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14 Septembre 2015

Hamn i Senja 69°25’N 017°10’E
14.50mn, 1496.16mn (2015-2), 1924.24mn (total 2015) QPL

nor

11:26 Une superbe journée s’annonce! Un ciel bleu mur à mur! Un soleil tellement chaud même s’il était encore bas à 9:30 ce matin chauffant le cockpit pour notre déjeuner aux crêpes, encore! Les crêpes, encore, pas le soleil chaud! Ce dernier se fait plutôt rare dans le coin!

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En route vers Hamn i Senja

J’ai recousu les drapeaux anglais et écossais, je suis à faire de l’eau dans le réservoir maintenant, car nous sommes à moteur sur une belle mer très calme. Vents faibles de 5 noeuds. Très légère houle qui occasionne un très minime roulis. Nous voguons les fenêtres ouvertes du cockpit et je fais sécher mon pyjama sur la corde à linge, hum, la filière!

12:52 Nous sommes amarrés à un très beau quai, solide, neuf, derrière un très beau voilier probablement norvégien, au sein d’un resort chic avec marina. 200 NOK ou 33$ pour la nuit avec eau et électricité si vous faites moins de 49 pieds, sinon, c’est 350 ou 56$… C’est très bien! Il fait encore un temps superbe, un vent de 1.7 noeuds, brise minime qui ne refroidit qu’à peine les chauds rayons de soleil omniprésent aujourd’hui!

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Andrée Anne Rachel au quai de Hamn i Senja

Nous partons en randonnée sur la montagne de 1537 pi ou 467 mètres où se trouve un barrage hydro-électrique construit en 1882, le deuxième au monde! Le sentier n’est vraiment pas visible d’en bas, aucune pancarte, rien. Nous commençons donc dans la forêt, suivant des traces dans l’herbe haute et quelques rubans rouges ici et là. Plus haut, beaucoup plus haut, aux deux-tiers de notre montée, nous retrouverons la piste officielle, large, évidente et marquée de beaux cairns. La dernière partie me fait surmonter ma récente phobie des hauteurs! Oui!
Habituellement, je n’ai pas ces problèmes là! J’en ai grimpé des sommets pourtant, plus d’un! Mais ici les montagnes grimpent plus à pic et les sommets sont des murs réclamant un peu plus d’escalade, j’imagine… Et aussi, les deux dernières fois, j’avais le choix de ne pas continuer car c’était le bout final dans un cas et un surplus dans l’autre! Cette fois-ci, il en reste trop à monter, pas le choix! Et je l’ai monté, les yeux rivés sur le sentier, sans regarder la pente tombant dans la mer, ce que je déteste le plus en hiking! Comme sur la Napali Coast à Hawaï, le bout tout dégarni par un glissement de terrain vers l’océan et ses rochers pointus. J’avais continué parce que le camping était au bout, et en revenant deux jours plus tard, parce que l’auto était à l’autre bout! Juste pour dire que je DÉ-TES-TE les murs, les falaises et les précipices, même si j’adore me dépasser, moi et mes peurs! Comme aujourd’hui, finalement, j’ai atteint le foutu sommet et en redescendant, ce n’était vraiment pas si difficile! Une phobie est si vite arrivée, augmente si rapidement et peut se traiter aussi vite, juste à foncer! Les yeux fermés! Ou un peu entrouverts, quand même! Hihi!
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L’ombre du sommet se dessine sur le magnifique paysage de Hamn i Senja et notre resort!

Et nous avons trouvé, en redescendant sur la vraie Trail, le fameux barrage de 1882! Incroyablement rudimentaire, mais superbe, fait de gros blocs de roche grise, tous empilés en trois rangées courbes créant un “S”. Il retient l’eau encore, laissant un mince ruisseau passer du joli lac en amont jusqu’à la vallée. De hautes fougères ont envahi l’espace de trois pieds entre les murs.

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Le second barrage hydroélectrique au monde, construit en 1882!

Nous avons finalement marché pendant 4.5 heures, de retour à 18:30 sur Andrée Anne Rachel, encore au soleil. Les photos furent superbes aujourd’hui avec ce chaud soleil.
Souper aux tortellini. Et je terminais mon audio livre sur CD, “Sans un mot” de Cohen. Claude avait accès au Wi-Fi, pas mon iPad, snif.

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La montagne que nous avons grimpée

15 Septembre 2015

Senje-Hopen, Senja 69°31’N 17°30’E

                19.90mn, 1516.06mn (2015-2), 1944.14mn (total 2015) QPL

13:21 Je suis encore en sandales! Depuis hier soir après notre retour de randonnée!
Beau ciel bleu encore aujourd’hui. Mer super calme encore. Vents faibles de 3 à 6 noeuds. Belles montagnes acérées, noires aux sommets quelquefois tachés de plaques de neige, ou bien vertes pentes assez abruptes vers la rive.

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En route vers Senje-Hopen

14:26 Nous sommes maintenant amarrés à un quai de plaisanciers, mais vraiment ce sont des pêcheurs! Nous avons jasé longuement avec le jeune proprio d’un superbe bateau de pêche de 36 pieds, rouge vin et blanc. Ce port de pêche est le meilleur, le plus sécuritaire pour les bateaux, très protégé de la mer, au fond d’un magnifique amphithéâtre de hautes montagnes pratiquement sur 360°! J’exagère juste un peu!

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Le port de pêche coloré, quai au bout duquel Andrée Anne Rachel se trouve

Je viens aussi de coller-peinturer une amarre avec un produit scellant rouge, pas vraiment beau sur mon amarre rouge vin, et je ne suis pas certaine de la stabilité du produit! On verra! Au pire on mettra du ruban adhésif!

18:10 Souper aux cheeseburgers, 44$ pour deux avec frites et deux petits Pepsi Max de 500 ml. Pour nous récompenser de nos 25 km de vélo jusqu’à la Trail de demain, à 9 km d’ici. Vaisselle maintenant, celle du lunch, la salade!

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Promenade à vélo sur cette dangereuse route, à tunnel en plus!

 16 septembre 2015, Senjahopen encore

Superbe journée, beau ciel bleu, pas de vent, pas de pluie, journée idéale pour grimper Breidtind, la plus haute montagne de l’île de Senja, à 1000 mètres d’altitude, sur une dizaine de km, en plus des 22 km aller retour sur grand route et un court tunnel en vélo.

Partis à 9:27 du bateau, nous commencions à gravir à pied la montagne à 10:28, après avoir caché et barré nos vélos dans le petit boisé derrière le stationnement au bord de la route, entre deux tunnels.

Nous avons rencontré dans la première partie de la montée un norvégien de notre âge qui redescendait avec un sac à dos vide. Il revenait de son chalet, construit dans la vallée plus haut, sur le bord d’un beau grand lac. Il a transporté les matériaux sur son dos et celui de sept amis, ainsi que par motoneige et hélicoptère pour les plus gros morceaux. Ça lui a pris trois étés pour le construire. Très joli coin en effet, isolé et tranquille, mais avec quelques voisins quand même!

Montée facile jusqu’à la crête finale, où les choses se sont corsées un peu plus… Quelques endroits plus périlleux à grimper, je DÉ-TES-TE les murs de roche! Qu’à cela ne tienne, j’avais quand même surmonté ma phobie quelques jours auparavant, j’ai continué même si j’avais vraiment le goût de rebrousser chemin. Mais le sentier s’améliorait en largeur, même si les falaises l’encadraient des deux côtés! Nous avons atteint le sommet à 15:00, 1012 mètres à ma montre. Spectacle magnifique au sommet, où un gros cairn trônait sur un pic légèrement séparé par une belle crevasse du plateau plus large, à la même hauteur, mais plus confortable pour jouir d’un bon Pepsi Max et d’amandes au chocolat. Même un rocher plat pour s’y asseoir! Vues extraordinaires sur 360°, un panorama magnifique de toutes les montagnes environnantes plus basses que nous, pointues et courbées. À côté du sommet, le mur vertigineux et très sombre d’un autre pic de la même montagne s’éclairait de gros pans de neige blanche et bleue, cassés sur sa pente à nos pieds. Allure de glacier!

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Claude au sommet de Breidtind, 1012 mètres

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Le pic voisin, plus bas que nous et ses morceaux de neige à nos pieds

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Vue des montagnes et de quelques lacs au loin à partir du sommet

D’en haut, nous avons aperçu deux autres grimpeurs au pied de notre crête. Et oups, disparus, repartis! Ils ont changé d’idée! Ils redescendent finalement! Je peux comprendre pourquoi!

Et moi, de redescendre plus vite que je ne l’aurais souhaité! Après deux passages très compliqués et vertigineux, qui auraient nécessité des cordes et qui ont même fait remonter Claude deux fois, en quête d’une autre voie, sans succès, un troisième passage me scie les jambes, ma peur me commande de trouver une autre façon de descendre. Au lieu du précipice et du vide derrière Claude, qui descend à reculons et ne semble pas très rassuré ni rassurant, je décide de prendre à droite, car il y a une terrasse où je pourrais atterrir. Oui, il y a bien un mur à descendre avec peu de poignées… Et je ne vois pas très bien où mettre mes pieds, car la hauteur est plus longue que mes courtes jambes, mais je demande à Claude de contourner le flanc et de venir me voir et me guider pour descendre à reculons! Oh oui! Descendre! Vite! Sur le dos! J’ai perdu prise des deux mains alors que mes pieds ne trouvaient plus de prise solide! Je suis partie à la renverse, sur le dos, tombant de sept pieds environ sur un rocher heureusement à angle vers la montagne, arrêtant ainsi ma descente. Chutant sur mon sac à dos, ce dernier m’a protégé colonne et cou, sinon j’aurais certainement eu la colonne cassée! Je me suis frappé un peu la tête, à peine, un miracle, et j’ai rebondi vers la gauche, tête première dans un creux de rocher sur la petite terrasse qui m’avait attirée! Rendue à quatre pattes, je me suis sentie écrasée en deux temps par mon sac à dos, qui a encore rebondi sur ma tête, fracassant ainsi ma pince à cheveux et la faisant pénétrer dans mon cuir chevelu à droite, en avant, alors que je porte habituellement ma pince en arrière à gauche! Les choses ont bougé! Claude accourut, me croyant morte, me dira t’il plus tard! Il me criait d’attendre avant de me relever, me demandant si j’étais capable de bouger ou si j’étais étourdie… Non, tout bouge et je ne suis pas étourdie, juste contente d’avoir cessé de voler dans les airs, et d’avoir passé mon mur! En me relevant à quatre pattes, je vois une roche mince, debout, pointue, juste entre mon menton et ma poitrine! Je ne sais par quel miracle je ne me suis pas empalé le visage ou la poitrine dessus, ou la tête! Du sang dégoute dans mes lunettes, pas cassées et encore en place, mais la lentille droite complètement opacifiée de rouge. Le sang ne provient que de l’entaille semi circulaire en un “S” de 4 cm sur ma tête, que Claude nettoie au purell, quel bien immense! Et qu’il panse avec une serviette hygiénique maintenue par mon bandeau habituellement chic et ma casquette par dessus! Toujours avoir une serviette hygiénique et un tampon dans votre sac à dos comme pansements d’urgence! Bien pratique! En me relevant je vois que du sang a éclaboussé également mon chandail, mes pantalons, mes guêtres et le sol, aussi jonché des débris de ma pince à cheveux… Mes gants de Trail sont rougis de sang. Je dois faire peur à regarder! Mais je suis vivante, même si un peu amochée! Mon sac à dos pèse douloureusement sur mon sacrum et ma crête iliaque droite, j’aurai sûrement une énorme ecchymose demain! Et aussi mon épaule droite rend pénible l’usage de mon bâton de marche. Rien de cassé mais une élongation ici.

Le reste de la descente fut sans encombres, moins difficile que ces trois endroits maléfiques! Et les vues, spectaculaires, surtout après avoir failli se tuer! C’est toujours comme ça!

Des montagnes sombres surmontent des vallées colorées par des champs de gros rochers couverts de mousse et de lichens, ainsi que par des couvre-sol ras et touffus de toutes les couleurs, du rouge, du jaune, du vert lime, du vert forêt, des bleuets encore délicieux parmi plein de petits fruits rouges et noirs à ne pas goûter par contre, de chaque côté du profond sillon creusé par les bottes des randonneurs le long du sentier, que l’on perd parfois sur les roches ici et là.

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Petit étang  bordé de “Bear Grass”

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Pente colorée au dessus d’un lac où se reflètent montagnes et taches de neige

Arrivés au stationnement à la route vers 18:45, nous avons retrouvé nos vélos. En nous préparant à repartir, nous avons été abordés par un automobiliste, un jeune norvégien, venu nous trouver pour nous demander comment était la montagne car il voulait la monter le lendemain. Superbe, oui, sauf pluie annoncée. Puis il nous parle des quinze ados qu’il veut y amener, oups pas sûrs pour les 15 ados au sommet! À surveiller étroitement sur la crête! En discutant, il s’exclame quand on lui dit que nous sommes venus du Canada sur notre voilier : “I wish you were my parents! They were never doing anything, not moving at all!” Oups, pas sûr, dit Claude que nos enfants seraient si contents s’ils nous avaient vu risquer notre vie aujourd’hui, encore!

Enfourchant nos vélos vers 19:00 en allumant nos petites lumières bien insuffisantes pour se faire bien voir dans le tunnel et à la soirée tombante, nous terminons le dernier 10 km qui nous séparent du bateau, allant chercher notre souper au petit resto de la veille, où ils font de si gros, si bons et si chers cheeseburgers!

Pliant les vélos pour les remettre dans le bateau, nous pouvons enfin relaxer un peu après cette journée éprouvante! Il est 20:00. Après souper, nous partons le chauffage et le moteur pour faire chauffer l’eau de la douche pendant que nous replaçons le bateau et vidons la salle de bain… Et soudainement, le moteur s’éteint tout seul! Misère! Pas besoin de cela en plus aujourd’hui! De l’air dans le tuyau encore, encore à 9 po de diesel… Claude remplit à la main le réservoir de diesel avec 7.5 gallons qui font monter le niveau à 14.5 po… Et le moteur repart! Ouf! Il nous reste encore une autre réserve de 7.5 gallons pour nous rendre à Tromsø dans les jours qui viennent. On repart le chauffage et le moteur, il est 21:25 et ça prend une heure à chauffer l’eau de la douche… J’enlève mon bandeau et le pansement, et TADAAAAM, quelle belle moumoute sur ma tête! Une calotte de cheveux aplatis, tout mêlés, tout collés de sang noir, d’un chic absolu! Pas de photo! Le rinçage délicat fit du bien! Pas le purell! Bonne douche, puis dodo!

17 Septembre 2015

9:57 Nous sommes tout juste partis de Senjahopen, par un beau soleil chaud, sous un vent du Sud, Sud-Est de 13-14 noeuds, actuellement au grand largue sur tribord; bientôt, en mer, il sera au travers ou au près! Ouache.

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Belle mer tranquille en matinée

Nous avons dormi un peu sur la corde à linge, Claude assis dans le lit en raison de brulements d’estomac (hamburger assez gros et pas mal tard hier soir, anxiété du moteur d’hier soir, et bien entendu images des falaises d’hier et de moi en tombant,,,) et moi de même, j’ai rêvé une partie de la nuit à des crêtes sur des falaises abruptes, mes bottes avançant tranquillement vues de très haut, i.e. du haut de mes 5’1″ et oups, réveil en tombant! J’ai passé la nuit couchée sur le côté gauche avec des oreillers pour soutenir mon bras droit et ma jambe droite pour amoindrir les douleurs à l’épaule droite et la crête iliaque droite, qui ont mangé le plus gros coup! Et éviter de faire saigner mon cuir chevelu à droite également. Un peu raquée ce matin, un peu plus lente mais je marche! Ouf! Quelle descente hier!

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Notre arrivée à Sommarøy

15:52 Nous sommes maintenant amarrés à l’épaule d’un énorme voilier de 80 pieds environ, Southern Star, d’origine française on dirait, qui fait des tours… Personne à bord, mais nous n’avions pas le choix. C’est le proprio de la marina qui nous a envoyés ici car des travailleurs sont à draguer le port et la marina a vidé les pontons où nous nous étions amarrés… Zut! Il fait super chaud, je fais sécher les pantalons et chandails d’hier que nous avons lavés après nos douches hier soir. Finalement la pluie annoncée n’est pas venue nous mouiller, elle a eu pitié! Super. Beau ciel bleu. Et la mer fut tranquille malgré un vent de face. Et effectivement, une sirène prévient tout le monde, incluant les mouettes qu’une explosion sous-marine surviendra dans les minutes qui viennent… Et les mouettes de se précipiter sur les lieux pour ramasser les poissons morts dans le processus! Non, nous n’aurions pas été confortables ni en sécurité à la marina près de l’engin monstrueux de dragage!

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Andrée Anne Rachel à l’épaule d’un grand explorateur de 75 pieds, le Southern Star, d’Olivier Pitras

18:00 Après que Claude ait tenté de demander permission au proprio de note hôte auprès de l’industrie à laquelle le gros quai appartient, nous sommes allés nous promener en ville. Achat de quelques brioches et deux petits pains. Le décor est superbe et très différent de ce que l’on a vu à date de la Norvège: les montagnes plus rondes et basses entourent des étendues d’eau turquoise sur des plages de sable fin et pâle! Et il fait chaud, encore, quoique une petite brise se lève et nous fait bien tolérer nos petits manteaux.

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Sommarøy, ses montagnes plates et ses eaux turquoises

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Eaux turquoises allure du sud!

Peu de temps après notre retour sur Andrée Anne Rachel,  nous avons fait la rencontre d’Olivier Pitras, le proprio de Southern Star, le cotre de 75 pieds en aluminium blanc, battant pavillon français mais basé en Norvège depuis 14 ans. Il a été appelé par le proprio de l’usine et du quai, et il est venu nous voir. Nous avons jasé longuement et il était bien d’accord à ce qu’on reste à son épaule cette nuit, il ne partira pas avant février 2016 pour le prochain tour guidé pour voir des baleines en kayak-trimaran à voile! Sa compagnie d’aventure s’appelle 69°Nord. Grand explorateur depuis plus de 26 ans, il connaît bien l’Alaska, la Colombie-Britannique, le Groenland, il fut le premier français à traverser le passage du nord-ouest, et il l’a fait dans les deux sens, ainsi que le passage du nord-est. Il connaît bien Sébastien Roubinet  et Isabelle Autissier. Il nous a donné un DVD sur son expédition de 2010 depuis la Norvège tout autour de l’Amérique du Nord.

Puis souper à la morue, vaisselle, quelques émissions, des gratteux et dodo!

France et Claude

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10 Septembre 2015 Nyksund, Vesterålen 68°59.7’N 015°01’E

20.10mn 1420.12mn (2015-2), 1849.20mn (total 201

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08:53 Nous sommes en route vers Nyksund ou Stø, à une vingtaine de milles nautiques au nord, le premier étant un village historique, déserté et reconstruit maison par maison par des jeunes en provenance de plusieurs pays européens. Il fait pas mal plus beau qu’hier, il vente beaucoup moins, 12-14 noeuds du sud-ouest, sur une mer plus calme, une houle de 1.5-2 mètres. Et il ne pleut pas! Les nombreuses montagnes à perte de vue des îles Vesterålen sont magnifiques ce matin, sous les nuages déchirés et percés par de multiples rayons de soleil  timide!

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Magnifique panorama montagneux sous un ciel nuageux percé de timides rayons de soleil.

10:36 Le soleil tente de se pointer le nez par brèves, trop brèves périodes de quelques 30 secondes à la fois, seulement quelquefois par heure! Pas assez pour nous réchauffer longtemps! Juste l’espoir! Deux minutes ce coup-ci! Et nous sommes entourés de montagnes, sur 360°!

14:02 Nous sommes au soleil dans le cockpit pour manger notre lunch, amarrés à un quai à deux étages, à Nyksund, petit village abandonné en train de se reconstruire tranquillement… En arrivant, nous n’étions pas certains de passer sous les fils électriques, mais oui! Puis, il fallut se trouver un quai dans cette longue avenue de maisons abandonnées aux quais précaires! Nous avons jeté notre dévolu sur un quai de bois plus jeune, à deux étages! Et nous avons placé le mât entre deux maisons car celles-ci s’avancent jusqu’au bord du quai! Allure western de façades de saloon! Ocre, vert olive, violet, rouge… Sur un ciel bleu! Enfin! Très pittoresque endroit, où quelques touristes se promènent encore! Et nous y avons rencontré un monsieur mangeant son bol de soupe, assis devant sa porte. Tout le quai lui appartient! Il l’a tout refait, deux étages, de beau bois pâle neuf et il a rénové trois de ces vieilles demeures, dont un magasin d’antiquités qu’il nous a fait visiter. Très intéressant, ce monsieur est un ingénieur mécanique qui a travaillé sur des cargos jusqu’au Canada. Né ici, il vit à Oslo mais vient en avion pour passer l’été pour la saison touristique et retourne à sa business d’informatique l’hiver venu! Il raconte que la reine et le roi de Norvège viennent annuellement ici en bateau et la reine lui achète des broderies! Moi, je lui ai acheté un petit Shooters souvenir de Whitehorse, un whisky de Glasgow! Et je lui ai donné une petite bouteille de sirop d’érable en guise de remerciement pour nous prêter son quai, comme il est convenu selon notre guide de donner une bouteille de vin que je n’ai pas! Il expliquait que l’allure américaine des bâtiments était effectivement inspiré des norvégiens d’ici revenus de l’ouest américain dans les années 1937… Le village s’est vidé en 1972 et dans les années ’80-90 des jeunes allemands sont arrivés et ont commencé à rénover des maisons, une à une.
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Andrée Anne Rachel à son quai à deux étages et vue sur des façades western!

Bon on va se promener!

16:23 Longue promenade jusqu’à la Trail de demain! Un long sentier de 15 km, Dronningrutta, The Queen’s Route, un trajet en boucle entre Nyksund et Stø, autre petit village de pêcheurs plus au nord sur la côte. Une partie au haut de la montagne, la Finngamheia, le plus haut point à 480 mètres, fut anciennement habitée par une communauté Same en 1600, et l’autre partie, le long de la côte.

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On voit mieux le quai à deux étages!

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Le phare typique de la Norvège, style nain de jardin!

22:15 On vient de terminer la vaisselle… Souper préparé à partir de 21:00 après moultes travaux dans le bateau!

Le moteur n’arrêtait plus, donc il fallait nettoyer le bidule dans la chambre des moteurs! As usual! En inspectant le moteur, en passant, Claude découvre qu’encore, de l’huile de transmission coulait … Même job qu’avec Phil en juin à refaire! Quel découragement! Et d’abord trouver le fameux outil! Perdu au fond de la cabine arrière! Tout vider, tout, tout, tout, même les matelas… Ce faisant, oups, je note que les draps sont tout mouillés par la condensation en plus! Finalement, après avoir cherché partout, sous le lit, dans la table à cartes, dans les coffres à outils, Claude trouve enfin son fameux outil créé par un mécanicien du Canal Crinan, juste pour la pièce de la transmission! Et c’était sous le matelas! Après avoir vidé au moins trois fois la fameuse boite bleue sans la trouver, et s’être découragé bien plus de fois encore, il l’a finalement trouvée! Et utilisée! Mais, un autre problème surgit! L’une des quatre vis spéciales qui retiennent le manchon sur l’arbre d’hélice, manchon pensé par John Belben, notre ange mécanicien du Labrador et créé à sa demande par un autre mécanicien de Terre-Neuve en 2012 lors de notre panne en traversant vers le Groenland,… Donc, l’une de ces quatre vis n’avait pratiquement plus de filets! Et c’est une vis dont on n’avait pas de rechange! Une vis qui se visse de l’intérieur, style Allen Nut… Ooooh… Alors Claude a patenté quelquechose, qui l’empêchera de dormir pendant les prochaines nuits! Une longue vis ordinaire avec deux boulons lock nut pour pouvoir la visser quand même! On verra! Il a travaillé jusqu’à 21:00, la tête en bas derrière le moteur,  les pieds tenus fort par moi, comme il avait tenu les pieds de Phil en juin!

Puis, va jouer dehors! Je remets le bateau en ordre! Et faire le souper. Morue délicieuse. Et restant de petite brioche à la vanille trempée dans du sirop d’érable, encore! Les réserves commencent à s’épuiser, d’ancrage en ancrage! Ou petit village…

Vendredi 11 septembre 2015 Nyksund, encore.

Longue randonnée à pied de 20 km aujourd’hui, partant de Nyksund en direction de Stø via les montagnes et retour par la côte. Très belle température, magnifique ciel bleu, paysages merveilleux, des sommets plats verdoyants parsemés de roches ou bien très pointus et sombres.

Beau soleil en haut mais très bas en même temps! Nos ombres s’allongent même vers 11:00 du matin comme s’il était 16:00 chez nous! Claude de répondre: “Et bientôt il ne se lèvera plus!” C’est vrai, l’hiver est aux portes de la Norvège, avec ses nuits éternelles pendant deux mois, décembre et janvier…

Nous avons passé 5 sommets, et avons mangé au dernier, d’une hauteur de 450 mètres.

A partir du premier sommet, nous pouvions observer de grands champs de neige au loin, qui prennent l’allure des chutes Niagara entre deux montagnes! Plus ça ira, plus ils envahiront le ciel sous nous, depuis la mer, à la hauteur où nous sommes.

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Nuages d’allure chutes Niagara!

Du dernier sommet, nous avions une vue extraordinaire sur la grande île d’Andoya. De longs rubans nuageux enlacent la base des montagnes toutes alignées au loin, au bout de la mer! En les transformant  en îles montagneuses dans une mer laiteuse!

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Montagnes au loin enrubannées de nuages

À nos pieds, un voile translucide monte sur la montagne qui cache Stø, le petit village devant moi, puis devenant plus long et plus opaque, l’enserre tel un foulard de laine blanc avant de l’emmitoufler complètement comme un manteau d’hermine, dont seule la cime émerge! Et on ne voit plus très bien les maisons, camouflées par les bandes de brouillard qui passent rapidement devant nos yeux, formant même à une occasion un arc-en-ciel rond, phénomène que je n’avais jamais vu auparavant!

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Et voici le foulard de nuage qui deviendra bientôt le manteau de la montagne en haut de Stø

Nous descendons donc vers Stø, l’autre extrémité du sentier, qui se trouve envahi progressivement par les nuages depuis que nous l’avons aperçu bien ensoleillé à partir des hauteurs…

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En descendant vers Stø, sous les nuages

Stø est aussi, comme Nyksund, un peu, un village fantôme mais fantôme juste l’hiver, déjà débuté on dirait ici, par la fermeture de tous les commerces, resto, aventure, magasins de souvenirs, chambres à louer… Le port est immense, comparé à Nyksund, rempli de petits bateaux moteur et de pêcheurs, colorés de rouge, jaune, bleu royal et blanc; les maisons, coquettes et bien entretenues, comme leur petit parterre, mais tout semble vide! Par contre, les activités de pêche sont encore en cours, contrairement à Nyksund, qui a vraiment l’air d’un village fantôme du Far West américain!

Nous reprenons, sous les nuages, le chemin du retour vers Nyksund par la Trail le long de la côte…

Nous devons sauter de roche en roche, sur le sentier boueux par endroit… Des planches tentent de pallier aux roches manquantes par bouts, avec un certain succès, mais il faudrait plus de planches et plus loin, plus souvent!

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Le sentier du côté  de la mer, retour vers Nyksund

Et en remontant à travers les bouleaux trapus et crochis par les rigoureux vents de la mer, après les derniers 200 mètres en hauteur qui nous séparent du croisement avec le sentier initial venant de Nyksund où nous retournons, nous traversons la couverture nuageuse pour retrouver là-haut un ciel encore bleu où s’accroche un soleil blafard mais tout de même présent, qui avait disparu lors de notre descente à Stø!

De retour au bateau, il est 18:15, finalement, après neuf heures de marche! Il fallait vingt minutes pour se rendre au sentier, en plus! Et en revenir! Vivement, changement de la bonbonne de propane, morte ce matin pendant les rôties, puis faire le souper, pendant que le moteur fonctionne et que l’eau de la douche se réchauffe, comme le bateau grâce à notre merveilleux système de chauffage qui daigne bien fonctionner ces temps-ci! Chut! Pas trop fort!  Après souper, douche et lavage de nos vêtements, puis de la vaisselle! Et dodo!

12 Septembre 2015 Andenes 69°19’N 016°08’E  

36.94mn, 1457.06mn (2015-2), 1886.14mn (total 2015) QPL

Nous sommes partis à 9:30 de notre beau quai à deux étages, après un bon déjeuner aux crêpes et sirop d’érable. La suite fut moins délicieuse… Vent et vagues de face pour ôter et ranger planches, défenses et amarres… Houle de 1.5 mètres et finalement un vent arrière de 15-21 noeuds du sud-ouest.

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Départ de Nyksund, passant à côté de récifs pas très engageants, même munis de trois barres de fer prêtes à empaler tout intrus trop entreprenant!

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Autre vision d’écume sur ces mêmes récifs

10:42 Nous passons le 69ème degré de latitude Nord… Tromsø est à 69°42’N… Nous passons Stø, le bout de notre randonnée d’hier.

12:05 Nous venons d’aller réparer la grand-voile sur le pont, tous les deux, en route, heureusement par vent arrière, bien attachés tous deux par nos harnais et munis de nos ceintures de flottaison. Nous avons remplacé une corde toute effilochée qui retenait le bas de la grand-voile dans la bôme… Nous avons les doigts gelés et le nez qui coule! Espérons que la mince cordelette utilisée fera l’affaire temporairement.

13:05 Claude se couche! Il fait frisquet dans le cockpit. Et le roulis nous endort. La mer n’est pas si agitée, il vente à 13 ou 14 noeuds de l’Ouest Sud-Ouest, donc au vent arrière pour nous. Peu de récifs car nous sommes pas mal au large, mais pas de baleine non plus, dans ces eaux pourtant renommées pour l’abondance de ces cétacés. Elles sont parties avec les touristes dans le sud! Même le soleil vient de nous déserter. Pas très chaud qu’il était, mais tout de même, il faisait une différence appréciable!

17:27 Nous sommes amarrés à un quai de plaisanciers au fond du port le plus compliqué que nous ayons vu à vie! Approche très, très compliquée à partir de la mer, serpentant entre de multiples récifs et  hauts-fonds marqués de longs poteaux… Et même dans le port! Incroyable! Finalement, tout au fond de ce grand port de pêche placardé de longs murs pour pêcheurs et cargos, nous avons trouvé quelques quais de plaisanciers, dont deux ou trois places libres. Un pêcheur en promenade avec sa fille est venu nous aider à nous coincer entre un bateau de pêche et un tout petit bateau moteur.

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Notre quai à Andenes, le point le plus au nord des îles Vesterålen

En soirée, bonne épicerie faite, même si je n’ai pas trouvé de croûtons pour ma salade… Puis souper salade et ensuite, encore le moteur! Vérification des fameuses vis sur le manchon de l’arbre d’hélice et renforcement à l’aide de trois collets d’acier inoxydable. Bonne nuit!

13 Septembre 2015 Gryllefjord, Senja W Coast, 69°22’N 017°10’E

23.60mn, 1480.66mn (2015-2), 1909.74mn (total 2015) QPL

10:47 Nous sommes en route depuis une heure environ, par temps calme, vent de 6 à 7 noeuds du sud sud-ouest, arrière, houle minimale, super! Ciel gris pâle, strié de diverses teintes de blanc jusqu’au jaune pâle, de belles bandes nuageuses au pied des montagnes bleues au loin.

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Après notre petit déjeuner aux restes de crêpes d’hier, nous sommes allés marcher jusqu’au joli phare de la couleur de celui de Jupiter, Florida! Un beau rouge vin vieillot, avec de jolies fenêtres superposées au dessus d’une porte ornée d’un écusson où l’année 1856 est inscrite. Et la crête déchiquetée des montagnes lointaines ressemblaient aux nombreuses dents d’une scie, pointues et alignées sur deux rangées!

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Charmant petite ville d’Andenes

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Le beau phare d’Andenes, 1856

15:46 Nous sommes maintenant amarrés à un beau quai de plaisanciers, vide de plaisanciers mais très occupé par des mouettes et leurs toilettes! Malheureusement mal entretenues, ce sont pourtant de superbes infrastructures: le manque de taquet ou les vents forts ont fait en sorte que les petits quais attenants sont arrachés, ainsi que les planches tout au long. L’eau miroir reflète les superbes montagnes qui ressemblent beaucoup aux pics dégarnis de l’Islande, des murs de gravois descendant en avalanches le long des pentes très abruptes.

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Quai très sale de Gryllefjord et les montagnes rocailleuses

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Le beau port de Gryllefjord

19:21 Fini ma toile! Ce soir nous souperons dans la salle à dîner côté toile… Toile pliée sur l’asphalte de la jetée, découverte de quelques déchirures que j’ai réparées pendant 2 heures avant de la serrer définitivement dans notre cabine arrière… On y trouve toujours de la place! Et nous avons retrouvé notre belle salle à dîner! La table ouvrira à nouveau!

France et Claude

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Samedi 5 Septembre 2015 – Svolvær …

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17:25 Je suis au sommet de la montagne surplombant la mer et la ville de  Svolvær, et j’attends Claude qui est descendu un peu plus loin le long d’un sentier étroit sur la crête d’une falaise droite donnant directement sur la mer, et de l’autre côté, presque toute aussi verticale, tapissée de mousse. Qui dit mousse, dit tapis pas solide… Un pan de mousse vient de céder sous ma botte, me faisant descendre d’un pied. Je me suis rattrapée grâce à mes bâtons, mais moi,  j’arrête! Même si Claude, se rendant finalement compte que je ne suis plus derrière lui, m’appelle sans cesse! Viens, c’est facile! No way, pas pour faire juste un dernier cent pieds horizontal pour avoir la vue sur la ville de la même hauteur où je suis là! Tant pis pour mon honneur! Je m’en fous! Je préfère être vivante! Je t’attends! Et concentre toi sur tes pieds plutôt que sur mon honneur, ça ira! Je survivrai à cette honte, ma deuxième cette semaine! L’autre fois, sur Reinebergen,  en redescendant du sommet, je suivais Claude qui voulait faire une dernière escapade sur un petit sommet… J’ai rebroussé chemin quand, pendue à un mur vertical au dessus du vide, je ne voyais aucune autre option que celle de redescendre en sécurité. Si Claude m’avait alors indiqué une autre prise plus à droite qu’à gauche où j’étais rendue, j’aurais fini de grimper mon dernier six pieds! Mais ce n’est pas grave pour moi! Pour Claude c’est autre chose! Le début de la fin, qu’il dit! Tant pis! Je monte quand même assez haut! Et encore vivante!

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Le dernier bout que je n’ai pas fait, on voit Claude qui revient…

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Je trouvais ma vue assez magnifiqued’ici!

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Et suffisamment vertigineuse!

Ce fut une belle journée, même si le soleil est retourné se cacher tôt dans la journée, derrière nuages et averses… Nous avons tout de même fait pas mal de choses! D’abord à pied, nous nous sommes rendus au centre d’information touristique sur la place tout près de notre quai. Il faisait encore beau… Puis nous nous sommes rendus au magasin d’accessoires maritimes, bien équipé, ma foi.

De retour au bateau, nous sommes partis à vélo malgré la petite brumasse avec nos bonbonnes islandaises de propane de 2kg chacun pour les faire remplir en dehors de la ville, par un concessionnaire de roulottes. Et c’est là, qu’en attendant Claude, j’ai pu observer de très près un jeune renard venu m’observer lui aussi! Il était juste derrière moi quand je l’ai aperçu! Il a alors fui dans le petit bois, mais à fait le tour et est revenu en avant de moi! Et il est resté longtemps! Un bon quinze minutes, à se faire photographier par moi, par une dame attendant son mari elle aussi, ainsi qu’un autre homme arrivé en auto juste à côté de moi. Je pensais bien que mon renard fuirait! Mais non, l’homme a pu prendre une photo en arrivant et en ressortant du magasin! Incroyable! Il soit se faire nourrir ici! En tout cas il ne semblait par porter la rage, bien pacifique d’allure, mais sait-on jamais… Et nous avons maintenant trois bonbonnes de reserve! 7.9 kg de propane pleines! Super! Sauf que le jeune homme a cassé notre adapteur islando-américain acheté à prix d’or en Islande, $100! Il ne croyait pas Claude qui lui disait que la valve était déjà ouverte et il a continué de forcer la vis! On peut encore l’ouvrir avec une pince mais est-ce qu’un autre fournisseur de propane voudra s’en servir s’il est brisé? On verra!

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Mon renardeau fuyant dans le bois

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Et revenant me voir!

De retour au bateau, la bruine commence! Qu’à cela ne tienne nous partons vers la montagne surplombant la ville, la fameuse montagne munie d’une longue aiguille à deux cornes, La Chèvre de Svolvær, réputée pour l’escalade et la fameuse photographie de l’alpiniste qui saute d’une corne à l’autre! Partis à vélo vers le début du sentier, non loin d’une garderie au pied de la montagne, nous avons caché et barré nos vélos et nos casques et entrepris la grimpe vers 15:00. En tout nous avons monté et redescendu en quatre heures. Nous ne somme pas allés à La Chèvre cependant, en fait plus basse que le sommet.

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Voici La Chèvre, à gauche, l’aiguille avec les deux cornes, au dessus de la ville de Svolvær

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Et voici la crête que nous avons suivie

De retour sur nos vélos, nous sommes allés voir la statue qui nous avait accueillis la veille, tout au bout d’une jetée de ciment, loin de la ville, au bout de quelques îles rejointes par un long pont moderne. La statue se nomme Fiskarkona selon une plaque au bout de la route. Ou bien c’est le sculpteur!?!? Tout ou presque est écrit en norvégien ici. Bien peu en anglais. Bonne soirée après une journée bien remplie!

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Dimanche 6 septembre 2015    Trollfjorden, Lofotens  68°22’N 014°56’E

20.9mn, 1327.84mn (2015-2), 1756.92mn (total 2015) A

07:44 Je suis à faire désaliner de l’eau et préparer le déjeuner alors que nous sommes en route depuis Svolvær. Levés à 6:30, partis à 07:00, il fait un temps magnifique, le soleil allumant la ville et la montagne de ses chaudes couleurs ocres! C’est la seule récompense de se lever aussi tôt! Nous sommes à voile, au près, un vent de 7 noeuds.

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Départ coloré d’ocres matinaux de Svolvær

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Nous repassons près de Fiskarkona, la statue.

10:08 Nous entrons dans un étroit fjord, le Trollfjorden, magnifique endroit très prisé par les agences touristiques de toute sorte qui y amènent plein de touristes faire un tour de bateau, de zodiac, de paquebot . Surtout en paquebot, c’est le plus impressionnant que de tourner à 180° et de toucher presque les deux falaises des hautes montagnes avoisinantes!

Tout au fond, une plage colorée par un énorme zodiac rouge entouré de tentes de toutes sortes de couleurs et de formes, de cordes à linge suspendues aux arbres soutenant de multiples combinaisons flottantes oranges, rouges et noires… Un peu de vert fluo ici et là. Sur les deux rives qui se font  face, un bâtiment isolé et un quai précaire, de l’autre, un magnifique quai solide jouxte trois bâtiments en hauteur, la station électrique de Trollfjorden. De l’eau, de l’électricité et du Wi-Fi ainsi que des toilettes sont mis à la disposition des bateaux visiteurs par la station électrique! Mais un voilier s’y trouve amarré! Pas de chance! On doit s’ancrer! Un peu tricky, des panneaux interdisant l’ancrage entre les bâtiments, nous nous installons plus loin au fond de la baie, proche des roches au ras de l’eau, dans 40-45 pieds d’eau.

Peu de temps après, l’autre voilier change de quai! On prend sa place. Arrêt temporaire permis si aucun bateau de la station ne s’y trouve! Un dimanche, parfait, il n’y a pas de travailleur! Nous nous mettons au quai et profitons de l’endroit, de la superbe toilette moderne, propre et bien ravitaillée de papier de toilette, (ils pensent aux campeurs de la plage, qui doivent être si heureux de ces commodités! ) ainsi que de belles grandes terrasses en bois traité tout neuf, une belle table à pique nique avec un toit, dont le seul défaut est d’être à l’ombre, donc au froid! Moi je préfère être assise à même le sol au milieu de la terrasse, à me faire réchauffer au soleil, jusqu’à ce que la pluie sournoise ne commence à m’humidifier tranquillement! C’est bête, c’était là où la connexion était la meilleure! Aucun des bancs n’était si confortable, non plus, plus hauts, au vent!

Et super bonne nouvelle, notre réclamation d’Europcar a été acceptée! Nous serons remboursés pour les dommages causés par le précédent client! Nous n’aurons pas à payer $1000, vous savez l’auto louée pendant 23 heures au début du voyage qui n’avait pas été bien lavée, de sorte qu’on ne voyait pas la bosse! Eh bien, le superviseur a accepté de nous rembourser ayant bien vu après enquête interne que l’auto n’avait pas été minutieusement nettoyée et inspectée avant de nous la louer! Morale de cette histoire: quand vous louez une auto, ne l’acceptez pas si elle est sale, dessus ou dessous! Deuxième morale: prenez des photos avant de partir avec! Troisième morale, battez-vous si vous n’êtes pas responsable des dommages, ça vaut la peine! Super contente!

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Andrée Anne Rachel au quai de la station électrique de Trollfjorden, et les tentes sur la plage en arrière plan

Retour au voilier au quai pour continuer mes réparations de la grand voile et faire une belle soupe chaude pour nous réchauffer. Arrive un gros zodiac noir rempli d’une dizaine ou même d’une quinzaine de touristes vêtus de combinaisons vertes fluo, comme nous en avons tant vu sur notre quai de Svolvær! Comme nous pensons qu’ils veulent le quai, nous le quittons pour nous remettre à l’ancre, et pendant le processus, ils repartent finalement et notre moteur cale! Et surtout, ne veut pas redémarrer! L’enfer! Claude pense que c’est peut-être encore le niveau de diesel qui serait trop bas, comme il y a deux ans, quand notre pompe de diesel ne se rendait pas plus bas qu’un certain niveau! Or, nous avions changé cette pompe et Neil, le réparateur de bateau à Troon, nous avait débloqué le tuyau… Qu’à cela ne tienne, je vais chercher les deux gros réservoirs de 25 litres chacun de diesel pour remplir le réservoir à la main, sans être encore ancrés, un peu à la dérive vers la plage rocailleuse! Finalement, cela ne fonctionne toujours pas. Claude ouvre le compartiment moteur dans la chambre des machines sous l’escalier et pompe manuellement le diesel! Rien ne sort, pas avant 50 à 100 coups de pompe! Finalement, le diesel jaillit, Claude revisse le bouchon serré s’assurant ainsi de ne plus avoir d’air dans le système et le moteur repart! Alleluia! Yessssss! Nous remontons l’ancre partiellement descendue et nous nous repositionnons pour jeter l’ancre à nouveau… L’histoire dira plus loin qu’on aurait dû retourner au quai encore vacant!

Nous abandonnons nos travaux, Claude étant en train de tenter de passer un fil électrique dans le plafond de la salle de bain pour installer un nouveau plafonnier, tel que suggéré par Phil en juin dernier! Pour s’éclairer le visage, ce serait mieux pour se raser, disait-il! Ça a bien de l’allure! Mais ça fait quelques  jours que Claude essaie de faufiler une broche qui bloque dans toutes les directions! À suivre… Pour l’instant nous abandonnons tout en démanche dans le bateau, jamais eu l’air aussi débraillé aussi longtemps en vacances, avec la toile encore sur le plancher et la table de salle à dîner et les outils de Claude sur toutes les autres surfaces habitables!

17:02 Nous quittons Andrée Anne Rachel en dinghy pour aller nous dégourdir les jambes dans la montagne avoisinante. Trail très très très mouillée et bouetteuse, qui longe un pipeline d’eau descendant d’un lac alpin jusqu’à la station électrique du quai. Comme il est tard et que nous n’aurions pas le temps d’atteindre ce lac, ni la hutte, à deux heures de marche, ou plutôt, d’en revenir, Claude décide de couper vers les hauteurs sur notre gauche et d’avoir une vue sur le fjord et d’Andrée Anne Rachel à l’ancre en bas. Chemin faisant, nous apercevons le Nordlys, le gros bateau de croisière vu à Svolvær,  en train de tourner sur lui même dans le fjord! Impressionnant en effet! Nous avons ainsi grimpé quelques 500 pieds, à travers buissons écorchants, bouleaux bruns rabougris, et de hautes fougères qui sentent si bon lorsqu’un peu froissées, foulant aux pieds de la belle mousse verte épaisse mais trop juteuse par contre, et pas solide, ni fiable sur les murs pentus des rochers, nous frayant un chemin à travers des plants bas de petits fruits variés (airelles rouges, délicieux bleuets, chicoutée orange clair et petites baies bleues de conifères). Puis des falaises et des rochers moussus et glissants pendant la descente… Du Bush Walking, ou plutôt, du Fern Walking… Tant de fougères, qui cachent des trous et les pentes… Finalement nous sommes revenus sains et saufs après deux heures trente de marche, vers 19:30…  Profitons un peu du Wi-Fi encore, et de la belle toilette publique! Et au quai, il y a maintenant un grand voilier marine suédois, Queennie 2, de Stockholm. Retour sur Andrée Anne Rachel en dinghy vers 20:30… Vers 21:00, souper tardif et rapide (froid) mais néanmoins savoureux, au boconcini, tomates, huile d’olive au romarin et glacis balsamique, du thon en conserve, un morceau de bon pain et un dessert de brownies, crème fouettée, sirop d’érable et éclats croustillants de chocolat. Et du vin… Un peu de lecture et bonne nuit, je suis claquée ce soir, 23:00 dodo! Pas de série télé, pas de gratteux! Dodo!

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Vue du Trollfjorden où Andrée Anne Rachel est ancrée à gauche et on voit à droite la manœuvre du paquebot, virage à 180° pour ressortir du fjord étroit.

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Du Fern Walking!

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Vue d’en haut, on voit le pipeline d’eau, la station  électrique et un nouveau voilier! Aussi la plage, les tentes, le zodiac rouge et Andrée Anne Rachel à l’ancre.

Lundi 7 Septembre 2015 Skipøyosen, Lofotens 68°29’N 15°12’E

11.51mn, 1339.35mn (2015-2), 1768.43mn (total 2015) A

10:18 Ouf! Quelle nuit! Nous sommes maintenant rendus à Skipøyosen, après une petite route de 2.5 heures à moteur, sous la pluie, peu de vent, 9-10 noeuds à date (le vent doit monter jusqu’à 20 ce matin) du Nord-Ouest. J’ai les pantalons tout mouillés, et gelés, j’aurais du mettre mes pantalons imperméables pour aller mettre l’ancre! Bien ancrés, aujourd’hui! Nous espérons!

La nuit dernière, l’alarme de profondeur m’a réveillée avant Claude, ce qui est extrêmement rare, pas l’alarme, mais que je me réveille avant Claude au bateau. À la maison, c’est autre chose! Dernière couchée, première levée! Bref, nous étions dans le fond! Dans 4.5 à 5 pieds d’eau! L’ancre avait chassé un peu, et à marée basse nous touchions terre! En pleine nuit, 2:45 am! Pas drôle! Heureusement il ne pleuvait pas alors! Tout de même, il faisait très froid et très noir! Nous pouvions voir les lumières du beau quai sur tribord, occupé par le gros voilier suédois de 45 pieds et la lumière du quai précaire sur babord, de l’autre côté du fjord, hum, de la toute petite baie étroite où nous étions. Je voyais aussi une lumière de tête des campeurs sur la rive, trop proche à mon goût! Le gros projecteur à main en bandoulière, et la frontale peu puissante sur la tête, je tentais de voir les rochers autour… Nous priions le ciel que le moteur démarre! Il ventait quand même assez pour déranger les plans et nous pousser au fond du fjord, sur les rochers que l’on voyait de jour à fleur d’eau entre nous et la plage. Le moteur s’anima et je remontai l’ancre et sa bouée flottante, que je rangeai par contre dans le puits d’ancre. Pas ça dans mes pattes de nuit! On tenta de se se repositionner, mais nous étions à la fin de la marée descendante de 3:00 am et le 16 pieds devenaient 14,13,12, 9 à vue d’œil. Et trop près de la plage rugueuse… Donc nous avons mis l’ancre plus au milieu, dans 85 pieds d’eau! Il n’y avait pas de juste mesure! Oh la la! Et pas question de naviguer de nuit en sortant du fjord… Et même le quai précaire n’était pas très invitant de jour, imaginez la nuit! Nous avons passé le reste de la nuit à dormir dans le cockpit, Claude sur le beau coussin rouge vin et moi sur les minces tapis de sol, même à deux ils ne sont pas épais! Claude voulait que je rentre me coucher dans le lit mais je préférais rester disponible toute habillée et munie de mes bottes, pas loin de l’action. La seule action qu’on a eu par la suite, pour moi en tout cas, fut de tourner d’une douleur à l’autre, hanches, dos, épaules, bras… Oui, nous allons nous faire fabriquer un nouveau coussin rouge vin pour le deuxième banc de cockpit pour l’an prochain! Quelle différence! Je ne m’en souvenais plus! Horrible!

19:39 Claude est en train de parler avec Michel, notre météorologue attitré et le souper est maintenant prêt. J’ai fait ma sauce rosée avec mes derniers brins de romarin anglais, mes piments forts rouges, de l’ail, mes saucisses cuites de l’autre fois, des tomates encore fraîches malgré leur âge de plusieurs jours, grâce au papier d’aluminium!, de la crème et du parmeggiano. Il n’existe pas de romarin frais en Norvège! Quel malheur!

Et la pluie! Je vous avais dit qu’il faisait plus beau en Norvège qu’en Écosse! Eh bien, non! Il pleut ou il fait gris, et frisquet, mais il faut dire que nous sommes dans le très grand nord de la Norvège, une centaine de km au nord du cercle polaire, et l’hiver s’en vient! De la pluie toute la journée, alors du bricolage toute la journée! Moi sur ma toile, Claude sur sa lumière de salle de bain! Qu’il a finalement réussi à installer pour Phil, qu’il dit! Ce fut assez difficile de passer les fils dans le plafond dans un mince espace ente les parois de fibre de verre, très proches à cet endroit près du mât. Mais c’est super plus clair!

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Seule photo du 7 septembre, et pour cause: un superbe arc-en-ciel à Skipøyosen

8 sept Nordvågen, Vesterålen 68°40’N 14°40’E         

  22.07mn, 1361.42mn (2015-2), 1790.50mn (total 2015)  A

12:32 Nous sommes ancrés dans une petite baie un peu plus habitée, trois ou quatre cabanes, un quai sur terre, un petit quai au beau milieu de la baie, qui semble attaché à un petit caboteur ancré lui aussi, sa chaloupe renversée et fixée sur son petit toit. Le quai est sûrement fixé au fond de l’eau mais on dirait qu’il est plutôt tiré par le bateau! Drôle!

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Le petit caboteur tirant son quai! Hihi!

Petit trajet de 20 milles nautiques ce matin, à la voile, au petit largue, sur un vent du sud-ouest de 7 à 18 noeuds. Il fait gris et frisquet, encore, mais au moins pas de pluie à date, et la nuit dernière notre système de chauffage a fonctionné normalement! Par contre, je me suis couchée et relevée ce matin avec le même mal transperçant à l’œil droit qu’il y a une semaine… À vérifier au retour! Comme le mal de cou de Claude qui dure bien depuis deux mois maintenant!

Ma toile essaie de coller! Hier, j’ai fini de coudre l’énorme pièce de trois ou quatre pieds et une petite patch double, puis j’ai collé deux pièces, au lieu de les coudre,  avec le produit 5200 Maritime scellant comme décrit dans un article de Cruising World mais leur produit était à séchage rapide, le mien prend 48 heures, alors, à chaque fois que je passe à côté de la table, je flatte continuellement les rebords qui retroussent, et ce n’est pas super joli! Colle blanche sur toile grise! C’est un test!

16:00 De retour au bateau après une petite promenade en dinghy et à pied sur une route asphaltée et puis une autre de gravois qui se rendait à un futur projet de marina, en construction. Il y a déjà quelques lots vendus où sont érigés de charmants chalets de bois brun foncé aux toits noirs, très chic, entourés de superbes terrasses tout autour, et installés sur la rive donnant sur de magnifiques paysages montagneux au loin et plus près, de multiples îlots rocheux noirs dont la base est habitée d’algues de couleur ocre à marée basse, comme tout le tour des petites baies d’ici. La marina consiste actuellement en deux petits bateaux à moteur amarrés à deux minuscules quais, dont l’entrée est barrée par une grosse clôture métallique. Ce sera divin comme endroit! La vue est idyllique, même dans la grisaille…

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Et un troisième petit bateau à l’ancre

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Le site de la future marina!

9 Septembre Hovden, Vesterålen, 68°49’N 14°33’E

                 38.60mn, 1400.02mn (2015-2), 1829.10mn (total 2015)  Hovden, dans les îles Vesterålen, portion Atlantique.

15:15 Enfin, le plancher des vaches! Nous sommes amarrés à un vrai quai bas, mais habité uniquement de pêcheurs. Un gentil pêcheur est venu nous aider à amarrer car le vent de côté et de 22 à 28 noeuds compliquait l’approche de belle façon… Nous en étions à notre troisième tentative quand j’ai vu une auto reculer jusqu’au quai, en haut de la jetée! Merci, monsieur!

Quelle journée! De la grosse voile, au vent du Ouest Sud-Ouest jusqu’à 32.4 noeuds… De la grosse houle jusqu’à 3 mètres, Ouest Nord-Ouest, contraire aux vagues, amenant ainsi une belle mer confuse, agitée également par leur réflexion sur les hauts murs des îlots rocheux ainsi que par les nombreux récifs à fleur d’eau un peu partout au large de cette belle côte découpée… Et nous nous promenons entre les dits récifs et la côte, et ce, à voile, souvent arrière, avec des apanages réduisant ainsi notre vitesse et augmentant le risque de dériver sur les rochers de part et d’autre! Quelle journée enlevante!

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Les montagnes des îles Vesterålen au loin…

Une énorme vague est venue éclabousser ma couche dans le cockpit alors que j’étais à l’intérieur de la cabine, préparant le dîner chips-fromage-amandes au chocolat! En fait comme j’en sortais! La rafale m’a passé sous le nez! Et aucune goutte n’est pratiquement entrée par l’écoutille pourtant ouverte! Ni sur les chips! L’oreiller, la couverture et les coussins furent trempés, heureusement j’ai pu sortir rapidement l’oreiller de sa housse qui seule sera à sécher ce soir! Heureusement aussi, j’avais acheté une nouvelle housse à séchage rapide au lieu des serviettes cousues que je mettais auparavant sur la dite “oreiller de dehors”! Séchage plus rapide! La couverture, elle aussi synthétique, devrait sécher cette nuit à l’intérieur, devant la bouche de chauffage.

Temps gris, brumasseux, pluvieux, frisquet! Pas super plaisant. Heureusement que les paysages étaient beaux, particulièrement l’approche finale de Hovden, avec son éolienne blanche surmontant un long promontoire rocheux sur lequel sont plantées des maisons rouges et blanches… De l’écume au pied des rochers tout autour complétait la scène venteuse!

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Quai de Hovden, Vesterålen

16:23 Promenade au village avortée par la pluie! Nous sommes sous le porche d’un centre communautaire, on dirait. Il vente et il pleut! Tout est solidement arrimé  par terre ici! La poubelle  container est munie d’une corde pour garder fermé le couvercle fait de métal! Deux roulottes sont entreposées au fond d’un fossé et attachées au sol par deux longues courroies chacune passant sur les toits! De grosses pierres sont déposées sur les évents! Il doit venter très fort ici!

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Belle plage près des séchoirs à poisson recouverts d’un immense filet vert pomme installé en permanence pour chasser les oiseaux

17:15 Retour de notre promenade, passant par l’éolienne et un petit sentier herbeux qui remonte jusqu’au port. Souper à faire!

France et Claude

Written on September 22nd, 2015 , Info, Video Tags: ,

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Formé d’étudiants de l’École de technologie supérieure de Montréal, c’est en septembre 2013 que Rafale a vu le jour dans le but de faire de la voile compétitive. Rapidement, le groupe a pris de l’ampleur, prenant en charge la réalisation d’un projet technique d’envergure internationale: la conception et la fabrication d’un catamaran Class C.

Info: ici

Class-C

Written on September 19th, 2015 , Tall ships, Video Tags:

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Jeudi 3 Septembre 2015 Steine, Lofotens, 68°07’N 013°48’E

31.24mn, 1284.08mn (2015-2), 1713.16mn (total 2015) QPL

13:56 Nous sommes en route depuis 11:00 après avoir levé l’ancre, comme un bateau taxi passait pour déposer cinq jeunes hikers. Le trimaran était déjà parti. Nous avons repassé notre pont de 18 mètres, alors qu’un travailleur de la construction sur le pont vérifiait lui aussi si l’on passait! Et nous photographiait! Ça devait être juste! Moteur sur une mer calme, sous un ciel nuageux, couverture grise se terminant au loin, près du continent, qui lui, bénéficie d’un dégagement bien clair! Comme hier!

Donc moteur aujourd’hui par temps calme: donc, désalinateur d’eau, inventaire des produits entreposés, reprisage de la toile dans la cabine en écoutant mon livre en cd!

Là, je me repose et je fais mon journal depuis le 31 août et j’écris mes cartes postales!

16:42 Nous sommes arrivés à Steine, petit village de pêcheurs et nous avons encore une fois attaché Andrée Anne Rachel au quai en cherchant partout âme qui vive pour nous dire si nous pouvons rester ici ou pas! Personne, une dame mais qui ne parle pas anglais. Nous voulions jeter l’ancre dans une jolie petite baie pittoresque mais un Fish pond échoué y avait pris pas mal de place. Il fait une petite bruine et Claude veut aller monter une montagne… On verra qui va gagner! La pluie ou Claude …

1L’entrée étroite de Steine

2Andrée Anne Rachel au quai de Steine et la montagne que nous irons grimper!

19:22 Claude a gagné, nous sommes allés grimper la petite montagne abrupte de l’autre côté de la baie. Et il a plu aussi! Trempés, plein de grenailles des grandes herbes que nous foulions pour une meilleure prise sur les pentes assez aiguës, ma foi. Et plein de bleuets, tellement meilleurs qu’à Reine! Belle vue des alentours. Je suis à faire le souper maintenant, Claude fait du ménage dans ses photos. Le chauffage fonctionne à plein, y’a des choses à sécher! Dont mon iPad! Une chance qu’il est dans son étui LifeProof, imperméable et flottant! Flottant, pas si grave à date! Pas encore essayé!

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Vue à partir de notre petit sommet rempli de delicieux bleuets, de conifères rempants de si bonne odeur et de grandes herbes qui couvrent la tourbe et les roches.

4Claude et ses bleuets! Sous la pluie!

Vendredi 4 Septembre 2015 Svolvær 68°14’N 14°034’E

22.8mn, 1306.88mn (2015-2), 1725.96mn (total 2015) QPL

10:13 Départ de notre quai de Steine pour nous rendre à la. Capitale des Lofotens, Svolvær. Il pleut, ne vente pas, la condensation mouille tous les murs sous les fenêtres et dégouline sur ce qu’il y a sous les fenêtres!

10:32 À voile maintenant, petit vent de 12-14 noeuds du Sud, Sud-Ouest.

12:53 Petit repos du reprisage de la toile, que je continue dans la cabine malgré la légère gîte à voile. Pas si pire. J’y retourne!

14:35 Arrivés à Svolvær, nous sommes au quai des visiteurs non loin du Thon Hotel, sous la pluie, après avoir passé sur tribord une statue sur un roc, telle la Statue de la Liberté, mais en plus petit, une mouette sur la tête en guise de couronne temporaire (elle s’est envolée à notre passage! ). Électricité, eau, la grande ville ici, la capitale des Lofotens. Mais pas de WiFi… Il faut dire que la machine pour payer notre quai ne fonctionnait pas et a failli garder la carte de crédit de Claude! Peut-être qu’on aurait eu un code Wi-Fi! Personne n’est venu non plus! C’est ce qu’un autre voilier nous avait dit, un jeune homme en solitaire vivant sur son bateau pour un an… On ne l’avait pas tout a fait cru et il avait raison, la machine à carte ne fonctionnait pas et il n’y a personne à contacter!

5Statue à notre entrée au port de Svolvær, avec sa mouette en guise de couronne!

17:32 Nous revenons au quai après des commissions dans trois épiceries et un marchand de vin! Charmante petite ville dont les terrasses de restos d’hôtels et des magasins longent les quais animés même sous la pluie! J’ai pu poster mes cartes de fête et des cartes postales.

6Notre quai tout près du Sentrum, le centre ville de Svolvær
7Une autre vue de notre quai au centre, et le gros bateau de croisière arrivé en ville.
8Les belles terrasses le long des quais, l’église au loin

9Une belle fenêtre sur une collection de minous!

10Nous sommes vraiment en ville!

20:41 Belle promenade après souper dans les rues et sur les quais. Nous avons rencontré un chauffeur d’autobus chechene qui parlait russe, chechene et norvégien, pas un mot d’anglais mais nous avons pu comprendre les indications pour la station de propane pour remplir nos bonbonnes vides. Il pleut toujours. Un gros paquebot de passagers est arrivé en ville pour quelques heures, amenant son lot de touristes, ainsi que des vendeurs sur la place! Belle boutique d’hôtel, j’y ai acheté du thé d’été, de Norvège, qui sent tellement bon! Et de Bex savons faits à la main en Norvège. Le bateau Nordlys, de Tromsø, vient de quitter son quai. Et nous ne sommes pas allés au cinéma, même si on y jouait U.N.C.L.E,  film re make de la série de mon enfance, “Des Agents Très Speciaux”… J’aurais aimé y aller mais, 40$ pour deux billets, c’est un peu cher! Chez nous, avec notre carte spéciale Cure, au Guzzo, nous payons 14$ pour deux! On se contentera de notre série sur ordi, au chaud dans notre lit!

France  et Claude

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Lundi 31 août 2015 Reine

Pluie toute la journée! On s’habille pour la pluie, incluant pantalons de pluie et bottes de montagne! Je me souviens trop bien d’une occasion en Islande où nous avions été trempés par une pluie constante, d’où souliers mouillés pour quelques jours! Now pantalons nous collaient sur la peau! Trop! Non, nous devons mettre nos pantalons de pluie!

Et ce fut une bonne chose, car nous avons fait une longue promenade à pied jusqu’au village voisin, 6km. Nous nous sommes rendus de l’autre côté de la baie, au Coop (dire coupppe! Pas co-op…), petite épicerie assez chère! (Donc pas très co-op non plus!)

Tout au long de notre marche se succèdent des maisons de tout genre, mais souvent colorées de jaune, dans diverses nuances d’ocre, ainsi que de beige et de vert Jade… Des toits d’ardoise et d”autres de tourbe, et même des fois, moitié, moitié! Un toit orné de pointes viking, comme les Drakkar. Et souvent, de petits jardins fleuris, des aménagements proprets.

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L’église de Reine, vue à travers les maisons sur pilotis, le long du port. Ces cabanes de bois portent le nom de “rorbuer”,  utilisées par les pêcheurs de janvier à avril puis louées aux vacanciers pendant l’été.

2
Les rorbuer, maisons sur pilotis, aux toits d’ardoise et/ou de tourbe. Au fond la montagne qu’on grimpera demain.
3
Des séchoirs à poisson partout…

4
Toits décorés à la Viking!

5
Les montagnes disparaissent dans la grisaille…
Retour au bateau, il pleut toujours. Reprisage de la toile: je cache 30 abrasions en une pièce de 3-4 pieds de long!

6
Ma toile par terre et mon soulier pour montrer l’ampleur de la patche! En gris foncé, pas encore cousue, juste un peu collée au duct tape!

Et Claude va chercher le souper au petit dépanneur resto à côté du quai, nous mangerons ce soir des Fish burger et je ne ferai pas de vaisselle non plus, juste de la toile!

Mardi 1er Septembre 2015 Reine, Lofotens

Belle journée sans pluie ni trop de soleil par contre mais nous avons pu gravir la belle montagne Reinebringen, à deux km du bateau à pied. Cette trail, très courue par plus de 100 touristes par jour, par beau temps j’imagine, n’est pas recommandée par la communauté de Reine en raison de l’érosion de ses pentes, et surtout après de la pluie. Néanmoins, plein de monde la montaient en même temps que nous. Elle montait continuellement, jamais de bout plat, beaucoup de rochers lisses mouillés par les rigoles d’eau et les mini-ruisseaux créés par la pluie incessante de la veille. La tourbe détrempée semblait solide, mais la boue envahissait la piste par bouts! Nos guêtres nous protégeaient bien et nos bâtons étaient très utiles! Montée de 1 heure trente minutes, lunch au sommet à environ 615 mètres et une heure de descente.

7Reine par temps plus clair que la veille! On voit mieux les montagnes tout autour!

8En montant notre Sentier

9Vue de Reine à partir du sommet de Reinebringen. On distingue aussi la chaîne de montagnes des Lofotens qui s’étire au loin…

10Vue d’un fjord voisin dans les Lofotens

11Couleurs ocre et vert Jade à Reine

De retour au bateau, Claude a démarré le moteur pour faire chauffer l’eau et il a parti le chauffage: oh, douce douche chaude! Souper de morue. Un peu de reprisage de toile.

Mercredi 2 septembre 2015 – Kirkefjord, Lofotens, 67°59.6’N 13°01’E
                7.17mn, 1252.84mn (2015-2), 1681.92mn (total 2015) QPÊ

11:25 Après déjeuner et l’achat de cartes postales et de raisins au dépanneur près du quai, nous avons quitté facilement le quai, sans aucun vent, ni profondeur! Départ à marée basse pour pouvoir passer plus loin le pont de 18 mètres alors que nous en faisons 17! Mais le départ fut un peu ralenti par les hauts fonds du port! Un peu trop marée basse ici! Plein de roches, rochers plats, d’énormes chaînes sont clairement visibles dans deux ou trois pieds d’eau à l’avant du bateau! On a dû reculer un peu, contourner la chose en passant près d’un autre quai. Sous le pont, par contre, ça a passé! Le mât n’a pas accroché! Incroyablement difficile à jauger d’en bas! Ouf! Ça a passé. En plus, juste à droite du milieu du pont, point le plus haut. Il y avait des constructions suspendues sous la structure, comme à Montréal! Ça aurait abaissé le passage à 16 mètres! On n’y serait pas passé!

Belles montagnes tout autour de nous maintenant, peu de soleil, aucune pluie, vent très frais cependant! Heureusement pas de vrai vent! Juste le nôtre! Je devrais donc dire, l’air est très frais! Et l’eau est maintenant baissée à 11.5°C! Il est vrai qu’on est à 67°58’N… Donc 26 milles nautiques au nord du cercle polaire! Ça doit être pour ça! Hihi! Les falaises à l’allure égratignée sont surmontées de pics acérés et à leur base, de qtrares petits groupes éparses de maisons colorées, munies de leurs quais personnels et zodiacs motorisés… Aucune route ne se rend ici. De longues chutes d’eau agrémentent le roc ainsi que de la tourbe bien humide et des petits buissons de bleuets entre autres! Quelques plaques de neige ici et là, en hauteur.

12:23 Nous voici amarrés à un quai de pêcheurs d’un minuscule village au creux des montagnes, où se trouve le parc national des Lofotens que nous parcourrons un peu tout à l’heure. Temps calme, eau 12.4°C! Ça a monté!

19:52 Le souper est en train de réchauffer! Nous revenons d’une longue promenade de cinq heures, une dizaine de kilomètres à zigzaguer d’une roche à l’autre entre les  marécages, les ruisseaux tabulaires (mon invention: des roches plates en pente où l’eau ruisselle) vers une jolie plage déserte côté océan Atlantique, partie du parc national des Lofotens… De drôles de dunes, une tente et deux autres campeurs arrivaient encore à notre départ. Nous sommes partis d’un côté de la montagne, avons grimpé 700 pieds sur le col entre les deux vallées. Facile et très achalandé, quand même! Nous avons croisé au quai du bateau-taxi 3 ou 4 paires de hikers.

Quant à notre quai de pêcheurs, le pas gentil petit pêcheur trapu dans son tout petit bateau mignon (lui) est arrivé comme nous allions partir pour notre randonnée, et quand nous lui avons demandé si c’était correct pour nous d’être à ce quai, il nous en a chassés! Mae caiern! Mae caiern! Ça sonnait comme ça mais ça ne doit pas vraiment s’écrire comme ça! Nous avons compris que c’était son quai! “Mon quai! Mon quai!” en norvégien. Pourtant le guide de voyage disait que l’on pouvait se mettre à ce quai! Qui semblait municipal! Bref nous avons dû aller nous mettre à l’ancre car le méchant troll ne voulait rien savoir!

21:11 Au lit! Il fait frette! Un trimaran est venu nous rejoindre à l’ancre. Pas beaucoup de voiliers dans les Lofotens. À Reine, pendant trois jours, il n’y en a eu qu’un au quai, et un énorme voilier vu d’en haut de la montagne qui ressortait…juste fait un tour je crois. Et dans notre petit fjord, que nous et le trimaran…

1
Quittant Reine, nous voyons Reinebergen la montagne que nous avons grimpée, le plus haut pic à gauche.

2
Voici le petit village et le quai du méchant troll, et son mignon petit bateau rouge.

3
Notre ancrage, finalement, à Kirkefjord.

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Notre ancrage et le petit village de chalets, alors que l’on gravit le col de 700 pieds. On voit le ruisseau tabulaire dont je parlais, ces pans de roches plates où l’eau coule abondamment!

5
Et de l’autre côté du col, on aperçoit la plage de Horseide au loin entre les montagnes. Vue sur l’Atlantique!

6
Les drôles de dunes vers la plage.

7
Et voici la vue du col au loin alors que nous sommes sur la plage côté Atlantique!

France et Claude

28 Août 2015 – Andrée Anne Rachel EN Norvège 2015

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Encore ce matin, ce magnifique ciel rayé de bandes étagées de longs nuages denses et bas, blancs et gris acier sur fond bleu poudre au loin, très loin… C’est là que j’ai compris la raison pour laquelle j’aimais tant ces cieux! Ce sont les peintures de Monet! Il est venu passer un mois d’hiver ici en Norvège et y a peint en un mois 28 tableaux! Il adora l’hiver quand même atroce pour lui!

Nous nous sommes levés tard, 10:00, récupérant le sommeil perdu en mer pendant les six derniers jours et leurs cinq maigres nuits!

Après le petit déjeuner, nous sommes partis à pied vers les douanes pour régulariser notre situation d’immigrant! En effet, nous sommes encore illégaux, car les douanes étaient fermées hier soir. Longue promenade depuis notre quai, situé complètement à l’entrée du port… Tout le long de cette magnifique jetée de ciment, très large, moderne,  nous longeons la marina sur notre gauche, au début tous de vieux bateaux de bois petits et gros, bien entretenus, d’allure viking ou bien de canots renversés, fermés par des cabines de bois foncé bien vernis…. Puis se succèdent une pléiade de bateaux moteurs et de voiliers de plaisance… Sur notre droite, vers la mer, posées sur le muret, se trouvent des sculptures intéressantes, des blocs de béton d’environ cinq pieds de long, sur un diamètre de trois pieds, de forme conique irrégulière, un peu celle de menhirs, mais troués à la drille de façon bien régulière sur toutes leurs surfaces… De gros morceaux de gruyère symbolisant le vent, nous dira-t-on plus tard… Nous croyions que c’était un rappel de la seconde guerre mondiale qui, en 1940, avait bombardé et détruit toute la ville sauf trois bâtiments, dont une vieille église et l’édifice bas et gris qui abrite les douanes.

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Mes gruyères de pierre sur la jetée du port de Bodø sur un magnifique ciel de Monet!

2

Le bureau des douanes dans ce vieil édifice 1912, l’un des trois seuls survivants des bombardements de 1940

Effectivement, au loin, ce dernier détonne parmi les hautes structures des nombreux hôtels environnants au sein d’un centre ville animé et ultramoderne, super civilisé, où les automobilistes s’arrêtent des que vous faites mine de traverser la rue, les rues sans aucun stop par ailleurs! D’immenses places piétonnières sont fréquentes, parsemées de multiples terrasses de restaurants et de chic boutiques. Les gens sont d’ailleurs bien habillés, d’un chic urbain stylé mais pas trop… D’ailleurs le coût de la vie est très cher ici… En allant faire l’épicerie, je suis allée voir un sac à dos de cuir qui m’attirait, très simple, 2800 krones ou 450$… Notre Pepsi Max nous coûtera à l’avenir $4 par 1.5 litre! On fera comme au Groenland, on goûtera la dernière goutte avec délectation! Malgré le coût de l’épicerie, nous reviendrons chargés de nos quatre sacs Thermos remplis des provisions manquantes!

Avant l’épicerie, la douanière ne nous a donné aucun problème, ni aucune étampe dans notre passeport! Snif! Dommage! “Pas le droit”, a-t-elle répondu???? Elle nous a par contre accordé un an pour laisser le bateau en Norvège à Skattora Marina, à Tromsø après que nous ayons rempli un long formulaire détaillé, mais assez simple quand même, quand on est bien préparé comme mon Minou!

 

3
Retour au bateau avec nos sacs de commission. Notez le bateau ancien en bois, en forme de canot renversé

Retour au bateau pour ranger les commissions et surtout laver le frigo qui se faisait sentir… C’était le poisson d’hier soir qui avait dégelé… Et le fond du frigo était maquillé de quelques traînées suspectes. Pendant ce temps, Claude rassemblait ses pièces et outils pour les réparations à venir, pièces situées sous le lit de la cabine arrière, c’est à dire très loin, cette cabine nous servant de rangement extrême!

Après le lunch, Claude est monté dans le mât pour vérifier ou changer la lumière “Steaming Light”, et finalement l’ampoule n’était pas brûlée! Juste un mauvais contact! Nous avons également retiré le drapeau de quarantaine, ayant passé la douane!

Promenade à vélo ensuite, dans le centre-ville, où Claude ne cessait de s’exclamer “As tu vu la Leaf?”, “Encore une autre!”, “Et une Tesla!”, “Une autre!”, “Encore!”… Plein d’autos électriques ou hybrides… Information touristique, des timbres au Bureau de poste… Puis nous sommes sortis de la ville pour nous rendre au bout de la presqu’île en face du port et de notre bateau, où est érigée la redoute Nyholms et ses 12 canons, de 1810…

4À la redoute, vue de la ville

5À la redoute, vue de la mer

6
À la redoute, vue du port et de la marina où se trouve Andrée Anne Rachel. Et ses canons! “Non,non,non! Pas sur mon bateau! NON!” (Citation de notre bébé Caroline en 1992 en Floride, au fort Castillo de San Marcos, à Ste-Augustine, où Andrée Anne Rachel était ancrée non loin et où son grand-père lui expliquait comment on chauffait les boulets de canon avant de les projeter sur les bateaux ennemis à incendier!)

Puis nous avons monté la montagne en arrière de la ville vers un point de vue, le Keysergerden, d’abord sur route, puis le long d’une trail, plus facile à redescendre qu’à monter! Pas mal plus le fun!

7Vélos en Trail!

8Vue de Bodø du haut de notre montagne

Retournés en ville, à cette heure, plutot vide, presque ville fantôme à 18:05 un vendredi soir!  Presque pas d’autos  stationnées, aucune qui roule, zero piéton!  Ils sont ts en train de souper! Je suis allée compléter mon épicerie puis nous nous sommes payé un Take away, un cheeseburger frites et un rullakebab, deux petits formats de coke pour la modique somme de $45! Que nous avons dégusté au bateau, mais juste le hamburger, suffisant! Nous mangerons le kebab un autre jour! Ça réduit le coût du resto, finalement!

Belle journée fraîche sans pluie! Et même chaude à vélo de jour.

Samedi 29 Août 2015 Bodø

11:30 Lever à 11:00! Il faut dire que nous nous sommes couchés très tard, 02:00 am! Wi-Fi, Breaking Bad (nouvelle série pour nous, c’est terrible!  Comment se compliquer la vie, ou la mort!) et un gratteux gagnant!)… De plus il fait un temps terrible! 38.5 noeuds Max, ça continue, 37 juste là! On gîte au quai! Heureusement du bon bord, ma cafetière sur le poêle penche du bon côté! Il est supposé faire mauvais ainsi deux jours, aujourd’hui et demain, code rouge sur la mer! Ouf! 42.7 noeuds de vent, Force 9! Style 85.4 km/h… Et le génois et le foc d’un bateau voisin, antique bateau en bois, sur un quai de l’autre côté de l’entrée, menacent de se hisser seules sur leur drisses encore attachées! Et les voiles veulent se sauver ou se déchirer!

9

Voiles au vent! Au quai! Le génois s’est détaché et claque au vent de 35-42.7 noeuds! Pas bon!

20:07 Vaisselle terminée! Journée passablement occupée finalement… Réparations diverses, comme d’habitude, braquette changée car rouillée dans le coffre arrière pour éviter la proximité entre des fils et le tuyau très chaud du système moteur, rétablissement du système de chauffage, yessss! Claude a réussi en changeant à nouveau de pompe diesel (on alterne entre la très vieille et la moins vieille! Et en changeant les tuyaux de diesel, et en poussant du diesel propre dans l’injecteur… Ça semble marcher à date! Et moi, ma toile! J’ai fini de coudre mes huit carrés de toile pour rapiécer quatre trous, et j’en ai cousu deux sur la toile, plus deux que j’avais débutées le jour de notre arrivée en mai! Retrouvées par hasard! À moitié cousues, quand je m’étais découragée après plusieurs heures de raccommodage assise sur mon bloc de bois sous le bateau hors de l’eau à l’époque, les valises encore dans l’auto, lors de notre retour en avion en Écosse, part one de l’été 2015! Il me restera à trouver d’autres trous…

Il fait toujours ce temps exécrable dehors, pluie et vents jusqu’à 42.7 noeuds, nous gîtons toujours au quai, solidement collés sur ce dernier! Le cockpit est trempé car la pluie se faufile à travers les fermetures éclair du dodger! Mon plant de ciboulette dehors sur la cabine, sous le dodger, est en train de se noyer!

Dimanche 30 Août 2015 , Reine, Lofotens 67°56’N 013°05’E
                67.81mn, 1235.67mn (2015-2), 1674.75mn (total 2015) QPL

07:22 Aaahhhh! Position semi-couchée dans le cockpit, sur mes beaux coussins épais et sous ma couverture! Levés à 06:00, nous avons quitté le quai de Bodø sur une mer peu agitée mais quand même soumise à des vents du Sud-Ouest de 16-19 noeuds. Il devrait venter plus loin, plus tard et les conditions actuelles jaunes deviendront rouges cet après-midi … On a plus de 50 milles nautiques à faire, pour se rendre à Reine, dans les Lofotens, grande chaîne montagneuse au large. Pas de soleil, tout est gris! On ne voit rien à l’horizon!

12:51 J’ai dormi jusqu’à 11:00, le cœur un peu chaviré ce matin! Là, ça va beaucoup mieux! Nous voguons au vent de travers – petit largue (presque vent arrière) de 16 à 20 noeuds encore, et des pointes à 25.8 noeuds. Notre vitesse de croisière est de 8 noeuds environ sur une énorme houle de 3 mètres, quand même, que nous dévalons de temps en temps assez brusquement! Nous avons parcouru 46 milles nautiques à date, il en reste une dizaine à faire. Il ne pleut pas, mais c’est gris, et la visibilité faible ne nous permet aucune joie! Nous devrions pouvoir voir ces superbes montagnes au loin, en mer! Mais non! Rien! On les voyait avant-hier de Bodø! Le plafond est complètement rempli d’ouate blanche, où de légères, très minces déchirures laissent poindre un ciel bleu poudre derrière nous! Mais pas en avant!

Nous avons dîné avec notre énorme kebab de vendredi soir, froid et c’était excellent!

14:50 Nous approchons des Lofotens! Le mur de roches sort enfin de la grisaille après 62.6 milles nautiques à ne rien voir! Nous roulons à 8.63 noeuds sous un vent de travers de 23 à 27 noeuds (pointe à 28.5!).


Vidéo de notre approche de la chaîne… by Boathouse_ca

Vidéo de notre approche de la chaîne montagneuse des Lofotens qui sortent de la grisaille!

10Photo de notre approche des Lofotens, à Reine, avec un peu d’éclaboussures!

11
Les hautes montagnes enneigées au pied desquelles le petit port de Reine se trouve!

16:45 Nous sommes au quai de Reine, village principal des Lofotens, la plus belle région de la Norvège, semble-t-il, avec du soleil et une mer plate, ajoute le guide! Je suis d’accord avec les deux conditions! L’approche fut assez sportive jusqu’à la fin! Et même au quai le bateau s’en décollait au gré des rafales de vent! Finalement, nous n’avons trouvé personne pour nous renseigner sur le quai des visiteurs, à part les petits écriteaux blancs et noirs sur le quai, où sont amarrés plein de petites chaloupes pleines d’eau! Que nous avons déplacées pour se faire un beau bout de quai!

12Andrée Anne Rachel tranquille au quai de Reine, enfin!

France et Claude

Written on September 6th, 2015 , Croisière/Cruising, Croisière/Cruising info, Photos, Voyages

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Written on September 6th, 2015 , Info, Video Tags:

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Mercredi 26 août 2015 – En mer – 66°41’N 011°30’E  129.10mn, 1064.45mn (2015-2), 1510.72mn (total 2015)

01:30 Claude vient de se coucher et je reprends la barre, le radar. Couchée, le bruit incessant des vagues et du vent fait croire que nous allons très vite, mais non! Illusion du bruit! 4.5-5 noeuds malgré un vent de 19 noeuds mais trop au près, toujours de l’Est plus que de l’Est, Sud-Est… Nous avons finalement fait 103 milles nautiques hier, seulement… Très petite journée! Pour la distance! Car pour les nerfs, c’est autre chose!
Il reste 154 milles nautiques à faire, 33-39 heures et plus ou moins!

02:34 Même le radar se met de la partie! Il s’est encore éteint après l’inscription “CHECKING HW”… Il faut tout fermer et tout réouvrir le CHART PLOTTER au complet! Rien de moins! Pour se tenir occupée! Et tenir les nerfs en alerte, ça et les coups des vagues sur la coque, ou la coque sur les vagues, de temps en temps un coup très fort qui ébranle toute la structure, la sorte que je déteste!

04:39 Claude dort toujours…et le radar par intermittence aussi! Trois fois j’ai du tout fermer encore! Il commence à faire jour…et le vent commencait à tourner vers le Sud, Sud-Est quand j’ai commencé à écrire ces lignes. Mais il revient vers l’Est!

06:50 Claude dort encore et il rit dans son sommeil! Bonne affaire! Moi je roule à 7 noeuds sur un vent  de 22.6-25.3 noeuds, toujours de l’Est, Est, Sud-Est!

07:00 Exactement dans  trois milles je vais atteindre le 66°N … Je suis maintenant à 65°57’N! Et Claude se lève! Une horloge! Il a dormi 5.5 heures… C’est mon tour!

12:22 Bon, vaisselle faite, poubelles rassemblées, lunch fait sur poêlon, quand même, avec la gite, un grilled cheese de riche, comme dirait Caro: pain ciabatta, brie, Dijon, Mayo et tranches de nectarine… Et dodo avant de 4heures (7 à 11) ce qui me fera pour cette nuit  8 heures au total (2+2+4) et Claude sept heures totales (1.5+5.5) et il se recouche maintenant à 12:36. On verra s’il dort!

13:15 Je roulais super bien à 5.6-6 noeuds au génois, foc et grand-voile mais le vent vient de s’aggraver! Réduit à 13 noeuds il virait à l’Est, Nord-Est! Pas bon du tout! Encore un coup vers le nord! Notre cap est rendu à 17°! Horreur! Mais je reprends du vent et de la vitesse! 5.4- 5.93 noeuds! Mais dès que le vent se pointe à 13, la vitesse redescend en même temps que le bateau sur la houle!

13:36 Claude se relève, une autre heure à son actif! Total huit!

15:23 Bon! Une correction s’impose si l’on ne veut pas aboutir au Pôle Nord! Nous étions rendus à 16° de cap et comme le vent ne semble pas laisser l’Est pour les prochains jours, pas le choix de commencer à louvoyer, même si le louvoiement en question nous renvoie au sud-est! Nous ferons cela pour les prochains 50 milles nautiques puis nous verrons! Actuellement la mer est quand même potable, calme, l’allure bonne, nous remontons mieux le vent sur notre tribord, illusion d’optique créée par la girouette… Mais quand même plus confortable! Toujours au près serré, mais moins de cognage, car la houle vient du nord donc de côté au lieu de l’avoir de face comme sur l’autre amure! Bodø est à 120 noeuds… On s’en éloigne actuellement sur la latitude (on va vers le sud!) mais on s’en rapproche sur la longitude (on va vers l’est)!!! Le vent faiblit à 10-12 noeuds, et plutôt Est, Nord-Est…

Claude est pas mal déconfit! “Au moins, on allait vers le nord. Là, on va vers le sud.”Je lui répète qu’au moins, là, on s’en va vers l’Est, la Norvège!

16:35 Ben là, c’est pas drôle mais en changeant d’amure tout à l’heure et donc en redescendant vers le sud, on va bientôt repasser  le cercle polaire qu’on a passé tout à l’heure, alors que notre record de 66°32’N d’Islande 2013 au delà du cercle polaire avait été effacé par 66°39’N en montant vers le nord! Donc on redescend! Vraiment! On va le remonter plus tard! Hihi! Oups! Claude ne trouve pas cela drôle du tout!

16:45 Et on vient de changer d’amure encore, revenant à gîter bâbord, car le vent vient de changer d’un coup sec pour plus fort et plus sud-est! 18 noeuds. On roule maintenant à 7 noeuds sur un cap de 51º, meilleure direction que jamais depuis quelques jours! Et ainsi, nous n’aurons pas redescendu en bas du cercle polaire!  Yessss, Claude est heureux! On se dirige à la fois vers le Nord et l’Est, donc vers Bodø! Mais oui, je sais, on appelle cela le Nord-Est! Mais le contexte demandait le “à la fois”!!! i.e vers le Nord-Est de la Norvège!

20:00 Je me relève après un bon deux heures après avoir été dans la cabine trop longtemps pour faire de l’eau, vu qu’on était finalement à moteur pour aider la voile, mais, oups, le mal des transports m’a prise et emportée dans le monde de Morphée!

21:00 Nous venons de souper chaud et je viens de finir vaisselle et médicaments pour me coucher! Un peu de lecture pour m’achever et je pourrai dormir afin de faire plus tard mon quart de nuit! Il fait encore clair, nous sommes à moteur sur une mer légèrement houleuse sans trop de vagues, avec un vent de face de l’Est, Sud-Est et nous nous dirigeons vers un passage intérieur plus calme que la mer le sera dans quelques heures avec un vent qui doit s’élever plus tard. Nous en avons soupé, de la mer agitée! Ciao!

Zéro photo aujourd’hui!

Jeudi 27 Août 2015 – En mer –

01:15 Claude m’a réveillée à 01:00 après trois heures de dodo, dont la dernière à rouler sur mon coussin avec un léger roulis, et même à tomber par terre! Par manque de mon antidérapant, perdu mystérieusement durant la journée pendant les transferts répétés entre bâbord et tribord occasionnés par les virements de bord de cette cinquième journée en mer… Les quatre autres ont été vécues uniquement ou presque sur babord! Bref, pendant la dernière heure je m’agrippais continuellement sur le hiloir et cherchais frénétiquement mon antidérapant dans ma mémoire et le cockpit pour ne pas me retrouver sur le sol! Moins reposant!

Voici ci-bas les cartes marines prises dans la nuit du 26 au 27, qui explique le chemin parcouru!

1

On voit que notre position du 26 au 27 août, à droite, en Norvège, est au delà de l’Islande que l’on voit à gauche…(voir le petit bateau noir avec la flèche jaune… Le petit bateau rouge 26 août  sous le bateau noir indique la position prise à minuit la nuit du 25 au 26 août)

2

Position dans la nuit du 26 au 27 août (Où le bateau noir se trouve, il y a aussi le bateau rouge nommé 27 août)… Bateau rouge du 26: position prise le 25 à 23:59…

3

Nous voici plein Est depuis la soirée du 26 août… On voit la position du 27 août (ou le 26 à 23:59).

02:50 Nous sommes à moins de 10 milles nautiques des premières îles norvégiennes, en date du 27 août, 02:50 am. Et deux cargos nous foncent dessus! (Les deux triangles gris sur la photo ci haut)… Ils sont à six milles nautiques et roulent à 11 noeuds, nous à 4.4… On devrait les éviter!

03:30 Aaahh! Ils viennent de passer derrière moi, les deux, à moins d’un mille… Mais un autre se pointe à l’avant sur babord et devrait nous croiser d’ici une heure à 447 pieds… Ah! Après vérification, il vient de changer de cap et me croisera à 4 milles nautiques dans trente minutes! J’aime mieux! C’est plus risqué le long de la côte, plein de petites îles et de rochers parsèment les eaux côtières. Et sur tribord, le brouillard ramène sa couverture blanche! Mais un Chart Plotter électronique, c’est tellement rassurant! Et maintenant, 03:50 mon gros Mac ne me croisera plus! Il est droit devant moi et je le suis à travers les obstacles rocheux, entre les multiples feux!  Super! Je n’ai jamais vu une carte aussi complexifiée par des feux!

4Carte complexe des feux à l’approche de la côté norvégienne… On a du mal à voir la route!

27 août 2015, encore en mer vers Bodø

04:06 Il commence à faire clair, mais je ne fermerai ni feux de route ni radar, et surtout pas l’AIS! (l’AIS c’est une blague. Ne jamais fermer l’AIS!) je devine une lignée rouge sur mon babord, le soleil veut se lever mais, trop fatigué encore, il manque de force pour soulever la masse nuageuse qui l’écrase! Hihi, une autre blague!

04:21Oh la! Le rideau de brume s’est levé sur mon tribord et je vois plein de rochers et de petits îlots bas pas très loin, vraiment proches à l’œil nu, mais en fait ils se trouvent à 1.22 milles nautiques de nous quand je le mesure sur la carte! Il faut vraiment avoir confiance dans ses instruments! Ouf! Et mon capitaine! Il a tracé sa route et le gros Mac en avant suit exactement les points de Claude! C’est pour ça que j’ai confiance en mon capitaine et que je le suis dans ses périples un peu fous! Oui, oui, je le suivrai jusqu’au 80ème degré de latitude nord!

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CARTE MARINE DE PLEIN DE FEUX ET LE GROS MAC QU’ON SUIT SUR LA ROUTE TRACÉE PAR CLAUDE

05:07 “La Norvège existe finalement!”, s’exclame Claude en riant! Nous sommes officiellement en Norvège, sauf les douanes! Claude vient de hisser les drapeaux norvégien et de quarantaine, sur un magnifique décor de pics rocheux comme je les aime, en profils superposés d’aquarelle!

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Claude hisse les drapeaux, on voit les pics rocheux de la côte norvégienne.

11:39 Super belle matinée ensoleillée et chaude! Moi je me suis recouchée vers 06:00 et j’ai dormi jusqu’à 09:00 pour préparer le déjeuner puis peut-être remplacer Claude mais il ne veut pas se coucher, trop de photos et de manœuvres! Alors moi j’ai fait des photos du superbe environnement où l’on vogue, un passage intérieur à travers des montagnes, pas juste des îles plates et ordinaires… On y voit même du sapinage! Pas vu cela depuis dans lustres! Plein de bateaux de pêche, un ferry parmi tant d’autres, ultra rapide comme on en a pris en 1999 avec les enfants en motorisé. En fait, les montagnes font beaucoup penser ici au Groenland!

Actuellement je fais de l’eau, car nous sommes à moteur… Et c’est calme! Petit vent de rien, 2 noeuds, de l’Est, Sud-Est, aucune vague, le bonheur total! J’ai lavé la toilette encore, tous les jours récemment car se faire brasser de la sorte amène nécessairement des  éclaboussures! Surtout qu’elle se remplit toute seule continuellement quand on gîte à babord! Elle m’énerve! J’ai sorti le tapis pour le faire sécher au soleil, comme les bottes qu’on a eues aux pieds pendant deux trois jours (on n’en pouvait plus, hier soir, quand on les a changées pour nos espadrilles! Et maintenant, depuis ce matin, nous avons des sandales aux pieds, encore mieux! J’ai aussi fait sécher nos drapeaux britannique et écossais qui auront également besoin de reprisage pour la prochaine fois!

J’ai fait le ménage dans la cabine, ouvert tous les hublots pour aérer et ôter l’humidité. Il me faudra tout à l’heure laver le frigo… Il se fait sentir! Quelle expédition ce sera! Ça mesure bien trois ou quatre pieds de profond, ce frigo: pour en laver le fond, je dois avoir les pieds dans les airs et la tête dans le trou! Mais je me console, juste le tronc, pas comme Claude dans la cale où il doit rentrer au complet sans être certain d’en ressortir sans aide! Si jamais je tombais du bateau ou sans connaissance, il n’en sortirait pas tout seul! Moi je peux ressortir de mon frigo seule! Hihi! Et pas aussi sale que lui!

Et, nouvelles jobs pour Claude en plus de la lumière de route à moteur sur le mât: on a encore arraché la plaque de bois qui cachait une première blessure faite au bain en 1993″lors de la rencontre brutale d’Andrée Anne Rachel avec une grosse vague à Ocracoke, Caroline du Nord… Les vis sont arrachées! Il faut dire qu’on a rencontré de puissants murs d’eau dans les derniers jours, tout un fracas pour les oreilles, intenable à l’intérieur de la cabine! Aussi, un autre bruit plus subtil est apparu sous nos pieds, venant de la cale, bruit métallique, mauvais présage! Mais on a tellement cogné sur la mer que ce ne serait pas étonnant d’avoir quelquechose de dévissé où brisé là-dessous! Au moins, on roule, le pilote automatique fonctionne, on verra! À suivre!

Dehors, après déjeuner j’avais lavé le plancher du cockpit, nettoyé l’ordinateur qui me fatiguait la nuit dernière, plein de poussière, rangé les polars, lampe frontale, etc, fait sécher les serviettes-guenilles gorgées d’eau de mer quand les vagues réussissaient à s’infiltrer par les failles du dodger! J’ai recousu ce dernier à quatre endroits, incluant un moustiquaire, changé le cordon de mon sac de lavage qui était trop court, cousu une autre “patche” pour la toile… Elle, elle n’est pas finie, au grand désespoir de Claude, qui veut qu’elle débarrasse le plancher pour le douanier! Pas sûre! ça mesure 20 pieds de long par 40 de large je dirais, et il faut que je la déplie pour voir tous les trous possibles! Pas évident de travailler une telle grandeur de toile dans une salle à dîner sur une table qui fait à peine 5 pieds sur 5!

12:59 Et les mouches sont revenues! Terre! Bon, je vais faire le dîner en finissant les cruches d’eau. Oups, retour à la voile! On serpente entre les îles montagneuses, donc les conditions changent continuellement…

13:22 Nous sommes rendus à 67° de latitude Nord! Et l’eau est à 15.5°C! 28 milles nautiques au delà du cercle polaire! (Ou 56 km)…

14:00 Ah la belle vie! Beau soleil, décor magnifique où les montagnes se succèdent sans fin, sans se ressembler, crêtes pointues ou rondes, sommets enneigés à la Oreo Islandaise… (Oreo, car alternance de noir et blanc, de roches et de neige/glace)… Petits villages colorés blancs et rouges au pied des falaises nues, agrémentées ici et là d’une touche de tourbe verte en santé! Des molaires au loin…au bout du tunnel montagneux créé par l’eau s’y faufilant comme nous bientôt…

14:12 Claude s’étend finalement! Il a très peu dormi la nuit dernière… Quatre heures seulement de 01:00 à 05:00 environ… Moi six, de 22:00 à 01:00 et de 06:00 à 09:00…

16:00 Après deux heures de repos, donc un grand total de six pour la nuit dernière, Claude se lève comme j’arrive au waypoint “France”, créé par moi pour joindre les deux waypoints que Claude avait mis vers Bodø et qui m’auraient fait traverser terre!  Et il se trouvait là un charmant petit phare à l’allure d’un nain de jardin! Base noire faite de pierre, partie supérieure de brique blanche et un toit bien pointu de métal rouge… Pas très haut, ni sur pattes ni sur terre, il diffère beaucoup de tous les phares écossais des Stevenson’s, très hauts, peints de blanc, jaune et noir… Et pleins de bâtiments en annexe!

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ET voici mon petit phare nain de jardin! Avec son manteau noir, sa barbe blanche et son chapeau pointu rouge clair!

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Ciel dramatique tellement beau

9BODØ DE LOIN

10Andrée Anne Rachel au quai du Port de Bodø

11Drapeaux de la Norvège et de la quarantaine

18:21 Nous sommes amarrés au quai de Bodø Yacht Havn depuis 18:00. Belle arrivée dans le port, à voile, au grand largue! Super beau! Il fait plus frais, plus sombre mais le ciel nuageux est dramatiquement magnifique! Des nuances de bleu acier, une lourdeur des nuages foncés contraste avec les masses floconneuses blanches ici et là! Et pas de pluie, encore! Très belle journée! À part mon mal d’œil, perforant comme un coup de couteau, qui me revient comme une horloge à 16:00…

Claude est parti nous enregistrer, je vais aller laver ma vaisselle avant que le douanier passe! Quant à la toile, elle est encore cachée par la table! Ou presque!

France et Claude

act

Written on September 1st, 2015 , Croisière/Cruising, Croisière/Cruising info, Voyages Tags: ,

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