Jeudi 18 Août 2016 – Fleur de Lyshamna
9:28 Levée du corps difficile à 9:00, cabine placée, il ne reste que le déjeuner, pourtant dormi 10 heures! Mais, c’est ça, moi je trouve que si on dort trop, on est plus fatigué! Le ciel bleu un peu plus tôt a disparu! Le vent a tourné!
Déjeuner au pain doré puis nous irons nous promener sur l’île, et peut-être grimper la montagne.
À notre arrivée en dinghy sur la plage, un renard nous guettait! Ainsi que le même caribou d’hier soir.
Nous allons marcher d’abord vers les trois barques de baleiniers au bout de la plage. Quand même encore en bon état, surprenant!
Trois anciennes barques de baleiniers en assez bon état!
Close up d’une grosse barque de baleinier. On y voit les petits clous qui devaient fixer des morceaux de cuir pour rendre étanche le tout!
À la pointe de l’île, une caisse de bois bien vieilli accompagne un panneau de métal rouillé sur un trépied également très rouillé indiquant “Bourbon’s 1953-11-17”, on dirait! La baie se nomme Fleur de Lyshamna ou bien Bourbonhamna. Il faudrait vérifier pourquoi.
Puis nous avons marché de l’autre côté de la plage vers la cabane que l’on croyait du Sysselmann, brune, bien entretenue, très solide, mais aucune indication officielle… À vérifier aussi. Et plus loin, une cabane solide aussi, mais non entretenue, toute en bois de grange bien gris.
L’autre bout de la plage avec les cabanes de bois de grange à gauche et bois brun neuf à droite.
Puis le long de l’arête qui mène à la montagne, nous avons décidé d’essayer notre fusil et nos vieilles cartouches de cinq ans (Labrador et Groenland). Chacun un coup! Ouais, ça marche et ça défonce encore la main! Je ne pourrais pas faire comme Rambo et mitrailler du poignet vingt à trente coups d’affilée! Après un coup, j’étais par terre, à me frotter la main! Et morte, s’il y avait eu un ours! On aurait dû le tester avant, avec Amélie et Phil, mais ça n’a pas adonné.
Un peu plus loin, j’ai tiré un coup aussi avec mon revolver à flares: signaux d’urgence, vieux de 1986! Super le fun, ça envoie assez loin un projectile enflammé rouge avec de la fumée qui devrait faire peur à un ours, et qui ne m’a pas fait mal du tout! Et le plus beau dans l’affaire, même nos vieux flares de 1986 fonctionnent encore! Nous ne les avions jamais essayés!
Puis, après une longue approche facile sur terrain plat et rocailleux, nous avons grimpé facilement jusqu’à notre premier sommet. Le soleil pointait ici et là, et au moins, il ne pleuvait pas. 963 pieds, petit lunch de friandises pour grimper le restant, plus abrupte et dangereux, oui, Claude!
Juste le bout avant la crête du sommet, avec un vent à écorner les bœufs, en tout cas à perdre Pompon! Au point où il ventait le plus, et où j’étais dans une situation des plus précaires, le bout des pieds sur des roches instables sur un mur droit, juste passé la fenêtre du mur qui tombait droit des deux côtés, incluant le mien, j’ai vu s’envoler devant moi quelque chose de noir, très haut et loin dans le ciel derrière moi.
Au début je croyais que c’était un oiseau, mais j’ai réalisé que ça venait du sac de Claude! J’ai pensé que c’était le gros élastique à velcro pour retenir habituellement le fusil debout dans son sac, et qui, lorsque nous marchons, est juste enroulé seul sur son sac car le fusil est sur son épaule. Quand j’ai rattrapé Claude au sommet, nous avons vu que c’était Pompon!
Pompon est le nom que nous avons donné à la tuque noire en polar et à franges que Claude mettait sur le canon de son fusil pour éviter l’eau de mer en dinghy et aussi quand il voulait passer inaperçu en ville (moi, je ne trouvais pas ça très discret!). C’était une tuque de Caroline, au primaire. Nous ne l’avons pas retrouvée en redescendant plus tard.
Nous avons donc atteint “notre” vrai sommet (il y en a toujours un plus haut à côté) à 1342 pieds et nous y avons mangé notre sandwich, au vent un peu moins furieux que dans la dernière montée. Et dans ma tête, roulait la phrase “Je ne sais pas comment je vais redescendre? “… Finalement, Claude a trouvé une alternative au mur qui me faisait tellement peur avec ses roches qui se fracturaient. Ça descendait vite, mais les talons devant, dans le sol meuble, puis dans la mousse. Et aucune trace de Pompon!
Nous sommes au premier petit sommet de 963 pieds où nous avons grignoté et nous voyons le prochain de 1342 pieds où nous irons manger notre sandwich!
Claude, que dois suivre!, grimpant à quatre pattes le dernier petit bout de mur avant le sommet plutôt plat, heureusement!
Mes pieds dans le vide (pas vraiment dans le vide, je suis trop peureuse! Plutot juste les orteils au dessus du vide!), alors que je suis assise pour manger mon sandwich. Je ne bouge plus! On aperçoit la petite baie où est ancrée Andrée Anne Rachel, juste sous l’île verte.
Vue à partir de notre sommet, derrière nous.
Puis nous avons atteint la plage et y avons vu une colonne vertébrale de petite baleine et plus loin, une belle vertèbre seule. Nous avions aussi trouvé la moitié d’un gros panache superbe. Mais quel dommage, il est interdit de rapporter de tels artefacts.
De retour sur le plancher des vaches, ou plutôt des os de baleine!
Le caribou qui supervise les ancrages et les touristes! Toujours sur sa plage! Troisième fois qu’on le croise!
Retour en dinghy avec nos sacs à dos garnis de notre arsenal anti ours, dinghy de secours avec rames et pompe, Klaxon, trompette, poivre de Cayenne, flares, fusil, couteau.
Après 5 heures de marche, nous voici de retour au bateau à 17:29, et notre anémomètre indique des vents de 19-20 noeuds du sud qui ont atteint un max de 28.3 noeuds. En effet! On l’a senti! En haut je marchais presque à quatre pattes pour ne pas m’envoler par bouts!
23:00 Dodo après deux épisodes de Shields et un gratteux, 5$, le premier gain depuis juillet! Et il fait de plus en plus sombre. Ou plutôt de moins en moins clair la nuit! Je ne peux plus lire la nuit sans lumière dans la cabine, mais on pourrait dehors par contre! Il fait encore jour la nuit!
Vendredi 19 Août 2016 – Fagarbukta, Recherchebrenn – 77°29’N 14°42’E – 8.77 mn – A – Vestervågen- 77°30’N 14°33’E -1.47 mn/1350.03 total- A
01:35 Claude est de retour dans le lit à 01:10: jamais entendu se lever, ni pourquoi! Je dors dûr!
Parti vérifier l’ancrage car les bourrasques de vent l’inquiètent, plus particulièrement la réduction à 10 noeuds au lieu des pointes à 30.7 l’éveille! Tout est ok, mais vraiment, je ne suis pas certaine que j’entendrais un ours entrer! Pas entendu le vent, ni Claude se lever, s’habiller, débarrer la barrure métallique anti ours de la porte donnant sur le cockpit, ni la rebarrer!
10:05 Lever! Un gros bateau privé ou un petit de croisière vient d’ancrer à côté des cabanes! Le Hanse Explorer. Ils mettent à l’eau deux gros zodiac d’expédition et deux kayaks doubles. Nous aurons le temps de partir avant qu’ils partent en expédition. Ils ne semblent pas être plus que quatre touristes et leur équipage!
Le Hanse Explorer arrivé ce matin à notre ancrage.
14:23 Nous sommes à l’ancre à Fagarbukta, en face du glacier Recherchebrenn, où se trouve également un voilier polonais marine de 55 pieds, Operon.
Nous sommes allés marcher sur la plage devant le glacier, en fait une très grande bande de sable, très éloignée du glacier qui continue d’avancer dans l’eau et y perdre des tonnes de petites glaces!
Paysages féeriques aujourd’hui: lumière jaune qui fait ressortir les bleus du ciel et de la mer ainsi que le vert de la superbe montagne.
La bande de sable est vraiment loin du glacier Recherchebrenn
Des pas dans le sable parsemé de glaces provenant du glacier Recherchebrenn
La montagne verte que nous grimperons par l’autre côté demain. On voit Andrée Anne Rachel à l’ancre.
Petite dune qui devient grande! Moraine.
Au retour je pèse nos deux sacs à dos, 24.7 lbs le mien et Claude, 16.5 lbs. Oh la! Je vais rétablir le tout demain! Je vais lui transférer quelques pièces d’équipement!
-Vestervågen- 77°30’N 14°33’E -1.47 mn/1350.03 total- A
19:10 Deuxième ancrage de la journée. Nous n’aurons fait que 10.24 milles nautiques total aujourd’hui. Nous sommes maintenant dans une petite baie, Vestervågen, entre des vallées glaciaires, non loin de Recherchebrenn, juste de l’autre côté de la superbe montagne verte, que nous grimperons le lendemain! Des tentes d’allure yourtes sont installées sur la plage, des gens s’y promènent.
On repart! On quitte le glacier et on contourne la montagne verte pour aller s’ancrer de l’autre côté.
Trois tentes d’allure yourtes à gauche sur la plage.
Souper aux pâtes sauce rosée et avant-dernière Patisserie comme dessert! Rationnement! Une pour deux! Il nous reste 15 jours sans épicerie! Et un pain! L’imagination et la débrouillardise seront de mise!
Minuit : on a regardé 2 Shields et gratté deux gratteux! 2$ de Nicole! Hier 5$ de maman!
Ciao
France et Claude