In June last year, Tropical Storm Mawar ended British Adventurer, Sarah Outen’s bid to row solo across the North Pacific from Japan to Canada.  Sarah then spent nine months in the UK preparing mentally and physically to restart her journey with a second attempt.

She is now rowing from Japan to the Aleutian Islands in Alaska – a journey that has taken 5 months.  She decided to change her route due to adverse weather conditions and winds hampering her progress towards Canada.

Starting in her kayak under Tower Bridge on 1st April 2011, Sarah made it to the east coast of Japan in November 2011 after cycling and kayaking over 11,00 miles. Sarah was then out on the North Pacific for 25 days before being rescued by the Japan Coast Guard. Following the North Pacific row, she will kayak through Aleutians to the mainland, cycle across North America and Canada, before rowing solo across the Atlantic Ocean home to the UK.

Where is Sarah now?

 

 

Follow Her adventure here

 

Written on September 30th, 2013 , Voyages Tags: ,

Mylène enfin portée par le Gulf Stream – Lorient

jeudi 19 septembre 2013


L’Atlantique à la rame. La Canadienne Mylène Paquette en était, hier, à son 74 e jour de mer en solitaire.

Carnet de bord

Je n’y croyais plus, le Gulf Stream était devenu une légende dans mon esprit, une espèce de courant chaud qui aurait jadis existé et apporté un climat doux à l’Europe durant la saison froide.

Puis j’ai senti la température de l’air augmenter et celle de l’eau me surprendre en y plongeant les doigts. J’étais bel et bien dans le courant chaud du Gulf Stream !

Trois jours sans vents ni rayons ont vidé mes réserves d’énergie, mais n’ont pas mis à plat mon enthousiasme. J’avançais lentement vers ma destination, fini les spirales, les loops et les ronds !

Mon bonheur fut de courte durée, ces quelques jours de bonnes conditions se sont terminés par un spécial vent du sud. Une seule solution s’imposait : bifurquer vers le pôle et reprendre le courant chaud par les

hautes latitudes. Quatre jours à jongler sur les flots et me revoilà avec quelques fractions de noeuds dans la bonne direction.

Beaucoup de frustrations et d’inquiétudes ont bousculé mon équipe à terre, mon bateau, Hermel (c’est son nom !) et moi. Je m’abreuve toujours des paroles rassurantes de mon routeur via mon téléphone Iridium. Ses prédictions me soulagent et le décompte de la distance qui me sépare de la mi-parcours diminue à chaque conversation avec lui.

Dame Nature semble avoir été séduite par ma ténacité, car elle n’a maintenant pour moi que des vents favorables. L’ouragan Umberto, actuellement réduit à une tempête post-tropicale, passera entre ma position et ma destination et me fera regagner du terrain vers les basses latitudes où j’aurai meilleure posture pour rejoindre Lorient. »

 

 

 

Vous pouvez suivre son aventure ici

 

 

Notre fameuse échelle avant la nuit venteuse!

V 13/09 Matinée de travaux divers: fibre de verre dans la cale, imperméabilisation des panneaux du dodger et couture de velcro arraché, lavage, valises… Puis la liberté en auto! Vers Glasgow, beaux paysages de campagne anglaise sous la pluie, eh oui, malgré une matinée ensoleillée… Puis le centre ville hyper mélangeant de Glasgow… Très difficiles de s’y orienter… Les rues changent de nom, les numéros de route aussi!

Finalement, après le cinéma au Quay, “About Time”, le retour fut plus facile via les grandes autoroutes, même à la noirceur et des phares mal ajustés, myopes, qui n’éclairent le sol qu’à cinquante pieds!

S 14/09 Ce matin, remise en place des panneaux du dodger, ien imperméabilisé, vernissage du plancher du cockpit, toujours dans le nouvel atelier de Claude, sur le pont avant sous la toile! Moi, j’ai terminé de vider les armoires de cuisine…et commencé à jeter les sacs mouillés de glace fondue du frigo… Et nous sommes partis déjeuner au Scott’s, en haut du club… Délicieuses gaufres avec bacon nourrissant pour moi et copieux déjeuner anglais pour Claude, à une table très bien placée en terrasse (fermée, on s’entend!) avec une vue magnifique de la forêt de hauts mâts sur fond bleu azur, le ciel sans nuage! Nous en avons profité pour faire une promenade sur les quais et aller voir ADA, le voilier français acheté à Ushuaia par Isabelle Autissier, une “légende” comme je l’ai appris hier sur le blogue de Sarah rencontré aux Shetland à Lerwick… Nous ne nous doutions pas qu’aux Iles Féroé, cette grande dame qui est venue nous voir sur le quai de Torshavn était cette extraordinaire coureuse des mers! Elle a fait des courses en solitaire, deux fois autour du monde! Archi-connue pour ses exploits de navigatrice, elle est toutefois très discrète! On a jasé avec elle plusieurs fois, dans son voilier à Torshavn, aux écluses du Canal Calédonien (avant et après!)… Lu sur internet hier: “During a decade of competitive marathon sailing, Isabelle Autissier demonstrated nearly supernatural sailing prowess and unmitigated bad luck. She is the first woman to sail around the world alone and she piloted a yacht from New York to San Francisco by way of Cape Horn in world-record time. She also capsized and barely eluded death—twice—in violent, remote seas near Antarctica. Autissier retired from the sport as a national heroine in her native France and is widely regarded as the best woman ocean racer ever. “When you get down to it,” Cruising World magazine concluded, “there is no one else on the planet like Isabelle Autissier.” Mais elle avait déjà quitté son bateau, le laissant comme nous à Troon Yacht Heaven pour l’hiver mais dans l’eau.

Puis, en auto, avec le toit ouvrant ouvert sur un beau ciel bleu pour tout l’après-midi, nous avons longé la côte ouest jusqu’à Port Glasgow, via la A78, route côtière panoramique vers Greenock, arrêtant d’abord à Largs Yacht Haven, du même groupe que notre marina, mais en plus gros encore! Plein de beaux magasins de voile, de plongée, de moteurs, de services divers pour bateaux (gréements, entre autres…) et deux beaux restos (encore le Scott’s et un plus petit, genre terrasse avec un déli jumelé)… Et une foule dense de spectateurs pour une traversée à la nage entre Largs et l’île d’en face, Great Cumbrae… Chaque nageur, en dry suit, était accompagné d’un kayak et suivait des bouées rondes jaunes comme balises… Image très colorée, et la foule amassée sur la rive… Les petites filles en rose, les garçons courant d’une roche à l’autre avec leurs fusils à eau…

 

Puis nous nous sommes rendus à un beau monument médiéval, une haute et mince tour, munie d’une porte haut perchée, surmontée d’une petite fenêtre près du sommet pointu… Comme la tour de la princesse dans les contes de mon enfance! Mais ce monument différent a été érigé en mémoire de la bataille de 1265.

Tout le long de la promenade, long sentier sinueux d’asphalte, bordé d’une antique rampe de fer forgé noir, roulaient des enfants en trottinette ou en tricycle, de rares vélos pourtant… Et bordé de framboisiers gorgés de fruits mûrs, de délicieuses framboises noires que nous semblons les seuls à déguster… Est-ce mal vu ou réservé aux oiseaux?

Au bout, de belles villas au bord de l’eau, avec grande fenestration…au retour vers l’auto, nous rencontrons une Ampera noire, la Volt européenne construite par Opel… Notre seconde, on en avait vu une blanche à Vestmann Island, Islande…qui ne prenait vraiment jamais d’essence vue la grandeur de l’île à parcourir! Plus loin, sur la route, nous avons aussi aperçu une énorme Lincoln Continental des années 80, avec volant à gauche à l’américaine… Elle doit avoir du mal à passer dans certaines rues étroites ici!

Très touristique, Largs est une belle ville mélangeant toutes les époques à travers les styles architecturaux: médiéval, Tudor, queen anne, victorien, l’ère industrielle de 1900, et heureusement rarement d’hypermoderne. Nous avons l’impression de rouler sur la Côte d’Azur, avec ses maisons blanches aux toits de tuile orangées, palmiers (en fait des Yucca je crois), des cactus et vue sur la baie peuplée de voiliers, ici et là au mouillage, plein de bouées de toutes les couleurs, sur un fond de superbes montagnes au loin… Des maisons ancestrales, des manoirs, des mini châteaux, montrent leurs tourelles, balcons, fenêtres décorées de vitraux ou de carreaux en losange, lucarnes surmontées de mini girouettes en dentelle de fer forgé, et au-dessus des toits s’élèvent tant de cheminées, certaines ont même de six à dix tuyaux alignés! Même les antennes satellites, quelquefois nombreuses, ont adopté la couleur sable foncé des murs et leur vieil âge, on dirait! La pierre omniprésente assure un charme vieillot aux rues ainsi que des plantes: des jardinières remplies de fleurs en cascade sont suspendues aux murs ou lampadaires, des jardins, une végétation luxuriante retenue par des murets de pierres assemblées avec du vieux mortier et couvertes de mousse, des haies de rosiers arbustifs, des buissons d’hydrangées mauves, du lierre.Au loin, des forêts de conifères sont serties de champs d’un vert éclatant! Et le long de la côte, des arbres sculptés par les vents forts du large semblent grimper les collines de guingois! Des bonsaï naturels! Et du gaélique, la vieille langue écossaise, que l’on voit inscrite de temps à autre sur des pancartes de route même!

15 septembre Troon yacht haven

Ouf! Il a venté terriblement cette nuit! Et il pleut ce matin! Super pour sortir du bateau à 20 pieds dans les airs, et une échelle qui, ayant glissé dangereusement le long du bateau vers l’arrière, et vers le bas surtout, ne tenait plus que par quelques brindilles restant de l’élastique effiloché, l’autre ayant disparu! Prochaine fois, de vraies cordes au lieu de deux bungees! Retour facile vers l’aéroport de Glasgow cette fois pour rapporter lmauto et prendre le premier de nos trois avions vers Reykjavik, New York et enfin, Montréal.

20 septembre 2013… Mirabel depuis le 15 septembre minuit, évaluation fait le lundi 16 très tôt!

Voila! Fini ce legs de notre périple en voilier pour cette année! On retournera fin mai pour six semaines puis mi juillet pour la seconde partie de six semaines encore jusqu’à la fin septembre 2014 pour probablement se rendre en Norvège… On verra!

France & Claude

Glasgow

 

 

M 10/09 TROON  YACHT HAVEN  
20:34 Et voilà! Nous sommes sortis de l’eau à 14:00! On a eu chaud! Hier, il semblait devoir enlever le mât et la bôme, donc l’enrouleur de grand-voile dans la bôme, un 300 lbs! Et quelques heures d’ouvrage de plus! Sans compter la précision nécessaire pour cette installation! Lors de la pose initiale par le vendeur, il était hors de question qu’un amateur le fasse! Les assurances de Troon Yacht Haven leur interdisent de poser un voilier encore grée de son mât s’il n’a pas de ber et n’est que posé sur du bois! Alors il fallait qu’ils nous trouvent un ber, ce qu’ils avaient fait ce matin! Quelle efficacité! Et à 13;25 les deux employés montaient  à bord pour nous aider à enlever amarres et défenses et faire l’approche finale sur le Travel Lift, un immense ber roulant sur pneus et rails dont la base est immergée dans l’eau, ce qui est différent de chez nous! On embarque par dessus les courroies déjà dans l’eau! La base hydraulique peut s’agrandir selon la largeur du bateau… Ils ont nettoyé la coque puis mené Andrée Anne Rachel sur son ber métallique qu’ils ont mis au moins une heure, sinon plus, à ajuster… Il vente fort ici, jusqu’à 30 noeuds mais il fait un soleil éclatant pour nous réchauffer contre cette brise un peu maligne! La vue est magnifique depuis notre lieu d’entreposage, donnant juste sur l’eau, la marina, les voiliers dont beaucoup passeront l’hiver dans l’eau!

Le capitaine est heureux, Andrée Anne Rachel est sortie de l'eau!

Via Stephen, le patron de la marina, nous avons aussi pu recevoir des infos encourageantes d’un américain de Rhode Island qui lui aussi veut laisser son bateau ici et qui s’est informé au sujet de la règlementation douanière… Il semble que l’on puisse décommissionner un bateau pendant la période d’entreposage avec preuve à l’appui, ex contrat d’hibernage avec la marina… Il nous a montré un document que je suis allée faire copier et Claude en payant la marina a reçu la lettre de confirmation de leur part… Il nous reste à poster le tout avec lettre enregistrée…
A date, cette marina est vraiment d’un calibre élevé! Personnel sympa et dévoué, même le gardien de nuit hier soir, très enjoué, nous a donné plein d’infos pratiques… Les douches luxueuses sont d’une propreté impeccable! Et chaudes!
Les préparatifs vont bon train, le bateau à l’intérieur est sens dessus dessous, tous les coffres, hiloirs, armoires et garde-robes sont vidés, ensachés et empilés sur le divan babord jusqu’au plafond! Les défenses sont dans le bain et Claude dans le moteur! Tout ce qui est entassé sur notre lit à l’avant le jour s’en va le soir sur l’autre divan, à tribord… Le dinghy dégonflé et roulé est dans le cockpit. Rituel annuel détesté par Claude au centuple! Ça le rend malade de voir Andrée Anne Rachel aussi encombrée! PAS DE PHOTOS!
Nous avons changé hier soir l’huile du moteur et de la transmission, ce soir le filtre de diesel et il semble qu’il ne soit pas le fautif de la panne de moteur au beau milieu de la mer au milieu de la nuit aussi! Ce serait vraiment la pompe de diesel! A changer aussi! Et là, le netttoyage de l’impeller!
Après souper ce soir, pendant que Claude hivernisait le désalinateur, je me suis rendue avec mon lavage à la marina, mais laveuse et sécheuse travaillaient déjà fort… Je reviendrai demain! Demain, nous irons à vélo à l’aéroport pour nous louer une voiture et faire des courses, style antigel… De la glace, je n’en veux plus! Je suis allée à l’épicerie à pied ce matin acheter 3 sacs de glace, des essuie-tout et du pain… Je suis à finir les périssables ou les rares conserves qui restent… Et mettre à jour ma liste pour mai 2014…
J 12/09 
Oups! J’ai sauté une journée! Celle d’hier, mercredi 11 septembre. Nous sommes maintenant motorisés en Hyundai i10 rouge, toute petite voiture rouge d’allure go-cart mais luxueuse avec toit ouvrant et vitres électriques, qui ne serviront pas beaucoup avec la pluie fréquente ici! Nous sommes allés la chercher à vélo hier sous la pluie justement à l’aéroport Prestwick Glasgow à 11 km d’ici, à Troon. Pour nous sécher, nous nous sommes payés un bon café au Starbuck de l’aéroport, avec nos vélos dégoulinants à nos côtés! A retour en auto, nous avons visité Troon pour trouver antigel et purell, rares mes amis!
Toujours à Troon, évidemment, et maintenant bien au sec malgré la pluie! Nous avons réussi aujourd’hui à mettre la toile d’hiver toute neuve qui recouvre Andrée Anne Rachel au complet… Maintenant bien corsetée dans une gaine gris pâle, attachée de lanières noires qui passent sous la coque ainsi qu’un grand lacet de corset, vraiment, à l’étrave, elle a fière allure! Première fois depuis 3 ans, la pauvre, elle passera l’hiver mieux protégée par sa housse neuve, faite pour elle sur mesures par Genco Sails, Toronto… L’épaisse et lourde toile noire d’hibernage que l’on installait auparavant à Montréal, pesait bien 200 lbs et était si grosse que Claude l’avait fait couper en deux morceaux pour la déplacer plus facilement, ou plutôt moins difficilement! Et pas question de la traîner avec nous en voyage! Elle aurait rempli la cabine à elle seule! Celle ci est lègère, ressemble à une tente et Andrée Anne Rachel a l’air en fait de la maman dinghy!

Le nouveau corset d' Andrée Anne Rachel !

Les préparatifs achèvent après deux jours intensifs…eau dans les batteries,  hivernisation du moteur et des pompes, imperméabilisation des panneaux du dodger sous la toile, du luxe! , impeller changé, nettoyage du strainer plein de gluantes algues,  dinghy et son moteur montés sur le pont et dans le cockpit respectivement.
Valises débutées avec cartes du Groenland, livres Groenland, Islande, Iles Féroé, 4 moustiquaires à réparer, tente, matelas, sacs de couchage, un panneau de dodger dont le zipper brisé est à changer, filières originales à refaire en neuf, téléphone iridium,  Il reste quelques heures encore demain et nous serons libres, libres de visiter et aller souper au resto!
Fini le frigo, plus rien que du beurre, de la margarine, et du rhum! Les deux derniers dîners aux chips et carottes… ce soir souper aux patates rôties dans du beurre avec oignons, gruyère, le tout accompagné de carottes cuites cette fois dans du beurre avec oignons, sirop(!), persil, glacis balsamique et noix! Dernier petit gâteau nappé de sirop et décoré de perles de chocolat! on n’a plus rien à cuire… il reste des déshydrates de hiking, des soupes en sachets, barres tendres, barres mars et plein d’ingrédients secs qui nous attendront d’ici l’an prochain! Déconnecté le propane… Ainsi que le chauffage Espar défectueux que Claude a retiré pour le porter à Neil de West Coast Services, situé sur le terrain de la marina… Il nous aidera aussi à organiser un rendez vous en mai avec le réparateur de frigo, the best!
Du lavage encore ce soir, mais cela fonctionne si bien, que j’en suis à 4 brassées en 2 soirs, 20-30 minutes par fois! Les vêtements secs sont ensachés au fur et à mesure, l’inventaire fait… Encore demain quelques brassées (polars, manteaux, vétements de travail…) Il restera à laver à notre retour en mai 2014 nos serviettes de douche, notre lit, nos pyjamas, nos pantoufles, le gros lainage de marin de Claude que je n’ose pas laver tout de suite et quitter sans savoir s’il sera sec ou pas, et sa tuque de laine…
Ce soir, vers 23:00, 5 ou 6 gros coups sur la coque nous font sursauter, pour ne pas dire nous faire peur! C’était le gardien qui venait vérifier Andrée Anne Rachel car il s’était fait signaler des rôdeurs possibles à lumière frontale autour de notre bateau…. Nous! Bonne surveillance! Il faut dire que Andrée Anne Rachel a l’air inhabitée et en storage avec sa toile ajustée! Il nous croyait partis! Qui vivrait dans ces conditions? Nous bien sûr!
France & Claude

 

M 04/09 Kytra Lock, Canal Calédonien, 24.40mn QPL
15:33 Amarrés au quai en aval de l’écluse de Fort Augustus, toujours dans le Canal Calédonien, nous attendons l’ouverture des portes pour nous faite monter l’escalier de 5 ou 6 écluses…  Arrivés vers 12:30, nous nous sommes promenés sur les quais des écluses et dans les rues surpeuplées d’une foule de curieux touristes, je veux dire de “touristes curieux” qui déambulent le long des bateaux en train d’écluser en photographiant partout! Il faut dire que l’endroit est pittoresque, très animé et bien pourvu en petits restos, cafés, bars, magasins de souvenirs et de bateaux de tout acabit, dont de longues péniches colorées remplies de touristes! Ces longs bateaux bas sont remplis de vélos, canots, kayaks, et même de petits voiliers dériveurs y sont installés pour les activités des hôtes qui ont pris un forfait voyage  sur les canaux écossais! Ce doit être charmant comme périple en effet! Je ne savais pas à quel point l’Angleterre est sillonnée de canaux! Et les péniches si populaires ici! Pas seulement en France!

Ros Crana, longue péniche colorée pour touristes actifs! Vélos, canots, dériveurs! Très longue, elle prend tout un côté de l'écluse à elle seule! Et voyez les autres touristes voyeurs! Plein!

18:16 Amarrés au ponton en aval de Kytra Lock, il fait encore beau mais moins chaud, en fait même depuis notre passage des écluses vers 16:00 finalement. Nous sommes montés  dans l ‘écluse derrière un “Lifeboat”, l’un des fameux gros bateaux de sauvetage de la Coast Gard anglaise, typiquement marine et orange brulé… Qui ne fermait pas ses moteurs dans les 5 écluses, empestant Claude derrière lui! Pas moi, j’étais à tribord, encore une fois au bout de la laisse, en haut et en avant, sur le quai de l’écluse! Et à ses côtés, donc devant nous sur notre tribord, montait aussi un plaisancier à moteur, loué… Comme il y en a plein partout autour!

L'écluse de Kytra

 

Ici à Kytra, nous prendrons l’écluse dès son ouverture demain matin, 8:30. C’est un très beau site, dont trois cottages sont loués à des vacanciers! Rien d’autre autour, peut-être trois tentes pourraient étre installées… L’écluse ici ressemble tellement à l’une du Canal Rideau en Ontario… Il faut dire que le canal Rideau et le canal Calédonien sont jumeaux entre eux et avec un canal en Suède, ayant été conçus par le même ingénieur… Ici, le canal a été construit de 1800 à 1822, à la pelle et la brouette! Un petit musée à Fort Augustus possède des images de la construction ainsi qu’une peinture illustrant l’écluse de Merrickville, Ontario, sur le canal Rideau, l’écluse jumelle de Fort Augustus.Le Canal Rideau, complété en 1832, long de 202 km, compte 45 écluses entre Ottawa et Kingston, alors que le Canal Calédonien en possède 29 sur 60 milles.

La responsable du Lock, Mme Linda Moore, comme il est écrit sur l'affichette au mur, a décoré avec beaucoup de goût champêtre sa toute petite cabine faite de bois brun foncé, suspendant aux murs de très beaux pots de fleurs en forme de masques de plâtre blanc, ainsi qu'une très jolie et délicate horloge en forme de coeur et décorée de dentelle en métal blanc, et plantant des bouquets de lupins tout autour...

 

J  05/09 Corpach, Canal Calédonien 24.6 mn QPL
10:27 Bonne nuit de repos à Kytra! Endroit tranquille à souhaits! En route depuis 8:30 ce matin, nous avons monté la première écluse,  seuls évidemment! Et avant le bateau moteur arrêté lui aussi de l’autre côté de l’écluse et qui aurait dû descendre avant nous, mais ils n’étaient probablement pas encore prêts!
Il faisait un superbe soleil et finalement la pluie s’est installée sournoisement en débutant par une bruine délicate, qui a ruiné mon travail ardu de nettoyage et polissage des vitres avant du dodger!  Le canal verdoyant serpente au milieu de conifères élancés dans une dense forêt montagneuse des deux côtés de la berge… Un gros voilier de métal rouillé, encore amarré, est échoué sur la rive, couchant ses deux mats dans la forêt! Puis le Loch Oich, si tranquille!

Loch Oich, des eaux miroir comme j'adoooore!

 

Deux ponts ouvrants, deux écluses à date… Le dernier passage fut épique! Un petit bateau moteur probablement loué avec un équipage novice, mais pas jeune, a fait quelques mouvements ratés inquiétants devant la proue du bateau… Exemples: premièrement, ils ne tiraient pas assez sur leur amarre arrière, alors le bateau s’est retrouvé de travers dans l’écluse, jusqu’à ce que l’éclusier viennent leur dire de tirer sur le cordage et de le passer ensuite dans le chaumard, mais ils l’ont fixé solidement sur le taquet en plus et tiraient de toutes leurs forces sur le bout fixé! Pendant plusieurs minutes! ils ne se sont jamais rendu compte de leur erreur! Tellement drôle! Puis, tout aussi comique mais plus dangereux, à la fin de l’éclusage, quand l’écluse fut remplie et les portes ouvertes, ils ont lâché les amarres avant même d’avoir le capitaine à son poste, c’est-à-dire à la barre et au moteur! Rentré au fond de la cabine, il devait être parti à la toilette! Alors le bateau dérivait vers nous, de travers dans l’écluse! Appelé en catastrophe, le capitaine revint et mit le moteur à la renverse, accélérant son mouvement vers nous! Finalement, ils ont réussi à se rattacher au mur en relançant à l’éclusier un mélange tout noué de cordages! Redressés enfin!
14:12 Nous venons juste de descendre, car nous sommes maintenant en mode “descente” depuis Laggan, notre quatrième écluse  de la journée, celle de Gairlochy en direction de Banavie. Arrêtés temporairement au ponton avant l’écluse, nous avons été accueillis par de vrais gens de bateau, un vieux couple de marins britanniques qui ont fait le tour du monde via Panama dans leur jeune temps. Le capitaine a maintenant plus de 90 ans, souffrant d’arthrose avec ses deux canes, mais tout de même, ils reviennent de la Suède sur leur voilier, un Vancouver 38 Pilot, Wild Birds, gréé en cotre comme nous (deux voiles à l’avant). On a donc encore quelques années devant nous! Trente-six à faire! Ouf! Nous sommes encore tout jeunes!

Juste avant l'écluse de Gairlochy, nous avons été aidés par ce vieux capitaine de 90 ans et sa femme, sur leur voilier marine, un Vancouver 38 Pilot, à droite...

Notre première descente, nous pouvons alors être placés devant le lifeboat, au grand plaisir des narines de Claude!

L’éclusier nous a donné de mauvaises nouvelles par contre! Il ne pense pas que nous pourrons descendre la dernière écluse ce soir, à Corpach, juste avant la mer, surtout qu’il n’y aurait pas de ponton libre non plus pour y rester ce soir… Il croit que nous devrions pouvoir nous rendre aux écluses escaliers de Banavie et y rester, probablement même juste en haut! À suivre! Et la pluie chasse à nouveau le chaud soleil, brouillant encore la vision du capitaine à travers le lexan détrempé et embué!
Et toujours ces chasseurs aériens qui fendent l’air deux par deux dans un vacarme assourdissant… Ces avions de guerre, tout petits mais très puissants, nous frôlent la tête du mat, on dirait, tellement le son est fort!  Et ils passent au moins trois fois par jour depuis le début du canal…
22:40 Claude m’agaçait alors que je voulais sauvegarder ce que j’avais écrit aujourd’hui et j’ai tout perdu! Grrrr!
Nous sommes arrivés ici vers 17:00 à un ponton perdu au milieu du canal entre les huit écluses-escaliers de Banavie et les trois de Corpach. En sortant de Banavie, nous avons salué Ada, le gros voilier français qui avait passé huit ans à Ushuaia, Argentine, et que nous avions rencontré à Torshavn, aux Iles Féroé. Ils doivent passer les mêmes écluses que nous demain!

Notre quai avant Corpach, au coucher de soleil, en fin de soirée...

Dès notre arrivée, nous avons enfourché nos vélos pour aller souper en ville, du chinois, sur une table de pique nique dans un parc sur la berge de la baie que nous traverserons demain pour nous rendre au Canal Crinan… Un bon 50 ou 60 milles nautiques… Puis une journée complète sera nécessaire pour en sortir, avant de parcourir nos derniers 45 milles nautiques vers Troon! Nous devrions donc arriver, au mieux, mardi matin à Troon, notre lieu d’hibernage, au Troon Yacht Haven… La préparation d’Andrée Anne Rachel prendra bien les quatre jours restants avant notre départ en avion le 15 septembre.

Pique nique à Caol, près de Corpach, en banlieue de Fort William. On dirait une peinture à l'arrière-plan!

Après souper, nous avons fait une épicerie sommaire mais chère, surtout de la glace, aussi quelques yogourts, carottes, concombre, du fromage, deux diet coke et des chips… Pour 21£! Nous nous sommes empressés de rapporter le tout sur Andrée Anne Rachel avant la fonte des glaces! Puis, nous sommes repartis pour la partie 2 de notre promenade de vélo… Il faut dire que le vélo est actuellement plus facile pour claude que de marcher sur son pied cassé et enflé… Remarquez qu’il pourrait aussi se reposer, mais tenter de l’arrêter de bouger s’avèrera toujours une mission IM-POS-SI-BLE! Meilleur pour son moral, qu’il dit! Piètre psychiatre qu’il a! Hihi!
Donc, la suite du vélo nous mena à aller visiter Ada en amont de nous, mais ils étaient absents, probablement partis dîner… Nous nous sommes donc dirigés vers les dernières écluses, en aval de nous, vers la mer que nous prendrons demain! Plusieurs gros voiliers affluent sur les quais et pontons des écluses ou du bassin Corpach où nous  voulions coucher ce soir, mais le manque de temps, de place et les éclusiers nous ont “groundés” plus haut! Ils ferment à 17:30! Nous avons pris des photos sublimes au coucher de soleil! Une si belle lumière ocre aux longues ombres! Puis, nous sommes allés prendre nos douches, pliant nos vélos pour les rentrer avec nous dans l’espace quand même exigu!
Bon, voila! Je sauvegarde le tout maintenant! Tranquille, Claude! Il dort maintenant!

 

V 06/09 Bernera Bay, Loch of Morven, 26.70 mn A
10:34 Ah!  Deux bonnes nouvelles, trois!
Un, il fait super beau, déjà chauffés par le soleil, malgré un petit matin brumeux, mais magique!
Deux, nous avons franchi nos trois dernières écluses du Canal Calédonien et nous voguons maintenant sur le Loch Linnhe, à nouveau de l’eau salée, vers le Canal Crinan… Que nous n’atteindrons toutefois pas ce soir, ayant manqué notre marée de 07:21 ce matin, vu que les écluses n’ouvrent pas avant 08:30… Un vent nord, nord-est de 12-16 noeuds, donc arrière… On va quand même bon train avec le génois seulement… Belle voile tranquille comme je l’aime! Beau soleil chaud mais ne vous avisez pas de sortir du cockpit! Le vent est d’un froid saisissant!
Trois, le Canal Crinan est encore ouvert le dimanche! Ouf! On gagne une journée! Ou plutôt, on n’en perd pas! On a eu peur! Les heures d’automne ne devraient commencer que fin septembre ou même octobre, ce qui fait plus de sens, mais quand même, ils ferment le soir à 17:30, heures d’automne, au lieu de 18:00, heures d’été…un peu inconsistant mais ça va faire notre affaire!
Nous avons donc pris les écluses avec Ada, le voilier français, que nous suivons maintenant dans le Loch. Ce matin, à notre lever, une brume légère frôlait l’eau et enveloppait Ada au quai derrière nous, arrivée tôt ce matin nous rejoindre pour écluser. L’image à contre jour était magique, le quai, le voilier, la passerelle, les arbres sur les berges verdoyantes du canal, les montagnes au loin, les nuages molletonnés et irisés sur un fond bleu…, tout cela qui se reflétait dans l’eau du canal étroit…

Ada derrière nous au quai en amont de l'écluse de Corpach tôt ce matin... Magique!

 

12:46 Je viens de faire du bricolage: recoudre la poche et le bord de mon pantalon (ça s’use vite en bateau), installer la courroie de cou sur notre camera Flir, achetée en 2011 pour voir de nuit les icebergs ou les gens tombés à l’eau, caméra qui vient sans courroie du tout! Ni étui! A ces prix de fou, il me semble! Au début je n’avais trouvé qu’une courroie de poignet avec un petit cordage fin et résistant pour pouvoir entrer dans le minuscule anneau métallique de la caméra… Mieux que rien mais quand même facile de l’échapper à l’eau! A Vegas, en 2012, on avait enfin trouvé une courroie de cou avec cette fine attache mais on ne l’avait jamais installée… Il faut dire qu’on ne s’en est pas servi souvent! A la sortie de Vágur, je l’ai ressortie pour distinguer de nuit les fish ponds et aujourd’hui, je viens de trouver la courroie en cherchant autre chose!  Et voila! Done! Mais je n’ai pas trouvé mon zipper de dodger!

 

A l'ancre, nous apercevons les ruines du Château Achadun au centre de la photo

 

15:57 Bon! Nous sommes maintenant à l’ancre! Au fond d’une jolie baie à la marée montante, donc aux berges encore décorées d’algues brunes  et rouille, nous avons vue sur les vestiges du château Achadun, quelques murs, une fenêtre à travers laquelle passent les nuages et les montagnes au loin! Un coin désert sur des montagnes basses et plates, parcourues de multiples clôtures de bois ou de pierre qui prolongent des formations géologiques étranges sur le bord de l’eau, comme de petits murs perpendiculaires à la plage… Quelques moutons, il va de soit! Les nuages prennent des teintes menaçantes de gris foncé dans un ciel pourtant encore très bleu… La pluie doit venir…
Nous nous sommes arrêtés tôt en raison de la marée montante contre laquelle Claude n’avait pas le goût de livrer bataille!
S 07/09 Cairnbaan, Crinan Canal, 29.9mn QPL
17:10 Ouf! La journée a passé vite!
Première partie: le départ de l’ancrage! L’ancre était pleine de kelp, ces grosses algues au filin gros comme de la rhubarbe! Tout enroulées autour de l’ancre et de la corde du flotteur recommandé ici pour pouvoir retrouver notre ancre en raison des multiples vestiges d’ancrage des fish ponds souvent déplacés… Flotteur dans les jambes, je vous dirais! Quel trouble! Enfin!
Deuxième partie: le trajet jusqu’au Canal Crinan, au gros vent mais qu’on ne sentait pas car on l’avait dans le dos et avec la marée descendante de surcroît, donc grande vitesse jusqu’à 11 noeuds! Et ce pendant 4-5 heures jusqu’à mididi ou midi trente. Nuages menaçants au loin, un ciel bleu mauve superbe mais un peu épeurant… Mais finalement il ne s’est rien passé qu’un peu de pluie ce matin…

Troisième partie: le Canal Crinan! Vraiment, une merveille, surtout au début, tout étroit à travers une végétation luxuriante : des arbres qui rivalisaient avec le mat, des berges débordantes de magnifiques vivaces, (fougères, hémérocalles, hautes fleurs mauves) et autres arbustes qui touchaient même au bateau en retombant vers l’eau… Des sorbiers ploient sous le poids de leurs fruits orangés… Un beau canot amarré dont la moitié est cachée dans la forêt… De temps en temps des voiliers au quai, des joncs, des nénuphars, des feuilles amassées en troupeau à la surface de l’eau,   de coquettes maisons blanches agrémentées de lierre et de glycines mauves et roses, des bordures faites de pierre ou d’énormes madriers couchés au ras de l’eau et verdis de mousse… Des petits ponts tournants qu’il faut appeler à la corne de brume pour les faire ouvrir… Quelques joggers, marcheurs ou cyclistes passent de temps en temps sur le sentier tout  le long de la berge, qui nous sépare d’une large baie asséchée par la marée basse… De grosses montagnes vert pâle et violettes au loin, et soudainement, la pluie!
Légère et intermittente au début, mais devenue plus constante, la pluie eut tôt fait de me glacer les épaules à travers mon imper de voile détrempé, sous mes boucles mouillées et derrière mes verres pleins d’eau! Je ne pouvais pas laisser mon poste sur le pont parce que l’on passait une longue série d’écluses, huit d’abord en montant,  puis quatre en descendant sous le déluge! Et j’ai perdu une Fender Grip! Ah, misérable je suis! Allez, sur la liste pour 2014! Une Fender Grip est un mécanisme super pratique pour ajuster en hauteur les défenses sur les filières à l’approche des quais… Inventé par une femme! Au Québec de plus (qu’on m’a dit, mais je n’en suis pas certaine!) Je l’ai perdue en me pressant pour changer rapidement les défenses et les planches de bord entre deux écluses très proches… Après huit écluses, l’éclusier nous annonce que nous devrons changer nos défenses de côté car nous rejoignons un autre voilier pour les prochaines écluses descendantes… Comme l’écluse est petite et que l’autre voilier a aussi ses défenses à tribord comme nous mais que nous ne pouvons être derrière lui du même côté, il faut que nous changions nos amarres et nos défenses et nos planches de bord! Alors, je me précipite sur le tout, et je suis fin prête quand nous approchons et que plus près, je m’aperçois que l’autre voilier est sur le mur à son babord!?!? Mille sabords, les jumelles! Que se passe-t-il? L’autre éclusier leur a dit à eux aussi de changer de bord! Mille sabords de mille sabords! Nous somme tout près alors je me dépêche pour changer à nouveau les 6 défenses, 2 planches à 3 mousquetons chacune, et les amarres! Ce faisant, dans ma hâte, j’échappe à l’eau une Fender Grip! GRRR! Et l’écluse n’est vraiment pas large! Nous devons être de guingois, eux en avant un peu, sur le mur de gauche, et nous un peu en arrière d’eux sur le mur de droite… Leur côté droit arrière touche presque notre côté gauche avant sur 6 pieds! D’autres défenses sur babord, ma mie! Heureusement, la descente est douce, pas comme le rafting des écluses montantes!
En effet, la montée offrait une expérience aux allures un peu dramatiques! L’eau rentrait dans l’écluse sous forme d’un gros jet de pompier au dessus de la surface! Et cela donnait une écluse remplie de tourbillons jaunâtres, d’écume et de trous d’eau! Du courant mes amis! Ingéniérie tout à fait différente de toutes les écluses que nous ayons vues, et pourtant, nous en avons vu beaucoup dans notre vie de marins d’eau douce! Habituellement, l’eau se remplit par le fond et ne fait que des ronds dans l’eau à la surface, et un courant de fond, rien comme ce rafting! Une autre différence notée dans  certaines écluses de descente, l’eau passe par dessus la porte arrière, créant une belle chute sur toute la largeur de la porte!

Le Canal Crinan a été construit avant le Canal Calédonien, de 1794 à 1801 mais a dû être refait en 1816  par Thomas Telford en raison d’erreurs lors de la première conception. Terford est celui qui a conçu le Canal Calédonien. Le Canal de Crinan compte  15 écluses, 7 ponts sur une longueur de 9 milles…
Arrivés au quai de Cairnbaan, nous avons ainsi fait la moitié du canal et nous nous arrêtons pour la nuit. Je me sèche et nous partons souper au resto où je me réchauffe dans un charmant petit bar super bien décoré, au dessus de mon assiette hyper chaude! Succulente crêpe aux épinards, légumes et cheddar comme j’en ai rarement dégustée d’aussi savoureuse! Claude en mal de burger a quand même bien apprécié son burger aux champignons et fromage, malgré l’absence de boeuf! Puis une bonne douche très chaude, dans le petit bâtiment du canal, avec chauffage, de plus! Et pour clôturer la soirée, une partie de cartes!
D 08/09 East Loch  Tarbert, 19.1mn QPL
13:25 Pas mouillés! Et pourtant je suis toute habillée pour la pluie! C’est le truc! Nous avons eu de petits nuages foncés mais rien ne nous est tombé dessus, sinon une fine douche en mer après avoir terminé, vers 11:30, le canal à Adrishaig où une magnifique église médiévale trône au bord de l’écluse et de la mer! On dirait le Mont St-Michel à marée basse! Très beau… Nous avons remis à l’éclusière la clef et le drapeau du Canal et avons repris la mer avec pas mal de courant au début et de vent tout le long, jusqu’à 24 noeuds. Nous avons louvoyé au près serré jusqu’ici… 
Ici, Trabert est une destination très pittoresque et populaire parmi les voiliers… L’entrée est magnifique dans un beau port naturel très protégé, bordé de superbes demeures ancestrales et les ruines d’un château du XXIIe. Il s’y trouve une énorme marina où nous sommes accostés actuellement avec wifi au quai! Wow!
Il faut gris maintenant! La température change tellement vite ici…et il pleuvasse! Ici, Météo Écosse en direct!

La marina de Tarbert, et au loin sur la colline surplombant la vieille ville et le port, les ruines du château Tarbert.

 

L 09/09  Troon, TROON  YACHT HAVEN 34.11mn QPL 
10:10 Nous  sommes partis de la belle Tarbert si colorée, si pittoresque… Nous avons fait le tour de la basse ville, ancestrale à souhaits, qui fait le tour du grand port bien aménagé, avec une belle promenade le long de l’eau: des cygnes se prélassent élégamment près de beaux, gros et vieux voiliers de bois bien entretenus, et aussi de petits dériveurs anciens, tout de bois brun et dont les amarres remplies d’algues trahissent leur sédentarité! Une longue péniche blanche sert de restaurant chic… La vue très harmonieuse des maisons beiges, grises ou grège aux fenêtres parées de pierres blanches en alternance, est pointillée ici et là par quelques maisons très colorées,  bleu poudre, bleu royal, jaune soleil, ocre, jaune moutarde, orange brûlé (“Hornet 74”, pour ceux et celles qui connaissent ma première voiture!)… le tout dominé par la grosse église originale mais traditionnelle, au clocher ajouré par des arcs-boutants et muni d’une belle horloge dorée sur les quatre côtés… En rénovation… De l’autre côté de la baie, originant du XXIIIe siècle, les ruines du château Tarbert siègent sur la colline derrière les maisons en étages… Il n’en reste plus que deux murs en coin, au dessus duquel flotte le drapeau écossais, ainsi que quelques murets bas indiquant quelques divisions restantes après le recyclage de ses pierres pour construire les maisons et le port en 1760… Et plein de chèvres noires tout autour… Ou des moutons??? En tout cas, beaucoup d’engrais sous forme de gélules noires!

La belle ville ancienne et colorée de Tarbert

Le clocher original de l'église de Tarbert... Et une mouette sur la cheminée voisine!

Claude près du château Tarbert, sur la colline surplombant la baie et le port (à gauche, que vous ne voyez pas ici!),

Revenus en ville, nous nous sommes procurés quelques dernières victuailles et de la glace… Il faut ralentir les commandes car nous devons partir dans quelques jours! En tout cas, au moins, le frigo ne sera pas long à dégeler cette année! Habituellement, le dégel prend au moins une à deux journées avant que je puisse le laver! Cette fois, sans frigo fonctionnel, on ôte les glaçons, et voilà! Positivisme!
Souper morue entrecoupé par le remplacement, eh oui!, de la bonbonne de propane! Première fois cette année, nous venons de finir notre 12 lbs de propane, notre dernière bonbonne nord-américaine… Claude s’était procuré une quantité d’adapteurs pour le propane européen et, à Reykjavik, deux bonbonnes oranges, rondes comme de grosses boules de quilles, j’exagère, aplaties quand même un peu, chacune de 4.4 lbs, pour qu’elles puissent faire dans notre espace spécial dans le cockpit… Avec un peu d’imagination et de morceaux de bois pour les coincer, cependant!
Puis, petite promenade sur les quais de la grande marina, notre deuxième
en deux mois, excluant Reykjavik évidemment! L’autre était aux Iles Féroé, à Torshavn. Plein de voiliers superbes, et beaucoup ont des cabines de pilotage ou des dodgers fermés, ainsi que des essuie-glace, plus que chez nous! On ne se demande pas pourquoi!
Un vieux voilier de bois superbe et très bien entretenu porte une plaque indiquant les dates de son voyage autour du monde, de 84000 milles nautiques de 1986 à 1995, de mémoire… Un autre chauffe au charbon, empestant l’air! Les cygnes continuent de brouter les algues le long des quais! Il fait un temps superbe depuis la fin de l’après-midi, comme ce fut souvent le cas cet été…

La belle grande marina de Tarbert et ses beaux vieux bateaux... On entrevoit le château au sommet de la colline derrière les mats...

Puis, jeu de cartes! Claude a gagné! C’est maintenant 2-2… À suivre! Puis bon sommeil cette nuit!
Actuellement, ce matin, il ne pleut pas, il fait assez chaud car il ne vente pas non plus! 5 noeuds, arrière. Des vaguelettes au plus … Je désaline de l’eau pour remplir des bouteilles et le réservoir et je termine mon journal, avant de commencer l’entreposage! Je dois vider hiloirs, coffres, armoires, garderobes, tiroirs… Remplir les sacs isolants de bouffe, liquides divers… Ensacher vêtements, literie, serviettes etc… Faire nos valises… On fait sécher le génois et peut-être pourra-t-on le serrer cet après-midi, ainsi que le foc… Il faut que je dégage la cabine arrière pour entreposer les voiles… Un peu de remue-ménage s’annonce! Les vacances achèvent! Et il fait soleil! Hourra! À babord! Il ne faut regarder que d’un bord à la fois! Alors il fait beau!
Ciao
France & Claude

Le beau vieux voilier qui a fait le tour du monde, 84000 milles nautiques. Non, ce n'est pas Andrée Anne Rachel!

PS Nous avons parcouru 6400 milles nautiques   environ depuis notre départ de Montréal en juin 2011 vers le Labrador (1475mn), puis vers le Groenland et l’Islande en 2012 (2362 mn) et cette année environ 1555 mn autour de l’islande, des Iles Féroé et de l’Ecosse en passant par les Shetlands! Pour un grand total de 36000 milles nautiques depuis 1991… A suivre!

Railblaza

V 30/08 Wick 58.26’N 003.05W 28mn QPL
6:20 Nous sommes amarrés à un quai de plaisanciers du port de Wick après une nuit en mer et donc, un total de 84 milles nautiques… Sans vent ou faible de face. Cette nuit fut plus tranquille que la journée d’hier…Dans  un ciel bleu parsemé de balles d’ouate, un beau lever de soleil colore  d’ocres la vieille ville le long du port… Il y a beaucoup plus de voiliers et de petits caboteurs, ainsi qu’un grand voilier ancien loin derrière nous… Isabella Fortuna.

Marina de Wick

Andrée Anne Rachel au grand quai de visiteurs de Wick Marina à notre arrivée au soleil levant...il faudra attendre 9:00 pour parler au Maître de Port et obtenir infos, la clef de la clôture des quais et des douches et l'accès wi-fi... Très beaux quais modernes, par contre bien arrosés par les mouettes!

Wick est en Ecosse aussi mais sur le mainland britannique! Sur la pointe nord-est de l’Ecosse. Nous avons visité la vieille ville, moi à pied ce matin pour faire des commissions et des photos pendant que Claude récupérait un peu de sommeil, et nous deux à vélo en fin d’après-midi. Bien pratiques nos vélos pliants! 29 km aujourd’hui!

Le pont menant à la vieille ville...très pittoresque!

La superbe librairie-musée de Wick

En effet, nous avons parcouru les rues et les parcs de la ville, après être allés visiter à 3 milles d’ici les ruines du château Sinclair Ginirgoe, à Noss Head, près du phare construit par l’oncle de Robert Louis Stevenson, l’auteur de plusieurs romans, dont celui de “L’Ile au Trésor”, histoire que tous les enfants ont lue en livre ou bande dessinée (ou vue à la télé!)… La famille des Stevenson est bien connue dans la région, non pas pour l’écrivain, mais comme quatre générations de gardiens de phare, qu’ils ont même construits partout autour de l’Ecosse! Tous les phares! Aussi ils sont fameux pour l’ingénierie, les innovations optiques et structurales! Lors d’une visite au phare construit par son père sur l’île isolée et inhabitée de Muckle Flugga, tout au nord des Shetland, Robert Louis Stevenson s’est inspiré de la carte de cette île pour faire celle de “L’île au Trésor”!!! À Lerwick, je me suis laissée tenter par un livre de Bella Bathurst, “The Lighthouse Stevensons”‘, qui relate l’histoire des phares écossais! Acheté mais pas encore lu! Je suis encore en train de lire “The Sagas of Icelanders”, acheté à Reykjavik, gros volume de près de 800 pages de conflits, tueries et vols par des vikings de Norvège, Islande et Iles Féroé! Pas fini! Un peu ennuyant, je dois dire, mais supposément, il faut avoir lu ça dans sa vie pour mieux comprendre! Je pense que je comprends qu’il vaut mieux vivre au XXIème siècle (ou même le XXème!)
qu’en 800-900, pire encore que l’ère médiévale que l’on connait un peu plus (1200-1600)!
S 31/08  Lybster, 58.19’N 003.13’W 18.82 mn QPÊ
13:00  Levés à 11:00ce matin, nous avons récupéré quelques heures de sommeil perdues l’autre nuit en mer vers Wick! Avant-hier, je n’avais dormi que de 21:30 à. 2:00 quand j’ai remplacé Claude à la barre jusqu’à 4:30. Il a alors repris le bateau en main pour l’approche finale du port… Arrivés à 6:00 nous devions attendre 9:00 pour voir le Maître de Port afin d’obtenir la clef de la barrière et des douches de la marina, ainsi que l’accès au Wi-Fi, et les infos sur la ville de Wick (épicerie, banque, etc)… Puis, pendant que Claude dormait de 10 à midi, je suis partie faire des commissions (banque, poste, épicerie) et des photos car il faisait un super beau soleil! Ça s’est gâté par la suite, mais surtout hier soir, très grosses bourrasques de vent, une pluie diluvienne s’est abattue sur nous alors que nous revenions au bateau au bon moment pour aller prendre une douche! Mais la pluie ici ne dure pas longtemps! Heureusement! Mais c’est pareil pour le soleil!
Ce matin, le vent rugissait de temps en temps, le max atteint était de 33.5 noeuds. Beau soleil dans un ciel bleu, nous sommes partis pour un court trajet de 10 milles nautiques vers Lybster, car le canal était trop loin, 75 milles nautiques,  pour les conditions annoncées… Claude commence à s’inquiéter! Septembre demain! Il nous restera 14 jours vraiment pour conduire Andrée Anne Rachel à Troon Yacht Haven, au sud ouest de Glasgow, puis le sortir de l’eau et le préparer pour l’hiver afin de prendre l’avion à Glasgow le 15 septembre!

Le petit port charmant de Lybster

19:38 Ouf, nous sommes enfin arrivés à bon port! Lybster est un petit port, vraiment tout petit, dans un creux entre des montagnes, avec une très étroite entrée de 10 mètres tout au plus, entre des récifs et le quai de pierre au bout duquel se dresse un joli phare blanc et rouge, tout près de la mer qui se casse encore! Heureusement, la mer cesse de nous poursuivre dans la deuxième partie du port, un vrai refuge pour tous les sens! L’espace pour tourner Andrée Anne Rachel est un peu restreint, mais nous finissons par nous amarrer à l’extérieur du quai, car l’intérieur est rempli et assez exigu, rempli de plein de petits bateaux de pêche tout le long des 4 murs! Des cordes pendant le long du murs nous aide à nous rapprocher du quai d’où nous éloignait constamment le vent encore assez harcelant! Ces cordes retiennent des cages de bois et de filets, au fond de l’eau, trappes à crabes probablement… Il y a de ces cages tout le long du quai!

Site enchanteur du port de Lybster

Grosse journée de voile… Seulement 18.92 milles nautiques pour en faire 11 en ligne droite entre Wick et Lybster. Grosses vagues de 1.5 à deux mètres, bons vents de 19 à 22 noeuds, grimpant par bourrasques jusqu’à 31 noeuds…, alors bonne gite dans de gros bouillons, des embruns, des chutes d’eau déferlant sur le pont et le dodger, et oui, dans le cockpit! Fermé, oui. Mais les vagues nous ralentissent constamment, des fois on n’avance plus qu’à 1.5 ou 2 noeuds, et pas dans la bonne direction! Peu de virements de bord, deux fois seulement, quand même…

Voile entre Wick et Lybster, grosses vagues, embruns, du vent!

 

Voici un vidéo du deuxième tack, moins mouvementé que le premier, mais il n’était pas question que je sorte mon ipad au premier! Même juste dans le cockpit bien arrosé et brassé!

Et de la casse! Comme en 1992 en sortant d’Ocracoke, Caroline du Nord, nous sommes littéralement tombés du haut d’une vague, fracassant à nouveau le côté du bain déjà réparé quelques fois, arrachant cette fois les plaques de bois qui couvraient les fissures, et  soulevant le comptoir de salle de bain, laissant les portes d’armoire ballotter et faisant s’en échapper sur le plancher de la salle de bain bouteilles de produits divers (huile à moteur, wd40, savons, eau pour la toilette, etc…)!!!  Exactement comme en 92! Je dé-tes-te ces conditions de voile quand ça cogne durement! Au moins je n’ai plus la nausée! Et pas de puces à surveiller! Je crois que d’être responsable de jeunes enfants dans de telles circonstances aggravaient ma peur et mes nausées! Depuis plusieurs années, je tolère de mieux en mieux ces situations, même si l’endormitoire me prend souvent!
22:00 Pas fini la soirée! Pendant que je faisais la vaisselle après notre bon souper de poisson et notre fondue Mars, Claude a jasé avec plusieurs pêcheurs venus l’un après l’autre nous voir pour tous nous dire qu’il serait préférable de changer de place et rentrer dans le petit port pour nous mettre à l’épaule d’un pêcheur, ce à quoi nous commencions à penser sérieusement… En effet la forme renfoncée du mur du quai faisait en sorte que l’ancre accrochait de temps en temps en grinçant,  un son sourd de métal écorchant le ciment. De plus, les rails du pont du bateau risquaient de rester coincées sous le ciment.. Oups! mauvais engineering! Un pêcheur nous a prêté 4 grosses défenses “ballounes” qui aidaient à nous tenir loin du problème mais un autre est venu nous suggérer encore plus fortement, mais toujours gentiment, de rentrer à l’intérieur car les mouvements de marée devraient s’aggraver, surtout que du mauvais temps s’amène dans les prochains jours et nous seront forcés de toute façon de rester ici au moins deux journées… Alors, il nous a aidés à nous désamarrer et  nous mettre à l’épaule du bateau rouge du fond, comme  nous l’avait suggéré le premier jeune pêcheur vers 17:00! Bon, voila, c’est fait! on dormira plus tranquille!

la forme inusitée, inutile et dangereuse de ce quai! Il se renfonce! Alors à la marée montante, on se coince dessous! On a changé de place!

Puis, Claude est rentré et nous avons bricolé quelques réparations! Lui, la salle de bain, et moi, le lavage des portes persiennes, les batteries de sa lampe frontale et de la lampe de poche du cockpit, le sel ayant rongé à l’intérieur le plastic du porte-batteries, déchaussant une micro vis! Elle coûtait pourtant cher, cette belle lampe de poche! Au moins elle aura duré plusieurs années et j’espère encore autant dans l’avenir!… On va se coucher.,, il est maintenant 23:00 et Claude veut voir tôt demain matin la relève des cages de homards!
D 01/09 Lybster
Il pleut, il pleut bergère! Mais il n’y a aucun mouton à rentrer ici! Plutôt des crabes bruns et des homards! C’est aujourd’hui la récolte hebdomadaire dans de gros paniers ronds de plastique bleu ou vert, troués comme des Crocs et fermés par un filet sur le dessus, retenus par de longues cordes suspendues le long des quais… Attendant le camion de 10:00, depuis 7:00 ce dimanche matin, les gens du village remontent les cages, trient crabes et homards, selon leur sexe, leur poids, leur âge dans des bacs rectangulaires blancs empilables, remettant les plus jeunes dans les cages redescendues au fond de l’eau pour une autre semaine… Ils les nourrissent et les font grossir ainsi, au pied des quais. Intéressant à voir et jaser avec ces gens!

La levée des cages de homards

Les crabes bruns

Le gros camion vient tout juste d’arriver pour livrer la cargaison dans le sud! Nous irons ensuite au musée sur le port. Si la pluie cesse on pourra aller marcher sur la trail “Coastal View” juste à côté aussi… Ou bien aller au village tout en haut de la côte… Mais il faut se garder des activités! Nous devons rester ici encore 2 jours, jusqu’à mardi le 3 Septembre, quand nous pourrons reprendre la mer jusqu’à Inverness pour prendre le Canal Calédonien qui se termine à Fort William, et ensuite prendre le canal Crinan, encore loin de Troon! Au moins 8 jours de route encore et il nous faut au moins 4-5 jours pour préparer le bateau pour sa sortie de l’eau et l’hiver qui vient!
Claude revient à l’instant avec trois homards, un cadeau du gentil monsieur d’hier soir qui nous a prêté des défenses ballons!
17:25 Délicieux, ces homards vraiment frais! Et à carapace molle! Il ne pleut plus depuis midi, mais il fait gris et froid… Nous sommes revenus de notre longue marche qui a débuté par le musée du port, Waterlines Visitor Center, doublé d’un petit café-resto où nous irons luncher demain midi!

Ci haut:Derrière le mât et les enrouleurs d'Andrée Anne Rachel, on aperçoit les beaux bâtiments anciens du Waterlines Museum/Visitor Center de Lybster... on voit aussi la nouvelle place mieux protégée pour Andrée Anne Rachel déplacée hier soir, à l'épaule de White Rose

les falaises et l'entrée du port de Lybster...on aperçoit le village sur la colline verte à droite...

Remontant la grande route qui serpente jusqu’au village, nous avons bifurqué sur notre gauche dans le sentier “Coastal View” pour voir le port des hauteurs, ainsi que les superbes falaises environnantes et surtout  sentir le vent, oui, il vente encore énormément! Ce que nous ne sentions pas du tout dans le port très bien protégé! Le sentier aboutissait dans  des champs plus ou moins abandonnés, au long foin! Finalement arrivés à la grande route, nous avons traversé ce village longiligne aux très larges rues bordées d’anciennes maisons toutes alignées, très droites,  toutes en pierre grise foncée, quelquefois recouverte de crépis beige foncé… Quelques églises, certaines très décrépies… Plusieurs B&B, hôtels, un dépanneur et un bureau de poste.. Zut! J’ai oublié mes cartes du 13 et du 19 septembre au bateau! On y retournera demain! Là, on se repose, et Claude a repris la lecture de son livre “Annotations for sailing around the world”, qu’il avait commencée la saison dernière!

Très très large rue du village longiligne de Lybster

Deux beaux bâtiments de Lybster, dont l'Église Libre à gauche...

L  02/09 Lybster … En mer à minuit 58.05’N 003.28’W  43 mn MER
11:58 Toujours ici, à Lybster, nous sommes allés bruncher au petit resto du port, charmant… Il faisait soleil avant notre lever tardif vers 10:30, quand les nuages ont repris possession de l’espace aérien! Les moutons continuent de galoper sur l’eau, mais au moins il ne pleut pas! Pas encore!

Un tableau représentant le port de Lybster il y a longtemps! Plus de maisons bordaient la côte est de l'entrée du port. Il ne reste maintenant qu'une seule fondation en ruine de ce côté! La même entrée exiguë cependant! Et sur la colline, on reconnait les bases longilignes du village de Lybster!

18:55 Belle journée, mais trop tranquille pour le capitaine! Nous sommes allés marcher encore dans le village, parcourant toutes les rues autour de la longue rue principale… Nous sommes allés voir la pierre marquée de la croix chrétienne, datant de 600 après J-C, à côté de l’une des nombreuses églises de Lybster! Et nous avons encore acheté de la glace, avant de reprendre le sentier descendant vers le port… et  rencontrer encore notre gentil monsieur en train de tondre avec son vieux voisin le gazon déjà court devant sa maison et celle de son voisin… Nouvelles de météo, le vent cette nuit devrait peut-être venir du nord, nord ouest! Bonne nouvelle confirmée à nouveau plus tard en après-midi par le même gentil monsieur revenu au port pour nous en aviser! Le vent devrait tomber ce soir, nous en profiterons pour partir vers minuit ou même avant, car le port étroit demande plus de lumière pour passer!

L'église à côté de laquelle on trouve "The Lybster Stone", datant de 600, marquée de la croix chrétienne.

J’ai profité de l’ après-midi pour faire mon inventaire de fournitures sur Andrée Anne Rachel et faire le ménage des bacs dans le hiloir tribord, dont le fond était couvert d’un demi-pouce d’eau rouillée lui aussi! Grrr! Une chance que je mets des bacs de plastique dans le fond avant d’y ranger tous mes sacs Ziplock pleins de serviettes à main, linges à vaisselle, guenilles, sacs Ziplock de différentes grosseurs, tellement essentiels en bateau!
21:30 Voila! Nous sommes enfin partis de Lybster! A la nuit tombante, juste avant la grande noirceur, nous avons largué les amarres pour sortir de ce petit port aux entrées exiguës!
Nous nous étions munis de nos Sea Talk, walkie talkie à communication directe sans peser de bouton, mais l’un des deux ne recevait, ni n’émettait! probablement la batterie! Je suis en train de faire recharger les deux car nous en aurons sûrement besoin dans les écluses du canal Calédonien! “Pousse, Yvonne, Pousse!” Plus jeunes, nous avions été marqués par ce couple dans une écluse américaine, où le mari ne cessait de crier à tue-tête ce refrain, “Pousse, Yvonne, pousse!”, alors que lui ne tirait pas sur son cordage du tout, ce qui aurait pu aider sa pauvre Yvonne qui s’éreintait à pousser de toutes ses forces!
Je suis aussi en train de faire de l’eau! Le désalinateur fonctionnera une partie de la nuit, question de remplir nos bouteilles ainsi que le réservoir, descendu à 5 pouces pendant nos deux jours d’arrêt…Tout cela prend de l’énergie, mais le moteur fonctionne, vu le petit vent de 4 noeuds, du nord nord-ouest. La mer est calme, je peux rester à l’intérieur pour surveiller le désalinateur tant que je fais des bouteilles, minutées à dix minutes chacune. Quand j’irai me coucher, bientôt, je remplirai le réservoir qui n’a pas besoin de surveillance étroite, on ne fait qu’un litre aux 5 minutes, et le réservoir en contient 100! Le matin sera arrivé avant! Ou le vent!

Notre installation de désalinateur Kathadyn dans la salle de bain, sur deux tablettes, toute une organisation (valves multiples, trois interrupteurs, des tuyaux partout, deux filtres 5 et 30 microns), Mais vraiment pratique pour faire de l'eau au lieu de dépendre de l'eau douce des marinas!

M 03/09 Dochgarroch Lock, Canal Calédonien 57.26N 004.18W 53.60 mn QPL
01:31 Ouf! Nous venons de reprendre notre route! Les variations oscillantes du régime du moteur m’ont réveillée, je croyais que Claude le réduisait pour aller à voile seulement, mais non, le moteur a cessé de fonctionner complètement! Comme s’il manquait de diesel! A l’encontre de notre indicateur de niveau de carburant! On ferme toute consommation d’énergie (recharge des batteries, désalination, lumières intérieures, computer)… On enlève escalier et armoire pour que Claude  puisse vérifier les connections du moteur, la pompe de diesel.  Après inspection, le diesel ne se rend pas au moteur! Ou c’est la pompe ou c’est un manque de carburant! Claude enfile sa ceinture de sécurité et le harnais que je le force à attacher à la ligne de vie pour sortir sur le pont pour  transvider alors cinq gros contenants de diesel dans le réservoir… 80 litres…Et le moteur semble bien fonctionner à date! Donc, le problème ne semble pas être la pompe de diesel, ni le moteur, mais bien l’indicateur du niveau de diesel! Neuf, lui aussi! On vient juste de le changer cet été! Mais Claude croit plutôt que c’est la pompe principale de diesel, plus vieille, peut-être plus faible, qui ne réussit pas à aller chercher les 80 litres du fond… On reprend notre route! On n’a pas trop dérivé et heureusement que les conditions cette nuit étaient clémentes! Pas de pluie, pas de vagues énormes, pas de gros vent! Pas de iceberg! Oups, je me trompe de voyage! Mais il y aurait pu y avoir des dommages car la côte écossaise est farcie de récifs!
Bon, je reprends désalination et recharge… je me recouche ou je conduis?
02:24 Je n’arrive ni à dormir, ni à convaincre Claude de quitter la barre pour se coucher! Le capitaine n’abandonne pas facilement son navire! Surtout dans le trouble! L’adrénaline le tient!
07:15 Je me réveille au soleil après m’être endormie après  03:40… Avant 03:40, je ne pouvais ni dormir, ni convaincre Claude de lâcher la barre… Et encore, il ne veut pas! Nous sommes au niveau de Cromarty, à 18 milles nautiques d’Inverness, le début du canal Calédonien.

En face de Cromarty, à 18 milles nautiques d'Inverness et le début du canal Calidonien

8:00 Enfin réussi! Il s’est couché après déjeuner  et il DORT!
Splendide vue des côtes verdoyantes qui se jettent dans l’eau en falaises rosées serties de petits boisés vert foncé dispersés ici et là ainsi que sur les divers sommets plats d’un beau jaune pâle. De temps à autre, on aperçoit des maisons blanches nichées au pied de petits boisés… Bucolique! Une harmonieuse courtepointe de champs de différentes nuances de verts et de jaunes, cousue de buissons ou de clôtures de pierre. Et soudainement, une ville au pied d’une colline, sur le bord de l’eau. Nous approchons Fortrose et Inverness! J’ai réussi à faire deux  (et très bientôt trois dans 7 minutes) changements de waypoint sans que Claude ne s’éveille! Exploit ou épuisement! Les deux! Mais on s’approche du canal, il devra se lever sous peu!
9:27 Trop beau! Le capitaine reprend du service! En fait, il avait trop chaud dans son épais lainage de marin, bien réchauffé par le soleil de plus en plus cuisant, surtout sous la couverture et la tuque! Alors il fait mon troisième waypoint! Il reste 6 à 7 milles nautiques avant le canal. Et le vent monté à 17 noeuds sera bientôt de face. Nous approchons de Chanon Point, où se dresse un phare magnifique, si élégant, tout blanc et jaune pâle, assorti de la maison ancienne aux mêmes couleurs et style Stevenson sûrement, devant lesquels plein de touristes se tiennent sur la pointe rocheuse, presque dans l’eau!

La pointe Chanon, sûrement un phare Stevenson, si élégant! Et loin derrière, un bout de la courtepointe de champs verts et jaunes...

Et là, le vent grimpe à 24 noeuds, comme les soupirs exaspérés du capitaine et les grognements nécessaires du moteur qui doit combattre vents et marées! Non, la marée montante est avec nous, mais pas le vent et ses vagues de face!

Carte de notre trajet depuis Fair Isle (Shetland) jusqu'au canal Calédonien qui traverse jusqu'à Fort William On voit le canal sous la forme d'une ligne noire direction sud sud ouest pour nous, on se dirige vers le bas et vers la gauche... Pas tout à fait la ligne verte! Ne vous y fiez pas, cette ligne change constamment avec le vent et le courant!

10:30 A l’approche du canal et d’Inverness, les forêts tapissent les montagnes de plus en plus escarpées, ce qui laisse moins de place aux champs ocres. La grande ville apparait ainsi que son très haut pont, celui de Kessock. Et derrière, une belle marina bien peuplée! On n’a pas vu une telle image depuis des lustres!

Inverness et son beau grand pont... Avant d'entrer dans le canal Calidonien.

21:20 Aaaahh! Repos bien mérité je crois après une journée des plus remplies, avec très peu de sommeil, encore une fois… 3.5 h pour moi et 1.25 h pour le capitaine!
Tout d’abord, l’entrée aux écluses a été infernale, par un vent fou de 35 noeuds, dans la première écluse archi mal protégée du vent et même de la houle! Ce qui s’est soldé par un pied écrasé du capitaine, venu pousser le boute hors du mur… Pied coincé entre l’ancre et le mur de béton au moment où le bateau remontait avec la vague! Dans l’écluse! Mon capitaine boite maintenant à petits pas! Et petits cris… Mais l’éclusier nous assure que c’est la pire, que toutes les autres écluses le long du canal seront abritées du vent, sauf le Loch Ness, lac étroit long de 22 milles nautiques…
Effectivement, les cinq suivantes ont été beaucoup plus faciles et dans les écluses-escaliers, j’ai vécu quelquechose d’inusité en Amérique du Nord…jamais vu cela chez nous: je devais seconder l’éclusier en sortant du bateau pour aller sur le quai tirer le bateau avec l’amarre avant alors que l’un ou l’autre éclusier s’occupait de tenir l’amarre arrière et que Claude pilotait le bateau au moteur d’une écluse à l’autre! Je devais monter les escaliers avec l’amarre dans la main gauche, puis passer sur la porte ouverte de l’écluse et sauter par dessus le vide de deux pieds en tenant  la rail de la main droite, puis continuer après deux ou trois crochets et y arrêter Andrée Anne Rachel. Je devais ensuite la maintenir droite d’ en haut, non pas sur le pont du bateau qui montait! Claude s’occupait de maintenir l’arrière du bateau à partir du cockpit comme d’habitude!  Et tout ça trois fois! Incroyable… C’est que l’éclusier m’avait offert de monter sur le quai pour que ça aille plus vite! J’ai l’impression qu’ils décident de nous faire faire cela après nous avoir jaugés dans la première écluse… Sinon, ils auraient été les deux à nous prendre les amarres en haut, mais c’aurait été plus long! Je ne crois pas que les assurances des éclusiers aux USA ou au Canada auraient permis cela!

La dernière écluse pour aujourd'hui, Dochgarroch, mais je suis sur le bateau et non sur le quai, comme dans les trois écluses escaliers d'avant!

Après un autre pont tournant et un long canal sinueux dans la campagne, nous sommes parvenus à notre dernière écluse de la journée, Dochgarroch, où un vieil éclusier semblait avoir bien hâte de finir sa journée! Nous nous sommes amarrés du côté ouest de l’écluse, devant une belle petite chaumière blanche et noire, devant laquelle, sur la “rue” de l’écluse, un banc était garni de produits faits maison à vendre: confiture de framboise, bons biscuits shortbread écossais, carrés sucrés ainsi que des pierres peintes de fleurs et de chiens écossais… Une boite de fer blanc récoltait le prix demandé… La récolte semblait bien mince quand j’y ai mis mes 3£… Pour notre dessert fait maison, biscuits et confiture sur crème fouettée, après notre souper rapide crème de champignons et salade iceberg avec tomates, garnie de miettes de bacon, échalotes, morceaux de parmesan, et chaudes pommes de terre en tranches rissolées dans du beurre… Un petit délice réconfortant doublé de porto! Pas très haute gastronomie, mais chut! Nous, nous trouvions cela bon après toutes ces é preuves!

Voici la jolie maison devant laquelle se trouve un présentoir pour produits faits maison à vendre (à gauche des. poubelles rouges!)... C'est exactement devant cette maison que Andrée Anne Rachel est au quai! Et nos douches sont dans le long bâtiment blanc au toit noir à droite.

Claude, toujours aussi travaillant malgré un pied écrasé, fêlé ou cassé, s’est occupé à faire de nouvelles amarres plus longues pour les écluses, tel que suggéré par un éclusier…Il a coupé une vieille drisse en deux longueurs de 50 pieds… J’espère que ce sera assez long! Puis il a tenté de réparer les feux avant “running lights”, verte et rouge… Le nouveau système avec ampoule LED posé il y a à peine plus de 4 ou 5 ans est rongé par le sel! Incroyable! Toujours la même chose! Tant que ça ne brise pas, ne changez pas vos vieilles affaires! Pour faire tout cela, il fallait, il faut s’en douter, vider une partie de la cabine arrière pour trouver sous le matelas les vieilles ampoules parmi les nombreuses pièces de rechange! Et tout remettre en place avant d’aller prendre notre douche, aaaahhh, et laver nos vêtements! Mes pantalons marine avaient adopté une nouvelle teinte salée… blanchâtre depuis aujourd’hui! Pour prendre des photos, installer les défenses, je me suis fait mouiller par les embruns et ses vagues insolentes!
Bonne nuit!  Mon minou est couché! Il est 22:15!
France & Claude

Railblaza

Boathouse Blog is proudly powered by WordPress and the Theme Adventure by Eric Schwarz
Entries (RSS) and Comments (RSS).

Boathouse Blog

Boathouse blog