embarking on a 1 year voyage to the Caribbean aboard their sailboat ‘Wind Spirit’ .

Follow along with their adventure here
Suivez leur aventure ici

One of the smallest boats to sail across the Pacific Ocean, Happy II was the second attempt by her owner, Howard Wayne Smith, to solo circumnavigate the world. After departing from the USA east coast, through the Panama Canal and across the Pacific, the first boat was wrecked on a reef off Noumea, New Caledonia. Undeterred, Smith built Happy II and continued on his circumnavigation, eventually making landfall near Ballina, New South Wales. However, Smith had arrived without a visa. Also, Australian Customs imposed a $2 000 bond on the boat to cover import duties. He had no money to pay the bond, but was given a tourist visa for 3 to 6 months, which allowed him to stay in Australia. Smith breached conditions of his visa, for which he faced the courts and was deported. Still unable to raise the bond on Happy II, he would have to forfeit her.

 

Smith approached the Queensland Maritime Museum with a view to the Museum buying the boat so he could pay the bond to Customs. The Museum declined, so Smith offered to donate it to the Museum. However, Customs would only release the boat when they received payment for the bond. The Museum declined again. Customs allowed Smith to return to Canada and retained the boat.


 

Specifications
Length (Overall) 13ft 10″ (4.22m)
Length (Waterline) 13ft 8″ (4.17m)
Beam 6ft 3″ (1.91m)
Draft 3ft 7″ (1.09m)
Displacement 2,240lbs (1,016kg)
Sail Area 180sq ft (16.72sq m)
Headroom 4ft 10.5″ (1.49m)

From the Queensland Maritime museum

 

Extrait du blog de Mylène Paquette……

Outch, quand le mal de mer frappe!

par Mylène Paquette le 8 juillet 2013

Je me souvenais que j’étais un peu sujet au mal de mer mais pas à ce point… Quand on aime la mer, on oublie vite les difficultés qu’elle impose! Cette première étape semble être rite de passage, les 2 ou 3 premiers jours sont les plus difficiles, après quoi la vie en mer semble un bonheur!

Mal de cœur, étourdissements, épuisement, mal de tête, énergie à plat, envie de dormir constamment… Rien de très très romantique pour des premiers jours en solo sur l’Atlantique Nord.

Quarante-huit heures de malaises au total, zéro calories…

Maintenant, je suis capable de maintenir une conversation, rester éveillée plus d’une heure et écrire au clavier, je suis presque guérie!

En deux jours, j’ai eu la chance d’avoir des vents portants, j’ai dormi, essayé de manger, j’ai maintenu le cap vers le sud entre chaque période d’éveil ou j’étais malade. Lorsque je ne rame pas, je peux soit mettre l’ancre parachute pour conserver ma position ou me laisser dériver en barrant le gouvernail pour aller au bon endroit.

Ma journée du départ était vraiment super, excepté pour le mal de mer en soirée qui a persisté jusqu’à aujourd’hui, tout était parfait.

J’ai hâte de me sentir assez bien et d’avoir repris assez de forces pour pouvoir ramer.

Vous pouvez suivre son aventure ici

 

La pêche miraculeuse.

Entre Culebra et Puerto Rico, on pêche 4 poissons!!! Malheureusement, il y a deux barracudas qu’on redonne à Neptune (risque de ciguatera). Mais on garde le yellow tuna (2lbs) et un magnifique red snapper de 12 livres.

À notre arrivée à Puerto Rico, on entre en marina à Puerto del Rey, au sud de Fajardo. Selon leur dire, cette marina est une des plus grosses des Caraibes, elle pourrait contenir 2000 bateaux aux différents quais et emplacement d’entreposage. On vient nous reconduire à notre bateau en golf kart !!! On loue une voiture pour aller faire le gros ravitaillement du prochain mois. On en profite également pour aller visiter la forêt tropicale El Yunque, un autre parc National que nous n’avions pas vue à l’aller. Un mot pour la décrire….reposant!

C’est tout simplement magnifique. La végétation tropicale luxuriante, les oiseaux, les chutes d’eau, le bruit des bambous qui se frappent au gré du vent….superbe journée.

De Puerto del Rey, on se rend à Ponce pour aller chercher notre papier officiel de départ de Puerto Rico (clear out). Le lendemain, on fait un arrêt à La Parguera, et c’est le 17 mars, donc la fête à André. Avec des bateaux amis (Shaka et Irish Mist) on se rend à la brunante dans une baie luminescente pour se baigner, c’est magique, on dirait qu’on a des étincelles autour de nous! Je crois que c’est le plancton qui produit cet effet. Malheureusement, les photos n’étaient pas bonnes…Mais cette expérience reste gravée à jamais dans nos souvenirs! On a chanté bonne fête à André et mangé du gâteau au chocolat dans les annexes en attendant la noirceur.

Les filles du bateau Shaka avaient bricolé des cartes de fête et un catamaran en papier pour André. On se rendra à Boqueron le jour suivant afin d’attendre notre fenêtre météo pour le fameux Mona Passage vers la République Dominicaine.

Culebra et Culebrita

On arrive à Culebra le 23 février en après-midi. La navigation fût agréable, malgré le vent de face (encore une fois…). André a pêché un beau céro de 8 lbs!! La ville est très colorée, avec des maisons un peu partout dans la montagne, c’est charmant.

On mouille l’ancre dans la baie tout près de la ville, très bien protégée, mais près de l’aéroport….donc on a des avions (petits quand-même) qui effleurent le mât de Wind Spirit toute la journée et une partie de la soirée. Douze avions en 4 heures, André les a comptés!!! Par chance, la nuit est tranquille, donc on peut bien dormir.

Voici la plage Flamenco, une des 10 plus belles plages au monde:

Il y avait le drapeau rouge (ce qui veut dire que la mer est agitée) mais on s’est baigné quand-même, en allant pas trop loin. On s’est bien amusé dans les vagues et j’ai avalé quelques tasses d’eau salée…c’est un bon rince narine!

On laisse Wind Spirit à l’ancrage de Culebra et on part avec Marie et Claude, sur leur catamaran (Lagoon 37) pour aller passer la journée à Culebrita, à quelques miles de là. Je suis  bien contente de naviguer sur un catamaran, c’est bien agréable, superbe journée, et vent de 12-15noeuds, parfait! Voici l’entrée du mouillage de Culebrita, un peu stressant avec les vagues qui déferlent…

Voici un catamaran de location, qui a quitté l’endroit un peu avant nous…et ils se sont fait brasser en tipépére dans la vague…alors on était un peu stressés de repartir, mais capitaine Claude, habitué et prudent, a manoeuvré de main de maitre, pas eu de problème.


Un beau Cata de 47pi se fait brasser!!!  Il y a beaucoup de bateaux loués dans les îles vierges, et les capitaines ne sont pas tous expérimentés, comme vous avez pu le constater. Il ne fallait pas prendre la vague de face comme ils l’ont fait. Notre sortie a été pas mal plus douce que la leur… Merci Claude et Marie pour cette belle journée!

Sabine et André

André Lachapelle, un collaborateur de longue date au Boathouse a décidé de relâche pendant une année afin d’explorer quelques régions de notre terre. Sabine et André, à bord de leur voilier ‘Wind Spirit’ navigueront pendant un an dans les Caraïbes.

André Lachapelle longtime contributor at Boathouse has decided to temporarily hang up his Boathouse shirt to see a bit of the world. He and Sabine are currently embarking on a 1 year voyage to the Caribbean aboard their sailboat ‘Wind Spirit’ .

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Vagabond in the arctic

Yacht Vagabond in Arctic


Written on March 16th, 2013 , Nouvelles/News, Voyages Tags:

 

Défi : Traversée de l’Atlantique à la rame, d’Ouest en Est, en solitaire
Route : De Halifax au Canada à Lorient en France
Distance : 2700 milles nautiques
Départ prévu : la meilleure fenêtre météo disponible à partir du 15 juin 2013

Mylène Paquette se prépare aujourd’hui à relever ce défi que peu de gens ont accompli… une excursion longue et audacieuse : une véritable odyssée sur l’océan.
C’est à la rame, sans moteur et sans voile, sur l’Atlantique Nord, que Mylène Paquette parcourra les 2700 milles nautiques (5000 km) qui séparent la ville de Halifax, en Nouvelle-Écosse, de la Bretagne, en France.
Cette traversée qu’aucun Canadien, ni Américain, n’a accompli à ce jour nécessiteront près d’une centaine de jours de navigation. Sur l’Atlantique nord, l’un des océans les plus redoutés des navigateurs, des vents de 100 km/h et des vagues de 12 mètres pourraient croiser le chemin de la navigatrice.
Seule et sans assistance sur l’océan, Mylène Paquette occupera ses journées à ramer, bien sûr, mais aussi à observer cet environnement pour ensuite témoigner de l’omniprésence de la faune marine et de l’interdépendance essentielle qui existe entre l’humain et l’océan.

Vous pouvez suivre son aventure ici

 

 

Mylène Paquette: Traversée de l'Atlantique à la rame

La traversée

Défi : Traversée de l’Atlantique à la rame, d’Ouest en Est, en solitaire
Route : des Îles-de-la-Madeleine, au Québec, jusqu’en Bretagne, en France
Distance : 2700 milles nautiques
Départ prévu : mai 2013
Mylène Paquette se prépare aujourd’hui à relever ce défi que peu de gens ont accompli… une excursion longue et audacieuse : une véritable odyssée sur l’océan.
C’est à la rame, sans moteur et sans voile, sur l’Atlantique Nord, que Mylène Paquette parcourra les 2700 milles nautiques (5000 km) qui séparent les Îles-de-la-Madeleine, au Québec, de la Bretagne, en France.
Cette traversée qu’aucun Canadien, ni Américain, n’a accompli à ce jour nécessiteront près d’une centaine de jours de navigation. Sur l’Atlantique nord, l’un des océans les plus redoutés des navigateurs, des vents de 100 km/h et des vagues de 12 mètres pourraient croiser le chemin de la navigatrice.
Seule et sans assistance sur l’océan, Mylène Paquette occupera ses journées à ramer, bien sûr, mais aussi à observer cet environnement pour ensuite témoigner de l’omniprésence de la faune marine et de l’interdépendance essentielle qui existe entre l’humain et l’océan.
Elle partagera l’aventure entière avec le public par le biais du web et des réseaux sociaux, par des photos, vidéos, billets de blogues et par des interventions médiatiques prévues tout au long du parcours. Elle pourra ainsi faire rayonner l’océan et lui permettre d’obtenir sa place dans l’affection du public en témoignant sa beauté et divulguant aussi des informations pertinentes et éducative en matière d’environnement, d’océanographie et de biologie.
Plus de personnes sont allées dans l’espace que de rameurs n’ont franchi d’océans !
Traverser l’océan à la rame sera pour Mylène un défi physique et psychologique au cours duquel volonté et détermination seront de précieuses ressources.
La tâche demeure simple mais combien démesurée : ramer, naviguer, assurer une communication constante avec l’équipe au sol et les médias, assurer un suivi quotidien par la mise en ligne journalière du blogue, se reposer, se soigner, ramer, et encore ramer. Les milles nautiques à parcourir réserveront à notre navigatrice bien des surprises et le défi s’inscrira aussi dans chaque geste déployé afin de répondre à ses moindres besoins.
« Après être devenue la première québécoise à traverser un océan à la rame en 2010,
devenir la première canadienne à effectuer un transatlantique à la rame en solitaire
est pour moi une motivation supplémentaire. »

Le Bateau

L’embarcation : un véhicule écologique
Fabriquée de matériaux composites, lui assurant rigidité, légèreté et fiabilité, l’embarcation de Mylène pourra contenir le nécessaire pour lui permettre un parcours sécuritaire et sans assistance pour une période pouvant aller à plus de 120 jours.sans assistance pour une période pouvant aller à plus de 120 jours.
Mylène Paquette: Traversée de l'Atlantique à la rame

L’embarcation à rame océanique

• Construite en fibre de verre, mousse et résine
• Conçue pour être auto-redressable en cas de chavirage
• Mesure 7,31 mètres de long sur 2,10 mètres de large
• Atteint un poids de 1200 kg une fois chargée
• Contiendra 100 kg de nourriture déshydratée au départ

Équipée de :

Deux cabines étanches et d’un sas pouvant garder au sec tout le matériel nécessaire
• Un dessalinisateur d’eau
Systèmes de navigation à la fine pointe de la technologie :
pilote automatique, GPS, système d’identification automatique (AIS)
Matériel de sécurité optimum :
radiobalises de détresse (EPIRB), radeau de survie, habit d’immersion, feux de détresse, etc.
Matériel de communication :
téléphones satellites, connexion Internet, ordinateur portable, système de repérage par positionnement satellite, etc.
Deux panneaux solaires de 85 watts pouvant charger deux batteries de 85 ampères chacune

C’est par la force de sa propre énergie physique et mentale que Mylène se mesurera à l’océan et sera le témoin d’un univers aquatique en transformation où rien n’est immuable. Équipée de ses rames et de son courage, elle sera seule sur son embarcation pour franchir les méridiens et les intempéries.

 

La mission du projet

Protéger la diversité de la nature et de notre qualité de vie, maintenant et pour l’aveni.r

« Je suis convaincue qu’en amenant le public à mieux connaitre le Saint-Laurent et l’océan, il sera plus enclin à protéger les écosystèmes qui l’habitent. Je veux partager cette merveilleuse aventure afin de fédérer un sentiment d’appartenance face à l’océan. Parce que l’océan, c’est plus qu’une frontière naturelle, plus qu’un désert d’eau et qu’un nombre de milles nautiques à franchir, c’est vivant, c’est un milieu étonnant et captivant ! ».

Les objectifs du projet

• Sensibiliser le public à l’importance de conserver la santé des écosystèmes marins
• Développer chez le public un sentiment d’appartenance et de responsabilité envers l’océan et le Saint-Laurent
• Amener le public à poser des gestes concrets pour l’environnement

Un partenaire de mission : la Fondation David Suzuki

Sa mission

Protéger la diversité de la nature et de notre qualité de vie, maintenant et pour l’avenir.

Sa vision

En une génération, les Canadiennes et les Canadiens agissent sur la base de leur compréhension que nous sommes tous interconnectés et interdépendants avec la nature.
Ses objectifs principaux
• Sauvegarder notre climat
• Transformer l’économie
• Protéger les systèmes naturels
• Renouer avec la nature
• Créer des communautés viables
La Fondation David Suzuki est un organisme non gouvernemental, soutenu par quelque 40 000 individus au Canada et dans le monde. La création récente d’un bureau à Montréal permet désormais à la Fondation d’avoir une présence dans les deux langues officielles du Canada. Pour en savoir plus : www.davidsuzuki.org/fr

Dr. David Suzuki

Un parrain hors pair!

David T. Suzuki, Ph. D., cofondateur de la Fondation David Suzuki, scientifique, environnementaliste, récipiendaire de nombreux prix, possède une renommée internationale pour ses 30 années de travail à titre de communicateur et de vulgarisateur scientifique.Des millions de téléspectateurs le connaissent comme l’hôte de la série télévisée The Nature of Things, présentée à la CBC, une émission où il examine chaque semaine l’effet des changements scientifiques et technologiques sur nos vies et dans le monde.
David Suzuki a accepté de devenir le parrain de Mylène Paquette dans le cadre de son expédition. Il la supporte dans son intention de donner un sens à son défi, elle qui désire sensibiliser les gens à l’importance de préserver la santé du Saint-Laurent et des océans.

Vous pouvez suivre son aventure ici

Boathouse est intéressé à votre dernière aventure. Occasionnellement, nous allons afficher les journaux de les aventures de nos clients. En voici un.
Boathouse is interested in your latest adventure. Occasionally we will be posting logs of our clients adventures. Here is one.

Journal de bord

S 14/07 VOL MTL-WABUSH – PB 920 DEP: 09:45 ARR: 13:55
VOL WABUSH-GOOSE BAY – PB 918 DEP: 14:15 ARR: 15:25
HOTEL LABRADOR INN – RESERVATION 21011 1-800-563-2763

Partis ce matin de Dorval où Nicole est venue nous mener, nous avons fait une première escale à Sept-Iles avant de nous poser à Wabush. Nous furent alors transférés sur la piste d’un avion à l’autre à Wabush. Puis un taxi nous déposa à l’hôtel Labrador Inn, de Goose Bay. Nous sommes allés en face au Centre des Visiteurs pour ensuite emprunter à pied la piste cyclable à travers les nouveaux développements de la ville… Nous avons marché 10 km avant d’aller souper au A&W en face de notre hôtel, au lieu du Sports Bar de Don Cherry, attenant à notre hôtel.

D 15/07 VOL GOOSE BAY- BLANC SABLON PB 908 DEP: 12:20 ARR: 12:10 – L’Anse au Diable, Labrador 51.33N 56.44W

Bel aéroport rénové de Goose Bay avec WI-FI. Bon vol avec bons snacks gratuits sur Provincial Air Lines. A notre arrivée à Blanc Sablon, nous avons eu la surprise d’être attendus par un représentant de National, location d’automobiles selon les arrangements établis en juin. En effet, nous leur avions demandé si on pouvait laisser l’auto de location à l’Anse au Diable et s’ils pouvaient venir la chercher là car nous prendrons alors la mer! On a pris la route jusqu’à l’Anse au Loup et fait 3 épiceries en chemin. Andrée Anne Rachel nous attend sagement sur son ber à l’Anse au Diable. Parfaite. Souper au crabe des neiges acheté de justesse au Fish Plant de L’Anse au Loup (10lbs, $82.50)

L 16/07 L’Anse au Diable 51.33N 56.44W

Pas de mise à l’eau … Trop de vent (20noeuds Sud est) et de pluie… réparations (propane et installation électrique pour le 220 en Europe) …organisation des bagages dans le bateau…commissions (propane)… souper Pizza Delight à Blanc Sablon

Ma 17/07 L’Anse au Diable – Red Bay 51.44’N 56.26’W – 13.80mn/13.80mn total – Ancrés

Mise à l’eau à L’Anse au Diable, Labrador, beau soleil, peu de vent (10-15noeuds du Sud Sud-ouest), pas de vague, voile parfaite! Encore reprisage du dodger!!! Ancre devant Saddle Island à Red Bay avec 2 autres voiliers dont Dyad, (un catamaran bleu de L’Ile aux Noix) et Mollyhawk’s Shadow, grand voilier blanc portant drapeau norvégien? Promenade à pied sur Saddle Island, un souvenir ancien de notre voyage de 1996 avec les enfants et Michel Bibeau. Souper no 2 au crabe des neiges, encore meilleur! Cuits vapeur dans peu d’eau salée…

Me 18/07 Red Bay 51.44’N 56.26’W – Ancrés

Restés ancrés à Red Bay. Bien protégés à l’ancre près de Saddle Island…Il pleut, fait froid et il vente un peu, 10-13 kn E-NE. On fait la paresse aujourd’hui… Grande paresse. Levés à Midi!!! On récupère de notre manque de sommeil et du stress préparatoire des dernières semaines… Avec la soudaine relaxation, le roulis du bateau, la Réactine pour prévenir le mal de mer, la petite pluie pianotant sur le pont, notre nouvelle éolienne chantante!!! Le désalinateur fonctionne! J’écris mes cartes de fête et autres… Réorganisation de la cabine arrière, notre entreposage! Souper no 3 au crabe.

J 19/07 Red Bay – Pleasure Harbour 52.06’N 55.42’ W – 47.20mn /61.00 mn total – Ancrés

Partis de Red Bay sous de gros vents du NO de 25 à 30 nœuds, nous avons fait de la grosse voile au grand largue pendant 10 heures de temps et parcouru 47.2 milles nautiques sur des vagues de 1 à 2 m et sous la pluie froide et les gros gros embruns fouettant le dodger (grâce au ciel nous avons un dodger fermé!!! Des pointes de vent ad 42.6 nœuds… Nous avons dîné simplement, céleri-carotte, chips pringle et amandes au chocolat! Ancrés dans Pleasure Harbour après 3 tentatives, j’ai sécurisé les défenses et les planches que j’ai passé la journée à surveiller, de peur qu’elles ne prennent le large! Le souper à 20h30 sera meilleur quoique simple : crevettes et ciabatta, vin blanc très froid de l’Afrique du Sud, et fondue au chocolat mars avec poire et nectarine! Et vive le chauffage! Il faut tous les soirs et tous les matins essuyer à sec les murs autours des hublots et les planchers, surtout ceux de fibre de verre, particulièrement sous la table à cartes car ce sont des lieux de prédilection pour la condensation!

V 20/07 Pleasure Harbour 52.06’N 55.42’ W – Ancrés

Restons à l’ancre car il vente trop fort, 30 noeuds et toujours du NO… Vent de tempête (gale warning). On s’est assez fait brasser hier!!! Nuageux, pluvieux et froid… Aucun Iceberg aujourd’hui, pas comme l’an dernier où la baie était remplie de gros icebergs, et même un géant gardait l’entrée babord de notre petit port d’ancrage. Durant la nuit, ce gardien avait basculé, changeant ainsi de bord de l’entrée et perdant un gros morceau venu frapper à notre coque!!! De plus on avait dû se réancrer en pleine nuit! Cette dernière nuit fut plus plaisante, quoique Claude n’apprécie pas être groundé!!! Il s’ennuie malgré la désalinisation de 4 litres d’eau (10 à 11 minutes par 2 litres. Puis il a installé des attaches pour les portes de la salle de bain. Moi, je m’amuse à lire, écrire à l’ordi mon journal de bord et j’ai fait un tableau des données du voyage (coordonnées, vents, température, etc…)… Farniente ok. Après notre salade ICEBERG, nous avons continué à bricoler ici et là, Claude posant des lumières dans les coffres et le puits d’ancre, moi, posant le Velcro manquant au dodger pour être un peu plus étanche aux embruns et grosses vagues envahissantes!!! Puis lecture sur le Iridium pour moi, et j’ai enfin donné à Claude le livre « Annotations on Sailing around the world », un classique en littérature marine écrit par Capt. Joshua Slocum, la première personne à avoir fait le tour du monde en solitaire en 1895. Et Claude le lit!!! Super! Je peux lire aussi!

Vers 18h nous avons mis le dinghy à l’eau car le soleil s’est pointé et nous sommes partis marcher sur terre. Fantastique de marcher dans la toundra, sur la végétation arctique, matelassée, capiteuse, douce sous les pieds, les petites fleurs sans laisser de trace! Nous avons grimpé sur les sommets avoisinants, avec une vue magnifique sur la côte rugueuse du Labrador, les brisants et leur écume, les cabanes de pêche toutes grises, quelques unes intactes, d’autres écrasées par le vent ou éventrées et dévastées par un ours? Seule une marmotte et quelques mouettes nous ont accueillis, pas vu un seul loup ni ours… On a traversé un petit ruisseau en sautant grâce à nos bâtons et nos bonnes bottes de marche. Puis de retour au bateau vers 20h, nous avons dégusté notre quatrième et dernier repas de crabe des neiges toujours aussi délicieux… Dégelé dans un pouce d’eau salée à point avec du beurre à l’ail fondu au bain marie, suivi encore d’une petite fondue au chocolat Mars avec poire et nectarine… Puis notre série Bones… Bonne nuit!

S 21/07 Pleasure Harbr- Battle Harbr 52.16’N 55.35’W- L’Anse au Loup!!! (en arrière) -15.40 + 40.20/132.00mn total – quai

Nous sommes partis ce matin vers 9h30 à voile au près, avec un vent léger de 10-15noeuds NNO, max 27, sur une grosse houle de 2 m, sous un ciel nuageux et une petite pluie fine, jusqu’à Battle Harbour, où nous avons accosté vers 13h00. Plein de monde sur les quais. Le Iceberg Hunter arriva juste après nous, lui qui était aussi chez John Belben cet hiver. Nous prévoyions un beau samedi ici, moi à faire mon lavage, poster mes cartes de fête, acheter des cartes postales et du lait, des œufs, mais voilà que la malchance nous tomba dessus! Claude voulait changer son démarreur, grand projet qui nécessitait de vider la cabine arrière, même de son matelas, ce que je m’empressai de faire. Pendant ce temps, je commençais à ramasser mon linge sale un peu partout… Mais voilà que l’entreprise s’avéra impossible vu le manque d’espace surtout autour du moteur. Et finalement Claude s’est aperçu qu’on avait encore une braquette du moteur brisée, en arrière côté babord… Donc on doit retourner à L’Anse au Loup, revoir John pour qu’il lève le moteur et refasse une braquette, encore… C’est comme cela qu’on l’avait connu en 2009 alors que 2 supports et 2 braquettes de moteur avaient cassé et que le moteur, ainsi non supporté, avançait trop et l’eau entrait par l’arbre du moteur!!!!

On retourne donc d’où l’on vient, avec notre lavage! Ce qui est le moindre des problèmes quand même… En fait, une chance que Claude s’en est aperçu tout de suite et non plus loin… Au moins, on a pu jeter notre gros sac de poubelle, poster nos cartes de fête, et on pourra acheter d’autre crabe à L’Anse au Loup… Espérons que John n’est pas en vacance cette semaine… On n’a pas pu le rejoindre encore!!!

Nous voguons donc à moteur vers Château Bay que nous devrions atteindre vers 2100. Le vent est faible, autour de 9 nœuds, heureusement, car il a tourné lui aussi!!! Il est maintenant du Sud! Eh oui, quand on tourne de bord, le vent aussi d’habitude, juste pour nous!!!

L 23/07 L’Anse Au Loup – quai

Eh oui, nous sommes retournés sur nos pas et même plus bas!!! Nous sommes au quai de L’Anse au Loup car on ne voulait pas sortir de l’eau pour les réparations… Nous avons donc roulé toute la nuit de samedi à dimanche, pendant 12.5 h, parcourant 55.62 milles nautiques…sans trop de vent, 5 à 9 nœuds, du sud (donc de face), sur une mer assez calme… On a même pu prendre nos douches chaudes vu qu’on était à moteur… Nous sommes arrivés à 4h30 am, nous mettant à l’épaule de 2 bateaux de pêche… En route nous avons réussi à joindre John Belben avec notre téléphone satellitaire et on l’a rappelé sur notre cell dimanche matin. Absent, il est par contre venu nous voir au quai et a commencé derechef à travailler sur le bateau vers 13h!!!

Il faisait un temps superbe hier, les enfants circulaient torse nu à vélo. Seule à bord pendant que Claude et John cherchaient une pièce un peu partout dans le village, je lisais sur le pont au soleil, quand Phyllis, l’épouse de John, est venue me chercher pour une promenade! En fait, arrivées chez elle, elle avait préparé tout un souper pour Claude et moi!!! Ce couple est vraiment très hospitalier et généreux de leur temps. Du bon pain maison qui ressemble à celui de ma mère, des viandes froides, des muffins, de la chicoutée en confiture, du chou cuit…et du bon café.

Après souper, les hommes sont retournés travailler sur le démarreur neuf dont la borne a été cassée (la pièce qu’ils ont trouvée dans la grange de O’Brien). Et Phyllis m’a fait faire le tour de toutes les petites rues de L’Anse Au Loup et m’a amenée voir le phare de L’Anse Amour.

Ce matin, lundi, la journée débuta mal! En se déplaçant à la demande de notre voisin pêcheur qui voulait être sur le quai, en tournant, le bout de l’ancre a accroché le bateau de pêche et le boute-hors s’est tordu, brisant le bois qui soutient le support de notre ancre principale… Horreur!!! Pas trop drôle. On n’avait pas besoin de ça!… Et ma cafetière s’est renversée sur le comptoir, le café a envahi le frigo!!! Claude super stressé n’était plus capable d’avaler!!! OH LA!!! Ça allait mal ce matin… Ça s’est replacé par la suite. John est arrivé, moi je suis allée faire mon lavage aux bâtiments du port tout l’avant midi, puis on a diné avec la salade que Phyllis a prise du jardin de sa mère hier. Cet après midi, sous un ciel nuageux menaçant de pluie à tout instant, je suis partie à pied au Fish Plant pour acheter 10 livres de crabe des neiges… Claude a trouvé que c’était la meilleure nouvelle de la journée!!! Puis je suis repartie en haut de la côte pour faire l’épicerie, toujours à pied, avec mon imper jaune au cas où l’ondée se décidait à me tomber dessus!!! Il est maintenant 17h 10 et Claude est toujours en train de travailler sur les pieds de moteur… John est parti à son usine pour fabriquer une pièce d’acier inoxydable pour le boute-hors… Toutes les réparations furent finalisées finalement avec grand succès vers 20h30… Et le boute-hors est même amélioré… Il restera l’autre côté à solidifier de la même façon, mais l’accident ne sera pas nécessaire!!! C’était un point de faiblesse de notre boute-hors.

Ma 24/07 L’Anse Au Loup -Caribou Island, Green Cove – 52.16N 055.39W- 70.10mn/218.43 mn total – Ancrés

15h45 Nous sommes en route dans la brume avec le radar, et heureusement le soleil de la matinée, disparu sous la pluie du midi, est revenu! Nous nous sommes levés à 6h00 ce matin pour un départ définitif, en fait une prise 2 de mardi dernier!!! La mer est calme comme je l’aime, avec une petite houle de 0.5 à 1 m, et le vent arrière assez stable, de 12 à 20 nœuds n’est quand même pas suffisant pour nous faire avancer assez vite, alors pour atteindre un maigre 5.25 nœuds, le moteur est mis à contribution! Claude a vu sa première baleine ce matin. Je suis en train de finir ma lecture de Voile Rouge, un roman de Patricia Cornwell qu’Éric m’a offert pour le voyage! Ça ressemble à Bones… On se dirige vers Battle Harbour, encore… On est bien au chaud dans le cockpit même un peu entrouvert!

Me 25/07 Caribou Island, Green Cove- Punch Bowl – 53.15N 055.44W- 64.26mn/282.69 mn total – quai

J 26/07 – Punch Bowl -Black Tickle Domino (53.30’N 55.47’W) – 14.20mn/296.89 mn total -quai

J’ai sauté hier mon journal! Je n’étais plus en état de marche!!! Je me suis probablement étiré un ligament dans le bas du dos, quelques jours auparavant, lors de ma chute dans l’escalier du bateau samedi ou quand je sautais d’un bateau de pêcheur à l’autre lundi… mais l’enflure a progressé lentement, atteignant un paroxysme avant-hier soir, mardi… Tout mouvement du tronc, des bras, même de la respiration m’amenait des douleurs intenses… donc j’ai passé la journée d’hier allongée sur le côté. Au début, j’étais même incapable de me tenir assise ou debout… malgré ma tonne d’advil et de tylenol arthrite, ainsi que le voltaren emulgel en crème sur le mal même!

Ainsi mardi 24, après une longue journée de 70 milles nautiques en 15heures à partir de L’Anse au Loup, nous avons mis l’ancre dans Green Cove, sur Caribou Island, tout près de Battle Harbour, par un temps nuageux, avec plusieurs icebergs tout autour…

Mercredi 25, nous avons quitté le détroit de Belle Isle et sommes entrés en Mer du Labrador. Après une journée nuageuse de 64.26 milles nautiques en 11 heures sur de grosses vagues de 2 à 5 mètres avec des vents arrière, du sud sud-est de 33 max nous nous sommes mis au quai de Punch Bowl Harbour où Claude a rencontré un pêcheur dont le bateau était aussi chez John Belben et il nous a offert un beau saumon de 2 ou 3 livres. Super bon. En soirée, on a amorcé notre série ‘’Six feet Under’’… nous ne sommes pas encore certains!!!

Aujourd’hui Jeudi 26 fut aussi une journée nuageuse et pluvieuse, mais courte, 14.2 mi en 3.5heures, petit vent arrière de 13 noeuds du sud-est toujours. Nous avons rencontré un cargo venant du nord. Nous sommes au quai de Black Tickle, petit village sur une île malheureusement coupée de son gagne pain depuis mai, le fish plant ayant cessé ses opérations. Beaucoup de 4 roues et de jeunes. On est allé faire une petite épicerie et Claude a aussi fait le plein de diesel à pied. On a soupé crabe et fraises (pas ensemble, le crabe dans le beurre à l’ail et les fraises dans la fondue au chocolat, toujours nos barres mars!) et notre petit vin de bleuets de Terre Neuve, fait avec de l’eau de iceberg! Il fait très humide aujourd’hui, j’ai dû essuyer les murs de la cabine 2 fois ce soir!!! Mettons le chauffage! Il pleut!!!

 

V 27/07 Traversée Labrador- Groenland -68 mn/364.89 mn total

S 28/07 Fin de la traversée 54.09N 055.02W… Cartwright, Labrador – 53.41N 057.01W– 87.14mn/452.03 mn total -quai

D 29/07 Cartwright, Labrador -quai

Bon! Je n’ai rien écrit depuis notre départ de Black Tickle en raison de manque de temps!!! Nous sommes rendus depuis hier, samedi soir, au quai de Cartwright car une énorme avarie nous est arrivée!!! Malgré le beau temps, les conditions météo idéales, petit vent du sud est, sud ouest, vaguelettes sur une bonne houle de 2-3 mètres cependant, l’arbre d’hélice a cassé!!! Un bruit incroyable s’est produit juste après notre délicieux souper de saumon dans le cockpit au soleil… Super beau voyage juste avant… belle journée ensoleillée, on avait désaliné de l’eau et rempli bouteilles et réservoir… On avait pris nos douches…lavé et séché au soleil nos vêtements … On voguait au grand largue à 7 nœuds… Mais à 20h10 le moteur a fait un bruit effroyable et j’ai pensé qu’une corde s’était enroulée autour de l’hélice… en fait j’imaginais la pieuvre monstrueuse de Jules Verne en train d’attaquer notre hélice!!! Je venais de lire « Pirates Latitude » de Michael Crichton… Claude, quant à lui, a tout de suite pensé à son anode… et vérifié le compartiment moteur pour s’assurer qu’il n’y avait pas d’entrée d’eau… Il est ressorti blanc, ayant réalisé l’ampleur du désastre… L’arbre d’hélice du moteur a cassé tout près du « coupling »… Rien à faire… On n’avait alors plus de moteur, seulement une génératrice, au moins d’énergie mais pas de manœuvrabilité du bateau… D’autant plus que soudainement, l’éolienne s’est arrêtée… et le VR4 semblait ne plus fonctionner, nous coupant donc l’énergie des panneaux solaires et de l’éolienne… L’enfer… Trop loin du Groenland pour continuer car sans moteur il serait aventureux de ne pouvoir contourner des icebergs, icebits ou des récifs… A 60 milles des côtes du Labrador, il était plus sécuritaire de retourner vers L’Anse au Loup… On a donc viré vers le sud est face aux vagues et au vent, heureusement faible… Adieu Groenland et Islande pour cet été… Et la garde côtière ne répondait pas… Ni John, ni Michel… J’ai fait nos sacs à dos d’urgence au cas où, tout près de notre sac d’urgence à côté de l’écoutille, prêts à sortir rapidement…

Nous avons donc roulé à voile toute la nuit vers la côte du Labrador et le matin venu, on a pu rejoindre la Coast Guard grâce à nos anges gardiens, Michel et Richard! On avait finalement réussi à contacter Michel vendredi soir qui a téléphoné à Richard. Notre gars de l’armée a donné à Michel le numéro de téléphone de Christine Gaillard de Search and Rescue de Halifax. Et c’est ainsi que nous avons rejoint Halifax pour que soit informée la Coast Guard de St-Anthony puis celle du Labrador qui nous a mis en contact avec le navire Harp, Ottawa, le matin venu. Harp était justement à Cartwright pour faire le plein sur sa route vers le sud. Il a pu nous rattraper finalement vers 11h00 le matin et ils nous ont d’abord escortés alors qu’on voguait à voile à 7 nœuds. Mais quand le vent s’est affaibli comme notre vitesse, on a bien dû se faire remorquer par Harp à l’aide d’un long cordage de 600 pieds attaché à un V fait d’une grosse amarre fixée aux 2 chaumards de part et d’autre de notre boute-hors. Pas évident de se concentrer sur la roue continuellement pour éviter que le cordage ne s’use ou brise le boute-hors… Et ce, pendant 6 heures, sur 35milles nautiques à 6 nœuds! Heureusement qu’il faisait un temps superbe, peu de vent, de petites vagues seulement!!! Finalement, le Zodiac de Harp a complété l’approche au quai du Fish Plant vers 19h00 samedi soir. Grâce au téléphone Iridium, nous avions aussi consulté John Belben de l’Anse au Loup, 200 milles nautiques ou 230 milles terrestres, afin de savoir si l’on pouvait faire la réparation sans sortir de l’eau, en soudant l’arbre d’hélice… Il a accepté de venir évaluer la situation le dimanche, parcourant une route de 400 km environ, dont une grande part en gravel.

Dimanche matin, donc, après 4.5heures de route, John et son frère Preston ont évalué et discuté les options avec Claude. Et c’est ainsi qu’ils sont repartis vers midi sans vouloir dîner, trop pressés pour aller porter nos pièces brisées à… Deer Lake, Terre-Neuve, en reprenant la même route que ce matin mais 50 km de plus pour prendre le ferry de Blanc Sablon,QC vers St-Barbe, TN, et de là, faire un autre 200 quelques km!!! Pas mal dévoués! Et un dimanche en plus… Comme nous disait John la semaine précédente, il ne peut pas dire non à quelqu’un dans le trouble!!! On est vraiment chanceux de connaître un tel réparateur de bateaux!!! Ils devraient revenir mardi matin… Doigts croisés pour que cela fonctionne… Il n’y a aucun moyen de sortir Andrée Anne Rachel de l’eau ni à Cartwright, ni même à Goose Bay si l’on s’y faisait remorquer!!! La seule solution serait de se faire remorquer à nouveau hors des terres, au large et de reprendre la voile vers l’Anse au Loup et se faire remorquer à nouveau… Pas évident!,

La veille, le soir de notre arrivée à Cartwright, nous avions rencontré un autre voilier, lui aussi incapacité par son moteur et qui, lui aussi, avait été remorqué là par un pêcheur. Dennison Berwick, un auteur canadien d’origine britannique, après de longs voyages en Inde (7 mois à pied) et au Brésil avec les Indigènes d’Amazonie, vit maintenant 6 mois par an depuis 6 ans sur son ketch vert de 32pieds en acier, « Compassion » (Thuan Kai) mais ce sera sa dernière saison… Trop de réparations!!! Un beau bateau d’allure classique, beaucoup de bois, de livres, une cuisine à la Chantal (comme sur Carnaval), un énorme ordinateur de bord, un ancien baromètre à pression avec aiguille sur rouleau encreur, un minuscule poêle à bois avec cheminée chauffant avec des petites baguettes de bois de 1/2po par 6 po… Et ses scones tout frais faits dont il nous a donné la moitié, alors que nous venions l’inviter pour un apéritif sur Andrée Anne Rachel avant d’aller souper en ville le dimanche soir… Finalement, après des biscottes au brie garni de gelée de chicoutée et une marche dans la chaleur de la soirée, nous n’avons pas trouvé d’autre resto que notre bateau! Alors, salade aux crevettes suivie de ma fondue Mars dont Dennisson a raffolé, me demandant la permission d’écrire un article de cuisine dans Cruising World!!! D’ailleurs, l’une de ses chroniques doit paraître dans l’édition du mois d’août…

L 30/07 Cartwright – quai

Le Lundi, on ira à l’hôtel, à 5km de marche à 31C, pour passer l’après midi à faire notre internet et des téléphones et finalement souper poulet frit et frites, le rêve de Claude, à part les crabes des neiges, dont il a fait provision dimanche matin auprès d’un pêcheur… Il les a préparés vivants et j’ai fait cuire et congeler les 8 livres, à $2.50 la livre… Il faut dire qu’ils étaient petits!!! Mais ils auront donné 4 repas…Ces 2 jours au quai de Cartwright nous ont permis de réparer plusieurs bobos… écoutille de la cuisine à resserrer, rail de l’enrouleur de grand voile à changer, snap de dodger à reposer, couture de dodger à refaire (encore et toujours sur ma liste)…

Ma 31/07 Cartwright – quai

Aujourd’hui est le jour J pour Je peux tu partir??? John arriva vers 9h50 am, parti à 5h30 de l’Anse au Loup avec son employé Stepha, un grand adolescent de 52 ans! Il a en effet joué un tour pendable à son patron, et à Claude… Il avait caché le morceau précieux dans le camion, lui faisant croire qu’il l’avait oublié à son atelier de L’Anse au Diable, sorti du coffre par son frère Preston pour le regarder!!! Ça a duré 5 minutes, trop long pour une bonne blague, quoiqu’on l’a trouvée bien drôle… Mais pas John, proche de la crise cardiaque, qui lançait des regards noirs et courroucés plusieurs fois à chaque éclat de rire de Stepha qui s’esclaffait… Claude aussi était plié en deux!!! Finalement, ce fut une très, très longue journée de travail pour John, pas tellement pour Stepha qui s’amusait à roucouler et potiner avec tous les passants sur le quai, au grand dam de John. Ce fut aussi une journée assez éprouvante pour Claude car il a été très stressé depuis des jours et des jours, craignant son rêve de traverser au Groenland à l’eau. Malgré tout, Claude a conservé une attitude finalement assez sereine. Claude et John ont travaillé fort ensemble, échangeant des idées et des outils tout au long de la lourde tâche. Cale remplie d’eau et shop vac pour chasser les gaz dangereux (propane ou autre), tapis d’amiante au fond du bateau pour contrer les étincelles, boyau d’arrosage en permanence par l’écoutille de la salle de bain, coupe du bout du shaft brisé pour poser le coupling allongé d’un manchon… bonne idée de mon minou… Un succès. Le moteur roulait à nouveau vers 18h30. John, épuisé, a tout de même accepté d’aller évaluer le problème de grincements et vibrations du moteur de Dennisson. Il semblerait que ce serait l’hélice déformée quand il aurait accroché quelque chose. Nous sommes allés retourner à Dennisson son Tupperware et son livre SAVAGES, qu’il m’avait prêté et que je vais acheter, ne l’ayant pas terminé… Il m’a remis mon John Grishaw, The Last Juror, que je lui ai prêté car l’histoire ressemblait un peu à sa vie de journaliste en début de carrière. C’était notre sixième belle journée en ligne… Chanceux malgré tout…

 

Me01/08-D 05/08 Prise 2 traversée Labrador-Groenland. Mer du Labrador-Simiutaq, Groenland – 60.41N 046.35W– 592.30mn/1044.3 mn total – ancrés

Prise 2 de la traversée, mais en fait prise 3 du voyage si l’on compte le premier bris vu à Battle Harbour…Partis à 6ham de Cartwright par beau temps, belle voile, au vent arrière de 20 nœuds, sous un beau ciel bleu. Optimistes, nous espérons à nouveau sauver notre voyage, traverser au Groenland et ensuite en Islande… Tout est possible encore! Malgré une énorme houle de 2 à 3 mètres qui nous accompagnera tout au long des 5 jours et 4 nuits que durera notre traversée somme toute relativement facile, si on exclut la surveillance continuelle 24 sur 24 des voiles, de l’ordinateur de bord et du radar, surtout qu’on a eu beaucoup, beaucoup de brouillard et de la pluie surtout les jours 3 et 4… Journées plus misérables… Le premier soir on a même vécu un phénomène météorologique rare sous ces hautes latitudes, un orage électrique, un peu épeurant quand on est le plus haut point à des centaines de milles à la ronde!!! On n’a vu aucun autre bateau en Mer du Labrador, ni de iceberg heureusement car la houle énorme, les vagues souvent contraires nous auraient donné du trouble, et surtout le brouillard épais et proche, englobant presque le boute-hors par moments! L’humidité perçante et froide a été déplaisante jusqu’à ce que le soleil sorte le 5 août, en fin d’après-midi, sous un ciel bleu foncé, sur lequel Claude a déployé nos drapeaux du Groenland et de quarantaine, encadrés de nos voiles blanches, remplies d’un bon vent arrière, avec en toile de fond, des icebergs immenses et blancs éclatants…et moi en pichous dehors sur le pont après ma douche chaude… AHHH …. Ça remonte le moral, après les montagnes russes des dernières heures, quand on ne sait pas si un monstre blanc ne surgira pas de l’autre côté de l’immense montagne d’eau devant nous… Même que notre beau voilier semblait raccourcir et rapetisser, creuser dans les eaux, comme si on coulait… Idée pas très reposante ou rafraichissante dans cette baignoire infinie dont la température se promène de 2.3 à 9,7 C… De plus la dite baignoire n’était pas calme! Des vagues déferlantes sur le pont envahissaient le cockpit et mouillait tout! Claude, lui, était énervé par les petits bruits…le cliquetis de la barrure du coffre, par exemple… Vive les épingles à linge avant qu’il ne devienne fou…Moi, je ne l’entendais même pas avec les hurlements du vent, le rugissement des vagues, le claquement des voiles, les craquements du bateau, le cognage de la coque sur la mer… Pas rassurant et pas mal plus énervant, mais bon, il a l’oreille fine! La routine n’était pas très routinière mais plutôt selon les besoins du moment… Les dodos n’étaient pas réguliers quoique j’ai trouvé un truc pour coucher Claude… Pour souper, un porto suivi d’une réactine, puis au lit! Ainsi il se reposait de 19h à 22h même s’il ne réussissait pas toujours à fermer l’œil, le bateau craquant beaucoup!!! Puis je me couchais de 22h à 01ham et reprenais la barre jusqu’à 3-4 h am selon les conditions et l’inquiétude de Claude… puis il prenait la barre et je faisais le déjeuner à mon réveil vers 7-8ham. Ensuite Claude se recouchait jusqu’au dîner… Mais les dernières nuits furent plus difficiles… on devait dormir dans nos costumes Michelin orange de flottaison anti hypothermie dans le cockpit au lieu du lit du salon pour aider rapidement si besoin en était… Plus dur. Plus fatiguant…Heureusement j’ai vissé mon Ipod dans une oreille et j’écoutais mes 499 chansons en boucle… J’inscrivais mes chansons préférées pour me faire un cd spécial pour l’auto… Ainsi j’apprenais les titres de mes chansons dont je ne me souvenais pas toujours!!! Ça me changeait les idées, me gardait éveillée en me stimulant l’intellect, tout en gardant mes yeux rivés sur le radar jour et nuit, car je l’ai dit, on a eu beaucoup, beaucoup de brouillard!!! On a réussi à faire de la voile presque tout le temps, dont au moins 72 heures de voile pure sans aide du moteur sur 122 … On a finalement pris seulement 70 litres entre Cartwright et notre plein de carburant fait après notre deuxième journée au Groenland!!! C’est dire qu’on a fait beaucoup de voile! Même, on a fait 27 heures sans aucun ajustement!!! On a finalement parcouru 592.30 milles nautiques en pleine mer, sur 1044.23 milles dans tout notre voyage depuis le 17 juillet!

Le dimanche soir 5 août, on a jeté l’ancre dans un petit mais long fjord au creux d’une petite île près de la côte grenlandaise, Simiutaq. Tout au long de l’étroit passage, on croisait des icebergs magnifiques, qui, le matin venu, avaient migré vers nous, sans nous déranger cependant, heureusement! Nous avons fêté au crabe notre traversée réussie, notre première de deux! On était vraiment fiers de s’être rendus au Groenland, après les nombreux obstacles surmontés dans les premières semaines de notre périple. Et surtout, on était soulagés de ne plus se faire brasser, secouer, mouiller, geler…On a mérité du repos! On devait se rapporter par VHF à la Greenland Radio aux 6 heures avant de pouvoir passer les douanes, ce que l’on fera le lendemain à Narsaq.

L 06/08 Simiutaq- Narsaq 60.55’N 46.03’W – 27.80mn/1073.13 mn total – quai

Après une bonne nuit de repos, presque sur terre, en tout cas au paradis, on repart vers le nord, Narsak, par le Skorfjord, constellé d’icebergs et leurs débris magnifiques, aux formes sculpturales incroyables et aux couleurs variées, du blanc le plus pur au bleu dense, allant même au brun-noir de la moraine ramassée sur leur trajet glaciaire… Certains sont même incolores, presque tout fondus, fantômes dangereux pour un capitaine insouciant, comme il y en a plusieurs autour de nous… Ils semblent très habitués, pas comme nous qui roulons à 5 nœuds max!!! Heureusement le soleil est au rendez vous… On rencontrera un cargo rouge et blanc ainsi que le Triton, un beau navire militaire gris acier pâle, garni d’un hélicoptère et d’un canon menaçant. Mais c’est avec sa caméra qu’il s’est rapproché pour nous photographier et non nous canonnés! Ouf!

Arrivés à Narsaq, nous avons eu du mal à passer dans le port, encombré de petits icebergs flottant entre les nombreux bateaux… Je dois même les pousser à la gaffe pour que l’on puisse se mettre au quai!!! Et dire que c’est un endroit protégé!!! Une chance! Journée nuageuse finalement, petite pluie, on se promène en ville, plutôt un petit village pour aller se rapporter aux douanes, en fait voir la police locale (politi) qui va étamper nos passeports sans trop de questions! Puis on s’est rendu au centre des visiteurs pour y acheter des timbres car le bureau de poste était fermé et ne prenait pas mes cartes dans leur distributeur automatique. J’y ai acheté plusieurs cartes postales, des signets, 2 petites aquarelles en cartes postales. On est allé dîner « Chez Rosalie », un petit snack bar… Puis on est allé faire l’épicerie et acheter un pain multigrains extraordinaire à la boulangerie attenante… Il valait bien ses $7… eh oui, la bouffe est chère… Une petite bouteille de 500ml de Coke coûte la modique somme de $3! Après avoir rangé l’épicerie, on est allé voir un emplacement viking sans ruine… ceci demandait beaucoup d’imagination! On a terminé la journée par un autre souper au resto, « Café Hôtel Narsaq », dégustant de super US Big Burger dont la viande était cuite croustillante, et juteuse à la fois! Les Inuit sont gentils, parlent un peu ou bien l’anglais, mais leur langue seconde est vraiment le danois… pas plus facile pour nous!!!

 

Ma 07/08 Narsaq – quai

Restés à quai en raison du brouillard surtout qui englobe les icebergs dans le fjord, nous avons profité de la journée pluvieuse pour faire diverses petites tâches… ne requérant pas d’électricité, s’entend… On ne sera jamais branché à nulle part, même si on est équipé pour le faire, même sur le 220… mais pas les quais!!! Alors pour écouter de la musique, j’ai branché mon Ipod sur les petites boules haut-parleur que j’ai achetées au Costco… Son incroyable … super techno avec la petite lumière bleutée en plus!!! Et elles vibrent!!! J’ai fait du ménage dans mes livres et revues qui avaient jonché le sol quelques fois durant la traversée, le ménage d’humidité dans les armoires, retranscris mon échelle de Beaufort sur les pads de Claude, en incluant les m/s qu’ils utilisent ici pour mesurer le vent… Assez simple quand même, on multiplie par 2 les m/s pour donner des nœuds… Il fait 52F ou 11C dans le bateau, l’eau est à 8C… et Claude s’occupe à repousser les bits qui tournent et cognent autour d’Andrée Anne Rachel…Dans l’après-midi, nous sommes allés nous promener sous la pluie et acheter de l’art!!! Il y avait un atelier tout près, rempli de petites sculptures faites d’os de renne et de pierres du coin… tuttupit rose, Blue Ice de Narsaq, etc… On a marchandé et obtenu de bons prix sur des couteaux, des ours polaires, 3 petites esquimaudes roses, des bracelets, un tire bouchon, un chasseur, sa lance et son enfant… Puis nous sommes repartis visiter le village avant de revenir au bateau et souper de notre dernier repas de crabe, encore le dernier!!! Tellement bon!

Me 08/08 Narsaq-Qaqortoq 60.43’N 46.02’W 21.10mn/1094.23 mn total – quai

On part tôt ce matin, un petit vent SO de 4.8noeuds oblige donc Claude à utiliser le moteur sur le fjord vers le Mate Lobe. On a rencontré notre quatrième voilier, le premier au Groenland. C’est un voilier autrichien, La Belle Époque, qui se rend à Nuuk pour l’hiver. Arrivés vers midi à Qaqortoq, nous avons été accueillis par un ingénieur en bâtiments Islandais, Luther, qui nous a informés que la meilleure route à prendre vers l’Islande est bien à partir de Tasiilaq, une grosse ville de la côte est. Il nous a aussi indiqué d’autres ports plus au nord que Reikjavik où nous pourrions hiverniser Andrée Anne Rachel. Un autre jeune homme, Anis, un Innu, nous a confirmés que nous pouvions rester au quai des visiteurs dans cette marina de plaisanciers, style coop, remplie de petits bateaux à moteur… Il y avait 2 voiliers à notre arrivée… dont un américain possiblement. L’autre, Celeita, est reparti pendant que nous faisions le plein. Le compte est donc rendu à 6 voiliers, 3 au Labrador, 3 au Groenland… La visite de la ville habitée de 3500 habitants fut très intéressante, au soleil en plus… Nous avons même grimpé le sommet voisin pour prendre une photo d’ensemble. La ville est colorée, propre à la scandinave, fournie de petites maisons de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, plus ou moins enlignées le long de rues sinueuses et pentues… Une petite ville coquette et multi étagée… 2 gros supermarchés, 2 gros hôtels, un beau centre de tourisme, un vieux centre ville charmant avec sa fontaine au milieu d’une petite place centrale à l’européenne, bordée de jolis bâtiments historiques dont une église bucolique à côté de laquelle sautille un joyeux ruisseau… A l’atelier d’art, s’agglutinent plein de touristes danois du troisième âge, et j’y achèterai une paire de boucles d’oreilles faites d’une pierre noire dont l’artiste m’a griffonné le nom. Après l’épicerie, nous sommes allés souper au restaurant thailandais!!! Le Ban Thai a pignon sur rue depuis 4 ans dans un beau bâtiment historique du Vieux… C’est une famille thailandaise qui vit au Groeland depuis 10 ans, dont 6 à Nuuk… Délicieux repas thailandais fait de matière première groenlandaise : du bœuf musqué et du caribou… Le caribou était particulièrement tendre mais superbement épicé… le bœuf musqué nageait dans une sauce rosée irrésistible. Le tout couronné de bons cafés… Notre souper de trentième anniversaire, car très cher!

J 09/08 Qaqortoq-Hvase-Uunartoq 60.30N 045.23W- 65.83mn/1150.06 mn total – quai

Partis ce matin très, très tôt à 0500 dans le brouillard sans vent heureusement, nous nous sommes rendus à Hvase pour y visiter les ruines Norse (Viking) les mieux conservées d’une église catholique bâtie en 1300, où le dernier mariage répertorié fut célébré en 1408… Des moutons errent autour, un bon quai nous accueille. Au loin on peut voir une ferme moderne, tout au fond du petit fjord Qaqortoq. Il pleut, il pleut, il pleut. Brouillard, brouillard, brouillard… Eau 5.8C. En soirée le soleil va commencer à sortir, éclairant les sentinelles blanches, d’énormes icebergs tabulaires ainsi que des pyramides étoilées et couronnées de bleu pur. Il fait 56 f dans le bateau (13C). On soupe en route, et comme on a dépassé notre heure d’arrivée, Greenland Radio nous appelle pour vérifier… C’est du service! La route longue et sinueuse, remplie de bergs, ne nous permettra pas de nous rendre à Nanortalik, tel que prévu. On se dirige donc vers les Hot Springs de Uunartoq, dans un canal rocheux étroit entre la mer du Labrador et la côte groenlandaise. Arrivés à 2100, nous allons voir les seuls hot springs du Groenland et finalement nous y baigner en sous-vêtements!!! L’eau est bonne, peut-être pas à 37C tel que promis mais réchauffe quand même, vu que l’air ambiant doit être à 5C! Le sable tout au fond est chaud à souhait, on peut s’y mettre à genoux et s’enfoncer dans les bulles réchauffantes, sans aucune odeur de souffre comme à Banff… Le petit étang rond est bordé d’herbe et de fleurs sauvages, le paysage est incroyable, les icebergs défilant sur l’eau juste devant nous!

V 10/08 Uunartoq-Nanortalik 60.08’N 45.14’W -Iglukasiq Havn -60.01N 44.51W- 44.7mn/1194.76 mn total – Ancrés

Beau soleil, pas de brouillard. Superbes montagnes, paysage grandiose, et on roule à voile à 7 nœuds…Bref arrêt à Nanortalik pour faire le plein de diesel et d’épicerie. On a dîné dans un snack bar attenant au quai de diesel, burger pour Claude, pita de caribou pour moi puis on s’est mis au gros quai de métal pour que j’aille faire un petit peu d’emplettes… Pas d’œufs…mais un bon pain je crois et quelques légumes congelés en plus de concombres et de piments. Au centre de tourisme je me suis procuré de superbes cartes postales et des cartes à jouer ainsi qu’un cd de musique typiquement groenlandaise mais moderne, une belle voix sur une douce musique. Bonne suggestion! J’ai aussi posté d’autres cartes postales et j’en écris d’autres. On s’est finalement ancrés dans une petite baie attenante au canal rocheux (Inner Route). Il vente pas mal et il fait froid!

S 11/08 Iglukasiq Havn-Ikigait-Aappilattoq – 60.09N 44.17W- 29.42mn/1224.18 mn total – quai

Partis plus tard ce matin, 0900, nous avions besoin de récupérer… Nos journées débutent tôt, sont bien remplies jusqu’au soir tard, nous soupons tard et le coucher suit quelques épisodes de « 6 feet under », mais ces temps-ci, seulement un à la fois. Nous sommes crevés!

Le beau soleil du lever s’est rapidement caché dans la brume de la mer du Labrador, encore! Et celle-ci nous envoie sa houle! Heureusement pas très longtemps car nous nous avancerons entre de majestueuses montagnes aux nombreuses aiguilles sombres, parsemées de glaciers, souvent couronnées de halos nuageux blancs, gris ou franchement noirs, sans pluie, dans un ciel très bleu … des icebergs énormes nous entourent, comme des guimauves scintillantes flottant dans un cercle d’eau aqua… Une allure dramatique à la « Seigneur des Anneaux »… On a débarqué à Ikigait en dinghy, aventure un peu difficile en raison des forts vents ad 42.3 nœuds aujourd’hui…. Le point de vue magnifique compensait pour le manque de ruines norvégiennes visibles! Un panneau les indiquait mais les ruines vues étaient celles de cabanes récentes soufflées par le mauvais temps! C’était l’endroit où Erik Le Rouge a créé une communauté marchande en 985, intéressante par sa proximité de la mer. Le soleil nous a accompagnés tout le long de l’après-midi, à travers les chaînes de roc au pied d’impressionnantes montagnes à aiguilles. L’eau oscille entre 2.2 C et 3,7C. Il fait toujours 11C dans le bateau, 52F. On a rencontré un pêcheur aujourd’hui qui a voulu nous vendre l’un de ses 4 saumons couchés dans sa barque à moteur, ainsi qu’un beau cargo rouge et blanc, suivi d’un magnifique bateau de croisière noir et blanc, le Maasdam, de la ligne Holland America, long de 927pieds. Peu de passagers s’aventuraient sur le pont, seuls 3 braves nous envoyèrent la main du haut du pont supérieur! Nous nous sommes rendus à Aappilatoq, un petit village de 90 habitants niché dans les rocs au pied de hauts murs montagneux… un beau creux d’ondes!!! On a quand même pu rejoindre Michel par Iridium mais pas Greenland Radio par VHF.

 

 

D 12/08 Aappilatoq – Ikerasassuaq Weather Station Prins Christian Sund (60.04’N 43.11’W)- 47.80mn/1271.98 mn total-quai

Partis à 0630 sur mer d’huile avec peu de vent. On n’a pas pu acheter rien hier, ni même posté mes dernières cartes car tout était fermé… On n’aura plus de services pour 400 milles à venir, mais on devrait tenir le coup, tout au moins en bouffe… Le diesel inquiète un peu Claude, qui n’avance pas avec un vent de face maintenant ad 23.4 nœuds et un fort courant de 3 noeuds… Vitesse du bateau 1.5kn de temps en temps… J’ai du fermer le désalinateur car l’eau brouillée résulte ici des dépôts de moraine… On a vu un glacier immense toucher l’eau et plein de belles cascades… L’eau est à 2.2… Heureusement que le soleil me permet de sécher mes serviettes avec lesquelles j’essuie régulièrement la condensation sur murs et hublots…Beau ciel bleu. On longe des falaises rocheuses parsemées ici et là de cascades et d’herbe verte courte. On s’est même approché d’un glacier tombant dans l’eau sur une bonne surface, entendant les vrombissements, craquements et éclaboussures dans l’eau… Puis notre route croisa une large bande de bits mur à mur, de 1.5 milles de largeur, celle du canal, sur .5 mille de longueur… Il a fallu tricoter à travers et nos simultalk nous ont grandement aidés à communiquer entre le capitaine et sa figure de proue en pichous… je venais de prendre ma douche!!! Ne nous trompons pas, il fait bien 5 ou 6 C dehors, 16 dans le bateau et 4 à 5 C dans l’eau! Ça se réchauffe!

L 13/08 Ikerasassuaq – Kuugarmiut (60.20’N 43.19’W) -38.72mn/1310.70 mn total – ancrés

Il est 9h30 am et nous quittons le quai tranquille avec Internet, merci beaucoup! Nous avons eu une belle soirée hier, bien accueillis par les 2 équipes de travailleurs ici. La première, celle de la construction, est en train de rénover et construire un nouveau quai. Ils sont 4 travailleurs du Groenland et ils nous ont vendu 30 litres de diesel. Ils nous ont invité pour prendre un café et des biscuits avec eux dans leur container cuisinette à 21h00, ce que nous ferons avec joie après avoir redescendu l’interminable escalier de bois qui vient de la station tout en haut des rochers… Nous y avons d’abord rencontré 6 gros chiens hurlant et jappant, un peu beaucoup impressionnants, mais deux se sont approchés avec un air si gentil que même moi je les ai flattés… De beaux gros toutous qui ressemblaient à des collies miniatures mais gras! Faut dire que le monsieur de la station est sorti pour les calmer et nous rassurer!!! Sinon, je serais encore dans l’escalier 20 pas derrière Claude!!! Il nous a introduits au gérant de cette station météo ainsi que de 5 autres tout autour du Groenland. Ces postes appartiennent à une organisation internationale de l’aviation qui surveille les conditions climatiques en haute altitude en envoyant des ballons tous les jours à 30 km dans le ciel!!! Et ils informent tous les aéroports internationaux! Ce gérant est groenlandais d’origine danoise et vient de Nuuk alors que le premier employé rencontré est danois et vient travailler pour 7 mois. Nous avons aussi rencontré le cook qui s’affairait à préparer une réception pour le ministre danois de l’environnement qui vient rencontrer le ministre groenlandais pour discuter projets et financement! Ils nous ont offert biscuits et café et m’ont fait signer leur livre d’invités où j’ai lu plein de visites de voiliers, dont le bostonien Celeita que nous avions croisé à Qaqortoq, prenant le quai de plaisancier qu’ils quittaient. Revenus au voilier après tous nos cafés vers 22h00, je nous ai préparé un charmant et délicieux souper aux boconcini-tomates-épices-huile d’olive sur bon pain multi grains, le tout avec une bonne bouteille de vin espagnol, notre meilleur à date. J’avais trouvé des boconcini à Nanortalik, alors qu’il n y avait pas de lait, pas d’œufs, très peu de légumes dans cette épicerie!!! Puis j’ai fait de l’internet auquel j’ai réussi à me contacter par la peau des dents, dans une condition extrêmement précise et inconfortable, dans le bout avant du lit!!! Il ne fallait pas bouger l’ordi d’un pouce sinon on perdait le signal!!! Je me suis rattrapée dans mes mails! Et aussi j’avais pu laisser à la station mes cartes postales!

Ce matin, Claude a fait son internet vers 6h30 am puis après déjeuner, nous sommes retournés tout en haut du grand escalier pour téléphoner au Ice Control. Ils nous ont confirmé la présence de beaucoup de glace le long de la côte est qu’il nous déconseille. Ils suggèrent que l’on se tienne à 20 milles des côtes! Ouache… Vaut peut être mieux alors traverser en bas sur 600 milles nautiques que 300 plus 400… On verra. Malheureusement nous n’avons pas non plus de bon vent. Il est du nord-est, donc de face… Nous devrons attendre de meilleures conditions… Il fait pourtant beau et chaud ce matin. Belle journée en vue quoique ça commence à brasser!!! Il fait toujours 56F dans le bateau et 5.2C dans l’eau… Le vent est à 13kn.

Belle journée ensoleillée finalement, à moteur uniquement cependant. Ce qui est mauvais pour le diesel!

L 20/08 Caroline Amalies Havn… en mer vers Tassilak –à minuit : 63.20N 39.21W – 77.30mn/1652.15 total – en mer

Ouf je suis en retard dans mon journal ordinateur… Le journal de bord papier est à jour, heureusement… Partons finalement pour traverser en mer vers le nord-est à 50 milles nautiques des côtes vers Tassilak à partir de Caroline Amalies Havn…

Ayant parcouru 302.87 milles nautiques, (190 milles nautiques en ligne droite), depuis Ikerasassuaq, la station météo du Prins Christian Sund, nous avons longé la côte pendant 7 jours, du 13 au 19 août, ancrant ici et là dans de petites baies souvent difficiles d’accès en raison des glaces… Voici pourquoi aujourd’hui, nous cessons de longer les côtes car cela devient de plus en plus ardu de se faufiler entre les icebergs, les growlers, les récifs et les hauts-fonds. Et aussi, les distances deviennent maintenant définitivement trop longues entre les ancrages possibles, et, de plus, les réserves de diesel deviennent trop limites. Il nous reste au moins 100 litres que Claude vient de rajouter hier à partir de nos jerrycan de réserve… donc, on estime à 150-160 litres notre réservoir actuel… Ce qui est peut-être insuffisant pour la distance à parcourir le long des côtes à contourner icebergs et îles.

Nous avons visité à deux occasions d’anciennes stations Loran C ou météo abandonnées, marchant à travers bâtiments écroulés ou dévastés par les intempéries, vitres éclatées, portes arrachées, machineries et outils rouillés, immenses réservoirs de carburant, tonneaux renversés, toits arrachés, une botte ici et là, et même des os grugés… mais pas d’autre signe d’ours polaire… quoique nous ne prenions pas de chance… fusil à l’épaule, klaxons en bandoulière ainsi que 2 bonbonnes de poivre de cayenne, nos bâtons… et aussi Claude a accepté de quitter le quai pour se mettre à l’ancre car je trouvais trop aisé pour les ours polaires de sauter dans le voilier à partir du quai… surtout que tous les hommes de la station météo de Prins Christian Sund nous ont affirmé que les ours polaires sont peureux sauf si affamés, et que dans l’eau ils ne peuvent pas embarquer dans un bateau, alourdis par leur graisse et le poil mouillé!!! Ils sont comme les icebergs, 9/10 dans l’eau, juste la tête qui sort à peine… Et qu’on pourrait les assommer tout simplement! Je ne sais pas si j’oserais!!! Mais ils peuvent embarquer facilement à partir d’un quai ou d’un iceberg flottant… C’est quand même rassurant que le Ursus Marinarus ne puisse pas grimper sur notre voilier malgré ses capacités athlétiques renommées en natation… Ils peuvent quand même nager à 5 mph (4 ou 4.5 nœuds)… donc nous rattraper quand on est à voile ici… car on n’a pas beaucoup de vent!!!

Aussi, nous avons fait du hiking hier à Caroline Amalies, un endroit de rêve, où il faisait un temps superbe, une température rarement chaude à date ici de 10-12C sur terre, nous permettant de ne marcher qu’avec un petit chandail mais beaucoup de OFF!!! Plein de mouches noires!!! Beaucoup de petites fleurs et de photos!!! Les vues magnifiques sur les glaciers lointains, les icebergs dans les fjords avoisinants et même la mer, s’étalaient sur 360 degrés tout autour de nous, ayant grimpé plusieurs petits sommets de 300 pieds. Andrée Anne Rachel était tranquillement ancrée dans un écrin de roches et d’eau turquoise faisant penser aux Bahamas… L’eau était à 10C!!! Mais la nuit s’est refroidie! Juché sur le siège du dinghy, Claude a défait et nettoyé la caméra arrière fixée sous le panneau solaire et on voit clair maintenant! En arrière… car celle du mât continue de perdre son signal de façon intermittente… Ce sera plus compliqué! En même temps, Claude a resserré le pataras arrière qui haubane le mât à l’arrière… Plus solide, peut-être que les bruits dans le bateau diminueront en mer? J’avais l’impression que le mât sautait sur la quille à chaque grosse vague fracassante pendant notre traversée houleuse entre le Labrador et le Groenland…

Le jour, en route, je fais plein de photos d’icebergs, de montagnes et de glaciers, je lis s’il n’y a pas trop de houle… Je fais de l’eau avec le désalinateur, ainsi que du Kool Aid ou du Chrystal Light!!! Le Coke est très cher au Groenland!!! Aussi, je fais de la couture! Je répare nos pantalons usés, toujours le dodger et j’ai commencé à repriser la toe qui recouvre en hiver notre grand voile!!! Déchirée cet hiver par les grands vents du Labrador, elle présente toute une lignée de pointillés le long de la bôme!!! Un gros projet! On va s’en servir cet hiver car nous ne pensons pas que Genco nous livrera à temps à Reykjavik la toe neuve avec notre toile d’hiver. Je suis rendue à 44 trous sur 4 à 5 pieds de long!!! Dont certains sont comme des crevasses!!! Je ne sais pas si j’aurai assez de fil!!!

Matin et soir, je fais la vigie au boute hors pour sortir ou entrer de nos ancrages, pour aviser Claude sur le passage entre les glaces et les récifs… Heureusement qu’on a nos Simultalk de Eartec ou les walkie talkie en dépannage de batteries!!!… C’est vraiment essentiel! Le soir du samedi 18 août fut particulièrement spécial! On a dû essayer sur quinze milles nautiques 2 ancrages avant d’en trouver un troisième accessible, et ce, en se faufilant entre la côte rôcheuse et un gros iceberg dont on a frôlé la partie immergée impressionnante… On a eu chaud malgré la basse température!!! HIHI… Il faut dire qu’on avait revêtu pour la circonstance (rouler tard le soir ad 21h30) nos vêtements de flottaison de la tête aux pieds, qui nous donnent l’allure de bonhommes Michelin orange. Très chic! Mais surtout sécuritaire! Si on tombe à l’eau, on flotte et on peut survivre 15 minutes au lieu de 5 avant de mourir d’hypothermie!!! Prolonger le supplice comme disait Claude… Et malgré notre surveillance incessante, on a quand même frappé et passé par-dessus un growler translucide de la grosseur des anciennes malles de voyage!!! BRRR! Aucun dommage cependant, à date! Ouf!

Voici le détail des journées du 13 au 19 août…

Lu 13/08 Ikerasassuag (Prins Christian Sund) – Kuugarmiut 60.26N 43.19W – 38.72 mn/1310.70mn total – ancrés

Ma 14/08 Kuugarmiut – Qajartalik 61.03N 42.44W – 65.70mn/1376.40mn total – ancrés

Me 15/08 Qajartalik – Qagssidlik 61.15N 42.47W – 32.10mn/1408.50 total – ancrés

Je 16/08 Qagssidlik – Qutdleg 61.32N 42.17W – 28.84mn/1437.34mn total – ancrés

Ve 17/08 Qutdleg – Timmiarmiut 62.32N 42.10W – 73.30mn/1510.64mn total – ancrés

Sa 18/08 Timmiarmiut – Vend Om Channel 63.08N 41.27W – 53.10mn/1563.74mn total – ancrés

Di 19/08 Vend Om Channel – Caroline Amalies Havn 63.1N 41.19W – 11.11mn/1574.85 total – ancrés

Ma 21/08 En mer vers Tasiilaq – à minuit : 64.53N 38.14W – 119.30mn/1771.45 total – en mer

Hier, donc, lundi 20, nous sommes partis de notre petit coin de paradis au nom bien spécial pour nous (Caroline Ama(é)lie!), par une belle journée ensoleillée sur des eaux calmes, juste après notre bon déjeuner de crêpes! L’Iridium, notre téléphone satellitaire, ne voulait rien savoir pendant trois heures! Aucun signal, rouge tout le temps… et il fallait appeler Greenland Radio pour nous rapporter comme d’habitude à notre départ et notre arrivée… Si on était ailleurs, notre ami diplomate Michel L nous dirait espionnés! Mais ici on sent une protection, quoique probablement bien illusoire! Ils n’ont pas de Garde Côtière, même pas d’antenne VHF sur 400 milles de côtes! Mais ils pourront dire à nos parents et amis où nous étions avant notre disparition et où nous nous dirigions! Finalement, en le fermant et le rouvrant à nouveau, le signal est devenu vert! La technologie a toujours ses limites et ses mystères! La journée s’est bien déroulée, quand même, à part le fait que le vent se levant du NNE et le courant vers le sud est nous ramenaient vers le sud est!!! On a même redescendu en latitude de trois milles je pense… Une chance que l’on progressait vers l’est au moins!!! Et que l’on pouvait au moins nous éloigner à plus de 30 milles de la côte pour éviter les glaces flottantes car de nuit nous ne pouvons nous permettre de faire face à ces dangers certains. Grosse houle hier et vagues contraires et contrariantes!!!

Dans cette mer démontée, nous sommes restés au près serré et dans la mauvaise direction (lire : parcours indirect, off course) toute la journée, vers l’est-sud-est, puis le nord-est en soirée et cette nuit, toujours en surveillant l’anémomètre et corrigeant constamment notre direction… Puis le radar en plus pour la nuit! Il faut dire que le soleil s’est couché à 20h30!!! On s’est occupé toute la nuit avec des shifts de 3 heures chacun… humides dans nos combinaisons orange, couchés dans le cockpit à tour de rôle… Vers 23h00, lorsque le vent a tourné au sud, Claude a mis le moteur en marche et, faisant du motor sailing sous gênois et grandvoile puis grandvoile uniquement, a mis le cap sur Tasiilaq … Il nous reste maintenant, à 14h30, mardi 21, 79 milles nautiques au moins à faire avant d’entrer dans le fjord vers notre destination finale, l’avant dernière au Groenland… Nous devrions arriver demain en fin de matinée, mercredi, si Poséidon et Éole s’entendent bien! Aujourd’hui, il fait froid, nuageux, humide, un peu de brouillard, mais la mer est plus calme malgré un petit vent de face Nord Nord-est et le moteur… L’eau est à 7.9C, surprenante car il fait très froid… J’ai les doigts gelés, Claude a mis sa tuque durant le jour! C’est le Gulf Stream qui apporte ces eaux si chaudes!!!

 

 

Me 22/08 En mer 64.53W 38.14W – Tasiilaq – 65.37’N 37.30’W – 54.90mn/1826.35 total – ancrés

Bon! L’eau n’est pas restée à 7.9C mais a descendu à 3.6C ce matin! Et cette nuit le frimas couvrait le bateau! Belle journée ensoleillée mais froide… Mer calme, parfaite pour notre arrivée près des côtes jonchées de magnifiques icebergs au pied de majestueuses montagnes enneigées… Décor sublime… Le lever de soleil a aussi été extraordinaire, se miroitant dans la mer miroir dans lequel baignait non loin de là un gros iceberg à l’horizon jaune!

Mais la nuit d’avant fut plus corsée!!! En effet, j’avais couché Claude (!) à 21h00 mais à 23h00 la densité des icebergs à 24 milles de nous et la présence de deux d’entre eux à 7.5 et 12 milles nautiques nous ont forcés à réviser notre stratégie! Ralentissons, peut –être même devrions nous arrêter et attendre le jour car les gros icebergs indiquent habituellement une nuée de bits, growlers et glaçons divers que l’on ne peut se permettre de frapper en pleine nuit! Je suis donc sortie sur le pont avant la gelée de la nuit pour laver à l’eau douce les fenêtres du dodger pour mieux voir la noirceur!!! Claude essuyait la buée le versant intérieur… Finalement je me suis couchée un quart d’heure avant minuit dans le cockpit et Claude assurait la vigie, sans me réveiller, jusqu’à 4h30 am! Mort de fatigue, il insistait pour attendre la levée du jour avant de me laisser la surveillance! Il s’est endormi immédiatement, et ce, jusqu’à 9h10 am!!! Et surprise, le VHF a repris du service après 9 jours de silence radio!!! La côte est s’avère vraiment inhospitalière et même dangereuse, mais si belle!

Nous sommes finalement arrivés à Tasiilaq vers 13h00, terminant nos douches et remettant toutes nos défenses qu’on avait entreposées à l’arrière du bateau pour les traversées… Mais non, aucun quai ne saura nous accueillir, même pas celui du diesel… Le port est très achalandé et peu profond, encombré de nombreux petits bateaux de plaisance tous amarrés en tas sur des bouées privées!!! J’ai même vu des gens passer d’un bateau à l’autre pour atteindre le leur! Un plaisancier sur un gros bateau moteur, Kisaq, nous a accueillis et expliqué les us et coutumes du coin, et qu’il nous fallait nous ancrer à l’extérieur du port avec son bateau et un autre charmant chalutier noir et blanc, de New York, Cape Race. Claude transporte donc son 190 litres de diesel en 2 voyages de dinghy. Il n’y a même pas de place pour moi! Il a rempli le réservoir avec 75 litres qu’on a donc utilisé pour notre traversée de 2 nuits et 2 jours et demi sur 251.5 mn depuis Caroline Amalies Havn. Nous allons aller nous promener en ville ce soir pour souper (et enfin jeter nos poubelles!) et fouiner pour nous trouver de l’internet… je n’en ai pas à l’ancre! Et demain nous ferons nos commissions (bureau de poste, épicerie, télébanking, shopping) avant de repartir vendredi du Groenland pour une autre traversée, la dernière pour ce voyage, pour nous rendre à 400 milles nautiques d’ici en Islande. Cela devrait nous prendre 4 à 5 jours et nuits.

J 23/08 Tasiilaq – ancrés

Belle soirée hier soir à Tasiilaq, particulièrement la Pizzeria du coin!!! On a dégusté deux pizzas, mais la meilleure sans contredit était bien la Quatre Fromages!!! Un délice! La ville de Tasiilaq est colorée mais manque de peinture! Par contre les vues sur les montagnes tout autour sont édifiantes… Charmant petit port et belle petite église rouge juchée sur ses rochers… Nous avons grimpé quelques rues et sentiers sur les petites collines avoisinantes au pied de l’hôtel surplombant le village… Des chiots de traineau nous ont adoptés! Et Claude s’est endormi à 20h30 sur le divan de la cuisine, complètement brûlé! Il a dormi 13heures!

La journée du 23 fut plus nuageuse et froide : 56F (13C) dans le bateau en chauffant! Et ce soir à notre retour, 50F (10C)… On doit chauffer ce soir et on a remonté la température ambiante à un gros 58F (15C)!!! On sirote notre rhum and coke, car on s’est acheté du Coke, yes! Et encore de la pizza ce soir!!! Au resto, nous avons jasé avec une douzaine d’américains qui terminaient leur trip de kayak de 12 jours, campant la nuit! BRRR! Pire que nous! Plus proche de l’eau et plus froid la nuit!!! Dans la journée, on a visité tout le village et fait plusieurs commissions, entre autre la soudure de la pompe d’eau de mer de la cuisine… Mais aucun téléphone en ville! On a marché jusqu’au cimetière très fleuri de couronnes multicolores posées sur les croix blanches, au creux des montagnes au loin… Puis on est allé faire une grosse épicerie, revenant par des grandes côtes asphaltées que les petits enfants dévalent sur leurs tricycles!!! Et tout le long de nos marches, on a pu identifier clairement l’origine des cris que l’on attribuait à notre arrivée la veille aux oiseaux ou aux enfants… Eh non, c’était les chiens de traîneau qui sont attachés à leurs rochers un peu partout qui chialent ainsi!!! A notre retour au dinghy, une rame avait disparu et le coffre avait été déplacé… Des enfants étaient venus jouer avec notre dinghy! Heureusement la rame flottait non loin de nous! Ouf…

V 24/08 Tasiilaq – Kulusuk, 65.34N 37.11W, 13mn/1839.35mn total – ancrés

Jour de lavage et de séchage en route au soleil à petite voile au grand largue. Petite journée, nous sommes arrivés en début d’après midi, pour se mettre à l’ancre à côté de notre quatrième voilier au Groenland, l’Argo, VA, un beau voilier bleu de 60 pieds environ, au pavillon français, qui quittait justement avec ses 7 équipiers. Sur terre, nous avons marché vers l’aéroport fermé par contre, pour aller souper à l’hôtel pas très recevant par contre… Complet! On n’a pas pu souper là, donc nous sommes revenus souper sur Andrée Anne Rachel. On a aussi rencontré un Islandais qui tient boutique et commerce de guide/kayaking etc… J’y ai trouvé de beaux morceaux d’os de renne sculptés finement… la plus belle figurine de démons que j’ai vus à date… et un coupe papier en forme d’otarie (ou le contraire! Une otarie en forme de coupe papier!!!) Mais le soir, une mauvaise surprise nous attendait : Michel nous apprenait que les prochains jours ne seraient pas favorables pour une traversée, car 2 journées seraient ROUGES, mardi et mercredi prochain, avec des vents de face d’au-delà de 30noeuds et des vagues de 4.5m, nous forçant ainsi à remettre à plus tard, dans 5 jours, notre projet de traversée vers l’Islande!

S 25/08 Kulusuk – ancrés

Belle journée ensoleillée mais toujours froide! Nous avons marché vers l’aéroport bondé de touristes attendant les prochains vols… Et d’autres arrivant, dont le gérant de la station de Prins Christian Sund, qui m’a reconnue alors que je tentais d’obtenir Internet (toujours sans succès!)… Les soixante touristes de l’hôtel semblant tous quitter, on pensait avoir une chance de souper à l’hôtel sur notre chemin du retour mais, non, personne à la réception!!! Comme la veille, nous sommes dons revenus souper au bateau! Et encore un enfant en train de descendre dans notre dinghy et qui tentait de partir le moteur!!! Ouste!!! Il ne devait pas être le premier car la corde avait été détachée et renouée différemment, les gilets de flottaison piétinés de bouette et la rame encore soulevée!!!

D 26/08 Kulusuk, – ancrés

Belle journée ensoleillée… encore du lavage et aussi de la couture… J’ai cousu un nouveau flap pour le dodger afin de couper la brise et surtout la pluie ou les vagues… Ça m’a pris la journée!!! J’ai aussi réparé la grand voile à son point de drisse… Claude a nettoyé plusieurs connections du démarreur, a changé la connection de la pompe de gaz de la cale en espérant que le détecteur de propane ne se déclenche pas à tout propos comme il le fait ces temps ci! On a remonté nos défenses car il semble que l’on puisse partir! Michel nous a appris la bonne nouvelle en fin d’après midi : le rouge a disparu dans les prochains jours… Que du jaune! Du 15-20 nœuds Nord Est quand même, mais mieux!!!

L 27/08 Traversée Kusuluk, Groenland vers Reykjavik, Islande, à minuit : 65.24N 34.55W, 74.90mn/1914.25mn total – en mer

Partis à 6h00am dans le brouillard et le froid malgré un petit soleil timide qui veut percer!!! Et qui va finalement nous réchauffer, mais dans le cockpit! Fermé, heureusement, et c’est un MUST! Un vrai solarium! Petite mer calme mais du roulis! O.5 m de houle. Vent arrière 4 à 5 nœuds. Eau à 3.8 C! Moteur only!

 

Ma 28/08 En mer vers Reykjavik, à minuit : 65.10N 031.13W, 110mn/2024.25mn total – en mer

Oh la! Encore des Icebergs ce matin!!! Même rendus à plus de 75mn de la côte… On croyait avoir vu le dernier à 35 mn ce matin tôt, mais non, un autre 40 milles plus loin… pas drôle… On se croyait en sécurité la nuit dernière!!! Ouf! Il fait 48F ou 9C dans le bateau¸ et 2.9C dans l’eau! Et à côté de mon gros iceberg, un cargo à la dérive se trouvait là! Il était là, nous a-t-il dit, depuis 2 semaines à travailler! Pourtant son AIS disait qu’il devait être arrivé à Tasiilaq 6 jours auparavant!!! Enfin!

Il fait nuageux, gris et très humide, donc froid, pour ne pas me répéter! Belle journée de trentième anniversaire de mariage!!! J’ai fait cuire des biscuits au chocolat!!!

M 29/08 En mer vers Reykjavik, à minuit : 64.47N 026.57W, 119.70mn/2143.95mn total – en mer

Ce matin, un escadron d’une quinzaine de petites baleines noires, des Pilot Whale, est venu nous rencontrer et nous suivre… quand même impressionnant, plus que nos petits dauphins habituels! Et cette journée marqua notre mi-chemin entre le Groenland et l’Islande. Il reste encore 198 milles nautiques à faire… Ce soir tranquille m’a permis de cuisiner du poisson aux mangues, un délice inspiré de la recette d’Amélie… Eh oui, on trouve des mangues au Groenland, ainsi que des oranges, des pommes et des poires, leurs fruits les plus courants… et aussi des avocats, des pommes de terre, de la salade iceberg en long, mais vraiment, rien d’autre que du congelé par ailleurs!!! Les carottes en sac sont pourries!

J 30/08 En mer vers Reykjavik, à minuit : 65.10N 031.13W – Ólafsvik 64.54N 23.42W – 98.11mn/2242.06mn total – quai

On l’a échappée belle! De gros nuages noirs et menaçants nous séparaient de Reykjavik, accompagnés de forts vents annoncés qui nous ont forcés à changer nos plans! Au lieu d’entrer en Islande par Reikjavik, nous nous sommes donc dirigés plus au nord vers Ólafsvik, coupant ainsi notre route de 40 milles et nous permettant de nous mettre à l’abri plus tôt dans ce petit port commercial très propret mais très occupé et plein… On s’est mis à l’épaule d’un gros bateau de pêche à l’aide d’un passant, possiblement le Maître du Port. Les vents étaient alors très forts, même au port… jusqu’à 47 nœuds! Un capitaine de bateau est venu nous porter 2 gros sacs pleins de poissons divers (des soles, de gros poissons oranges, un gros noir, 4 écrevisses !) Un policier est venu au bateau pour nous dédouaner vers 22h15 alors qu’on ne l’attendait plus… Surtout qu’il ventait encore tellement que même au quai on gîte, et l’autre bateau sur lequel on est à l’épaule se tient très loin du quai… et il faut escalader un franc bord assez haut pour entrer et sortir de notre bateau… De plus on est à marée basse, alors le quai est très haut de l’autre bateau!!! Mais il a réussi! Très sympa, il nous a donné la permission de sortir du bateau… mais avait oublié son étampe pour nos passeports…

V 31/08 Ólafsvik – quai

Il fait froid ce matin et il pleut… alors on ne sort pas du bateau… Claude dort et lit, moi je me rattrape dans mon journal de bord électronique! Il faudrait bien aller visiter l’Islande! O n attend que cesse la pluie! En après midi, on est allé faire un peu d’épicerie, de boulangerie (les bakari regorgent de bons pains et de pâtisseries délicieuses, de vrais croissants au beurre!!! D’ailleurs c’est à la pâtisserie que l’on a rencontré un lieutenant colonel d’Ottawa en vacances ici. Très gentil… Et l’alcool n’est pas aussi cher que mon guide français mentionnait, car nos normes canadiennes sont aussi surtaxées!!! Pas comme en France!!!

S 01/09 Ólafsvik – quai

Belle Journée malgré la pluie… et que le centre des visiteurs soit fermé la fin de semaine!!! On s’est trouvé un wifi du bout des dents encore une fois, pour au moins nous procurer des billets d’avion… C’est fait, on rentre à Montréal le 15 septembre! On est allé ensuite faire du hiking dans la belle montagne surplombant Ólafsvik, mais la pluie s’est intensifiée… Très mouillés, nous ne purent quand même pas gravir la montagne car elle était dans le brouillard intense… On n’aurait rien vu!!!

D 02/09 Olafsvik- en mer vers Reykjavik, à minuit : 64.22N 22.27W – 75.80mn/total 2317.86mn – en mer

L 03 /09 REYKJAVIK ISLANDE (64.09’N 21.56’W) – 39.53mn/2357.39mn total – au quai

ON A RÉUSSI À REJOINDRE REYKJAVIK! TROIS ESSAIS depuis le 30 août!!!

 Notre dernière traversée fut la plus pénible!!! Partis le 27 août de Kusuluk au Groenland où l’on attendait que les tempêtes (mer rouge selon notre météorologue) s’effacent, nous avons eu beau temps jusqu’à notre approche finale de Reykjavik le 30 aout en soirée d’une journée de mer miroir: à 15 milles environ le vent a grimpé jusqu’à 35 noeuds et 43 même alors on a dû changer de cap vers le nord et attendre au quai d’une belle petite ville, Olafsvik… 2 jours. Nous sommes repartis le 2 sept vers Reykjavik, 100 milles nautiques à faire mais là encore, en soirée, le vent a encore fait des siennes avec de la pluie forte en plus. Après ma douche sur une mer miroir, j’ôtais mes cheveux sur mes mains mouillées et j’ai lancé mes cheveux à la mer AVEC MA BAGUE en argent!!!! snif snif et malgré mon offrande, ou peut être à cause de mes cheveux, la mer s’est déchaînée!!! La garce!

Et toute la nuit… vents de 47 nœuds…on s’est même mis sous la cape de 2h30 am ad 4h30 am le 3 sept mais on reculait de 3 milles à l’heure… pas le fun du tout… alors on a reparti le moteur et les toutes petites voiles nous ont mené à 8 milles de Reykjavik où on s’est ancrés pour dormir un peu de 9ham ad 13h pour se reposer et attendre que les vents  redescendent!!! Et vers 17 h nous avons enfin rejoint Reykjavik… toujours le 3 sept… Et on était mouillés, MOUILLÉS… pouah!

Nous sommes maintenant au quai de Brokey Yacht Club, petit mais charmant au pied d’un opéra et palais des congrès ultramoderne au superbe design de verre coloré… La ville de Reyjavik est propre et moderne… On s’est trouvé une location d’auto, un endroit pour réparer 2 de nos 3 voiles décousues (J’ai recousu moi même la grand voile, trop de trouble de défaire l’enrouleur dans la bôme…), et là on se cherche un endroit pour sortir AAR de l’eau et l’hiverniser… Ça va bien… On a eu un super voyage, du beau et du mauvais temps…

Et on a rencontré une foule de gens intéressants et particuliers!!! La V’limeuse, un voilier québécois qui a fait le tour du monde avec une famille il y a une dizaine d’années, reprend la mer avec un couple français et leur fillette de 3 ans… et ils sont juste derrière nous au quai… et c’est Sébastien Roubinet, celui qui a fait en catamaran le cap Horn en 62 heures, le passage du nord ouest dans l’Arctique canadien à voile seulement, sans moteur, en catamaran Babouche… et qui a tenté un passage aussi en Petit Babouche (plus petit catamaran encore avec patins et skis) sur la glace du pôle nord… et plein d’histoires encore plus énervantes que nous!!!

Gerry, un écossais certainement septuagénaire qui s’en retourne chez lui, seul à bord de son voilier de 28 pieds, Meris… Un autre Anglais, Andrews, qui a construit son voilier en acier rouge, à l’allure d’un sous-marin rouge de 22 pieds sans savoir trop faire de voile avant la saison dernière, a traversé de l’Angleterre en Islande en essuyant deux tempêtes magistrales… mais le plus original encore, c’est qu’il a sorti son voilier de l’eau pour le transporter sur une remorque motorisée par 6 cyclistes avec lui qui dirige en avant avec un volant conventionnel, sous le voilier! Il veut ainsi traverser l’Islande d’ouest en est!…

J 06/09 Reykjavik – quai

Trois belles journés à Reykjavik… Internet wifi à l’opéra et maintenant au club, restos, préparation du dinghy et du voilier, lavage, et surtout, nous avons réussi ce soir à organiser notre sortie de l’eau et l’hivernage de AAR!!! Nous irons samedi au quai d’un autre club, le Snarfari Yacht Club, non loin d’ici, par marée haute, afin de pouvoir se faire sortir de l’eau dimanche le 9 septembre par une grosse grue bonne pour 100 tonnes… On n’en fait que douze, on devrait être OK! Aki, un jeune homme très sympathique et dévoué, responsable du club ici, nous a beaucoup aidés en contactant les gens nécessaires et nous a ainsi dénichés un ber très solide qui accommodait l’hiver dernier un autre visiteur, Celeita, un voilier américain de 45 pieds environ que nous avions croisé au Groenland!!! Le monde est quand même petit!!!

 

D 09/09Reykjavik – quai

Enfin sur ber!!! Oui, nous avons changé de yacht club… Au lieu du Brokey YC, nous sommes maintenant au Snafarni YC, sortis de l’eau et sur le ber que Celeita, le voilier vert de Qaqortoq, utilisait l’an dernier…

On a quitté hier soir Brokey pour nous rendre ici afin de sortir de l’eau ce midi. Une grue nous a aidés!!! Un peu énervant… pas mal plus que le travel lift auquel nous sommes habitués en Amérique du Nord… Compliqué est le mot… Et là, il vente incroyablement, on bouge sur notre ber qui semble par ailleurs solide, même si modifié pour nous par son proprio qui nous le loue pour la saison d’hiver. Jakob est l’homme de confiance du club et il nous a beaucoup aidés.

S 15/09 RETOUR MONTREAL (45.27’N 73.44’W) Vol 613 Icelandic Air vers NY puis American Eagle vers Mtl . arrivée 17h40

Et voilà, c’est fait! Andrée Anne Rachel est finalement en storage pour l’hiver au grand malheur de Claude qui pense l’avoir abandonnée!!!

Mais non, on l’a bien chouchoutée pendant une semaine!!! On a fini de l’emballer hier, vendredi, vers 13h00!!! Les 2 petites toiles couvrent à peine l’arrière du bateau à partir du mât, une première! Le boute-hors est superbement évident, pointant vers l’océan!!! L’intérieur est définitivement moins beau, tout est emballé de plastique, même mon cadre!!! J’ai fait des tests aussi, en laissant quelques conserves à geler probablement mais dans des ziplocks dans un gros plat de plastique dans un gros sac de plastique, dans le frigo ouvert (mais qui ne fonctionne pas, évidemment!!!)… Le bateau est rempli au plafond avec le dinghy, son plancher, son moteur et son réservoir d’essence, les deux voiles des enrouleurs avant (foc et génois), les défenses, les bouées de sauvetage, les vélos, les coussins enveloppés, les douillettes, le linge sale qu’il faudra laver à l’arrivée, les sacs de bouffe sèche (farine, sucre, épices, café, chocolat, etc) et déshydratée qui nous reste… ainsi que du stock à rapporter lors de notre voyage préparatoire de juin 2013 (cartes marines et romans terminés…)… On retourne en juin puis en juillet, on se remettra à voguer sur la mer vers les iles Féroé et l’Écosse… À plus tard!

France et Claude

 

 

Written on October 19th, 2012 , Voyages

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